Guy de Maupassant - Monsieur Parent (1886)

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Monsieur Parent (1886): краткое содержание, описание и аннотация

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Il doit exister un amour simple, fait du double élan de deux cœurs et de deux âmes ; mais il existe assurément un amour atroce, cruellement torturant, fait de l’invincible enlacement de deux êtres disparates qui se détestent en s’adorant.

Cette fille m’a ruiné en trois ans. Je possédais quatre millions qu’elle a mangés de son air calme, tranquillement, qu’elle a croqués avec un sourire doux qui semblait tomber de ses yeux sur ses lèvres.

Vous la connaissez ? Elle a en elle quelque chose d’irrésistible ! Quoi ? Je ne sais pas. Sont-ce ces yeux gris dont le regard entre comme une vrille et reste en vous comme le crochet d’une flèche ? C’est plutôt ce sourire doux, indifférent et séduisant, qui reste sur sa face à la façon d’un masque. Sa grâce lente pénètre peu à peu, se dégage d’elle comme un parfum, de sa taille longue, à peine balancée quand elle passe, car elle semble glisser plutôt que marcher, de sa voix un peu traînante, jolie, et qui semble être la musique de son sourire, de son geste aussi, de son geste toujours modéré, toujours juste et qui grise l’œil tant il est harmonieux. Pendant trois ans, je n’ai vu qu’elle sur la terre ! Comme j’ai souffert ! Car elle me trompait avec tout le monde ! Pourquoi ? Pour rien, pour tromper. Et quand je l’avais appris, quand je la traitais de fille et de gueuse, elle avouait tranquillement : « Est-ce que nous sommes mariés ? » disait-elle.

Depuis que je suis ici, j’ai tant songé à elle que j’ai fini par la comprendre : cette fille-là, c’est Manon Lescaut revenue. C’est Manon qui ne pourrait pas aimer sans tromper, Manon pour qui l’amour, le plaisir et l’argent ne font qu’un. Il se tut. Puis, après quelques minutes : — Quand j’eus mangé mon dernier sou pour elle, elle m’a dit simplement : « Vous comprenez, mon cher, que je ne peux pas vivre de l’air et du temps. Je vous aime beaucoup, je vous aime plus que personne, mais il faut vivre. La misère et moi ne ferons jamais bon ménage. »

— Et si je vous disais, pourtant, quelle vie atroce j’ai menée à côté d’elle ! Quand je la regardais, j’avais autant envie de la tuer que de l’embrasser. Quand je la regardais… je sentais un besoin furieux d’ouvrir les bras, de l’étreindre et de l’étrangler. Il y avait en elle, derrière ses yeux, quelque chose de perfide et d’insaisissable qui me faisait l’exécrer ; et c’est peut-être à cause de cela que je l’aimais tant. En elle, le Féminin, l’odieux et affolant Féminin était plus puissant qu’en aucune autre femme. Elle en était chargée, surchargée comme d’un fluide grisant et vénéneux. Elle était Femme, plus qu’on ne l’a jamais été.

Et tenez, quand je sortais avec elle, elle posait son œil sur tous les hommes d’une telle façon, qu’elle semblait se donner à chacun, d’un seul regard. Cela m’exaspérait et m’attachait à elle davantage, cependant. Cette créature, rien qu’en passant dans la rue, appartenait à tout le monde, malgré moi, malgré elle, par le fait de sa nature même, bien qu’elle eût l’allure modeste et douce. Comprenez-vous ?

Et quel supplice ! Au théâtre, au restaurant, il me semblait qu’on la possédait sous mes yeux. Et dès que je la laissais seule, d’autres, en effet, la possédaient.

Voilà dix ans que je ne l’ai vue, et je l’aime plus que jamais !

La nuit s’était répandue sur la terre. Un parfum puissant d’orangers flottait dans l’air.

Je lui dis :

— La reverrez-vous ?

Il répondit :

— Parbleu ! J’ai maintenant ici, tant en terre qu’en argent, sept à huit cent mille francs. Quand le million sera complet, je vendrai tout et je partirai. J’en ai pour un an avec elle – une bonne année entière. – Et puis adieu, ma vie sera close.

Je demandai : — Mais ensuite ?

— Ensuite, je ne sais pas. Ce sera fini ! Je lui demanderai peut-être de me prendre comme valet de chambre.

Les bécasses

Ma chère amie, vous me demandez pourquoi je ne rentre pas à Paris ; vous vous étonnez, et vous vous fâchez presque. La raison que je vais vous donner va, sans doute, vous révolter : Est-ce qu’un chasseur rentre à Paris au moment du passage des bécasses ?

Certes, je comprends et j’aime assez cette vie de la ville, qui va de la chambre au trottoir ; mais je préfère la vie libre, la rude vie d’automne du chasseur.

À Paris, il me semble que je ne suis jamais dehors ; car les rues ne sont, en somme, que de grands appartements communs, et sans plafond. Est-on à l’air, entre deux murs, les pieds sur des pavés de bois ou de pierre, le regard borné partout par des bâtiments, sans aucun horizon de verdure, de plaines ou de bois ? Des milliers de voisins vous coudoient, vous poussent, vous saluent et vous parlent ; et le fait de recevoir de l’eau sur un parapluie quand il pleut ne suffit pas à me donner l’impression, la sensation de l’espace.

Ici, je perçois bien nettement, et délicieusement la différence du dedans et du dehors… Mais ce n’est pas de cela que je veux vous parler…

Donc les bécasses passent.

Il faut vous dire que j’habite une grande maison normande, dans une vallée, auprès d’une petite rivière, et que je chasse presque tous les jours.

Les autres jours, je lis ; je lis même des choses que les hommes de Paris n’ont pas le temps de connaître, des choses très sérieuses, très profondes, très curieuses, écrites par un brave savant de génie, un étranger qui a passé toute sa vie à étudier la même question et a observé les mêmes faits relatifs à l’influence du fonctionnement de nos organes sur notre intelligence.

Mais je veux vous parler des bécasses. Donc mes deux amis, les frères d’Orgemol et moi, nous restons ici pendant la saison de chasse, en attendant les premiers froids. Puis, dès qu’il gèle, nous partons pour leur ferme de Cannetot près de Fécamp, parce qu’il y a là un petit bois délicieux, un petit bois divin, où viennent loger toutes les bécasses qui passent.

Vous connaissez les d’Orgemol, ces deux géants, ces deux Normands des premiers temps, ces deux mâles de la vieille et puissante race de conquérants qui envahit la France, prit et garda l’Angleterre, s’établit sur toutes les côtes du vieux monde, éleva des villes partout, passa comme un flot sur la Sicile en y créant un art admirable, battit tous les rois, pilla les plus fières cités, roula les papes dans leurs ruses de prêtres et les joua, plus madrés que ces pontifes italiens, et surtout laissa des enfants dans tous les lits de la terre. Les d’Orgemol sont deux Normands timbrés au meilleur titre, ils ont tout des Normands, la voix, l’accent, l’esprit, les cheveux blonds et les yeux couleur de la mer.

Quand nous sommes ensemble, nous parlons patois, nous vivons, pensons, agissons en Normands, nous devenons des Normands terriens plus paysans que nos fermiers.

Or, depuis quinze jours, nous attendions les bécasses.

Chaque matin l’aîné, Simon, me disait : « Hé, v’là l’vent qui passe à l’est, y va geler. Dans deux jours, elles viendront. »

Le cadet Gaspard, plus précis, attendait que la gelée fût venue pour l’annoncer.

Or, jeudi dernier, il entra dans ma chambre dès l’aurore en criant :

— Ça y est, la terre est toute blanche. Deux jours comme ça et nous allons à Cannetot.

Deux jours plus tard, en effet, nous partions pour Cannetot. Certes, vous auriez ri en nous voyant. Nous nous déplaçons dans une étrange voiture de chasse que mon père fit construire autrefois. Construire est le seul mot que je puisse employer en parlant de ce monument voyageur, ou plutôt de ce tremblement de terre roulant. Il y a de tout là dedans : caisses pour les provisions, caisses pour les armes, caisses pour les malles, caisses à claire-voie pour les chiens. Tout y est à l’abri, excepté les hommes, perchés sur des banquettes à balustrades, hautes comme un troisième étage et portées par quatre roues gigantesques. On parvient là-dessus comme on peut, en se servant des pieds, des mains et même des dents à l’occasion, car aucun marchepied ne donne accès sur cet édifice.

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