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Elsa Triolet: Roses à crédit

Здесь есть возможность читать онлайн «Elsa Triolet: Roses à crédit» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1998, ISBN: 978-2070361830, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Elsa Triolet Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs. Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit. Un jour, Daniel créera la rose parfumée , mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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Il y avait de cela des années. La première fois que Pierre Peigner a surpris Marie avec un homme dans leur lit conjugal, le rempailleur de chaises qui s’éternisait au pays… Avec le temps, il s’était résigné, ayant compris qu’il n’y avait rien à faire : il pouvait crier, sortir son couteau, lever et abattre les poings, rien n’aurait pu contrecarrer la passion que Marie avait des hommes. Pierre couchait dans les bois et se soûlait. Il revint un beau jour pour annoncer qu’il voulait divorcer. Divorcer ? Qu’est-ce que divorcer ? Défaire le mariage ? Marie n’avait pas d’objection à défaire le mariage, elle n’avait jamais tenu à se marier, alors… Ils divorcèrent au grand étonnement de tout le pays où cela ne s’était jamais vu. Après quoi, Pierre Peigner revint chez Marie et continua à travailler le bout de terrain et à rapporter à Marie l’argent qu’il gagnait ici et là, faisant le bûcheron, ramassant les betteraves. Mais il avait des idées sur l’honneur, et ne voulait pas que les gosses que Marie pourrait avoir portassent son nom. Pour les deux aînées, il les avait reconnues, c’était chose faite, mais ce n’était pas pareil, c’était un beau geste, il n’était pas cocu pour autant. Bref, Francine et Martine portèrent le nom de Peigner, et tous les suivants furent des Vénin, comme la mère. Néanmoins, pour les gosses, Pierre Peigner était le père, et quand il rentrait, il fallait qu’ils filent droit, c’est la mère qui l’exigeait, ils devaient le respect à leur père. Pour le reste… Marie attirait les hommes à cinquante kilomètres à la ronde.

La baraque en vieilles planches ne devint jamais une jolie maison, il n’y eut ni fleurs, ni jet d’eau, ni gravier… En marge du village, derrière le rideau d’arbres, dans une cabane sans eau ni lumière, avec les rats qui passaient sur le visage des dormeurs, Marie était heureuse dans les bras des hommes, et faisait des enfants, comme une chatte.

Les enfants de Marie étaient des enfants bien élevés, bien sages et bien polis, ils ne manquaient jamais de dire « Bonjour, Madame » ou « Merci, Monsieur », Marie n’aurait pas toléré l’effronterie autour d’elle. Elle avait la main leste et dure, et les enfants étaient habitués à faire ou à ne pas faire, selon ses ordres, et à croire ses menaces de raclées qui jamais n’étaient vaines. Il se produisait probablement dans la tête des gosses la même chose que dans la tête d’un chien que l’on dresse : lorsqu’ils s’abstenaient de faire ceci ou cela ou, au contraire, lorsqu’ils faisaient une chose ou une autre, ils obéissaient sans en savoir le pourquoi. Pourquoi ils ne devaient pas faire leurs besoins à l’intérieur de la cabane, par terre, pourquoi il ne fallait pas enfoncer des épingles dans le ventre du petit frère, pourquoi les jours de fêtes il fallait toucher à l’eau, se laver le visage et les mains, pourquoi il fallait un beau jour aller à l’école et non ailleurs, pourquoi il fallait quitter la maison quand les inconnus y venaient voir leur mère, bien que ce qu’ils y faisaient avec elle ne fût pas un secret. Affaire d’expérience que tout cela — tel acte provoquait telle riposte — et, bien sûr, il y avait des gestes encore inédits et spontanés, où la réaction de la mère était imprévisible et étonnante. Il s’agissait de ne pas recommencer. Ainsi de la première excursion indépendante que Martine fit dans les grands bois environnants et qui se termina par une fessée magistrale. Partie tôt le matin, elle s’était perdue, et elle était restée dans les bois toute la journée, la nuit qui suivit, le jour et encore la nuit. Martine, cinq ans, dormait béatement sur la mousse, au pied d’un grand chêne, pendant qu’une battue monstre peignait les bois. C’est ainsi qu’elle avait acquis une notoriété dans le village, où on ne l’appelait plus que Martine-perdue-dans-les-bois. Une drôle de petite bonne femme, courageuse, deux jours et deux nuits seule dans les bois ! Une autre, on l’aurait trouvée épuisée de faim, de cris et de larmes, elle, point du tout ! Quand elle a été réveillée dans le noir par tous ces gens, avec des chiens et des lanternes, elle a tendu les bras à l’inconnu penché sur elle et s’est mise à rire. On avait parlé de son aventure dans les journaux locaux, et même sur les journaux de Paris. La fessée qui suivit cet exploit, Martine s’en souviendrait ! Elle était mémorable, et ne parut pourtant que naturelle à Martine, comme toutes les autres claques et fessées reçues, inévitables de toute évidence, puisque les grandes personnes étaient plus fortes que les petites. Le pire était que les sévices se déclenchaient souvent de façon imprévisible, car pour Martine, tout comme pour ses frères et sa sœur, il n’y avait pas de lien de cause à effet. Comment Martine aurait-elle deviné que de se promener dans les bois et dormir sous un arbre entraînerait une pareille raclée ? Pourquoi la mère tout en la fessant pleurait-elle et riait-elle en même temps ? Tandis que les gens du village semblaient au contraire contents de ce qu’elle avait fait, et quand, avec ses cinq ans, traînant un cabas plus gros que sa petite personne, elle venait aux commissions, c’était souvent qu’on lui donnait une sucette, un fruit, une tablette de chocolat, et des sourires et des tapes amicales, des caresses. Elle était si gentille, si mignonne, surtout l’été, quand on lui voyait tout ce que le bon Dieu lui a donné, avec juste une petite culotte sur le corps, bronzée noir, déjà toute en jambes, et fessue avec ça ! Et ces mèches noires et plates qui pendaient droit autour d’un étrange petit visage, comme on n’en voyait point en Seine-et-Oise. Gentille, gentille comme un petit animal exotique, et réfléchie avec ça, sensée, une vraie petite femme ! Un jour de grande chaleur, lorsque sa mère lui avait ramassé toutes ses mèches sur le sommet de la tête, en chignon comme une dame, avec des épingles à cheveux, le village entier a ri, amoureux de cette Martine-perdue-dans-les-bois. De qui tenait-elle ? On se mettait à rêver au père, on n’avait pourtant pas souvenir d’avoir vu passer dans les parages quelqu’un venant des colonies, un jaune ou un noir… De qui tenait cette enfant ?

Martine grandissait sans apprendre le pourquoi des choses : elle ne comprenait pas pourquoi les draps sales, la morve, les rats, les excréments la faisaient de temps en temps vomir. Sa longue promenade dans les bois s’expliquait par le fait que depuis toujours Martine se sentait mal dans la cabane et avec la famille, et cela même du temps où on y était moins mal, où il y avait moins d’enfants, où Pierre Peigner rentrait encore tous les soirs, apportait des seaux d’eau, mettait des pièges à rats… Mais déjà de ce temps Martine savait dire : « Ça pue ! » et Marie et Pierre trouvaient cela si drôle qu’ils faisaient répéter à la petite « Ça pue ! ».

Aussi connaissait-elle les bois et les champs comme peuvent les connaître une taupe, un écureuil, un hérisson : une taupe ne doit pas s’intéresser aux cimes des arbres, ni un oiseau au sous-sol et Martine connaissait dans les bois principalement la mousse, les baies, les fleurs, puisqu’elle allait dans les bois pour y dormir de jour, ne pouvant dormir la nuit, dans la cabane ; qu’elle y allait pour manger ce qu’elle y trouvait de mangeable, puisque les soupes de sa mère, elle les rendait ; elle y allait pour ramasser muguet, jacinthes sauvages, jonquilles, fraises des bois, puisqu’elle était une de ces petites filles qui bordent les nationales, avec des bouquets ronds et de minuscules cageots. D’abord, elle gardait l’argent pour elle, mais Marie avait rapidement appris ses occupations, et, copieusement giflée, Martine comprit qu’il fallait rapporter l’argent à la mère. Par contre, Marie ne criait plus que pour la forme, lorsqu’elle la voyait se laver à l’eau glaciale du puits, frissonnante dans le soleil printanier sans chaleur, et s’enfuir aussitôt après : Martine rapportait de l’argent, il fallait la laisser faire à sa guise. Ce ne sont pas ses frères et sa sœur qui auraient été capables de trouver une source de revenus !

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