Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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Ah! les bureaux de placement, en voilà un sale truc… D’abord, il faut donner dix sous pour se faire inscrire; ensuite au petit bonheur des mauvaises places… Dans ces affreuses baraques, ce ne sont pas les mauvaises places qui manquent, et, vrai! l’on n’y a que l’embarras du choix entre des vaches borgnes et des vaches aveugles… Aujourd’hui, des femmes de rien, des petites épicières de quat’sous… se mêlent d’avoir des domestiques, et de jouer à la comtesse… Quelle pitié! Si, après des discussions, des enquêtes humiliantes et de plus humiliants marchandages, vous parvenez à vous arranger avec une de ces bourgeoises rapaces, vous devez à la placeuse trois pour cent sur toute une année de gages… Tant pis, par exemple, si vous ne restez que dix jours dans la place qu’elle vous a procurée. Cela ne la regarde pas… son compte est bon, et la commission entière exigée. Ah! elles connaissent le truc; elles savent où elles vous envoient et que vous leur reviendrez bientôt… Ainsi, moi, j’ai fait sept places, en quatre mois et demi… Une série à la noire… des maisons impossibles, pires que des bagnes. Eh bien, j’ai dû payer au bureau trois pour cent, sur sept années, c’est-à-dire, en comprenant les dix sous renouvelés de l’inscription, plus de quatre-vingt-dix francs… Et il n’y avait rien de fait, et tout était à recommencer!… Est-ce juste, cela?… N’est-ce pas un abominable vol?…

Le vol?… De quelque côté que l’on se retourne, on n’aperçoit partout que du vol… Naturellement, ce sont toujours ceux qui n’ont rien qui sont le plus volés et volés par ceux qui ont tout… Mais comment faire? On rage, on se révolte, et, finalement, on se dit que mieux vaut encore être volée que de crever, comme des chiens, dans la rue… Le monde est joliment mal fichu, voilà qui est sûr… Quel dommage que le général Boulanger n’ait pas réussi, autrefois!… Au moins, celui-là, paraît qu’il aimait les domestiques…

Le bureau, où j’avais eu la bêtise de m’inscrire, est situé, rue du Colisée, dans le fond d’une cour, au troisième étage d’une maison noire et très vieille, presque une maison d’ouvriers. Dès l’entrée, l’escalier étroit et raide, avec ses marches malpropres qui collent aux semelles et sa rampe humide qui poisse aux mains, vous souffle un air empesté au visage, une odeur de plombs et de cabinets, et vous met, dans le cœur, un découragement… Je ne veux pas faire la sucrée, mais rien que de voir cet escalier, cela m’affadit l’estomac, me coupe les jambes, et je suis prise d’un désir fou de me sauver… L’espoir qui, le long du chemin, vous chante dans la tête, se tait aussitôt, étouffé par cette atmosphère épaisse, gluante, par ces marches ignobles et ces murs suintants qu’on dirait hantés de larves visqueuses et de froids crapauds. Vrai! je ne comprends pas que de belles dames osent s’aventurer dans ce taudis malsain… Franchement, elles ne sont pas dégoûtées… Mais qu’est-ce qui les dégoûte, aujourd’hui, les belles dames?… Elles n’iraient pas dans une pareille maison, pour secourir un pauvre… mais pour embêter une domestique, elles iraient le diable sait où!…

Ce bureau était exploité par M mePaulhat-Durand, une grande femme de quarante-cinq ans, à peu près, qui, sous des bandeaux de cheveux légèrement ondulés et très noirs, malgré des chairs amollies, comprimées dans un terrible corset, gardait encore des restes de beauté, une prestance majestueuse… et un œil!… Mazette! ce qu’elle a dû s’en payer, celle-là!… D’une élégance austère, toujours en robe de taffetas noir, une longue chaîne d’or rayant sa forte poitrine, une cravate de velours brun autour du cou, des mains très pâles, elle semblait d’une dignité parfaite et même un peu hautaine. Elle vivait collée avec un petit employé à la Ville, M. Louis – nous ne le connaissions que sous son prénom… C’était un drôle de type, extrêmement myope, à gestes menus, toujours silencieux, et très gauche dans un veston gris, râpé et trop court… Triste, peureux, voûté quoique jeune, il ne paraissait pas heureux, mais résigné… Il n’osait jamais nous parler, pas même nous regarder, car la patronne en était fort jalouse… Quand il entrait, sa serviette sous le bras, il se contentait de nous envoyer un petit coup de chapeau, sans tourner la tête vers nous, et, traînant un peu la jambe, il glissait dans le couloir comme une ombre… Et ce qu’il était éreinté, le pauvre garçon!… M. Louis, le soir, mettait au net la correspondance, tenait les livres… et le reste…

M mePaulhat-Durand ne s’appelait ni Paulhat, ni Durand; ces deux noms, qui faisaient si bien accolés l’un à l’autre, elle les tenait, paraît-il, de deux messieurs, morts aujourd’hui, avec qui elle avait vécu et qui lui avaient donné les fonds pour ouvrir son bureau. Son vrai nom était Joséphine Carp. Comme beaucoup de placeuses, c’était une ancienne femme de chambre. Cela se voyait d’ailleurs à toutes ses allures prétentieuses, à des manières parodiques de grande dame acquises dans le service et sous lesquelles, malgré la chaîne d’or et la robe de soie noire, transparaissait la crasse des origines inférieures. Elle se montrait insolente, c’est le cas de le dire, comme une ancienne domestique, mais cette insolence elle la réservait exclusivement pour nous seules, étant, au contraire, envers ses clientes, d’une obséquiosité servile, proportionnée à leur rang social et à leur fortune.

– Ah! quel monde, Madame la comtesse, disait-elle, en minaudant… Des femmes de chambre de luxe, c’est-à-dire des donzelles qui ne veulent rien faire… qui ne travaillent pas, et dont je ne garantis pas l’honnêteté et la moralité… tant que vous voudrez!… Mais des femmes qui travaillent, qui cousent, qui connaissent leur métier, il n’y en a plus… je n’en ai plus… personne n’en a plus… C’est comme ça…

Son bureau était pourtant achalandé… Elle avait surtout la clientèle du quartier des Champs-Élysées, composée, en grande partie, d’étrangères et de juives… Ah! j’en ai connu là des histoires!…

La porte s’ouvre sur un couloir qui conduit au salon où M mePaulhat-Durand trône dans sa perpétuelle robe de soie noire. À gauche du couloir, c’est une sorte de trou sombre, une vaste antichambre avec des banquettes circulaires et, au milieu, une table recouverte d’une serge rouge décolorée. Rien d’autre. L’antichambre ne s’éclaire que par un vitrage étroit, pratiqué en haut et dans toute la longueur de la cloison, qui la sépare du bureau. Un jour faux, un jour plus triste que de l’ombre tombe de ce vitrage, enduit les objets et les figures d’une lueur crépusculaire, à peine.

Nous venions là, chaque matinée et chaque après-midi, en tas, cuisinières et femmes de chambre, jardiniers et valets, cochers et maîtres d’hôtel, et nous passions notre temps à nous raconter nos malheurs, à débiner les maîtres, à souhaiter des places extraordinaires, féeriques, libératrices. Quelques-unes apportaient des livres, des journaux, qu’elles lisaient passionnément; d’autres écrivaient des lettres… Tantôt gaies, tantôt tristes, nos conversations bourdonnantes étaient souvent interrompues par l’irruption soudaine, en coup de vent, de M mePaulhat-Durand:

– Taisez-vous donc, Mesdemoiselles… criait-elle… On ne s’entend plus au salon…

Ou bien:

– Mademoiselle Jeanne!… appelait-elle d’une voix brève et glapissante.

M lleJeanne se levait, s’arrangeait un peu les cheveux, suivait la placeuse dans le bureau d’où elle revenait quelques minutes après, une grimace de dédain aux lèvres. On n’avait pas trouvé ses certificats suffisants… Qu’est-ce qu’il leur fallait?… Le prix Monthyon alors?… Un diplôme de rosière?…

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