Guy de Maupassant - Monsieur Parent (1886)
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- Название:Monsieur Parent (1886)
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L’État peut tuer, lui, parce qu’il a le droit de modifier l’état civil. Quand il a fait égorger deux cent mille hommes dans une guerre, il les raye sur son état civil, il les supprime par la main de ses greffiers. C’est fini. Mais nous, qui ne pouvons point changer les écritures des mairies, nous devons respecter la vie. État civil, glorieuse Divinité qui règnes dans les temples des municipalités, je te salue. Tu es plus fort que la Nature. Ah ! ah !
3 juillet. – Ce doit être un étrange et savoureux plaisir que de tuer, d’avoir là, devant soi, l’être vivant, pensant ; de faire dedans un petit trou, rien qu’un petit trou, de voir couler cette chose rouge qui est le sang, qui fait la vie, et de n’avoir plus, devant soi, qu’un tas de chair molle, froide, inerte, vide de pensée !
5 août. – Moi qui ai passé mon existence à juger, à condamner, à tuer par des paroles prononcées, à tuer par la guillotine ceux qui avaient tué par le couteau, moi ! moi ! si je faisais comme tous les assassins que j’ai frappés, moi ! moi ! qui le saurait ?
10 août. – Qui le saurait jamais ? Me soupçonnerait-on, moi, moi, surtout si je choisis un être que je n’ai aucun intérêt à supprimer ?
15 août. – La tentation ! La tentation, elle est entrée en moi comme un ver qui rampe. Elle rampe, elle va ; elle se promène dans mon corps entier, dans mon esprit, qui ne pense plus qu’à ceci : tuer ; dans mes yeux, qui ont besoin de regarder du sang, de voir mourir ; dans mes oreilles, où passe sans cesse quelque chose d’inconnu, d’horrible, de déchirant et d’affolant, comme le dernier cri d’un être ; dans mes jambes, où frissonne le désir d’aller, d’aller à l’endroit où la chose aura lieu ; dans mes mains, qui frémissent du besoin de tuer. Comme cela doit être bon, rare, digne d’un homme libre, au-dessus des autres, maître de son cœur et qui cherche des sensations raffinées !
22 août. – Je ne pouvais plus résister. J’ai tué une petite bête pour essayer, pour commencer.
Jean, mon domestique, avait un chardonneret dans une cage suspendue à la fenêtre de l’office. Je l’ai envoyé faire une course, et j’ai pris le petit oiseau dans ma main, dans ma main où je sentais battre son cœur. Il avait chaud. Je suis monté dans ma chambre. De temps en temps, je le serrais plus fort ; son cœur battait plus vite ; c’était atroce et délicieux. J’ai failli l’étouffer. Mais je n’aurais pas vu le sang.
Alors j’ai pris des ciseaux, de courts ciseaux à ongles, et je lui ai coupé la gorge en trois coups, tout doucement. Il ouvrait le bec, il s’efforçait de m’échapper, mais je le tenais, oh ! je le tenais ; j’aurais tenu un dogue enragé et j’ai vu le sang couler. Comme c’est beau, rouge, luisant, clair, du sang ! J’avais envie de le boire. J’y ai trempé le bout de ma langue ! C’est bon. Mais il en avait si peu, ce pauvre petit oiseau ! Je n’ai pas eu le temps de jouir de cette vue comme j’aurais voulu. Ce doit être superbe de voir saigner un taureau.
Et puis j’ai fait comme les assassins, comme les vrais. J’ai lavé les ciseaux, je me suis lavé les mains, j’ai jeté l’eau et j’ai porté le corps, le cadavre, dans le jardin pour l’enterrer. Je l’ai enfoui sous un fraisier. On ne le trouvera jamais. Je mangerai tous les jours une fraise à cette plante. Vraiment, comme on peut jouir de la vie, quand on sait !
Mon domestique a pleuré ; il croit son oiseau parti. Comment me soupçonnerait-il ! Ah ! ah !
25 août. – Il faut que je tue un homme ! Il le faut.
30 août. – C’est fait. Comme c’est peu de chose !
J’étais allé me promener dans le bois de Vernes. Je ne pensais à rien, non, à rien. Voilà un enfant dans le chemin, un petit garçon qui mangeait une tartine de beurre.
Il s’arrête pour me voir passer et dit : « Bonjour, m’sieu le président. »
Et la pensée m’entre dans la tête : « Si je le tuais ? »
Je réponds : – Tu es tout seul, mon garçon ?
— Oui, m’sieu.
— Tout seul dans le bois ?
— Oui, m’sieu.
L’envie de le tuer me grisait comme de l’alcool. Je m’approchai tout doucement, persuadé qu’il allait s’enfuir. Et voilà que je le saisis à la gorge… Je le serre, je le serre de toute ma force ! Il m’a regardé avec des yeux effrayants ! Quels yeux ! Tout ronds, profonds, limpides, terribles ! Je n’ai jamais éprouvé une émotion si brutale… mais si courte ! Il tenait mes poignets dans ses petites mains, et son corps se tordait ainsi qu’une plume sur le feu. Puis il n’a plus remué.
Mon cœur battait, ah ! le cœur de l’oiseau ! J’ai jeté le corps dans le fossé, puis de l’herbe par-dessus.
Je suis rentré, j’ai bien dîné. Comme c’est peu de chose ! Le soir, j’étais très gai, léger, rajeuni, j’ai passé la soirée chez le préfet. On m’a trouvé spirituel.
Mais je n’ai pas vu le sang ! Je suis tranquille.
30 août. – On a découvert le cadavre. On cherche l’assassin. Ah ! ah !
1er septembre. – On a arrêté deux rôdeurs. Les preuves manquent.
2 septembre. – Les parents sont venus me voir. Ils ont pleuré ! Ah ! ah !
6 octobre. – On n’a rien découvert. Quelque vagabond errant aura fait le coup. Ah ! ah ! Si j’avais vu le sang couler, il me semble que je serais tranquille à présent !
10 octobre. – L’envie de tuer me court dans les moelles. Cela est comparable aux rages d’amour qui vous torturent à vingt ans.
20 octobre. – Encore un. J’allais le long du fleuve, après déjeuner. Et j’aperçus, sous un saule, un pêcheur endormi. Il était midi. Une bêche semblait, tout exprès, plantée dans un champ de pommes de terre voisin.
Je la pris, je revins ; je la levai comme une massue et, d’un seul coup, par le tranchant, je fendis la tête du pêcheur. Oh ! il a saigné, celui-là ! Du sang rose, plein de cervelle ! Cela coulait dans l’eau, tout doucement. Et je suis parti d’un pas grave. Si on m’avait vu ! Ah ! ah ! j’aurais fait un excellent assassin.
25 octobre. – L’affaire du pêcheur soulève un grand bruit. On accuse du meurtre son neveu, qui pêchait avec lui.
26 octobre. – Le juge d’instruction affirme que le neveu est coupable. Tout le monde le croit par la ville. Ah ! ah !
27 octobre. – Le neveu se défend bien mal. Il était parti au village acheter du pain et du fromage, affirme-t-il. Il jure qu’on a tué son oncle pendant son absence ! Qui le croirait ?
28 octobre. – Le neveu a failli avouer, tant on lui fait perdre la tête ! Ah ! ah ! La justice !
15 novembre. – On a des preuves accablantes contre le neveu, qui devait hériter de son oncle. Je présiderai les assises.
25 janvier. – À mort ! à mort ! à mort ! Je l’ai fait condamner à mort ! Ah ! ah ! L’avocat général a parlé comme un ange ! Ah ! ah ! Encore un. J’irai le voir exécuter !
10 mars. – C’est fini. On l’a guillotiné ce matin. Il est très bien mort ! très bien ! Cela m’a fait plaisir ! Comme c’est beau de voir trancher la tête d’un homme ! Le sang a jailli comme un flot, comme un flot ! Oh ! si j’avais pu, j’aurais voulu me baigner dedans. Quelle ivresse de me coucher là-dessous, de recevoir cela dans mes cheveux et sur mon visage, et de me relever tout rouge, tout rouge ! Ah ! si on savait !
Maintenant j’attendrai, je puis attendre. Il faudrait si peu de chose pour me laisser surprendre. »
Le manuscrit contenait encore beaucoup de pages, mais sans relater aucun crime nouveau.
Les médecins aliénistes à qui on l’a confié, affirment qu’il existe dans le monde beaucoup de fous ignorés, aussi adroits et aussi redoutables que ce monstrueux dément.
Tribunaux rustiques
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