Сигизмунд Кржижановский - Fantôme

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Le contour près de la porte vacilla et se fit plus court.

— Eh bien. Même une biographie en plusieurs volumes, si on en retire toutes les fins, ne laissant que les raisons, sera réduite à une dizaine de pages. En me retrouvant dans la vie comme dans une souricière, j’ai attendu patiemment et attends toujours qu’on m’en sorte et… mais procédons maillon par maillon. En sortant de mon berceau de verre, je me suis dirigé vers la porte sans savoir où elle menait. J’ai été accueilli par l’obscurité et le labyrinthe des couloirs vides qui m’ont conduit dans un réduit sombre et suffoquant, rempli de chiffons et de vieilleries. M’enveloppant dans des bouts de tissu que j’ai trouvés là (j’avais pris froid en errant dans les couloirs) je me suis mis à écouter l’espace caché entre les gros murs : d’abord rien, puis, au loin, deux voix et un tintement de clés. Je suis allé dans cette direction, mais je n’ai pas réussi à rattraper le bruit. Cependant, les portes sont restées ouvertes : elles m’ont conduit d’abord dans la cour, ensuite, à travers le trou noir de la porte cochère – à l’extérieur, dans les lumières et les bruits d’une ville nocturne.

Au début, j’avais très peur qu’on me voie : « un fantôme ! », qu’on me capture et qu’on me ramène derrière la vitre. Je cachais mon visage dans les ombres, je rasais les murs en essayant de m’emmitoufler autant que faire se pouvait dans mes chiffons. Mais je me suis aperçu bientôt que ces précautions étaient inutiles : les gens ne remarquent que ceux dont ils ont besoin et encore, tant qu’ils en ont besoin. Et comme moi, je… Bref, je n’avais pas à m’inquiéter. Des centaines et des milliers de paires de bottes passaient à côté de moi : leur contenu m’intéressait peu et c’était réciproque. Parfois, comme je marchais sur un boulevard, le matin, des petits d’homme levaient sur moi des yeux interrogateurs. J’avais encore leur taille à l’époque et j’ai essayé de prendre part à leurs jeux deux ou trois fois. « Si je n’étais pas mort avant la fantomisation, me disais-je, j’aurais été comme eux. » Mais « eux » se détournaient de « la créature » en pleurant de peur. Leurs nounous et leurs bonnes me chassaient avec des petites pelles en bois et des ombrelles : Va-t’en. Et je m’en allais en pliant avec peine mes jambes lourdes de traitements – toujours plus loin – fuyant les multitudes – sans m’arrêter.

Là-bas, dans la salle des fantômes, on ne m’avait pas laissé sécher suffisamment et ici, parmi les pierres de la ville chauffées par le soleil, ça se faisait sentir peu à peu. Vers midi, des mouches s’agglutinaient autour de moi plongeant leurs petites trompes dans ma morte-chair. À peine m’asseyais-je que des chiens accouraient de toutes les portes cochères : ils humaient l’air, hérissaient leurs poils et, m’encerclant de leurs yeux méchamment écarquillés, se mettaient à hurler. Je leur jetais des pierres et m’en allais après avoir forcé leur encerclement. Bientôt, ces sales bêtes m’ont chassé à la périphérie de la ville : je me réfugiais dans des terrains vagues et des cimetières pour ne regagner les carrefours que le soir. Les pluies et l’humidité ramollissaient mon corps qui devenait tout flasque. Les toxiques dégagés par la putréfaction se mêlaient à l’alcool et aux sels de mercure causant une infection qui me faisait souffrir. Je ne pouvais plus continuer ainsi. J’ai décidé d’attirer l’attention des passants, de me montrer, de demander à ce qu’on me ramène derrière la vitre. Découvrant mes bras et mon visage, je barrais le chemin aux passants exhibant devant leurs yeux ma main en décomposition, mais leurs pupilles se détournaient avec dégoût, des pièces tombaient dans ma main. En rassemblant ces pièces de cuivre, je pouvais acheter à la pharmacie une journée ou deux de demi-existence.

La chenille du temps rampait à travers les jours en arquant ses anneaux. L’automne approchait avec son humidité. Les hommes, eux, trouvaient refuge sous leurs toits. J’ai eu la nostalgie, moi aussi, de mon couvercle de verre. Lors d’une intempérie, j’ai décidé de rentrer par mes propres moyens. Glissant sur la boue des trottoirs, fuyant les rencontres, je me suis traîné de carrefour en carrefour jusqu’à la porte de l’université.

Sur le premier escalier qui s’avançait dans le carré de la cour, j’ai distingué dans la pénombre une silhouette courbée. C’était Nikita.

— Nikita ?

— Oui.

— Ce qui m’a étonné, c’est que lui n’a pas du tout été étonné de me voir. C’était un vieillard un peu toqué, mais gentil. Quelques années plus tôt, il avait perdu sa femme et son enfant (je l’ai appris par la suite), il souffrait de sa solitude. C’est ainsi que j’explique le fait qu’il a partagé avec moi sa petite chambre dans le sous-sol : nous avons vécu ensemble. Comme je l’ai compris plus tard grâce à ses longs récits, je n’étais pas le seul à avoir profité de ses sentiments paternels. Et aussi : Nikita m’a raconté que tu m’avais fui, le soir de ton départ, tu t’en souviens ?

— Continue.

— Je continue : ma vie se passait entre quatre murs, dans le sous-sol. Il était rare que je remonte à l’extérieur. Nikita volait pour moi de l’alcool et du sel de mercure. Le soir, il me parlait de ses morts. Peu à peu, j’ai appris à l’aider dans son travail : à enlever les toiles d’araignées et la poussière, à installer les préparations, à veiller sur son domaine constitué d’une centaine de serrures. Il m’a appris à lire et bientôt j’ai commencé à tâter les étagères de la bibliothèque et à fouiner dans les lettres des livres.

Un jour de fête où les cloches sonnaient au-dessus de la ville et où les couloirs de l’université étaient vides, Nikita décida de me conduire chez ma « maman », comme il l’appelait. Nous sommes passés devant toute une rangée de fenêtres où les rayons du soleil avaient tracé des dessins et nous avons franchi une porte que je connaissais bien : « maman » était là, au milieu d’armoires et d’instruments, les jambes toujours écartées, usée et salie par des centaines et des centaines de mains et de forceps. Nous sommes restés en silence un petit moment. Il n’y avait pas un bruit dans la salle des préparations. Nikita a touché mon épaule d’un geste grave et nous sommes retournés chez lui dans le vide solennel des couloirs.

Les années passaient. D’abord, la ville s’est parée de drapeaux tricolores, puis de drapeaux rouges (57). Il était rare que nous sortions, le vieillard et moi, du carré de pierre de la cour universitaire. Je me rappelle, un jour que les rues étaient ensanglantées et sonores, nous étions embusqués derrière les vitres tremblantes de notre sous-sol. Un camion est passé – ombre furtive – devant notre fenêtre et aussitôt, un oiseau en papier a donné un coup de bec à la vitre. J’ai ouvert : des tracts jonchaient le sol. Sans quitter l’appui de la fenêtre, j’ai commencé à les lire à haute voix. Le vieillard m’écoutait, prêtant l’oreille aux paroles, puis il m’a dit :

— Ce n’est pas pour nous, Fifka. Non, pas pour nous.

Peu à peu, sont venus la faim et le froid. Au début, j’étais content de voir l’immense université se vider : je pouvais errer parmi les livres des heures entières sans craindre les rencontres. Mais le froid soufflait à travers les trous laissés par les balles, les tuyaux de chauffage étaient givrés. Nikita savait que lorsqu’il faisait humide, mes fontanelles s’ouvraient et mon corps pourrissait : il avait usé ses dernières forces à fabriquer un poêle, il s’était traîné au marché pour acheter du bois en essayant de me sauver. Les ans et la faim ont fait leur travail : j’ai enterré le vieillard et je suis resté seul.

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