Joris-Karl Huysmans - Un dilemme

Здесь есть возможность читать онлайн «Joris-Karl Huysmans - Un dilemme» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Un dilemme: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Un dilemme»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un dilemme — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Un dilemme», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Et, harcelée par les deux femmes dont les yeux grésillaient de curiosité, Sophie raconta la scène qui avait eu lieu entre elle et le grand-père de Jules.

Il y eut un moment de silence.

– Vieux mufle, va! s'écria M meDauriatte, laissant échapper par cette injure, comme par une soupape, l'indignation qui pressait sa vieille âme.

M meChampagne, qui était femme de sang-froid, réfléchissait.

– Et il revient quand? dit-elle enfin à Sophie.

– Demain, avant midi.

Alors la papetière leva le doigt et, ainsi qu'un oracle, proféra cette sentence: Nous n'avons pas de temps à perdre; mais, c'est moi qui te le dis, tu n'as rien à craindre. Tu es enceinte, n'est-ce pas? Eh bien alors la famille te doit une pension alimentaire; je ne suis pas ferrée sur la justice, mais je sais tout cela; le tout est de ne pas se laisser embobiner. Du reste, aussi vrai que je m'appelle M meChampagne, je vas lui montrer, moi à ce vieux crocodile, de quel bois je me chauffe!-Et elle se leva.-Mon chapeau, mon châle, dit-elle à M meDauriatte, figée d'admiration.-Elle les mit.-Je vous laisse la boutique en garde jusqu'à tout à l'heure, ma chère;-quant à toi, ma fille, ne t'abîme pas les yeux à pleurer et suis-moi: nous allons à côté, chez mon homme d'affaires.

Devant l'assurance si virilement exprimée par M meChampagne, Sophie renfonça ses larmes.-C'est un homme très bien, vois-tu, que M. Ballot, disait la papetière, en route; cet homme-là, il ferait suer de l'argent à un vieux mur, puis rien ne l'embarrasse, il sait tout, tu vas voir; c'est là, montons, non, attends que je souffle.

Elles gravirent péniblement les trois étages, s'arrêtèrent devant une porte décorée d'une plaque de cuivre dans laquelle était incrustée en rouge et en noir cette inscription: «Ballot, receveur de rentes, tourner le bouton, s. v. p.» M meChampagne haletait, couchée sur la rampe;-c'est-il donc bête d'être grosse comme cela, soupira-t-elle; puis, elle rejeta précipitamment des bouffées d'air, se moucha, et, la mine recueillie, de même que si elle fût entrée dans une chapelle, elle ouvrit la porte.

Elles pénétrèrent dans une salle à manger convertie en bureau, dont la fenêtre était obstruée par deux tables en bois peintes en noir, avec des gens courbés dessus, l'un vieux, le crâne garni de duvet de poule; l'autre, jeune, rachitique et velu; aucun de ces deux employés ne daigna tourner la tête.

– M. Ballot est-il visible? demanda M meChampagne.

– Sais pas, fit le vieillard, sans bouger.

– Il est occupé, jeta le jeune homme par-dessus son épaule.

– Alors, nous attendrons.

Et M meChampagne s'empara des chaises qu'on ne lui offrait point. Elles s'assirent, sans parler; Sophie restait, les yeux baissés, incapable de réunir deux idées, mal remise encore du coup asséné, le matin, par le notaire; la papetière regardait la pièce, meublée de casiers gris, de cartons, de liasses attachées avec des sangles; ça sentait les bottes mal décrottées, le graillon et l'encre sèche; à certains instants, un bruit de voix s'entendait derrière une porte à tambour vert, en face de la croisée.

C'est là qu'est son bureau, dit confidentiellement M meChampagne à sa protégée que cette intéressante révélation ne désoucia point.

Alors la papetière récola dans sa cervelle les pensées qu'elle délibérait d'émettre; puis, pour tuer le temps, elle considéra les souliers du vieil employé, leurs tiges déchirées, leurs élastiques tortillés comme des vers, leurs talons gauchis; elle commençait à s'endormir, quand le tambour vert s'écarta devant l'homme d'affaires qui reconduisit un client jusqu'au palier, avec force salutations, revint et, reconnaissant M meChampagne, la pria d'entrer.

Les deux femmes, debout, dès qu'il avait paru, le suivirent, sur la pointe des pieds dans son cabinet; courtoisement, il leur désigna des chaises, se renversa sur son fauteuil d'acajou, en hémicycle, et, jouant nonchalamment avec un énorme coupe-papier en forme de rame, il invita ses clientes à lui faire connaître l'objet de leur visite.

Sophie commença son histoire, mais M meChampagne parlait en même temps, greffant de ses réflexions personnelles la narration déjà confuse des faits. Fatigué par cet inextricable verbiage, M. Ballot voulut poser les questions, une à une et il supplia M meChampagne de se taire et de laisser d'abord s'expliquer la personne directement en cause.

– Et vous désirez maintenant… fit-il après qu'il fut au courant de la situation.

– Mais, nous désirons qu'il lui soit rendu justice, s'écria la papetière qui jugea le moment venu de prendre la parole. La pauvre enfant est enceinte de ce garçon; lui, il est mort, il ne peut plus rien pour elle, ça c'est clair, mais la famille lui doit, je pense bien, une petite rente, quand ça ne serait que pour payer les mois de nourrice et élever le gosse! comme c'est des pouacres et des sans-cœur qui lui ont dit qu'ils la mettraient comme ça sur le pavé, demain, je viens savoir ce qu'il y aurait à faire.

– Rien, ma chère Dame.

– Comment, rien! s'exclama la papetière au comble de la stupeur.-Mais alors, le pauvre monde, il ne serait donc plus protégé! il y aurait donc des gens qui pourraient mettre les autres sur la paille, quand ça leur dirait!

M. Ballot haussa les épaules.-Le logement était au nom du défunt, les meubles aussi, n'est-ce pas? bon;-d'autre part, M. Jules a des héritiers, eh bien, ces héritiers ont le droit d'agir, dans espèce, ainsi que bon leur semble! Quant à cet enfant posthume qui vous paraît créer des titres à Mademoiselle, c'est une pure et simple erreur; rien, absolument rien, vous m'entendez, ne peut les forcer à reconnaître que la paternité de cet enfant appartient à M. Jules.

– Si c'est Dieu possible! étouffa M meChampagne.

– C'est ainsi; le Code est là et il est formel, dit l'homme d'affaires, en souriant.

– Ah bien, il est propre, votre Code! je me demande ce qu'il y a dedans, moi, si des situations comme celle de Sophie n'y sont pas réglées!

– Mais si, elles sont réglées, ma bonne dame Champagne, et la preuve est qu'il est interdit à Mademoiselle de réclamer quoi que soit par les voies légales.

– Viens, viens, ma fille, cria la papetière qui s'exaspérait. Elle se leva.-On voit bien que les lois sont fabriquées par les hommes; tout pour eux, rien pour nous; je lui arracherais les yeux, moi, au grand-père de Jules, si je le tenais, ce serait toujours autant de fait!-Et, poussée à bout par le rire narquois de M. Ballot, M meChampagne perdit complètement la tête et affirma que si jamais un homme se permettait envers elle des abominations de la sorte, elle se vengerait, coûte que coûte, quitte à passer en Cour d'assises; ajouta, du reste, qu'elle se fichait, comme de Colin-Tampon, de la police, des prisons, des juges, divagua pendant dix bonnes minutes, excitée par M. Ballot qui, ne voyant aucun profit à tirer de cette affaire, s'amusait pour son propre compte, très sympathique au fond à ce notaire de province dont il appréciait, en connaisseur, l'adroit dilemme.

Quant à Sophie, elle demeurait immobile, clouée debout, les yeux fixes. Depuis le matin, cette pensée qu'elle allait rôder, sans argent, sans domicile, jetée comme un chien dehors, s'était émoussée; à cette souffrance précise et aiguë, avait succédé une désolation vague, presque douce; elle dormait tout éveillée, incapable de réagir contre cet alanguissement qui la berçait. Elle ne pleurait plus, se résignait, s'abandonnait à M meChampagne, remettant son sort entre ses mains, se désintéressant même de sa propre personne, s'apitoyant avec la papetière sur le malheur d'une femme qui la touchait de très près, mais qui n'était plus absolument elle.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Un dilemme»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Un dilemme» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Un dilemme»

Обсуждение, отзывы о книге «Un dilemme» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x