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Elsa Triolet: Roses à crédit

Здесь есть возможность читать онлайн «Elsa Triolet: Roses à crédit» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1998, ISBN: 978-2070361830, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Elsa Triolet Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs. Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit. Un jour, Daniel créera la rose parfumée , mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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— Mange… dit sa mère.

Martine prit la cuillère et regarda la soupe dans l’assiette ébréchée et fêlée, les fleurs roses disparaissant au fond, sous le liquide, la couche épaisse de graisse, un morceau de bœuf, un os… Martine regardait la soupe et voyait aussi la table, les croûtons trempant dans le vin rouge renversé, les épluchures…

— Mange, dit sa sœur aînée à voix basse, tu vois bien que la mère est furibarde…

Martine enfonça la cuillère dans la graisse, la porta à sa bouche et s’écroula, la tête en avant, dans la soupe.

Il y eut un remue-ménage, comme pour le rat.

— Alors ! criait la mère, bon Dieu de bon Dieu, vous ne voyez pas qu’elle est malade ? Prenez-la sous les aisselles, je la prends sous les genoux… Allez ! Robert ! tu ne vois pas que ses pieds traînent ? Ah, misère !..

On déposa Martine sur le grand lit défait.

— Ouste ! cria Marie à tue-tête, et les gosses disparurent derrière la cloison, se bousculant dans la porte pour aller plus vite.

— Qu’est-ce que tu as, mais qu’est-ce que tu as, ma petiote ? répétait Marie penchée au-dessus de Martine. Martine ouvrit les yeux… elle se vit dans ces draps… elle vit le visage de sa mère, qui ne bougeait pas, son sourire une fois pour toutes… Elle serra les bras contre son corps, serra les genoux, serra les talons, les poings :

— Je veux m’en aller… dit-elle.

Au dessus d’elle, le visage de Marie dans le halo de ses cheveux crépus ne changea pas d’expression.

— Je suis ta mère, dit-elle. Déjà la grande était absente pendant un an avec sa méningite tuberculeuse, j’ai pas pu les empêcher de l’emmener, vu qu’ils prétendaient que c’est elle qui a contaminé toute la classe. Mais toi… Tu n’iras pas au préventorium, tu n’as rien de malade, nulle part. Alors ?

— La maman de Cécile me prendrait… J’apprendrais pour être coiffeuse…

Marie se mit à rire, sans que l’expression de son visage, de toute façon souriante, ne changeât, ni contredît son rire :

— Tu commenceras par te faire une permanente à toi-même ? T’es malheureuse avec tes tiffes plats… Et les décolorer peut-être pendant que tu y es, pour ne pas dépareiller la famille… Sacrée Martine ! Ça va-t-il mieux ?

— Non, fit Martine. Je veux partir.

— Merde ! cria Marie. Et puis tu vas rendre à Dédé ses billes. Tu les lui as encore fauchées !

Une pie, voilà ce que tu es, une pie noire et voleuse, il te faut tout ce qui brille, je t’ai vue, de mes yeux vue, enterrer mon petit flacon d’eau de Cologne ! Et le ruban de Francine, c’est toi qui le lui as barboté, c’est sûr !.. Une pie ! Une pie !

— Une pie ! glapirent les gosses, apparaissant dans la porte, une pie noire ! une pie voleuse !

Ils s’étaient peu à peu réintroduits dans la pièce, sautillant, criant. Tant d’événements les avaient déchaînés, ils étaient en transes, gesticulaient, faisaient des grimaces, tiraient la langue, lançaient bras et jambes à droite et à gauche. L’air, brassé, faisait se balancer la suspension, et les ombres trop grandes pour la pièce la remplissaient, dansant sur les murs et le plafond.

— Assez ! Marie distribua des claques, et les enfants disparurent à nouveau derrière la cloison.

Martine se glissa hors du lit et alla s’asseoir près de la cuisinière.

— Allez, fit Marie, assez de bêtises. Tu te feras coiffeuse ou ce que tu voudras, après l’école. La maîtresse dit que c’est à ne rien comprendre tant tu étudies bien. Dire que moi, ta mère, j’ai jamais pu apprendre ni à lire ni à écrire. Je ne suis pourtant pas plus bête qu’une autre. Et ta sœur aînée, c’est moi tout craché : à quinze ans, ni lire ni écrire ! Tu ne veux pas un peu de soupe chaude, dis, Martine ? Et viens me faire une bise. C’est le sang qui te travaille, ma fille, t’as déjà des petits seins mignons, et une jolie taille, et des petites fesses à croquer, coquine !.. À quatorze ans !

Elle prit Martine dans ses bras, posa des baisers sonores sur ses cheveux noirs, ses joues blêmes, ses épaules. Martine se laissait faire, un corps sans vie, les narines pincées, les yeux clos. Un corps de fillette-femme, long et lisse. Sa robe de laine foncée, étroite et courte, semblait l’empêcher de bouger, de respirer. Marie la lâcha :

— Tu veux coucher avec moi ? Je te fais une petite place…

Martine se mit encore plus près de la cuisinière, à se brûler :

— Je suis malade, maman, j’ai froid, je vais me remuer, et je te réveillerai… Voici les billes à Dédé, elles m’ont fait bien plaisir.

Elle tira deux billes d’une poche profonde.

— Garde-les, grosse bête… je lui donnerai autre chose. — Marie fourra les billes dans la poche de Martine. — Tu vas tout de même pas passer la nuit près de la cuisinière, malade comme tu es, tu risquerais de tomber dessus…

— Je pourrais aller coucher chez Cécile…

Marie leva la main…

— Tu resteras à la maison ! D’ici que j’aille m’expliquer avec la coiffeuse… C’est déjà à cause d’elle et de sa Cécile qu’on m’a pris ma grande et qu’on l’a mise dans un préventorium ! Elle n’a pas besoin des allocations, la coiffeuse, ça se voit, cela lui est égal qu’on vous enlève vos enfants ! qu’on arrache une fille à sa mère…

Marie peu à peu s’était remise à crier. Martine se leva, adossa sa chaise au mur, en prit une autre, la mit en face pour étendre ses jambes. Marie criait. À côté, on n’entendait plus bouger les gosses : ils dormaient dans le noir, ou préféraient se taire, vu que cela semblait vouloir se gâcher entre la mère et Martine. Martine se demandait si Marie criait depuis très longtemps. Engourdie par la chaleur, elle ne l’écoutait pas, et déjà Marie se calmait, quand, soudain, Martine poussa un cri.

— Qu’est-ce que c’est encore qui te prend ?

Martine, levée d’un bond, ouvrait la porte : au-dehors c’était la nuit noire, la lumière rouge de la suspension trop faible pour enjamber le seuil juste capable d’éclairer la boue sur le pas de la porte. Martine sortit… À tâtons, elle retrouva le cabas qu’elle avait laissé choir devant le rat au bout du bras maternel : « Pourvu qu’elle ne soit pas cassée ! Oh ! maman… »

Elle posa le cabas sur la table, et Marie, curieuse, s’approcha :

— Qu’est-ce que c’est ?

Martine sortait du cabas un objet un peu plus grand que la main ; il était enveloppé dans du papier de soie, très blanc. Délicatement, elle enleva le papier et une petite Sainte-Vierge apparut, adossée à une sorte de grotte en forme de coquille ; devant elle, un enfant agenouillé. Des couleurs tendres, bleu-ciel, blanc, rose. Marie balaya de la main la table, pour que Martine puisse y poser la Sainte-Vierge :

— C’est la coiffeuse qui te l’a donnée ?

Martine fit oui de la tête, contemplant la statuette. À côté d’elle, Marie admirait.

— Elle me l’a ramenée de Lourdes… dit enfin Martine. Tu penses, si je l’avais cassée !.. Elle est peut-être miraculeuse…

— Il n’y a pas de miracles, ma fille, c’est moi qui te le dis… Je vais éteindre, installe-toi, je te la mets sur le haut du buffet, pour que les petits ne la cassent pas.

— Attends, il y a un mécanisme… Je vais te le faire jouer.

Martine renversa la statuette et tourna la clef ; elles écoutèrent en silence un mince, mince Ave, plusieurs fois de suite, dans le ravissement.

— Assez, dit enfin Marie, ne l’use pas tout de suite comme ça…

Marie grimpa sur une chaise et installa la Sainte-Vierge sur le haut du buffet. Martine regagna ses chaises à elle, la mère son lit.

La baraque, plongée dans l’obscurité totale, respirait, ronflotait, traversée par le trottinement des rats… Martine ne dormait pas : en cette saison, les nuits sont longues, et comme on vivait selon le soleil, cela lui faisait trop d’heures dans le noir, elle ne pouvait dormir autant. Alors, elle pensait au fils Donelle, Daniel, fils de Donelle, Georges, l’horticulteur, qui avait des plantations de rosiers à une vingtaine de kilomètres du pays. Daniel Donelle faisait depuis toujours partie du monde familier de Martine, comme la forêt, l’église, comme le père Malloire et ses vaches dans les prés, les pommes et les poires en espalier dans le jardin du notaire, le Familistère, les pavés de la rue Centrale, la clairière verte de la forêt, qui était un marécage où l’on pouvait s’enliser. Daniel avait des cousins dans le pays, trois jeunes Donelle, fils de Donelle, Marcel, horticulteur lui aussi, comme Donelle, Georges, mais au petit pied. Tous les jeunes Donelle avaient un air de famille, bien que leurs parents ne se ressemblassent pas entre eux, pas plus que leurs enfants ne leur ressemblaient. La jeune génération, sous-alimentée pendant l’Occupation, était tout de même plus robuste : les jeunes Donelle étaient de taille moyenne, mais solidement charpentés, faits pour tenir longtemps, comme tout ce que bâtissent les gens de la campagne, comme les murs, les clôtures… Ils avaient la tête ronde, les cheveux coupés en brosse, ce qui en accusait encore la rondeur, et de bonnes bouilles rondes, toujours comme sur le point d’éclater de rire, de se contenir pour ne pas pouffer, les narines frémissantes et les yeux plissés. Pour Martine, Daniel, le fils du rosiériste, était le plus beau. Et c’était certainement le mieux bâti, le torse très développé et bien campé sur des pattes qui manquaient peut-être d’élégance, mais pour la solidité ne craignaient personne. Daniel faisait ses études à Paris où il habitait chez sa sœur, Dominique, mariée avec un fleuriste, boulevard Montparnasse. Son hâle tenace, paysan, avait pâli après la première année scolaire, parisienne, mais revint avec les grandes vacances. D’ailleurs la guerre et l’Occupation avaient rapidement changé le cours des choses. Vacances ou pas, on voyait Daniel sans cesse au pays, soudé à son vélo, centaure 1940-45, faisant ses soixante kilomètres de Paris d’un seul coup de pédale, et s’il allait encore voir son père, cela lui en faisait vingt de plus. Pour un lycéen, il avait bien des loisirs : hiver comme été, sur la route ! mais par ces temps troubles, le lycée était peut-être sens dessus dessous comme tout le reste. Il était naturel que la sœur de Daniel, Dominique, la fleuriste, se nourrisse, et Daniel lui-même, et le mari de Dominique et leur petit, alors Daniel venait chercher des victuailles. Mais, en 1944, lorsque les Boches l’arrêtèrent pour vérification de papiers sur la route, ils trouvèrent sous le beurre et les œufs, dans le panier attaché au porte-bagages de son vélo, du matériel suspect : de l’encre d’imprimerie et des tampons vierges… Le maire du gros bourg, au-delà du village de Martine, là où il y avait la baignade, délaissée pendant l’Occupation parce que les Boches y venaient constamment avec des femmes sans vergogne, ce maire avait beau affirmer qu’il avait demandé à Daniel de lui rapporter ce matériel pour les besoins courants de la mairie, Daniel était à Fresnes et c’était moins une, lorsque vint la Libération… Daniel était condamné à mort avec ses dix-huit ans, sa force et son rire prêt à déborder. Il avait bien failli devenir un jeune martyr, mais ne fut qu’un jeune héros quotidien.

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