Guy de Maupassant - Monsieur Parent (1886)
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Donc, les deux d’Orgemol et moi nous escaladons cette montagne, en des accoutrements de Lapons. Nous sommes vêtus de peaux de mouton, nous portons des bas de laine énormes par-dessus nos pantalons, et des guêtres par-dessus nos bas de laine ; nous avons des coiffures en fourrure noire et des gants en fourrure blanche. Quand nous sommes installés, Jean, mon domestique, nous jette nos trois bassets, Pif, Paf et Moustache. Pif appartient à Simon, Paf à Gaspard et Moustache à moi. On dirait trois petits crocodiles à poil. Ils sont longs, bas, crochus, avec des pattes torses, et tellement velus qu’ils ont l’air de broussailles jaunes. À peine voit-on leurs yeux noirs sous leurs sourcils, et leurs crocs blancs sous leurs barbes. Jamais on ne les enferme dans les chenils roulants de la voiture. Chacun de nous garde le sien sous ses pieds pour avoir chaud.
Et nous voilà partis, secoués abominablement. Il gelait, il gelait ferme. Nous étions contents. Vers cinq heures nous arrivions. Le fermier, maître Picot, nous attendait devant la porte. C’est aussi un gaillard, pas grand, mais rond, trapu, vigoureux comme un dogue, rusé comme un renard, toujours souriant, toujours content et sachant faire argent de tout.
C’est grande fête pour lui, au moment des bécasses.
La ferme est vaste, un vieux bâtiment dans une cour à pommiers, entourée de quatre rangs de hêtres qui bataillent toute l’année contre le vent de mer.
Nous entrons dans la cuisine où flambe un beau feu en notre honneur.
Notre table est mise tout contre la haute cheminée où tourne et cuit, devant la flamme claire, un gros poulet dont le jus coule dans un plat de terre.
La fermière alors nous salue, une grande femme muette, très polie, tout occupée des soins de la maison, la tête pleine d’affaires et de chiffres, prix des grains, des volailles, des moutons, des bœufs. C’est une femme d’ordre, rangée et sévère, connue à sa valeur dans les environs.
Au fond de la cuisine s’étend la grande table où viendront s’asseoir tout à l’heure les valets de tout ordre, charretiers, laboureurs, goujats, filles de ferme, bergers ; et tous ces gens mangeront en silence sous l’œil actif de la maîtresse, en nous regardant dîner avec maître Picot, qui dira des blagues pour rire. Puis, quand tout son personnel sera repu, Madame Picot prendra, seule, son repas rapide et frugal sur un coin de table, en surveillant la servante.
Aux jours ordinaires elle dîne avec tout son monde.
Nous couchons tous les trois, les d’Orgemol et moi, dans une chambre blanche, toute nue, peinte à la chaux, et qui contient seulement nos trois lits, trois chaises et trois cuvettes.
Gaspard s’éveille toujours le premier, et sonne une diane retentissante. En une demi-heure tout le monde est prêt et on part avec maître Picot qui chasse avec nous.
Maître Picot me préfère à ses maîtres. Pourquoi ? sans doute parce que je ne suis pas son maître. Donc nous voilà tous les deux qui gagnons le bois par la droite, tandis que les deux frères vont attaquer par la gauche. Simon a la direction des chiens qu’il traîne, tous les trois attachés au bout d’une corde.
Car nous ne chassons pas la bécasse, mais le lapin. Nous sommes convaincus qu’il ne faut pas chercher la bécasse, mais la trouver. On tombe dessus et on la tue, voilà. Quand on veut spécialement en rencontrer, on ne les pince jamais. C’est vraiment une chose belle et curieuse que d’entendre dans l’air frais du matin, la détonation brève du fusil, puis la voix formidable de Gaspard emplir l’horizon et hurler : « Bécasse. — Elle y est. »
Moi je suis sournois. Quand j’ai tué une bécasse, je crie : « Lapin ! » Et je triomphe avec excès lorsqu’on sort les pièces du carnier, au déjeuner de midi.
Donc nous voilà, maître Picot et moi, dans le petit bois dont les feuilles tombent avec un murmure doux et continu, un murmure sec, un peu triste, elles sont mortes. Il fait froid, un froid léger qui pique les yeux, le nez, et les oreilles et qui a poudré d’une fine mousse blanche le bout des herbes et la terre brune des labourés. Mais on a chaud tout le long des membres, sous la grosse peau de mouton. Le soleil est gai dans l’air bleu, il ne chauffe guère, mais il est gai. Il fait bon chasser au bois par les frais matins d’hiver.
Là-bas, un chien jette un aboiement aigu. C’est Pif. Je connais sa voix frêle. Puis, plus rien. Voilà un autre cri, puis un autre ; et Paf à son tour donne de la gueule. Que fait donc Moustache ? Ah ! le voilà qui piaule comme une poule qu’on étrangle ! Ils ont levé un lapin. Attention, maître Picot !
Ils s’éloignent, se rapprochent, s’écartent encore, puis reviennent ; nous suivons leurs allées imprévues, en courant dans les petits chemins, l’esprit en éveil, le doigt sur la gâchette du fusil.
Ils remontent vers la plaine, nous remontons aussi. Soudain, une tache grise, une ombre traverse le sentier. J’épaule et je tire. La fumée légère s’envole dans l’air bleu ; et j’aperçois sur l’herbe une pincée de poil blanc qui remue. Alors je hurle de toute ma force : « Lapin, lapin. – Il y est ! » Et je le montre aux trois chiens, aux trois crocodiles velus qui me félicitent en remuant la queue ; puis s’en vont en chercher un autre.
Maître Picot m’avait rejoint. Moustache se remit à japper. Le fermier dit : « Ça pourrait bien être un lièvre, allons au bord de la plaine. »
Mais au moment où je sortais du bois, j’aperçus, debout, à dix pas de moi, enveloppé dans son immense manteau jaunâtre, coiffé d’un bonnet de laine, et tricotant toujours un bas, comme font les bergers chez nous, le pâtre de maître Picot, Gargan, le muet. Je lui dis, selon l’usage : « Bonjour, pasteur. » Et il leva la main pour me saluer, bien qu’il n’eût pas entendu ma voix ; mais il avait vu le mouvement de mes lèvres.
Depuis quinze ans je le connaissais, ce berger. Depuis quinze ans je le voyais chaque automne, debout au bord ou au milieu d’un champ, le corps immobile, et ses mains tricotant toujours. Son troupeau le suivait comme une meute, semblait obéir à son œil.
Maître Picot me serra le bras :
— Vous savez que le berger a tué sa femme.
Je fus stupéfait : – Gargan ? Le sourd-muet ?
— Oui, cet hiver, et il a été jugé à Rouen. Je vas vous conter ça.
Et il m’entraîna dans le taillis, car le pasteur savait cueillir les mots sur la bouche de son maître comme s’il les eût entendus. Il ne comprenait que lui ; mais, en face de lui, il n’était plus sourd ; et le maître, par contre, devinait comme un sorcier toutes les intentions de la pantomime du muet, tous les gestes de ses doigts, les plis de ses joues et les reflets de ses yeux.
Voici cette simple histoire, sombre fait divers, comme il s’en passe aux champs, quelquefois.
Gargan était fils d’un marneux, d’un de ces hommes qui descendent dans les marnières pour extraire cette sorte de pierre molle, blanche et fondante, qu’on sème sur les terres. Sourd-muet de naissance, on l’avait élevé à garder des vaches le long des fossés des routes.
Puis, recueilli par le père de Picot, il était devenu berger de la ferme. C’était un excellent berger, dévoué, probe, et qui savait replacer les membres démis, bien que personne ne lui eût jamais rien appris.
Quand Picot prit la ferme à son tour, Gargan avait trente ans et en paraissait quarante. Il était haut, maigre et barbu, barbu comme un patriarche.
Or, vers cette époque, une bonne femme du pays, très pauvre, la Martel, mourut, laissant une fillette de quinze ans, qu’on appelait la Goutte à cause de son amour immodéré pour l’eau-de-vie.
Picot recueillit cette guenilleuse et l’employa à de menues besognes, la nourrissant sans la payer, en échange de son travail. Elle couchait sous la grange, dans l’étable ou dans l’écurie, sur la paille ou sur le fumier, quelque part, n’importe où, car on ne donne pas un lit à ces va-nu-pieds. Elle couchait donc n’importe où, avec n’importe qui, peut-être avec le charretier ou le goujat. Mais il arriva que, bientôt, elle s’adonna avec le sourd et s’accoupla avec lui d’une façon continue. Comment s’unirent ces deux misères ? Comment se comprirent-elles ? Avait-il jamais connu une femme avant cette rôdeuse de granges, lui qui n’avait jamais causé avec personne ? Est-ce elle qui le fut trouver dans sa hutte roulante, et qui le séduisit, Ève d’ornière, au bord d’un chemin ? On ne sait pas. On sut seulement, un jour, qu’ils vivaient ensemble comme mari et femme.
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