Victor Hugo - Le Dernier Jour D’un Condamné

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Le Dernier Jour D’un Condamné: краткое содержание, описание и аннотация

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À la prison de Bicêtre, un condamné à mort note heure par heure les événements d'une journée dont il apprend qu'elle sera la dernière. Il rappelle les circonstances de la sentence, puis de son emprisonnement et la raison qui le fait écrire, jusqu'au moment où il lui sera physiquement impossible de continuer. Décrivant sa cellule, détaillant la progression de la journée, évoquant d'horribles souvenirs comme le ferrement des forçats, la complainte argotique d'une jeune fille, des rêves, il en arrive au transfert à la Conciergerie……
Hugo ne donne pas son nom, ne dit presque rien sur son passé, ni pourquoi cet homme est emprisonné. Peu importe! Ce texte est un plaidoyer contre la peine de mort, contre toutes les peines de mort, il n'a pour objet que cette mort qui apparaît dans toute son horreur inouïe et impensable, dans son inhumanité intrinsèque. Ce condamné «anonyme», n'est personne, et donc tout le monde, et nous vivons sa peur et son Enfer.

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J’étais resté stupide en l’écoutant. Il s’est remis à rire plus haut encore qu’en commençant, et a voulu me prendre la main. J’ai reculé avec horreur.

– L’ami, m’a-t-il dit, tu n’as pas l’air brave. Ne va pas faire le singe devant la carline [26]. Vois-tu, il y a un mauvais moment à passer sur la placarde [27]; mais cela est sitôt fait! Je voudrais être là pour te montrer la culbute. Mille dieux! j’ai envie de ne pas me pourvoir, si l’on veut me faucher aujourd’hui avec toi. Le même prêtre nous servira à tous deux; ça m’est égal d’avoir tes restes. Tu vois que je suis un bon garçon. Hein! dis, veux-tu? d’amitié!

Il a encore fait un pas pour s’approcher de moi.

– Monsieur, lui ai-je répondu en le repoussant, je vous remercie.

Nouveaux éclats de rire à ma réponse.

– Ah! ah! monsieur, vousailles [28]êtes un marquis! c’est un marquis!

Je l’ai interrompu:

– Mon ami, j’ai besoin de me recueillir, laissez-moi.

La gravité de ma parole l’a rendu pensif tout à coup. Il a remué sa tête grise et presque chauve; puis, creusant avec ses ongles sa poitrine velue, qui s’offrait nue sous sa chemise ouverte:

– Je comprends, a-t-il murmuré entre ses dents; au fait, le sanglier [29]!…

Puis, après quelques minutes de silence:

– Tenez, m’a-t-il dit presque timidement, vous êtes un marquis, c’est fort bien; mais vous avez là une belle redingote qui ne vous servira plus à grand’chose! le taule la prendra. Donnez-la-moi, je la vendrai pour avoir du tabac.

J’ai ôté ma redingote et je la lui ai donnée. Il s’est mis à battre des mains avec une joie d’enfant. Puis, voyant que j’étais en chemise et que je grelottais:

– Vous avez froid, monsieur, mettez ceci; il pleut, et vous seriez mouillé; et puis il faut être décemment sur la charrette.

En parlant ainsi, il ôtait sa grosse veste de laine grise et la passait dans mes bras. Je le laissais faire.

Alors j’ai été m’appuyer contre le mur, et je ne saurais dire quel effet me faisait cet homme. Il s’était mis à examiner la redingote que je lui avais donnée, et poussait à chaque instant des cris de joie.

– Les poches sont toutes neuves! le collet n’est pas usé! J’en aurai au moins quinze francs. Quel bonheur! du tabac pour mes six semaines!

La porte s’est rouverte. On venait nous chercher tous deux; moi, pour me conduire à la chambre où les condamnés attendent l’heure; lui, pour le mener à Bicêtre. Il s’est placé en riant au milieu du piquet qui devait l’emmener, et il disait aux gendarmes:

– Ah ça! ne vous trompez pas; nous avons changé de pelure, monsieur et moi; mais ne me prenez pas à sa place. Diable! cela ne m’arrangerait pas, maintenant que j’ai de quoi avoir du tabac!

XXIV

Ce vieux scélérat, il m’a pris ma redingote, car je ne la lui ai pas donnée, et puis il m’a laissé cette guenille, sa veste infâme. De qui vais-je avoir l’air?

Je ne lui ai pas laissé prendre ma redingote par insouciance ou par charité. Non; mais parce qu’il était plus fort que moi. Si j’avais refusé, il m’aurait battu avec ses gros poings.

Ah bien oui, charité! j’étais plein de mauvais sentiments. J’aurais voulu pouvoir l’étrangler de mes mains, le vieux voleur! pouvoir le piler sous mes pieds!

Je me sens le cœur plein de rage et d’amertume. Je crois que la poche au fiel a crevé. La mort rend méchant.

XXV

Ils m’ont amené dans une cellule où il n’y a que les quatre murs, avec beaucoup de barreaux à la fenêtre et beaucoup de verrous à la porte, cela va sans dire.

J’ai demandé une table, une chaise, et ce qu’il faut pour écrire. On m’a apporté tout cela.

Puis j’ai demandé un lit. Le guichetier m’a regardé de ce regard étonné qui semble dire: – À quoi bon?

Cependant ils ont dressé un lit de sangle dans le coin. Mais en même temps un gendarme est venu s’installer dans ce qu’ils appellent ma chambre . Est-ce qu’ils ont peur que je ne m’étrangle avec le matelas?

XXVI

Il est dix heures.

Ô ma pauvre petite fille! encore six heures, et je serai mort! Je serai quelque chose d’immonde qui traînera sur la table froide des amphithéâtres; une tête qu’on moulera d’un côté, un tronc qu’on disséquera de l’autre; puis de ce qui restera, on en mettra plein une bière, et le tout ira à Clamart.

Voilà ce qu’ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer. Comprends-tu cela, Marie? Me tuer de sang-froid, en cérémonie, pour le bien de la chose! Ah! grand Dieu!

Pauvre petite! ton père, qui t’aimait tant, ton père qui baisait ton petit cou blanc et parfumé, qui passait la main sans cesse dans les boucles de tes cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton joli visage rond dans sa main, qui te faisait sauter sur ses genoux, et le soir joignait tes deux petites mains pour prier Dieu!

Qui est-ce qui te fera tout cela maintenant? Qui est-ce qui t’aimera? Tous les enfants de ton âge auront des pères, excepté toi. Comment te déshabitueras-tu, mon enfant, du Jour de l’An, des étrennes, des beaux joujoux, des bonbons et des baisers? – Comment te déshabitueras-tu, malheureuse orpheline, de boire et de manger?

Oh! si ces jurés l’avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie, ils auraient compris qu’il ne faut pas tuer le père d’un enfant de trois ans.

Et quand elle sera grande, si elle va jusque-là, que deviendra-t-elle? Son père sera un des souvenirs du peuple de Paris. Elle rougira de moi et de mon nom; elle sera méprisée, repoussée, vile à cause de moi, de moi qui l’aime de toutes les tendresses de mon cœur. Ô ma petite Marie bien-aimée! Est-il bien vrai que tu auras honte et horreur de moi?

Misérable! quel crime j’ai commis, et quel crime je fais commettre à la société!

Oh! est-il bien vrai que je vais mourir avant la fin du jour? Est-il bien vrai que c’est moi? Ce bruit sourd de cris que j’entends au dehors, ce flot de peuple joyeux qui déjà se hâte sur les quais, ces gendarmes qui s’apprêtent dans leurs casernes, ce prêtre en robe noire, cet autre homme aux mains rouges, c’est pour moi! c’est moi qui vais mourir! moi, le même qui est ici, qui vit, qui se meut, qui respire, qui est assis à cette table, laquelle ressemble à une autre table, et pourrait aussi bien être ailleurs; moi, enfin, ce moi que je touche et que je sens, et dont le vêtement fait les plis que voilà!

XXVII

Encore si je savais comment cela est fait et de quelle façon on meurt là-dessus! mais, c’est horrible, je ne le sais pas.

Le nom de la chose est effroyable, et je ne comprends point comment j’ai pu jusqu’à présent l’écrire et le prononcer.

La combinaison de ces dix lettres, leur aspect, leur physionomie est bien faite pour réveiller une idée épouvantable, et le médecin de malheur qui a inventé la chose avait un nom prédestiné.

L’image que j’y attache, à ce mot hideux, est vague, indéterminée, et d’autant plus sinistre. Chaque syllabe est comme une pièce de la machine. J’en construis et j’en démolis sans cesse dans mon esprit la monstrueuse charpente.

Je n’ose faire une question là-dessus, mais il est affreux de ne savoir ce que c’est, ni comment s’y prendre. Il paraît qu’il y a une bascule et qu’on vous couche sur le ventre… – Ah! mes cheveux blanchiront avant que ma tête ne tombe!

XXVIII

Je l’ai cependant entrevue une fois.

Je passais sur la place de Grève, en voiture, un jour, vers onze heures du matin. Tout à coup la voiture s’arrêta.

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