Victor Hugo - Le Dernier Jour D’un Condamné

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Le Dernier Jour D’un Condamné: краткое содержание, описание и аннотация

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À la prison de Bicêtre, un condamné à mort note heure par heure les événements d'une journée dont il apprend qu'elle sera la dernière. Il rappelle les circonstances de la sentence, puis de son emprisonnement et la raison qui le fait écrire, jusqu'au moment où il lui sera physiquement impossible de continuer. Décrivant sa cellule, détaillant la progression de la journée, évoquant d'horribles souvenirs comme le ferrement des forçats, la complainte argotique d'une jeune fille, des rêves, il en arrive au transfert à la Conciergerie……
Hugo ne donne pas son nom, ne dit presque rien sur son passé, ni pourquoi cet homme est emprisonné. Peu importe! Ce texte est un plaidoyer contre la peine de mort, contre toutes les peines de mort, il n'a pour objet que cette mort qui apparaît dans toute son horreur inouïe et impensable, dans son inhumanité intrinsèque. Ce condamné «anonyme», n'est personne, et donc tout le monde, et nous vivons sa peur et son Enfer.

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Enfin j’ai pu parler.

– Marie! ai-je dit, ma petite Marie!

Je la serrais violemment contre ma poitrine enflée de sanglots. Elle a poussé un petit cri.

– Oh! vous me faites du mal, monsieur, m’a-t-elle dit.

Monsieur! il y a bientôt un an qu’elle ne m’a vu, la pauvre enfant. Elle m’a oublié, visage, parole, accent; et puis, qui me reconnaîtrait avec cette barbe, ces habits et cette pâleur? Quoi! déjà effacé de cette mémoire, la seule où j’eusse voulu vivre! Quoi! déjà plus père! être condamné à ne plus entendre ce mot, ce mot de la langue des enfants, si doux qu’il ne peut rester dans celle des hommes: papa!

Et pourtant l’entendre de cette bouche, encore une fois, une seule fois, voilà tout ce que j’eusse demandé pour les quarante ans de vie qu’on me prend.

– Écoute, Marie, lui ai-je dit en joignant ses deux petites mains dans les miennes, est-ce que tu ne me connais point?

Elle m’a regardé avec ses beaux yeux, et a répondu:

– Ah bien non!

– Regarde bien, ai-je répété. Comment, tu ne sais pas qui je suis?

– Si, a-t-elle dit. Un monsieur.

Hélas! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, l’aimer avec tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond et ne vous connaît pas! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas qu’il vous en faut parce que vous allez mourir!

– Marie, ai-je repris, as-tu un papa?

– Oui, monsieur, a dit l’enfant.

– Eh bien, où est-il?

Elle a levé ses grands yeux étonnés.

– Ah! vous ne savez donc pas? il est mort.

Puis elle a crié; j’avais failli la laisser tomber.

– Mort! disais-je. Marie, sais-tu ce que c’est qu’être mort?

– Oui, monsieur, a-t-elle répondu. Il est dans la terre et dans le ciel.

Elle a continué d’elle-même:

– Je prie le bon Dieu pour lui matin et soir sur les genoux de maman.

Je l’ai baisée au front.

– Marie, dis-moi ta prière.

– Je ne peux pas, monsieur. Une prière, cela ne se dit pas dans le jour. Venez ce soir dans ma maison; je la dirai.

C’était assez de cela. Je l’ai interrompue.

– Marie, c’est moi qui suis ton papa.

– Ah! m’a-t-elle dit.

J’ai ajouté: – Veux-tu que je sois ton papa?

L’enfant s’est détournée.

– Non, mon papa était bien plus beau.

Je l’ai couverte de baisers et de larmes. Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant:

– Vous me faites mal avec votre barbe.

Alors, je l’ai replacée sur mes genoux, en la couvant des yeux, et puis je l’ai questionnée.

– Marie, sais-tu lire?

– Oui, a-t-elle répondu. Je sais bien lire. Maman me fait lire mes lettres.

– Voyons, lis un peu, lui ai-je dit en lui montrant un papier qu’elle tenait chiffonné dans une de ses petites mains.

Elle a hoché sa jolie tête.

– Ah bien! je ne sais lire que des fables.

– Essaie toujours. Voyons, lis.

Elle a déployé le papier, et s’est mise à épeler avec son doigt:

– A, R, ar , R, Ê, T, rêt , ARRÊT…

Je lui ai arraché cela des mains. C’est ma sentence de mort qu’elle me lisait. Sa bonne avait eu le papier pour un sou. Il me coûtait plus cher, à moi.

Il n’y a pas de paroles pour ce que j’éprouvais. Ma violence l’avait effrayée; elle pleurait presque. Tout à coup elle m’a dit:

– Rendez-moi donc mon papier; tiens! c’est pour jouer.

Je l’ai remise à sa bonne.

– Emportez-la.

Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. À présent ils devraient venir; je ne tiens plus à rien; la dernière fibre de mon cœur est brisée. Je suis bon pour ce qu’ils vont faire.

XLIV

Le prêtre est bon, le geôlier aussi. Je crois qu’ils ont versé une larme quand j’ai dit qu’on m’emportât mon enfant.

C’est fait. Maintenant il faut que je me roidisse en moi-même, et que je pense fermement au bourreau, à la charrette, aux gendarmes, à la foule sur le pont, à la foule sur le quai, à la foule aux fenêtres, et à ce qu’il y aura exprès pour moi sur cette lugubre place de Grève, qui pourrait être pavée des têtes qu’elle a vu tomber.

Je crois que j’ai encore une heure pour m’habituer à tout cela.

XLV

Tout ce peuple rira, battra des mains, applaudira. Et parmi tous ces hommes, libres et inconnus des geôliers, qui courent pleins de joie à une exécution, dans cette foule de têtes qui couvrira la place, il y aura plus d’une tête prédestinée qui suivra la mienne tôt ou tard dans le panier rouge. Plus d’un qui y vient pour moi y viendra pour soi.

Pour ces êtres fatals il y a sur un certain point de la place de Grève un lieu fatal, un centre d’attraction, un piège. Ils tournent autour jusqu’à ce qu’ils y soient.

XLVI

Ma petite Marie! – On l’a remmenée jouer; elle regarde la foule par la portière du fiacre, et ne pense déjà plus à ce monsieur .

Peut-être aurais-je encore le temps d’écrire quelques pages pour elle, afin qu’elle les lise un jour, et qu’elle pleure dans quinze ans pour aujourd’hui.

Oui, il faut qu’elle sache par moi mon histoire, et pourquoi le nom que je lui laisse est sanglant.

XLVII MON HISTOIRE.

Note de l’éditeur . – On n’a pu encore retrouver les feuillets qui se rattachaient à celui-ci. Peut-être, comme ceux qui suivent semblent l’indiquer, le condamné n’a-t-il pas eu le temps de les écrire. Il était tard quand cette pensée lui est venue.

XLVIII

D’une chambre de l’Hôtel de Ville.

De l’Hôtel de Ville!… – Ainsi j’y suis. Le trajet exécrable est fait. La place est là, et au-dessous de la fenêtre l’horrible peuple qui aboie, et m’attend, et rit.

J’ai eu beau me roidir, beau me crisper, le cœur m’a failli. Quand j’ai vu au-dessus des têtes ces deux bras rouges avec leur triangle noir au bout, dressés entre les deux lanternes du quai, le cœur m’a failli. J’ai demandé à faire une dernière déclaration. On m’a déposé ici, et l’on est allé chercher quelque procureur du roi. Je l’attends, c’est toujours cela de gagné.

Voici.

Trois heures sonnaient, on est venu m’avertir qu’il était temps. J’ai tremblé, comme si j’eusse pensé à autre chose depuis six heures, depuis six semaines, depuis six mois. Cela m’a fait l’effet de quelque chose d’inattendu.

Ils m’ont fait traverser leurs corridors et descendre leurs escaliers. Ils m’ont poussé entre deux guichets du rez-de-chaussée, salle sombre, étroite, voûtée, à peine éclairée d’un jour de pluie et de brouillard. Une chaise était au milieu. Ils m’ont dit de m’asseoir; je me suis assis.

Il y avait près de la porte et le long des murs quelques personnes debout, outre le prêtre et les gendarmes, et il y avait aussi trois hommes.

Le premier, le plus grand, le plus vieux, était gras et avait la face rouge. Il portait une redingote et un chapeau à trois cornes déformé. C’était lui.

C’était le bourreau, le valet de la guillotine. Les deux autres étaient ses valets, à lui.

À peine assis, les deux autres se sont approchés de moi, par derrière, comme des chats; puis tout à coup j’ai senti un froid d’acier dans mes cheveux, et les ciseaux ont grincé à mes oreilles.

Mes cheveux, coupés au hasard, tombaient par mèches sur mes épaules, et l’homme au chapeau à trois cornes les époussetait doucement avec sa grosse main.

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