Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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– Mais oui, mignonne…

– Eh bien, il me manque trente-huit sous…

– Ce n’est pas moi qui les ai pris…

– Non… c’est le chat…

Ils ne se sont rien dit d’autre…

À la cuisine, Joseph n’aime pas qu’on parle de la petite Claire. Quand Marianne ou moi nous mettons la conversation sur ce sujet, il la change aussitôt, ou bien il n’y prend pas part. Ça l’ennuie… Je ne sais pas pourquoi, cette idée m’est venue – et elle s’enfonce, de plus en plus dans mon esprit – que c’est Joseph qui a fait le coup. Je n’ai pas de preuves, pas d’indices qui puissent me permettre de le soupçonner… pas d’autres indices que ses yeux, pas d’autres preuves que ce léger mouvement de surprise qui lui échappa, lorsque, de retour de chez l’épicière, brusquement, dans la sellerie, je lui jetai pour la première fois au visage le nom de la petite Claire, assassinée et violée… Et cependant, ce soupçon purement intuitif a grandi, est devenu une possibilité, puis une certitude. Je me trompe, sans doute. Je tâche à me convaincre que Joseph est une «perle…» Je me répète que mon imagination s’exalte à de simples folies, qu’elle obéit aux influences de cette perversité romanesque, qui est en moi… Mais j’ai beau faire, cette impression subsiste en dépit de moi-même, ne me quitte pas un instant, prend la forme harcelante et grimaçante de l’idée fixe… Et j’ai une irrésistible envie de demander à Joseph:

– Voyons, Joseph, est-ce vous qui avez violé la petite Claire dans le bois?… Est-ce vous, vieux cochon?

Le crime a été commis un samedi… Je me souviens que Joseph, à peu près à la même date, est allé chercher de la terre de bruyère, dans le bois de Raillon… Il a été absent, toute la journée, et il n’est rentré au Prieuré avec son chargement que le soir, tard… De cela, je suis sûre… Et, – coïncidence extraordinaire, – je me souviens de certains gestes agités, de certains regards plus troubles, qu’il avait, ce soir-là, en rentrant… Je n’y avais pas pris garde, alors… Pourquoi l’eussé-je fait?… Aujourd’hui, ces détails de physionomie me reviennent avec force… Mais, est-ce bien le samedi du crime que Joseph est allé dans la forêt de Raillon?… Je cherche en vain à préciser la date de son absence… Et puis, avait-il réellement ces gestes inquiets, ces regards accusateurs que je lui prête et qui me le dénoncent?… N’est-ce pas moi qui m’acharne à me suggestionner l’étrangeté inhabituelle de ces gestes et de ces regards, à vouloir, sans raison, contre toute vraisemblance, que ce soit Joseph – une perle – qui ait fait le coup?… Cela m’irrite et, en même temps, cela me confirme dans mes appréhensions, de ne pouvoir reconstituer le drame de la forêt… Si encore l’enquête judiciaire avait signalé les traces fraîches d’une voiture sur les feuilles mortes et sur la bruyère, aux alentours?… Mais non… L’enquête ne signale rien de tel… elle signale le viol et le meurtre d’une petite fille, voilà tout… Eh bien, c’est justement cela qui me surexcite… Cette habileté de l’assassin à ne pas laisser derrière soi la moindre preuve de son crime, cette invisibilité diabolique, j’y sens, j’y vois la présence de Joseph… Énervée, j’ose, tout d’un coup, après un silence, lui poser cette question:

– Joseph, quel jour avez-vous été chercher de la terre de bruyère, dans la forêt de Raillon?… Est-ce que vous vous le rappelez?…

Sans hâte, sans sursaut, Joseph lâche le journal qu’il lisait… Son âme est bronzée désormais contre les surprises…

– Pourquoi ça?… fait-il.

– Pour savoir…

Joseph dirige sur moi un regard lourd et profond… Ensuite il prend, sans affectation, l’air de quelqu’un qui fouillerait dans sa mémoire pour y retrouver des souvenirs déjà anciens. Et il répond:

– Ma foi!… je ne sais plus trop… je crois bien que c’était samedi…

– Le samedi où l’on a trouvé le cadavre de la petite Claire dans le bois?… poursuis-je, en donnant à cette interrogation, trop vivement débitée, un ton agressif.

Joseph ne lève pas ses yeux de sur les miens. Son regard est devenu quelque chose de si aigu, de si terrible, que, malgré mon effronterie coutumière, je suis obligée de détourner la tête.

– C’est possible… fait-il encore… Ma foi!… je crois bien que c’était ce samedi-là…

Et il ajoute:

– Ah! les sacrées femmes!… vous feriez bien mieux de penser à autre chose. Si vous lisiez le journal… vous verriez qu’on a encore tué des juifs en Alger… Ça, au moins, ça vaut la peine…

À part son regard, il est calme, naturel, presque bonhomme… Ses gestes sont aisés, sa voix ne tremble plus… Je me tais… et Joseph, reprenant le journal qu’il avait posé sur la table, se remet à lire le plus tranquillement du monde…

Moi, je me suis remise à songer… Je voudrais retrouver dans la vie de Joseph, depuis que je suis ici, un trait de férocité active… Sa haine des juifs, la menace que sans cesse il exprime de les supplicier, de les tuer, de les brûler, tout cela n’est peut-être que de la hâblerie… c’est surtout de la politique… Je cherche quelque chose de plus précis, de plus formel, à quoi je ne puisse pas me tromper sur le tempérament criminel de Joseph. Et je ne trouve toujours que des impressions vagues et morales, des hypothèses auxquelles mon désir ou ma crainte qu’elles soient d’irrécusables réalités donne une importance et une signification que, sans doute, elles n’ont pas… Mon désir ou ma crainte?… De ces deux sentiments, j’ignore lequel me pousse…

Si, pourtant… Voici un fait… un fait réel… un fait horrible… un fait révélateur… Celui-là, je ne l’invente pas… je ne l’exagère pas… je ne l’ai pas rêvé… il est bien tel qu’il est… Joseph est chargé de tuer les poulets, les lapins, les canards. Il tue les canards, selon une antique méthode normande, en leur enfonçant une épingle dans la tête… Il pourrait les tuer, d’un coup, sans les faire souffrir. Mais il aime à prolonger leur supplice par de savants raffinements de torture; il aime à sentir leur chair frissonner, leur cœur battre dans ses mains; il aime à suivre, à compter, à recueillir dans ses mains leur souffrance, leurs frissons d’agonie, leur mort… Une fois, j’ai assisté à la mort d’un canard tué par Joseph… Il le tenait entre ses genoux. D’une main il lui serrait le col, de l’autre il lui enfonçait une épingle dans le crâne, puis tournait, tournait l’épingle dans le crâne, d’un mouvement lent et régulier… Il semblait moudre du café… Et en tournant l’épingle, Joseph disait avec une joie sauvage:

– Faut qu’il souffre… tant plus qu’il souffre, tant plus que le sang est bon au goût…

L’animal avait dégagé des genoux de Joseph ses ailes qui battaient, battaient… Son col se tordait, même maintenu par Joseph, en affreuse spirale… et, sous le matelas des plumes, sa chair soubresautait… Alors Joseph jeta l’animal sur les dalles de la cuisine et, les coudes aux genoux, le menton dans ses paumes réunies, il se mit à suivre, d’un œil hideusement satisfait, ses bonds, ses convulsions, le grattement fou de ses pattes jaunes sur le sol…

– Finissez donc, Joseph, criai-je. Tuez-le donc tout de suite… c’est horrible de faire souffrir les bêtes.

Et Joseph répondit:

– Ça m’amuse… J’aime ça…

Je me rappelle ce souvenir, j’évoque tous les détails sinistres de ce souvenir, j’entends toutes les paroles de ce souvenir… Et j’ai envie… une envie encore plus violente, de crier à Joseph:

– C’est vous qui avez violé la petite Claire, dans le bois… Oui… oui… j’en suis sûre, maintenant… c’est vous, vous, vous, vieux cochon…

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