Guy de Maupassant - Yvette (1884)

Здесь есть возможность читать онлайн «Guy de Maupassant - Yvette (1884)» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Yvette (1884): краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Yvette (1884)»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Yvette est une nouvelle de Guy de Maupassant, publiée en 1884.
Yvette, nouvelle ayant pour cadre le monde des courtisanes, constitue une réécriture du récit Yveline Samoris, parue en 1882. La nouvelle paraît pour la première fois dans le recueil homonyme en 1884.
L’héroïne, jeune fille naïve, tente de se suicider quand elle prend conscience qu’elle risque de devenir une demi-mondaine comme sa mère, la pseudo-marquise Obardi. Contrairement à Yveline (dans la nouvelle Yveline Samoris), Yvette survivra pour tomber sans doute dans les bras du viveur Servigny qui la convoitait depuis longtemps.

Yvette (1884) — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Yvette (1884)», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Merveilleux rejeton d’aventurière, poussé sur le fumier de ce monde-là, comme une plante magnifique nourrie de pourritures, ou bien fille de quelque homme de haute race, de quelque grand artiste ou de quelque grand seigneur, de quelque prince ou de quelque roi tombé, un soir, dans le lit de la mère, on ne peut comprendre ce qu’elle est ni ce qu’elle pense. Mais tu vas la voir.

Saval se mit à rire et dit :

— Tu en es amoureux.

— Non. Je suis sur les rangs, ce qui n’est pas la même chose. Je te présenterai d’ailleurs mes coprétendants les plus sérieux. Mais j’ai des chances marquées. J’ai de l’avance, on me montre quelque faveur.

Saval répéta :

— Tu es amoureux.

— Non. Elle me trouble, me séduit et m’inquiète, m’attire et m’effraye. Je me méfie d’elle comme d’un piège, et j’ai envie d’elle comme on a envie d’un sorbet quand on a soif. Je subis son charme et je ne l’approche qu’avec l’appréhension qu’on aurait d’un homme soupçonné d’être un adroit voleur. Près d’elle j’éprouve un entraînement irraisonné vers sa candeur possible et une méfiance très raisonnable contre sa rouerie non moins probable. Je me sens en contact avec un être anormal, en dehors des règles naturelles, exquis ou détestable. Je ne sais pas.

Saval prononça pour la troisième fois :

— Je te dis que tu es amoureux. Tu parles d’elle avec une emphase de poète et un lyrisme de troubadour. Allons, descends en toi, tâte ton cœur et avoue.

Servigny fit quelques pas sans rien répondre, puis reprit :

— C’est possible, après tout. Dans tous les cas, elle me préoccupe beaucoup. Oui, je suis peut-être amoureux. J’y songe trop. Je pense à elle en m’endormant et aussi en me réveillant… c’est assez grave. Son image me suit, me poursuit, m’accompagne sans cesse, toujours devant moi, autour de moi, en moi. Est-ce de l’amour, cette obsession physique ? Sa figure est entrée si profondément dans mon regard que je la vois sitôt que je ferme les yeux. J’ai un battement de cœur chaque fois que je l’aperçois, je ne le nie point. Donc je l’aime, mais drôlement. Je la désire avec violence, et l’idée d’en faire ma femme me semblerait une folie, une stupidité, une monstruosité. J’ai un peu peur d’elle aussi, une peur d’oiseau sur qui plane un épervier. Et je suis jaloux d’elle encore, jaloux de tout ce que j’ignore dans ce cœur incompréhensible. Et je me demande toujours : « Est-ce une gamine charmante ou une abominable coquine ? » Elle dit des choses à faire frémir une armée ; mais les perroquets aussi. Elle est parfois imprudente ou impudique à me faire croire à sa candeur immaculée, et parfois naïve, d’une naïveté invraisemblable, à me faire douter qu’elle ait jamais été chaste. Elle me provoque, m’excite comme une courtisane et se garde en même temps comme une vierge. Elle paraît m’aimer et se moque de moi ; elle s’affiche en public comme si elle était ma maîtresse et me traite dans l’intimité comme si j’étais son frère ou son valet.

Parfois je m’imagine qu’elle a autant d’amants que sa mère. Parfois je me figure qu’elle ne soupçonne rien de la vie, mais rien, entends-tu ?

C’est d’ailleurs une liseuse de romans enragée. Je suis, en attendant mieux, son fournisseur de livres. Elle m’appelle son « bibliothécaire ».

Chaque semaine, la Librairie Nouvelle lui adresse, de ma part, tout ce qui a paru, et je crois qu’elle lit tout, pêle-mêle.

Ça doit faire dans sa tête une étrange salade.

Cette bouillie de lecture est peut-être pour quelque chose dans les allures singulières de cette fille. Quand on contemple l’existence à travers quinze mille romans, on doit la voir sous un drôle de jour et se faire, sur les choses, des idées assez baroques.

Quant à moi, j’attends. Il est certain, d’un côté, que je n’ai jamais eu pour aucune femme le béguin que j’ai pour celle-là.

Il est encore certain que je ne l’épouserai pas.

Donc, si elle a eu des amants, j’augmenterai l’addition. Si elle n’en a pas eu, je prends le numéro un, comme au tramway.

Le cas est simple. Elle ne se mariera pas, assurément. Qui donc épouserait la fille de la marquise Obardi, d’Octavie Bardin ? Personne, pour mille raisons.

Où trouverait-on un mari ? Dans le monde ? Jamais. La maison de la mère est une maison publique dont la fille attire la clientèle. On n’épouse pas dans ces conditions-là.

Dans la bourgeoisie ? Encore moins. Et d’ailleurs la marquise n’est pas femme à faire de mauvaises opérations ; elle ne donnerait définitivement Yvette qu’à un homme de grande position, qu’elle ne découvrira pas.

Dans le peuple, alors ? Encore moins. Donc, pas d’issue. Cette demoiselle-là n’est ni du monde, ni de la bourgeoisie, ni du peuple, elle ne peut entrer par une union dans aucune de ces classes de la société.

Elle appartient par sa mère, par sa naissance, par son éducation, par son hérédité, par ses manières, par ses habitudes, à la prostitution dorée.

Elle ne peut lui échapper, à moins de se faire religieuse, ce qui n’est guère probable, étant donnés ses manières et ses goûts. Elle n’a donc qu’une profession possible : l’amour. Elle y viendra, à moins qu’elle ne l’exerce déjà. Elle ne saurait fuir sa destinée. De jeune fille elle deviendra fille, tout simplement. Et je voudrais bien être le pivot de cette transformation.

J’attends. Les amateurs sont nombreux. Tu verras là un Français, M. de Belvigne ; un Russe, appelé le prince Kravalow, et un Italien, le chevalier Valreali, qui ont posé nettement leurs candidatures et qui manœuvrent en conséquence. Nous comptons, en outre, autour d’elle, beaucoup de maraudeurs de moindre importance.

La marquise guette. Mais je crois qu’elle a des vues sur moi. Elle me sait fort riche et elle possède moins les autres.

Son salon est d’ailleurs le plus étonnant que je connaisse dans ce genre d’expositions. On y rencontre même des hommes fort biens, puisque nous y allons, et nous ne sommes pas les seuls. Quant aux femmes, elle a trouvé, ou plutôt elle a trié ce qu’il y a de mieux dans la hotte aux pilleuses de bourses. Où les a-t-elle découvertes, on l’ignore. C’est un monde à côté de celui des vraies drôlesses, à côté de la bohème, à côté de tout. Elle a eu d’ailleurs une inspiration de génie, c’est de choisir spécialement les aventurières en possession d’enfants, de filles principalement. De sorte qu’un imbécile se croirait là chez des honnêtes femmes !

Ils avaient atteint l’avenue des Champs-Élysées. Une brise légère passait doucement dans les feuilles, glissait par moments sur les visages, comme les souffles doux d’un éventail géant balancé quelque part dans le ciel. Des ombres muettes erraient sous les arbres ; d’autres, sur les bancs, faisaient une tache sombre. Et ces ombres parlaient très bas, comme si elles se fussent confié des secrets importants ou honteux.

Servigny reprit :

— Tu ne te figures pas la collection de titres de fantaisie qu’on rencontre dans ce repaire.

À ce propos, tu sais que je vais te présenter sous le nom de comte Saval ; Saval tout court serait mal vu, très mal vu.

Son ami s’écria :

— Ah ! Mais non, par exemple. Je ne veux pas qu’on me suppose, même un soir, même chez ces gens-là, le ridicule de vouloir m’affubler d’un titre. Ah ! Mais non.

Servigny se mit à rire.

— Tu es stupide. Moi, là-dedans, on m’a baptisé le duc de Servigny. Je ne sais ni comment, ni pourquoi. Toujours est-il que je suis et que je demeure M. le duc de Servigny, sans me plaindre et sans protester. Ça ne me gêne pas. Sans cela, je serais affreusement méprisé.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Yvette (1884)»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Yvette (1884)» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Yvette (1884)»

Обсуждение, отзывы о книге «Yvette (1884)» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x