Elsa Triolet - Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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Ils étaient tous les deux dans un état d’euphorie qui permettait tous les rêves, tous les espoirs… Ils habitaient ensemble à Paris, en hiver Daniel avait beaucoup de choses à faire en ville. Ah, si seulement il voulait l’écouter, s’il se faisait paysagiste comme elle le lui avait demandé dans le temps ! Daniel riait : il n’avait pas de dispositions artistiques, il ne pourrait pas plus se faire paysagiste que peintre ou architecte… Il était un scientifique et non un artiste. Cela ne l’empêchait pas d’aimer l’art. Il était comme tous ceux qui profitent des créations scientifiques sans être des savants, sans pouvoir en faire autant. Il n’y a que peu de créateurs, mais les bénéficiaires de leurs œuvres sont légion… Daniel poussa l’optimisme si loin qu’il crut pouvoir emmener Martine à la ferme. Dans sa 403 toute neuve… C’est que Daniel prenait de l’importance dans l’ Établissement horticole Donelle.

Il n’y avait rien de changé à la ferme. Sauf que c’était l’hiver, le paysage d’un brun pelé comme la fourrure d’un rat malade, la boue dans la cour, dure et craquante. Dans la salle à manger, un poêle émaillé chauffait médiocrement. Dominique dit : « Soyez la bienvenue, Martine… » et la petite Sophie, une grande fille, avec de grosses nattes noires et le regard de son grand-père et de Daniel, offrit à Martine un bouquet de roses, venant de chez un Donelle qui avait des serres. Le déjeuner était succulent, la mère-aux-chiens, rapetissée, pliée en deux, trottinait, une meute de chiens muette et bien dressée entourait la table… Les cousins aussi étaient là, avec de gros chandails sous leurs vestons mal coupés. Ils ne disaient rien. Bernard, plus laid que jamais, cherchait les yeux de Martine. Manquait Paul, le frère de Sophie, interne dans un lycée, à Paris.

M. Donelle était affable et s’occupait du verre de Martine, lui servait les meilleurs morceaux… Puis tout le monde s’éparpilla précipitamment, bien que cela fût samedi. Daniel mena Martine à l’une des tours, lui faisant traverser le chaos de la cour…

— Je voulais te montrer…, dit-il. On pourrait aménager cette tour comme habitation pour nous deux.

Martine sentit le cœur lui manquer. Elle suivit Daniel à l’intérieur de la tour. Un escalier en colimaçon prenait dans un amoncellement de paille, de caisses… De la fiente d’oiseaux, du duvet, des plumes…

— Regarde comme il est beau, cet escalier, dit Daniel. Passe devant, il est un peu raide…

De grands étages ronds, vides, avec des meurtrières pour fenêtres, et, tout en haut, une plateforme d’où l’on voyait un immense paysage circulaire. Vivre ici… La peur s’emparait de Martine. La peur de ceux qui avaient été ici vivants, de leurs voix qui s’étaient tues, de leurs efforts, de leurs destins… Martine ne se trouvait bien que là où personne n’avait respiré avant elle. Ici, elle avait peur.

— Cela coûterait une fortune, dit-elle tranquillement, des millions pour aménager ça… Et toi qui détestes les fermes aménagées, qu’est-ce qui te prend ?…

— Peut-être… C’était pour toi. J’ai rêvé, c’est tout.

Ils avaient descendu l’escalier en silence, traversé la cour, la cuisine… La chambre de Daniel, leur chambre, était encombrée de livres, à ne pas la reconnaître. Il y avait de nouveaux rayonnages, déjà pleins, des livres étaient entassés, empilés de tous les côtés. Leur chambre… Leur passé à tous deux. Une angoisse tenait Martine, une peur comme devant un fantôme qui secoue ses chaînes.

— Martinot ! appela Daniel. Il lui ouvrait les bras. C’était le Daniel d’alors. C’était le Daniel de maintenant. C’était le temps qui passe, le souvenir, l’irréversible, c’était la vie qui s’écoulait comme le sable à travers les doigts, la mort soudain pressentie… Martine jeta un cri. Non, jamais, jamais, elle ne pourrait vivre ici !

Moins les gens ont de culture, moins ce sont des intellectuels, et plus facilement ils perdent la tête. Les fous, les folles hantent les villages, les campagnes, c’est là-bas que l’on rencontre les possédés, les innocents, les sorcières et sorciers. Des superstitions, ils se font un cercle de feu pour se protéger des loups du mystère. Daniel devait se tromper, oui, il se peut bien qu’il se trompât et que Martine ne fût pas l’affreuse petite bourgeoise qu’il croyait : c’était une femme cernée par les loups du mystère. Pour ne pas périr de peur, il lui fallait une vie salement humaine. Elle n’avait pas les plombs de sécurité que donne une certaine, une pas trop grande culture, quelques connaissances explicatives auxquelles l’on croit dur comme fer, et qui sont les superstitions du XX esiècle… Pour retrouver la grande peur, il faut en savoir plus long, les grands savants doivent la connaître, ils en savent assez pour savoir qu’ils ne savent rien.

Martine était bien moins protégée que Daniel contre l’inquiétude métaphysique. Elle aurait été incapable d’expliquer que la vie qu’elle s’était faite était une autodéfense, ou qu’il lui fallait mettre, entre elle-même et l’intolérable soupçon, la couche isolante d’un Institut de beauté, d’une salle à manger-cosy. Elle ne voulait pas perdre la tête.

Comme ils rentraient de la ferme, le dimanche, silencieux dans la voiture qui roulait vite, Daniel avait soudain freiné. C’était au débouché de la route nationale, déjà dans Paris, là où d’immenses édifices de verre et de béton abritent quelques sorcelleries du XX esiècle, et à leurs pieds croulent dans le désordre, des maisons d’habitation, finissant une longue existence parmi des arbres qui ont des têtes de condamnés… Daniel avait fait grimper la voiture sur le bas-côté de la route, dans l’herbe jaune, sale. Des voitures leur venaient dessus, des camions, des cars les frôlaient, se suivant de près, rapides, dangereux, gros… Martine se tordait les pieds dans l’herbe du petit fossé que Daniel lui faisait traverser pour monter sur le sentier-trottoir. Dans la rangée désordonnée des vieilles maisons, il y avait un trou derrière une grille. Un portillon… En contrebas, de longues rangées de rosiers dénudés s’en allaient loin, perçant la toile de fond.

— Imagine-toi cela en été… Ici, en cachette, comme un miracle, une apparition, les roses… Vingt mille rosiers, ce qui reste ici des plantations des Donelle. Paris a tout mangé. Je voulais te dire au revoir ici…

— Il fait froid, Daniel… Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne prends pas le train !

— Les roses ne savent pas te faire rêver, ni absentes, ni présentes. Elles étaient toutes à toi.

Des roses qui n’étaient pas à crédit… Ma chérie…

Il avait embrassé Martine légèrement, frôlant des lèvres sa joue… Elle eut du mal à sortir ses talons pointus de la terre humide, ils s’enfonçaient à chaque pas, la terre voulait la retenir avec le trésor parfumé enfoui dans ses profondeurs, parmi les pierres branlantes aux abords du grand Paris.

LA PIE VOLEUSE

Martine voyait souvent M me Denise. M me Denise l’appelait « ma petite protégée » et aimait l’emmener avec elle, tout le monde est toujours content de voir arriver une jeune et jolie fille. Et excellente bridgeuse. L’ami de M me Denise, le représentant d’autos — en fait déjà son mari, ils s’étaient mariés sans tambour ni trompette — aimait la compagnie des jolies femmes et devenait souriant à la vue de Martine. Cet ancien coureur n’était pas toujours facile à manier, souvent il s’ennuyait, devenait sombre ; l’excitation des courses, le risque, la foule, les acclamations, le gain facile, si on ne compte pas le danger de mort, lui manquaient. Mais, actuellement, il était en train de monter une boîte de nuit ultra-chic, son nom de coureur, assez connu dans un certain monde, l’aiderait à réussir, et avec toutes les relations de Denise, à eux deux, ils devaient forcément faire de cette affaire une bonne affaire. Ils sortaient beaucoup, voyaient des gens. M me Denise s’étonnait de la réticence de Martine à les suivre, à s’amuser. Drôle de fille, une autre à sa place, avec ce mari à éclipses… Parce que Martine avait beau prétendre, ça ne tournait pas rond dans le ménage.

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