Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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– Il faut faire bien attention, Marianne… Si Madame vous surprenait, ce serait terrible…

– Oh il n’y a pas de danger!… s’écrie-t-elle… Monsieur ne vient que quand Madame est sortie… Il ne reste jamais bien longtemps… et lorsqu’il est content… il s’en va… Et puis, il y a la porte de la laverie qui donne sur la petite cour… et la porte de la petite cour… qui donne sur la venelle. Au moindre bruit, Monsieur peut s’enfuir, sans qu’on le voie… Et puis… qu’est-ce que vous voulez?… Si Madame nous surprenait… eh bien… voilà!

– Madame vous chasserait d’ici… ma pauvre Marianne…

– Eh bien, voilà!… répète-t-elle, en balançant sa tête à la manière d’une vieille ourse…

Après un silence cruel, durant lequel je viens d’évoquer ces deux êtres, ces deux pauvres êtres, en amour, dans la laverie:

– Est-ce que Monsieur est tendre avec vous?…

– Bien sûr qu’il est tendre…

– Vous dit-il parfois des paroles gentilles?… Qu’est-ce qu’il vous dit?…

Et Marianne répond:

– Monsieur arrive… Il se jette sur moi, tout de suite… et puis il dit: «Ah! bougre!… Ah! bougre!» Et puis, il souffle… il souffle… Ah! il est bien mignon…

Je l’ai quittée le cœur un peu gros… Maintenant, je ne ris plus, je ne veux plus jamais rire de Marianne, et la pitié que j’ai d’elle devient un véritable et presque douloureux attendrissement.

Mais, c’est surtout sur moi que je m’attendris, je le sens bien. En rentrant dans ma chambre, je suis prise d’une sorte de honte et d’un grand découragement… Il ne faudrait jamais réfléchir sur l’amour. Comme l’amour est triste, au fond! Et qu’en reste-t-il? Du ridicule, de l’amertume, ou rien du tout… Que me reste-t-il, maintenant, de monsieur Jean dont la photographie se pavane, dans son cadre de peluche rouge, sur la cheminée? Rien, sinon cette déception que j’ai aimé un sans-cœur, un vaniteux, un imbécile… Est-ce que, vraiment, j’ai pu aimer ce bellâtre, avec sa face blanche et malsaine, ses côtelettes noires d’ordonnance, sa raie au milieu du front?… Cette photographie m’irrite… Je ne peux plus avoir devant moi, toujours, ces deux yeux si bêtes qui me regardent avec le même regard de larbin insolent et servile. Ah! non… Qu’elle aille retrouver les autres, au fond de ma malle, en attendant que je fasse de ce passé, de plus en plus détesté, un feu de joie et des cendres!…

Et je pense à Joseph… Où est-il à cette heure? Que fait-il? Songe-t-il seulement à moi? Il est, sans doute, dans le petit café. Il regarde, il discute, il prend des mesures, il se rend compte de l’effet que je produirai au comptoir derrière la glace, parmi l’éblouissement des verres et des bouteilles multicolores. Je voudrais connaître Cherbourg, ses rues, ses places, le port, afin de me représenter Joseph, allant, venant, conquérant la ville comme il m’a conquise. Je me tourne et me retourne dans mon lit, un peu fiévreuse. Ma pensée va de la forêt de Raillon à Cherbourg… du cadavre de Claire au petit café. Et, après une insomnie pénible, je finis par m’endormir avec l’image rude et sévère de Joseph dans les yeux, l’image immobile de Joseph qui se détache, là-bas, au loin, sur un fond noir, clapoteux, que traversent des mâtures blanches et des vergues rouges.

Aujourd’hui, dimanche, je suis allée, l’après-midi, dans la chambre de Joseph. Les deux chiens me suivent, empressés; ils ont l’air de me demander où est Joseph… Un petit lit de fer, une grande armoire, une sorte de commode basse, une table, deux chaises, tout cela en bois blanc; un porte-manteau qu’un rideau de lustrine verte, courant sur une tringle, préserve de la poussière, tel en est le mobilier. Si la chambre n’est pas luxueuse, elle est tenue avec un ordre, une propreté extrêmes. Elle a quelque chose de la rigidité, de l’austérité d’une cellule de moine dans un couvent. Aux murs peints à la chaux, entre les portraits de Déroulède et du général Mercier, des images saintes, non encadrées, des Vierges… une Adoration des Mages, un massacre des Innocents… une vue du Paradis… Au-dessus du lit, un grand crucifix de bois noir, servant de bénitier, et que barre un rameau de buis bénit…

Ça n’est pas très délicat, sans doute… je n’ai pu résister au désir violent de fouiller partout, dans l’espoir, vague d’ailleurs, de découvrir une partie des secrets de Joseph. Rien n’est mystérieux, dans cette chambre, rien ne s’y cache. C’est la chambre nue d’un homme qui n’a pas de secrets, dont la vie est pure, exempte de complications et d’événements… Les clés sont sur les meubles et sur les placards; pas un tiroir n’est fermé. Sur la table, des paquets de graines et un livre: Le Bon Jardinier … sur la cheminée, un paroissien dont les pages sont jaunies, et un petit carnet où sont copiées différentes recettes pour préparer l’encaustique, la bouillie bordelaise, et des dosages de nicotine, de sulfate de fer… Pas une lettre nulle part; pas même un livre de comptes. Nulle part, la moindre trace d’une correspondance d’affaires, de politique, de famille ou d’amour… Dans la commode, à côté de chaussures hors d’usage et de vieux becs d’arrosage, des tas de brochures, de nombreux numéros de La Libre Parole . Sous le lit, des pièges à loirs et à rats… J’ai tout palpé, tout retourné, tout vidé, habits, matelas, linge et tiroirs. Il n’y a rien d’autre!… Dans l’armoire, rien n’est changé… elle est telle que je la laissai lorsque, voici huit jours, je la rangeai, en présence de Joseph… Est-il possible que Joseph n’ait rien?… Est-il possible qu’il lui manque, à ce point, ces mille petites choses intimes et familières, par où un homme révèle ses goûts, ses passions, ses pensées… un peu de ce qui domine sa vie?… Ah! si pourtant… Du fond du tiroir de la table je retire une boîte à cigares, enveloppée de papier, ficelée par un quadruple tour de cordes fortement nouées… À grand’peine, je dénoue les cordes, j’ouvre la boîte et je vois sur un lit d’ouate cinq médailles bénites, un petit crucifix d’argent, un chapelet à grains rouges… Toujours la religion!…

Ma perquisition finie, je sors de la chambre, avec l’irritation nerveuse de n’avoir rien trouvé de ce que je cherchais, rien appris de ce que je voulais connaître. Décidément, Joseph communique à tout ce qu’il touche son impénétrabilité… Les objets qu’il possède sont muets, comme sa bouche, intraversables comme ses yeux et comme son front… Le reste de la journée, j’ai eu devant moi, réellement devant moi, la figure de Joseph, énigmatique, ricanante et bourrue, tour à tour. Et il m’a semblé que je l’entendais me dire:

– Tu es bien avancée, petite maladroite, d’avoir été si curieuse… Ah!… tu peux regarder encore, tu peux fouiller dans mon linge, dans mes malles et dans mon âme… tu ne sauras jamais rien!…

Je ne veux plus penser à tout cela, je ne veux plus penser à Joseph… J’ai trop mal à la tête, et je crois que j’en deviendrais folle… Retournons à mes souvenirs…

À peine sortie de chez les bonnes sœurs de Neuilly, je retombai dans l’enfer des bureaux de placement. Je m’étais pourtant bien promis de n’avoir plus jamais recours à eux… Mais, le moyen, quand on est sur le pavé, sans seulement de quoi s’acheter un morceau de pain?… Les amies, les anciens camarades? Ah ouitch!… Ils ne vous répondent même pas… Les annonces dans les journaux?… Ce sont des frais très lourds, des correspondances qui n’en finissent pas… des dérangements pour le roi de Prusse… Et puis, c’est aussi bien chanceux… En tout cas, il faut avoir des avances, et les vingt francs de Cléclé avaient vite fondu dans mes mains… La prostitution?… La promenade sur les trottoirs?… Ramener des hommes, souvent plus gueux que soi?… Ah! ma foi, non… Pour le plaisir, tant qu’on voudra… Pour l’argent? Je ne peux pas… je ne sais pas… je suis toujours roulée… Je fus même obligée de mettre au clou quelques petits bijoux qui me restaient, afin de payer mon logement et ma nourriture… Fatalement, la mistoufle vous ramène aux agences d’usure et d’exploitation humaine.

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