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Antoine de Saint-Exupéry: Courrier Sud

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Antoine de Saint-Exupéry Courrier Sud

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«Je dois approcher du cap Guir, mais je veux bien que l’on me pende… ça va très mal.»

Il réfléchit:

«Je dois être un peu trop en mer.»

Il corrigea sa route à la boussole. Il se sentait bizarrement rejeté au large, vers la droite, comme une jument ombrageuse, comme si réellement les montagnes, à sa gauche, pesaient contre lui.

«Il doit pleuvoir.»

Il étendit sa main qui fut criblée.

«Je rejoindrai la côte dans vingt minutes, ce sera la plaine, je risquerai moins…»

Mais tout à coup, quelle éclaircie! Le ciel balayé de ses nuages, toutes les étoiles lavées, neuves. La lune… la lune, ô la meilleure des lampes! Le terrain d’Agadir s’éclaira en trois fois comme une affiche lumineuse.

«Je me fous bien de sa lumière! j’ai la lune…!»

II

Le jour à Cap Juby soulevait le rideau et la scène m’apparaissait vide. Un décor sans ombre, sans second plan. Cette dune toujours à sa place, ce fort espagnol, ce désert. Il manquait ce faible mouvement qui fait, même par temps calme, la richesse des prairies et de la mer. Les nomades aux lentes caravanes voyaient changer le grain du sable et dans un décor vierge, le soir, dressaient leur tente. J’aurais pu ressentir cette immensité du désert au plus faible déplacement, mais ce paysage immuable bornait la pensée comme une chromo.

À ce puits répondait un puits trois cents kilomètres plus loin. Le même puits, le même sable en apparence et les plis du sol disposés de même. Mais, là-bas, c’était le tissu des choses qui était neuf. Renouvelé, comme de seconde en seconde, la même écume sur la mer. C’est au second puits que j’aurais senti ma solitude, c’est au puits suivant que la dissidence eût été vraiment mystérieuse.

Le jour s’écoulait nu et non meublé d’événements. C’était le mouvement solaire des astronomes. C’était, pour quelques heures, le ventre de la terre au soleil. Ici les mots perdaient peu à peu la caution que leur assurait notre humanité. Ils n’enfermaient plus que du sable. Les mots les plus lourds comme «tendresse», «amour» ne posaient dans nos cœurs aucun lest.

«Parti à cinq heures d’Agadir, tu devrais avoir atterri.»

– Parti à cinq heures d’Agadir, il devrait avoir atterri.

– Oui mon vieux, oui… mais c’est du vent Sud-Est.

Le ciel est jaune. Le vent dans quelques heures bousculera un désert modelé, pendant des mois, par le vent Nord. Jours de désordre: les dunes, prises de biais, filent leur sable en longues mèches, et chacune se débobine pour se refaire un peu plus loin.

On écoute. Non. C’est la mer.

Un courrier en route, ce n’est rien. Entre Agadir et Cap Juby, sur cette dissidence inexplorée c’est un camarade qui n’est nulle part. Tout à l’heure, dans notre ciel, un signe immobile semblera naître.

«Parti à cinq heures d’Agadir…»

On pense vaguement au drame. Un courrier en panne, ce n’est rien qu’une attente qui se prolonge, une discussion qui s’énerve un peu, qui dégénère. Puis le temps qui devient trop large et que l’on remplit mal par de petits gestes, des mots sans suite…

Et soudain, c’est un coup de poing sur la table. Un «Bon Dieu! Dix heures…» qui dresse des hommes, c’est un camarade chez les Maures.

* * * * *

L’opérateur de T.S.F. communique avec Las Palmas. Le Diesel souffle bruyamment. L’alternateur ronfle comme une turbine. Lui, fixe des yeux l’ampèremètre où chaque décharge s’accuse.

J’attends debout. L’homme de biais me tend sa main gauche et de la main droite manipule toujours. Puis il me crie:

«Quoi?»

Je n’ai rien dit. Vingt secondes se passent. Il crie encore, je n’entends pas, je fais «Ah oui?» Autour de moi tout luit, des volets entrouverts filtrent un rai de soleil. Les bielles du Diesel font des éclairs humides, barattent ce jet de lumière.

L’opérateur se tourne enfin d’un bloc vers moi, quitte son casque. Le moteur éternue et stoppe. J’entends les derniers mots: surpris par le silence, il me les crie comme si j’étais à cent mètres:

– … S’en foutent complètement!

– Qui?

– Eux.

– Ah! oui? Pouvez-vous avoir Agadir?

– Ce n’est pas l’heure de la reprise.

– Essayez quand même.

Je griffonne sur un bloc-notes:

«Courrier non arrivé. Est-ce faux départ? stop. Confirmez heure décollage.»

– Passez-leur ça.

– Bien. Je vais appeler.

Et le tumulte recommence.

– Alors?

– … tendez.

Je suis distrait, je rêve: il a voulu dire: attendez. Qui pilote le courrier? Est-ce bien toi, Jacques Bernis, qui est ainsi hors de l’espace, hors du temps?

L’opérateur fait taire le groupe, branche un connecteur, revêt son casque. Il tapote la table de son crayon, regarde l’heure et aussitôt bâille.

– En panne, pourquoi?

– Comment voulez-vous que je le sache!

– C’est vrai. Ah… rien. Agadir n’a pas entendu.

– Vous recommencez?

– Je recommence.

Le moteur s’ébranle.

Agadir est toujours muet. Nous guettons maintenant sa voix. S’il cause avec un autre poste, nous nous mêlerons au discours.

Je m’assieds. Par désœuvrement, je m’empare d’un écouteur et tombe dans une volière pleine d’un tumulte d’oiseaux.

Longues, brèves, trilles trop rapides, je déchiffre mal ce langage, mais combien de voix révélées dans un ciel que je croyais désert.

Trois postes parlaient. L’un se tait, un autre entre en danse.

– Ça? Bordeaux sur l’automatique.

Roulade aiguë, pressée, lointaine. Une voix plus grave, plus lente:

– Et ça?

– Dakar.

Un timbre désolé. La voix se tait, reprend, se tait encore et recommence.

… Barcelone qui appelle Londres et Londres qui ne répond pas.

Sainte-Assise, quelque part, très loin, conte en sourdine quelque chose.

Quel rendez-vous au Sahara! Toute l’Europe rassemblée, capitales aux voix d’oiseaux qui échangent des confidences.

Un roulement proche vient de retentir. L’interrupteur plonge les voix dans le silence.

– C’était Agadir?

– Agadir.

L’opérateur, les yeux toujours fixés, j’ignore pourquoi, sur la pendule, lance des appels.

– Il a entendu?

– Non. Mais il parle à Casablanca, on va savoir.

Nous captons en fraude des secrets d’ange. Le crayon hésite, s’abat, cloue une lettre, puis deux, puis dix avec rapidité. Des mots se forment, semblent éclore.

«Note pour Casablanca…»

Salaud! Ténériffe nous brouille Agadir! Sa voix énorme remplit les écouteurs. Elle s’interrompt net.

«… terri six heures trente. Reparti à…»

Ténériffe l’intrus nous bouscule encore.

Mais j’en sais assez long. À six heures trente le courrier est retourné sur Agadir. – Et n’a dû repartir qu’à sept heures… Pas en retard.

– Merci!

III

Jacques Bernis, cette fois-ci, avant ton arrivée, je dévoilerai qui tu es. Toi que, depuis hier, les radios situent exactement, qui vas passer ici les vingt minutes réglementaires, pour qui je vais ouvrir une boîte de conserves, déboucher une bouteille de vin, qui ne nous parleras ni de l’amour ni de la mort, d’aucun des vrais problèmes, mais de la direction du vent, de l’état du ciel, de ton moteur. Toi qui vas rire du bon mot d’un mécanicien, gémir sur la chaleur, ressembler à n’importe lequel d’entre nous…

Je dirai quel voyage tu accomplis. Comment tu soulèves les apparences, pourquoi les pas que tu fais à côté des nôtres ne sont pas les mêmes.

Nous sommes sortis de la même enfance, et voici que se dresse dans mon souvenir, brusquement, ce vieux mur croulant et chargé de lierre. Nous étions des enfants hardis: «Pourquoi as-tu peur? Pousse la porte…»

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