Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

Здесь есть возможность читать онлайн «Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le journal d’une femme de chambre»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

Le journal d’une femme de chambre — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le journal d’une femme de chambre», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Hormis sa folie antisémite, qui dénote, chez Joseph, une grande violence et le goût du sang, il est plutôt réservé sur toutes les autres choses de la vie. Il est même impossible de savoir ce qu’il pense. Il n’a aucune des vantardises, ni aucune des humilités professionnelles, par où se reconnaissent les vrais domestiques; jamais non plus un mot de plainte, jamais un débinage contre ses maîtres. Ses maîtres, il les respecte sans servilité, semble leur être dévoué sans ostentation. Il ne boude pas sur la besogne, la plus rebutante des besognes. Il est ingénieux; il sait tout faire, même les choses les plus difficiles et les plus différentes, qui ne sont point de son service. Il traite le Prieuré, comme s’il était à lui, le surveille, le garde jalousement, le défend. Il en chasse les pauvres, les vagabonds et les importuns, flaireur et menaçant comme un dogue. C’est le type du serviteur de l’ancien temps, le domestique d’avant la Révolution… De Joseph, on dit, dans le pays: «Il n’y en a plus comme lui… Une perle!». Je sais qu’on cherche à l’arracher aux Lanlaire. De Louviers, d’Elbeuf, de Rouen, on lui fait les propositions les plus avantageuses. Il les refuse et ne se vante pas de les avoir refusées… Ah! ma foi non… Il est ici, depuis quinze ans, il considère cette maison comme la sienne. Tant qu’on voudra de lui, il restera… Madame si soupçonneuse et qui voit le mal partout lui montre une confiance aveugle. Elle qui ne croit à personne, elle croit à Joseph, à l’honnêteté de Joseph, au dévouement de Joseph.

– Une perle!… Il se jetterait au feu pour nous, dit-elle.

Et, malgré son avarice, elle l’accable de menues générosités et de petits cadeaux.

Pourtant, je me méfie de cet homme. Cet homme m’inquiète et, en même temps, il m’intéresse prodigieusement. Souvent, j’ai vu des choses effrayantes passer dans l’eau trouble, dans l’eau morte de ses yeux… Depuis que je m’occupe de lui, il ne m’apparaît plus tel que je l’avais jugé tout d’abord à mon entrée dans cette maison, un paysan grossier, stupide et pataud. J’aurais dû l’examiner plus attentivement. Maintenant, je le crois singulièrement fin et retors, et même mieux que fin, pire que retors… je ne sais comment m’exprimer sur lui… Et puis, est-ce l’habitude de le voir, tous les jours?… Je ne le trouve plus si laid, ni si vieux… L’habitude agit comme une atténuation, comme une brume, sur les objets et sur les êtres. Elle finit, peu à peu, par effacer les traits d’un visage, par estomper les déformations; elle fait qu’un bossu avec qui l’on vit quotidiennement n’est plus, au bout d’un certain temps, bossu… Mais il y a autre chose; il y a tout ce que je découvre en Joseph de nouveau et de profond… et qui me bouleverse. Ce n’est pas l’harmonie des traits, ni la pureté des lignes qui crée pour une femme, la beauté d’un homme. C’est quelque chose de moins apparent, de moins défini… une sorte d’affinité et, si j’osais… une sorte d’atmosphère sexuelle, âcre, terrible ou grisante, dont certaines femmes subissent, même malgré elles, la forte hantise… Eh bien, Joseph dégage autour de lui cette atmosphère-là… L’autre jour, je l’ai admiré qui soulevait une barrique de vin… Il jouait avec elle ainsi qu’un enfant avec sa balle de caoutchouc. Sa force exceptionnelle, son adresse souple, le levier formidable de ses reins, l’athlétique poussée de ses épaules, tout cela m’a rendue rêveuse. L’étrange et maladive curiosité, faite de peur autant que d’attirance, qu’excite en moi l’énigme de ces louches allures, de cette bouche close, de ce regard impressionnant, se double encore de cette puissance musculaire, de cette carrure de taureau. Sans pouvoir me l’expliquer davantage, je sens qu’il y a entre Joseph et moi une correspondance secrète… un lien physique et moral qui se resserre un peu plus tous les jours…

De la fenêtre de la lingerie où je travaille, je le suis des yeux, quelquefois, dans le jardin… Il est là, courbé sur son ouvrage, la face presque à fleur de terre, ou bien agenouillé contre le mur où s’alignent des espaliers… Et soudain il disparaît… il s’évanouit… Le temps de pencher la tête… et il n’y a plus personne… S’enfonce-t-il dans le sol?… Passe-t-il à travers les murs?… Il m’arrive, de temps en temps d’aller au jardin, pour lui transmettre un ordre de Madame… Je ne le vois nulle part, et je l’appelle.

– Joseph!… Joseph!… Où êtes-vous?

Aucune réponse… J’appelle encore:

– Joseph!… Joseph!… Où êtes-vous?

Tout à coup, sans bruit, Joseph surgit de derrière un arbre, de derrière une planche de légumes, devant moi. Il surgit, devant moi, dans le soleil, avec son masque sévère et fermé, ses cheveux aplatis sur le crâne, la chemise ouverte sur sa poitrine velue… D’où vient-il?… D’où sort-il?… D’où est-il tombé?…

– Ah! Joseph, que vous m’avez fait peur…

Et sur les lèvres et dans les yeux de Joseph erre un sourire effrayant qui, véritablement, a des lueurs courtes, rapides de couteau. Je crois que cet homme est le diable…

Le viol de la petite Claire défraie toujours les conversations et surexcite les curiosités de la ville. On s’arrache les journaux de la région et de Paris qui le racontent. La Libre Parole dénonce nettement et en bloc les juifs, et elle affirme que c’est un «meurtre rituel…» Les magistrats sont venus sur les lieux… on a fait des enquêtes, des instructions; on a interrogé beaucoup de gens… Personne ne sait rien… L’accusation de Rose, qui a circulé, n’a rencontré partout que de l’incrédulité; tout le monde a haussé les épaules… Hier, les gendarmes ont arrêté un pauvre colporteur qui a pu prouver facilement qu’il n’était pas dans le pays, au moment du crime. Le père, désigné par la rumeur publique, s’est disculpé… Du reste, on n’a sur lui que les meilleurs renseignements… Donc, nulle part, nul indice qui puisse mettre la justice sur les traces du coupable. Il paraît que ce crime fait l’admiration des magistrats et qu’il a été commis avec une habileté surprenante, sans doute par des professionnels… par des Parisiens… Il paraît aussi que le procureur de la République mène l’affaire mollement et pour la forme. L’assassinat d’une petite fille pauvre, ça n’est pas très passionnant… Il y a donc tout lieu de croire qu’on ne trouvera jamais rien et que l’affaire sera bientôt classée, comme tant d’autres qui n’ont pas dit leur secret…

Je ne serais pas étonnée que Madame crût son mari coupable… Ça, c’est comique, et elle devrait le mieux connaître. Elle est toute drôle, depuis la nouvelle. Elle a des façons de regarder Monsieur qui ne sont pas naturelles. J’ai remarqué que, durant le repas, chaque fois qu’on sonnait, elle avait un petit sursaut…

Après le déjeuner, aujourd’hui, comme Monsieur manifestait l’intention de sortir, elle l’en a empêché…

– Vraiment, tu peux bien rester ici… Qu’est-ce que tu as besoin d’être toujours dehors?

Elle s’est même promenée avec Monsieur, une grande heure, dans le jardin. Naturellement, Monsieur ne s’aperçoit de rien; il n’en perd pas une bouchée de viande, ni une bouffée de tabac… Quel gros lourdaud!

J’aurais bien voulu savoir ce qu’ils peuvent se dire, quand ils sont seuls, tous les deux… Hier soir, pendant plus de vingt minutes, j’ai écouté derrière la porte du salon… J’ai entendu Monsieur qui froissait un journal… Assise devant son petit bureau, Madame écrivait ses comptes:

– Qu’est-ce que je t’ai donné hier?… a demandé Madame.

– Deux francs… a répondu Monsieur…

– Tu es sûr?…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le journal d’une femme de chambre»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le journal d’une femme de chambre» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le journal d’une femme de chambre»

Обсуждение, отзывы о книге «Le journal d’une femme de chambre» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x