Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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Eh bien, vrai!… Il ne doute de rien…

VIII

28 octobre.

Enfin, j’ai reçu une lettre de monsieur Jean. Elle est bien sèche, cette lettre. On dirait à la lire qu’il ne s’est jamais rien passé d’intime entre nous. Pas un mot d’amitié, pas une tendresse, pas un souvenir!… Il ne m’y parle que de lui… S’il faut l’en croire, il paraît que Jean est devenu un personnage d’importance. Cela se voit, cela se sent à cet air protecteur et un peu méprisant que, dès le début de sa lettre, il prend avec moi… En somme, il ne m’écrit que pour m’épater… Je l’ai toujours connu vaniteux – dame, il était si beau garçon! – mais jamais autant qu’aujourd’hui. Les hommes, ça ne sait pas supporter les succès, ni la gloire…

Jean est toujours premier valet de chambre chez M mela comtesse Fardin et M mela comtesse est, peut-être, la femme de France dont on parle le plus, en ce moment. À son service de valet de chambre, Jean ajoute le rôle de manifestant politique et de conspirateur royaliste. Il manifeste avec Coppée, Lemaître, Quesnay de Beaurepaire; il conspire avec le général Mercier, tout cela, pour renverser la République. L ’autre soir, il a accompagné Coppée à une réunion de la Patrie Française. Il se pavanait sur l’estrade, derrière le grand patriote, et, toute la soirée, il a tenu son pardessus… Du reste, il peut dire qu’il a tenu tous les pardessus de tous les grands patriotes de ce temps… Ça comptera, dans sa vie… Un autre soir, à la sortie d’une réunion dreyfusarde où la comtesse l’avait envoyé, afin de «casser des gueules de cosmopolites», il a été emmené au poste, pour avoir conspué les sans-patrie, et crié à pleine gorge: «Mort aux juifs!… Vive le Roy!… Vive l’armée!» M mela comtesse a menacé le gouvernement de le faire interpeller, et monsieur Jean a été aussitôt relâché… Il a même été augmenté par sa maîtresse, de vingt francs par mois, pour ce haut fait d’armes… M. Arthur Meyer a mis son nom dans le Gaulois … Son nom figure aussi, en regard d’une somme de cent francs, dans la Libre Parole , parmi les listes d’une souscription pour le colonel Henry… C’est Coppée qui l’a inscrit d’office… Coppée encore, qui l’a nommé membre d’honneur de la Patrie Française… une ligue épatante… Tous les domestiques des grandes maisons en sont… Il y a aussi des comtes, des marquis et des ducs… En venant déjeuner, hier, le général Mercier a dit à Jean: «Eh bien, mon brave Jean?» Mon brave Jean!… Jules Guérin, dans l’ Anti-juif , a écrit, sous ce titre: «Encore une victime des Youpins!» ceci: «Notre vaillant camarade antisémite, M. Jean… etc…» Enfin, M. Forain, qui ne quitte plus la maison, a fait poser Jean pour un dessin, qui doit symboliser l’âme de la patrie… M. Forain trouve que Jean a «la gueule de ça!»… C’est étonnant ce qu’il reçoit en ce moment d’accolades illustres, de sérieux pourboires, de distinctions honorifiques, extrêmement flatteuses. Et si, comme tout le fait croire, le général Mercier se décide à faire citer Jean, dans le futur procès Zola pour un faux témoignage… que l’état-major réglera ces jours-ci… rien ne manquerait plus à sa gloire… Le faux témoignage est ce qu’il y a de plus chic, de mieux porté, cette année, dans la haute société… Être choisi comme faux témoin, cela équivaut, en plus d’une gloire certaine et rapide, à gagner le gros lot de la loterie… M. Jean s’aperçoit bien qu’il fait de plus en plus sensation, dans le quartier des Champs-Élysées… Quand, le soir, au café de la rue François-Ier, il va jouer «à la poule au gibier» ou qu’il mène, sur les trottoirs, pisser les chiens de M mela comtesse, il est l’objet de la curiosité et du respect universels… les chiens aussi, du reste… C’est pourquoi, en vue d’une célébrité qui ne peut manquer de s’étendre du quartier sur Paris, et de Paris sur la France, il s’est abonné à l’ Argus de la Presse , tout comme M mela comtesse. Il m’enverra ce qu’on écrira sur lui, de mieux tapé. C’est tout ce qu’il peut faire pour moi, car je dois comprendre qu’il n’a pas le temps de s’occuper de ma situation… Il verra, plus tard… «quand nous serons au pouvoir», m’écrit-il, négligemment… Tout ce qui m’arrive, c’est de ma faute… je n’ai jamais eu d’esprit de conduite… je n’ai jamais eu de suite dans les idées… j’ai gaspillé les meilleures places, sans aucun profit… Si je n’avais pas fait la mauvaise tête, moi aussi, peut-être serais-je au mieux avec le général Mercier, Coppée, Déroulède… et, peut-être – bien que je ne sois qu’une femme – verrais-je étinceler mon nom dans les colonnes du Gaulois , qui est si encourageant pour tous les genres de domesticité… Etc., etc.

J’ai presque pleuré, à la lecture de cette lettre, car j’ai senti que monsieur Jean est tout à fait détaché de moi, et qu’il ne me faut plus compter sur lui… sur lui et sur personne!… Il ne me dit pas un mot de celle qui m’a remplacée… Ah! je la vois d’ici, je les vois d’ici, tous les deux, dans la chambre que je connais si bien, s’embrassant, se caressant… et courant, ensemble, comme nous faisions si gentiment, les bals publics et les théâtres… Je le vois, lui, en pardessus mastic, au retour des courses, ayant perdu son argent, et disant à l’autre, comme il me l’a dit, tant de fois, à moi-même: «Prête-moi tes petits bijoux, et ta montre, pour que je les mette au clou!» À moins que sa nouvelle condition de manifestant politique et de conspirateur royaliste ne lui ait donné des ambitions nouvelles, et qu’il ait quitté les amours de l’office, pour les amours du salon?… Il en reviendra.

Est-ce vraiment de ma faute, ce qui m’arrive?… Peut-être!… Et pourtant, il me semble qu’une fatalité, dont je n’ai jamais été la maîtresse, a pesé sur toute mon existence, et qu’elle a voulu que je ne demeurasse jamais, plus de six mois, dans la même place… Quand on ne me renvoyait pas, c’est moi qui partais, à bout de dégoût. C’est drôle et c’est triste… j’ai toujours eu la hâte d’être «ailleurs», une folie d’espérance dans «ces chimériques ailleurs», que je parais de la poésie vaine, du mirage illusoire des lointains… surtout depuis mon séjour à Houlgate, auprès du pauvre M. Georges… De ce séjour, il m’est resté je ne sais quelle inquiétude… je ne sais quel angoissant besoin de m’élever, sans pouvoir y atteindre, jusqu’à des idées et des formes inétreignables… Je crois bien que cette trop brusque et trop courte entrevision d’un monde, qu’il eût mieux valu que je ne connusse point, ne pouvant le connaître mieux, m’a été très funeste… Ah! qu’elles sont décevantes, ces routes vers l’inconnu!… L’on va, l’on va, et c’est toujours la même chose… Voyez cet horizon poudroyant, là-bas… C’est bleu, c’est rose, c’est frais, c’est lumineux et léger comme un rêve… Il doit faire bon vivre, là-bas… Vous approchez… vous arrivez… Il n’y a rien… Du sable, des cailloux, des coteaux tristes comme des murs. Il n’y a rien d’autre… Et, au-dessus de ce sable, de ces cailloux, de ces coteaux, un ciel gris, opaque, pesant, un ciel où le jour se navre, où la lumière pleure de la suie… Il n’y a rien… rien de ce qu’on est venu chercher… D’ailleurs, ce que je cherche, je l’ignore… et j’ignore aussi qui je suis.

Un domestique, ce n’est pas un être normal, un être social… C’est quelqu’un de disparate, fabriqué de pièces et de morceaux qui ne peuvent s’ajuster l’un dans l’autre, se juxtaposer l’un à l’autre… C’est quelque chose de pire: un monstrueux hybride humain… Il n’est plus du peuple, d’où il sort; il n’est pas, non plus, de la bourgeoisie où il vit et où il tend… Du peuple qu’il a renié, il a perdu le sang généreux et la force naïve… De la bourgeoisie, il a gagné les vices honteux, sans avoir pu acquérir les moyens de les satisfaire… et les sentiments vils, les lâches peurs, les criminels appétits, sans le décor, et, par conséquent, sans l’excuse de la richesse… L’âme toute salie, il traverse cet honnête monde bourgeois et rien que d’avoir respiré l’odeur mortelle qui monte de ces putrides cloaques, il perd, à jamais, la sécurité de son esprit, et jusqu’à la forme même de son moi… Au fond de tous ces souvenirs, parmi ce peuple de figures où il erre, fantôme de lui-même, il ne trouve à remuer que de l’ordure, c’est-à-dire de la souffrance… Il rit souvent, mais son rire est forcé. Ce rire ne vient pas de la joie rencontrée, de l’espoir réalisé, et il garde l’amère grimace de la révolte, le pli dur et crispé du sarcasme. Rien n’est plus douloureux et laid que ce rire; il brûle et dessèche… Mieux vaudrait, peut-être, que j’eusse pleuré! Et puis, je ne sais pas… Et puis, zut!… Arrivera ce qui pourra…

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