Сигизмунд Кржижановский - Fantôme

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Qu’est-ce donc ? Un bruit de pantoufles derrière le mur, le murmure d’un bourdon métallique – le réchaud –, la résistance sourde et bruyante que la bûche oppose à la hache qui s’enfonce en elle, sur le sol de la cuisine. Doublegens-Sklifski tressaille, sa tête couchée sur les lignes se lève d’un bond et il se frotte les yeux. Je vais finir de lire… Non, Doublegens referme son livre et s’approche du lavabo en bâillant. Ensuite, six aigles de métal s’enfoncent dans six boucles d’une veste d’étudiant grise. Derrière la cloison, à gauche, une pendule éraillée aux accents rouillés tousse neuf fois de suite. Mon fournisseur de faits cache ses mèches folles bien lissées sous la visière bleue de sa casquette et pousse la porte. À présent, l’imagination peut redescendre pour le suivre à la trace : je laisse Doublegens-Sklifski poursuivre.

I

La porte de la salle séparait hermétiquement ceux dont les numéros étaient déjà cochés sur la liste de ceux qui attendaient leur tour. Une dizaine de numéros pas cochés rôdaient, les yeux rivés à leurs livres, ou bien collaient leurs dos et leurs coudes aux murs et aux appuis des fenêtres. De temps à autre, la poignée de porte usée tournait, laissait sortir un étudiant qui avait terminé l’épreuve. « Au suivant ! »

Sklifski franchit le seuil. En haut, la profondeur blanche de la voûte. En bas, l’étoffe verte fripée, maculée de taches d’encre : la table. À gauche, douloureusement remuantes, les omoplates d’un autre candidat dont les oreilles cramoisies étaient baissées vers les questions du professeur. Sa chaise, cabrée sur ses pieds de devant, lançait des ruades. De temps à autre, on voyait s’agiter derrière le dos de l’étudiant les manchettes du chargé de cours qui l’interrogeait : un échange plus vif perçait alors à travers leur bourdonnement sonore. La chaise à droite de la table était disponible. Un visage rouge bouffi surmonté de piquants gris fit un clin d’œil à Double-gens sous ses lunettes : venez pour le tirage au sort. Il s’approcha et retourna le carré de carton : 39.

— Qu’avez-vous donc tiré ? Hum… « Le fantôme et ses accessoires, exercices principaux. » Bon. Nikita.

L’assistant courut promptement et le fantôme roula droit sur Doublegens-Sklifski, grinçant sur ses petites roues, exhibant ses moignons de bois, balançant ses hanches de toile au-dessus des vis qui le fixaient au tabouret.

— Que savez-vous du mannequin utilisé par les médecins accoucheurs ou du dispositif prévu pour le remplacer…

Le manuel remua dans la tête de Doublegens et se mit à jeter des lignes à droite et à gauche :

— Les praticiens d’aujourd’hui ont renoncé au mannequin fait de caoutchouc et de couches de papier. Pour étudier l’utilisation du forceps – dans le cas d’une présentation céphalique, surtout si la tête est correctement engagée, on se sert d’un ballon en caoutchouc ordinaire fourré d’étoupe, et dans les cas plus complexes, d’un corps d’enfant mort-né, dûment préparé et traité.

— Exactement. Nikita.

Contournant la table de l’autre côté, Nikita accourut en poussant devant lui une baignoire en verre derrière les grosses parois de laquelle l’« accessoire » du fantôme noyé dans de l’alcool jusqu’à l’occiput se balançait, somnolant, dérangé par les secousses ; il serrait ses mains et ses pieds, d’un blanc tirant sur le mauve, contre son corps enflé et glycériné.

Les doigts du professeur se plongèrent dans ses piquants gris.

— Eh bien, procédons à l’opération. Situation n° 4. Présentation de la face. L’axe de la tête est légèrement défléchi. Préparez-vous et allez-y calmement.

Nikita, encourageant l’étudiant d’un rictus, laissa pendre ses longs bras au-dessus de ce berceau de verre et dit dans un souffle :

— C’est Fifka.

Doublegens comprit : ce petit cadavre qui en était à sa centième naissance, mimant docilement l’accouchement – de forceps en forceps – avait son propre nom inventé Dieu sait par qui. Sans quitter des yeux le bébé, Doublegens-Sklifski enfila des gants en caoutchouc et vérifia la fermeture de la tenaille. Entretemps, la tête de Fifka apparut derrière le bord de verre ; son front bombé était nimbé de creux : des dizaines de forceps qui l’avaient tiré du fantôme – avant la vie, semblait-il – avaient ceint la tête du mort-né d’une couronne de martyr : blessures rouge-gris ; ses paupières cernées de bleu étaient complètement fermées ; du mucus et de l’alcool s’écoulait de la fente de sa bouche.

Nikita glissa la préparation anatomique dans le bassin ouvert du fantôme : les jambes de ce dernier bougèrent, les ressorts se tendirent, le socle grinça. Se penchant vers le mannequin, Doublegens introduisit, tâtonnant avec la plus grande précaution, l’index et le majeur de sa main gauche – en direction de l’occiput de Fifka – le pouce restant écarté : il sentit aussitôt les fontanelles et le bord supérieur de l’oreille. Sa main droite approcha d’abord l’une, puis l’autre cuillère du forceps qui vinrent entourer les tempes. La fermeture claqua – et c’est à cet instant qu’il entendit distinctement, là, derrière la fente en caoutchouc, un petit cri plaintif. N’en comprenant pas la raison, l’étudiant lâcha les pinces et leva les yeux sur le professeur. Mais celui-ci regardait ailleurs ; soudain, la barbiche furieusement agitée, il bondit en direction des voix qui parvenaient de l’extérieur. Sa tête s’engouffra dans la fente de la porte en criant quelque chose à propos du bruit et de l’inadmissible, de ce « tapage de tous les diables », de la science et des garnements. Nikita compatissait, le cou tendu en direction du seuil. Mais Doublegens percevait à peine cette soudaine agitation : ses yeux revenus vers le fantôme voyaient trouble : le forceps refermé effectua lentement un mouvement de spirale, étirant le caoutchouc, glissa hors du fantôme avec un léger bruit de ventouse entraînant, poussée après poussée, la tête, puis l’épaule, le coude pointu, les petites jambes minces comme des ficelles. Une fois sorti, le petit corps vacilla et tomba par terre avec un petit « plouf », le forceps heurta la lame du parquet. L’étudiant demeura perplexe, n’y comprenant rien et n’essayant pas de comprendre.

La porte claqua et le professeur, après avoir donné libre cours à sa colère, retourna à la table d’un air victorieux.

— Où en êtes-vous ? Ah. C’est fait. Bon. Ce sera satisfaisant ou pas trop ? Enlevez-moi ça.

Devançant Nikita, Doublegens-Sklifski, surpris de son propre empressement, ouvrit le forceps et, prenant le petit corps par la taille, le reposa entre les parois de verre : quelque chose agrippa son doigt, il sentit une douleur, arracha sa main – de petites bulles apparurent à la surface de la solution d’alcool. Personne ne s’était aperçu de rien. On rangea le corps dans un coin sombre de la salle. Le fantôme demeura jambes écartées, en l’attente du suivant. Serrant ses mâchoires qui claquaient.

Sklifski se précipita vers la porte. On l’entoura : quelles étaient les questions, était-ce difficile ? Il fila sans répondre.

2

Les jours se mirent à tourner comme les ailes d’un moulin. C’était le dernier examen. En quarante-huit heures, il fallait faire ses bagages, régler toutes les affaires, s’arracher à la ville, partir. À cela s’ajoutaient l’agitation des adieux, les beuveries estudiantines et toutes sortes de bêtises traditionnelles. Des dizaines de mains serraient celle de Doublegens-Sklifski, des lèvres sentant l’alcool se collaient à ses lèvres, il chantait le Gaudeamus, il jetait en l’air des camarades et on le jetait en l’air, on le traînait d’estaminet en estaminet, de folie en folie. Vers la fin de la deuxième nuit, cette agitation l’entraîna chez des femmes maquillées. Et c’est là que contre toute attente, dans le trouble semé par les lacets qui se défaisaient sous ses doigts, les petits rires et les murmures, il imagina soudain les jambes écartées du fantôme, gluant, mort, froid. Aussitôt dégrisé, Sklifski mit fin à l’amour impromptu. Il pensait, marchant en zigzags dans les ruelles : « L’ai-je bien extrait ou est-il sorti tout seul, est-ce le forceps ou…»

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