[113]Habit bien choisi pour un homme que le narrateur avait ainsi défini: «Thénardier était un homme d'État» (II, 3, 2).
[114]Ce lieu sinistre, qui porte un nom si joyeux, se trouve – s'il doit se trouver quelque part – entre Colombie et Venezuela, autrement dit dans la patrie de Bolivar.
[115]C'était Montparnasse qui les portait en IV, 6, 2; échange normal entre l'a peu près gendre et l'a peu près beau-père.
[116]Voir III, tout le huitième livre.
[117]Les références sont celles de l'édition reproduite. Dans la présente: II, 2, 1 pour Le Drapeau blanc et V, 5, S pour Le Moniteur , cité indirectement.
[118]Thénardier se fait négrier en 1833. Lorsque le livre paraît, en 1862, la guerre de Sécession est engagée depuis plus d'un an. Signe du «Progrès».
[119]Cette formule évangélique a déjà été employée: pour désigner Champmathieu (I, 7, 9 et note 13), et pour intituler un des chapitres du gamin (III, 1, 10).
[120]Hugo reprend ici un propos de Thénardier prononcé, sur un autre ton, en III, 8, 6.
[121]La «source» de ces quatre vers pourrait bien se trouver dans une expérience vécue – et arrangée – par Hugo lui-même. Il raconte dans Le Rhin ( Lettre XX – et ce chiffre n'est pas laissé au hasard) comment il découvre, dans une ruine, une tombe mystérieuse représentant un homme décapité, avec une inscription latine «lugubre» où se distinguent trois «X» «détachés du resté de l'inscription par la grandeur des majuscules», et sur laquelle aucun nom n'est écrit. Il comprend qu'il s'agit d'un condamné à mort dont la tombe, comme celle de tous les condamnés à mort, respecte la tradition séculaire de ne pas inscrire le nom. Sa réflexion est alors interrompue par trois jeunes filles, dont une, charmante, nommée Stella, qui lisent sans la comprendre l'épitaphe et partent chercher leur père pour qu'il la leur explique. Victor Hugo remarque à ce moment, sur la pierre tombale, une tache de plâtre; il prend un crayon et, «sur cette page blanche», écrit la traduction de l'inscription:
Dans la nuit la voix s'est tue.
L'ombre éteignit le flambeau.
Ce qui manque à la statue
Manque à l'homme en son tombeau.
Entendant la voix des jeunes filles qui reviennent, il disparaît avant leur retour, laissant sur lui le même mystère dont demeure entouré l'homme enterré là.
La méditation qui suit redouble la signification du quatrain anonyme et éphémère: «Je n'ai rien su non plus du mystérieux chevalier décapité. Triste destinée! Quel crime avait donc commis ce misérable? Les hommes lui avaient infligé la mort, la providence y a ajouté l'oubli. Ténèbres sur ténèbres. Sa tête a été retranchée de la statue, son nom de la légende, son histoire de la mémoire des hommes. Sa pierre sépulcrale elle-même va sans doute bientôt disparaître.»