Сигизмунд Кржижановский - Fantôme
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- Название:Fantôme
- Автор:
- Издательство:Verdier
- Жанр:
- Год:2013
- ISBN:9782864326205
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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Sklifski se leva et fit un pas vers le seuil, comme si quelqu’un l’y avait poussé.
— Qui est-ce ?
Sans répondre, la créature continua à se glisser lentement, mais obstinément dans l’ouverture étroite.
— Atrophie musculaire, se dit Sklifski dans un étonnement placide et il pressa le pas pour appuyer sa main sur la porte.
Sa perception absorbait le phénomène avec une netteté et une sobriété parfaites. Même les rafales de vent qui murmuraient à travers les fentes une sorte de « fffff » ne lui échappèrent pas.
— Qui est-ce ? répéta-t-il plus doucement et, avec un parfait sang-froid (comme s’il s’était agi d’une expérience de laboratoire), il poussa la porte : entre sa main et le cadre, il y avait quelque chose de gluant comme de la pâte qui, flasque et informe, s’écrasait sous la pression. C’est alors qu’il entendit, venant de la fente, comme jailli sous la poussée :
— Fifka.
Soudain, d’une netteté aveuglante : la fente s’ouvrant en grand – la fontanelle sous son doigt – la tête – la chute, le corps par terre et lui, au lieu de tirer… Sklifski tira la porte et laissa entrer.
— Je viens juste… vous parler du forceps… – de syllabe en syllabe, la voix de l’intrus se faisait de plus en plus distincte – pourquoi m’avez-vous de force… et tant qu’à faire, pourquoi pas jusqu’au bout ?
La voix se brisa. Sans répondre, Sklifski fit craquer une allumette levant le lambeau de flamme jaune au-dessus de sa tête, examinant l’apparition : une forme trapue sur des jambes torses rachitiques. Une immense tête en forme de citrouille sur des épaules décharnées, enfoncées à l’intérieur du corps. Autour du front bombé, d’une tempe à l’autre – trace de la pression du forceps – la couronne de bleus ceignant le crâne, comme dans son souvenir. La bouche ouverte… L’allumette lui brûla les doigts et Sklifski entendit à travers l’obscurité qui était tombée entre lui et la créature :
— Oui, ça aide, contre les loups et les spectres. Mais moi, on ne saurait me chasser en craquant une allumette : même le soleil est impuissant à vous faire disparaître, vous autres qui vous dites humains.
Sklifski s’attendait à tout, sauf à un échange d’arguments :
— N-non. Ce n’est pas pour ça. Pas la peine de confier à une allumette ce dont la logique doit se charger. Une impression auditive peut contaminer la vue. Tu es un fait, mais tu es pour ainsi dire un fait non factuel. Bref : une hallucination. Et moi, je ne serais pas médecin si…
— Et tu as pu imaginer, – le contour dissimulé dans la nuit frémit – que je me faufilerais dans votre existence comme à travers l’embrasure de cette porte. Je suis une hallucination qui cherche non pas à s’incarner, non pas à s’enraciner dans la perception de quelqu’un, mais bien au contraire, à se déshalluciner, à s’éteindre une fois pour toutes, à tomber du forceps : à rentrer dans le zéro, sous le couvercle hermétique, derrière la paroi de verre du bocal dont vous – vous, les hommes – m’avez fait sortir dans le monde par la ruse et la force. Qui vous l’a permis ? Je vous le demande : qui ?
Sklifski retourna à la table, mais les contours du fantôme ne se rapprochèrent pas, ils se profilaient toujours sous le cadre noir de la porte.
— Une hallucination ! – son oreille, à l’affût, happait de nouvelles paroles – et nos mots, les tiens et les miens, ne sont-ils pas une hallucination ? Ou bien, prétends-tu que notre conversation n’est réelle qu’à moitié ? Comment mes paroles, si elles étaient inexistantes, pourraient-elles refléter tes réponses qui existent sans nul doute : à moins qu’elles ne soient une illusion ? Même un minimum de logique suppose que lorsqu’on a reconnu une toute petite chose, un phénomène minime dans l’infinité des phénomènes, comme étant une hallucination, on doit considérer comme tel tout le reste. Imagine un homme rêvant qu’il s’est endormi et qu’il fait un rêve. Le dormeur ne perçoit pas son rêve dans le rêve comme une réalité, il le considère à juste titre comme une illusion, une vision. Or, prétendre que le premier rêve est plus réel que le second, c’est comme affirmer qu’un cercle tracé autour d’un polygone est plus géométrique que ce dernier.
— Attends, attends, tu vas trop vite, laisse-moi réfléchir, s’énerva Sklifski, tu dis que…
— Que toi – et n’importe quel « toi » – vous vous êtes créé un monde alors que vous êtes vous-même irrémédiablement chimériques. J’ai essayé de calculer le coefficient de votre réalité : ça donne quelque chose comme : 0,000 x…
— Hum, cela me paraît être le début d’une philosophie bien étrange…
— Peut-être. Ce sont simplement là les prémisses du fantomisme.
— En quoi consiste donc…
— Le fantomisme, c’est bien simple : c’est comme un forceps qui se referme. Les gens sont des mannequins mus par des ficelles et qui s’imaginent être les marionnettistes. Les livres savent que les volontés ne sont pas libres, mais les auteurs des livres, eux, ne le savent plus : chaque fois qu’il s’agit de vie réelle et non d’espace à l’intérieur d’un livre, l’homme oublie fatalement qu’il est déterminé. Les mécanismes de la conscience s’enrayent, c’est bête. Une fiction, sur laquelle tout tient : les actes, la possibilité même d’actions humaines qui composent la soi-disant « réalité ».
Et comme rien ne peut tenir sur une fiction, rien n’existe : ni Dieu, ni vermisseau (56), ni toi, ni moi, ni nous. Dans la mesure où chaque chose est définie par d’autres choses, eh bien, il n’y a que ces autres choses qui sont, mais pas les choses en elles-mêmes. La marionnette imagine obstinément qu’elle est faite non de carton et de fils, mais de chair et de nerfs et que les deux extrémités du fil sont entre ses mains. Elle s’ingénie à inventer philosophèmes et révolutions, or ses philosophies portent sur des mondes morts inexistants et ses révolutions tombent toujours du forceps. C’est là qu’apparaît une béance entre moi, fantôme in expli, et vos consciences de fantômes dilettantes. Tout comme moi, vous avez été précipités dans la pseudo-existence par des causes, à ceci près que vous autres, fantomoïdes, sujets du monde des causes parvenus à l’inexistence, vous imaginez être des rois dans un ridicule « royaume des fins », ainsi que l’appelait Kant, tandis que moi, venu à la vie par force, je ne connais que la volonté de la pince qui m’a introduit dans les phénomènes, c’est tout. Aussi, m’est-il impossible de prendre part au jeu de l’institution des fins, de vous imiter en croyant désirer et agir – jamais et d’aucune façon. Des causes me font agir, je les sens et les reconnais, mais moi-même je ne désire aucune de mes actions ni paroles, et vouloir me paraît aussi absurde et impossible que marcher sur l’eau ou me soulever moi-même par l’occiput.
— Tu ne poursuivais donc aucune fin en venant ici ?
— Non…
— Alors, quelle raison…
— Ne te presse pas de me poser des questions. Tombé de la pince qui s’était resserrée sur moi, je suis venu ici par cette porte qui s’est desserrée…
Ils se turent tous les deux un bref instant. Dans le dos de Sklifski, le carré de la fenêtre s’illuminait d’éclairs s’envolant dans la nuit lourde. Tournant le visage vers ces lueurs qui se répandaient à l’intérieur de l’isba, il proféra par-dessus la tête de son hôte – s’adressant aux éclairs ou à lui-même :
— C’est étrange : une aberration crépusculaire – même pas un fantôme, « un accessoire » – s’est glissée… Ne peut-on pas dérouler toute la chaîne des causes, maillon après maillon ? Il y a un tabouret près du seuil, lança-t-il par-dessus l’épaule au fantôme qui se tenait contre le mur.
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