Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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– Vous y avez mis le temps, avouez-le… Et pourquoi étiez-vous si désagréable avec moi?… Vous ne me parliez jamais… vous me bousculiez toujours… Vous rappelez-vous les scènes que vous me faisiez, quand je traversais les allées que vous veniez de ratisser?… Ô le vilain bourru!

Joseph se mit à rire et haussa les épaules:

– Ben oui… Ah! dame, on ne connaît pas les gens du premier coup… Les femmes, surtout, c’est le diable à connaître… et vous arriviez de Paris!… Maintenant, je vous connais bien…

– Puisque vous me connaissez si bien, Joseph, dites-moi donc ce que je suis…

La bouche serrée, l’œil grave, il prononça:

– Ce que vous êtes, Célestine?… Vous êtes comme moi…

– Je suis comme vous, moi?…

– Oh! pas de visage, bien sûr… Mais, vous et moi, dans le fin fond de l’âme, c’est la même chose… Oui, oui, je sais ce que je dis…

Il y eut encore un moment de silence. Il reprit d’une voix moins dure:

– J’ai de l’amitié pour vous, Célestine… Et puis…

– Et puis?…

– J’ai aussi de l’argent… un peu d’argent…

– Ah?…

– Oui, un peu d’argent… Dame! on n’a pas servi, pendant quarante ans, dans de bonnes maisons, sans faire quelques petites économies… Pas vrai?

– Bien sûr… répondis-je, étonnée de plus en plus par les paroles et par les allures de Joseph… Et vous avez beaucoup d’argent?

– Oh! un peu… seulement…

– Combien?… Faites voir!…

Joseph eut un léger ricanement:

– Vous pensez bien qu’il n’est pas ici… Il est dans un endroit où il fait des petits…

– Oui, mais combien?…

Alors, d’une voix basse, chuchotée:

– Peut-être quinze mille francs… peut-être plus…

– Mazette!… vous êtes calé, vous!…

– Oh! peut-être moins aussi… On ne sait pas…

Tout à coup, les deux chiens, simultanément, dressèrent la tête, bondirent vers la porte et se mirent à aboyer. Je fis un geste d’effroi…

– Ça n’est rien… rassura Joseph, en leur envoyant à chacun un coup de pied dans les flancs… c’est des gens qui passent dans le chemin… Et, tenez, c’est la Rose qui rentre chez elle… Je reconnais son pas.

En effet, quelques secondes après, j’entendis un bruit de pas traînant sur le chemin, puis un bruit plus lointain de barrière refermée… Les chiens se turent.

Je m’étais assise sur un escabeau, dans un coin de la sellerie. Joseph, les mains dans ses poches, se promenait dans l’étroite pièce où son coude heurtait aux lambris de sapin des lanières de cuir… Nous ne parlions plus, moi horriblement gênée, et regrettant d’être venue. Joseph visiblement tourmenté de ce qu’il avait encore à me dire. Au bout de quelques minutes, il se décida:

– Faut que je vous confie encore une chose, Célestine… Je suis de Cherbourg… Et Cherbourg, c’est une rude ville, allez… pleine de marins, de soldats… de sacrés lascars qui ne boudent pas sur le plaisir; le commerce y est bon… Eh bien, je sais qu’il y a à Cherbourg, à cette heure, une bonne occasion… S’agirait d’un petit café, près du port, d’un petit café, placé on ne peut pas mieux… L’armée boit beaucoup, en ce moment… tous les patriotes sont dans la rue… ils crient, ils gueulent, ils s’assoiffent… Ce serait l’instant de l’avoir… On gagnerait des mille et des cents, je vous en réponds… Seulement, voilà!… faudrait une femme là dedans… une femme d’ordre… une femme gentille… bien nippée… et qui ne craindrait pas la gaudriole. Les marins, les militaires, c’est rieur, c’est farceur, c’est bon enfant… ça se saoule pour un rien… ça aime le sexe… ça dépense beaucoup pour le sexe… Votre idée là-dessus, Célestine?…

– Moi?… fis-je, hébétée.

– Oui, enfin, une supposition?… Ça vous plairait-il?…

– Moi?…

Je ne savais pas où il voulait en venir… je tombais de surprise en surprise. Bouleversée, je n’avais pas trouvé autre chose à répondre… Il insista:

– Ben sûr, vous… Et qui donc voulez-vous qui vienne dans le petit café?… Vous êtes une bonne femme… vous avez de l’ordre… vous n’êtes point de ces mijaurées qui ne savent seulement point entendre une plaisanterie… vous êtes patriote, nom de nom!… Et puis vous êtes gentille, mignonne tout plein… vous avez des yeux à rendre folle toute la garnison de Cherbourg… Ça serait ça, quoi!… Depuis que je vous connais bien… depuis que je sais tout ce que vous pouvez faire… cette idée-là ne cesse de me trotter par la tête…

– Eh bien? Et vous?…

– Moi aussi, tiens!… On se marierait de bonne amitié…

– Alors, criai-je, subitement indignée… vous voulez que je fasse la putain pour vous gagner de l’argent?…

Joseph haussa les épaules, et, tranquille, il dit:

– En tout bien, tout honneur, Célestine… Ça se comprend, voyons…

Ensuite, il vint à moi, me prit les mains, les serra à me faire hurler de douleur, et il balbutia:

– Je rêve de vous, Célestine, de vous dans le petit café… J’ai les sangs tournés de vous…

Et, comme je restais interdite, un peu épouvantée de cet aveu, et sans un geste et sans une parole, il continua:

– Et puis… il y a peut-être plus de quinze mille francs… peut-être plus de dix-huit mille francs… On ne sait pas ce que ça fait de petits… cet argent-là… Et puis, des choses… des choses… des bijoux… Vous seriez rudement heureuse, allez, dans le petit café…

Il me tenait la taille serrée dans l’étau puissant de ses bras… Et je sentais tout son corps qui tremblait de désirs contre moi… S’il avait voulu, il m’eût prise, il m’eût étouffée, sans que je tentasse la moindre résistance. Et il continuait de me décrire son rêve:

– Un petit café bien joli… bien propre… bien reluisant… Et puis, au comptoir, derrière une grande glace, une belle femme, habillée en Alsace-Lorraine, avec un beau corsage de soie… et de larges rubans de velours… Hein, Célestine?… Pensez à ça… J’en recauserons un de ces jours… j’en recauserons…

Je ne trouvais rien à dire… rien, rien, rien!… J’étais stupéfiée par cette chose, à laquelle je n’avais jamais songé… mais j’étais aussi, sans haine, sans horreur contre le cynisme de cet homme… Joseph répéta, de cette même bouche qui avait baisé les plaies sanglantes de la petite Claire, en me serrant avec ces mêmes mains qui avaient serré, étouffé, étranglé, assassiné la petite Claire dans le bois:

– J’en recauserons… je suis vieux… je suis laid… possible… Mais pour arranger une femme, Célestine… retenez bien ceci… il n’y en a pas un comme moi… J’en recauserons…

Pour arranger une femme!… Il en a, vraiment, de sinistres!… Est-ce une menace?… Est-ce une promesse?…

Aujourd’hui, Joseph a repris ses habitudes de silence… On dirait que rien ne s’est passé, hier soir, entre nous… Il va, il vient, il travaille… il mange… il lit son journal… comme tous les jours… Je le regarde, et je voudrais le détester… je voudrais que sa laideur m’apparût telle, qu’un immense dégoût me séparât de lui à jamais… Eh bien, non… Ah! comme c’est drôle!… Cet homme me donne des frissons… et je n’ai pas de dégoût… Et c’est une chose effrayante que je n’aie pas de dégoût, puisque c’est lui qui a tué, qui a violé la petite Claire dans le bois!…

X

3 novembre.

Rien ne me fait plaisir comme de retrouver dans les journaux le nom d’une personne chez qui j’ai servi. Ce plaisir, je l’ai éprouvé, ce matin, plus vif que jamais, en apprenant par le Petit Journal que Victor Charrigaud venait de publier un nouveau livre qui a beaucoup de succès et dont tout le monde parle avec admiration… Ce livre s’intitule: De cinq à sept , et il fait scandale, dans le bon sens. C’est, dit l’article, une suite d’études mondaines, brillantes et cinglantes qui, sous leur légèreté, cachent une philosophie profonde… Oui, compte là-dessus!… En même temps que de son talent, on loue fort Victor Charrigaud de son élégance, de ses relations distinguées, de son salon… Ah! parlons-en de son salon… Durant huit mois, j’ai été femme de chambre chez les Charrigaud, et je crois bien que je n’ai jamais rencontré de pareils mufles… Dieu sait pourtant!

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