Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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Ah! je ne suis pas à la noce… Dans ma chambre, il fait un froid de loup. Le vent y souffle, l’eau y pénètre par les fentes du toit, principalement autour des deux châssis qui distribuent une lumière avare, dans ce sombre galetas… Et le bruit des ardoises soulevées, des secousses qui ébranlent la toiture, des charpentes qui craquent, des charnières qui grincent, y est assourdissant… Malgré l’urgence des réparations, j’ai eu toutes les peines du monde à obtenir de Madame qu’elle fît venir le plombier, demain matin… Et je n’ose pas encore réclamer un poêle, bien que je sente, moi qui suis très frileuse, que je ne pourrai continuer d’habiter cette mortelle chambre l’hiver… Ce soir, pour arrêter le vent et la pluie, j’ai dû calfeutrer les châssis avec de vieux jupons… Et cette girouette, au-dessus de ma tête, qui ne cesse de tourner sur son pivot rouillé et qui, par instants, glapit dans la nuit si aigrement, qu’on dirait la voix de Madame, après une scène, dans les corridors…

Les premières révoltes calmées, la vie s’établit monotone, engourdissante et je finis par m’y habituer peu à peu, sans trop en souffrir moralement. Jamais il ne vient personne ici; on dirait d’une maison maudite. Et, en dehors des menus incidents domestiques que j’ai contés, jamais il ne se passe rien… Tous les jours sont pareils, et toutes les besognes, et tous les visages… C’est l’ennui dans la mort… Mais, je commence à être tellement abrutie, que je m’accommode de cet ennui, comme si c’était une chose naturelle. Même, d’être privée d’amour, cela ne me gêne pas trop, et je supporte sans trop de douloureux combats cette chasteté à laquelle je suis condamnée, à laquelle, plus tôt, je me suis condamnée, car j’ai renoncé à Monsieur, j’ai plaqué Monsieur définitivement. Monsieur m’embête, et je lui en veux de m’avoir, par lâcheté, débinée si grossièrement devant Madame… Ce n’est point qu’il se résigne ou qu’il me lâche. Au contraire… il s’obstine à tourner autour de moi, avec des yeux de plus en plus ronds, une bouche de plus en plus baveuse. Suivant une expression que j’ai lue dans je ne sais plus quel livre, c’est toujours vers mon auge qu’il mène s’abreuver les cochons de son désir…

Maintenant que les jours raccourcissent, Monsieur se tient, avant le dîner, dans son bureau, où il fait le diable sait quoi, par exemple… où il occupe son temps à remuer sans raison de vieux papiers, à pointer des catalogues de graines et des réclames de pharmacie, à feuilleter, d’un air distrait, de vieux livres de chasse… Il faut le voir, quand j’entre, à la nuit, pour fermer ses persiennes ou surveiller son feu. Alors, il se lève, tousse, éternue, s’ébroue, se cogne aux meubles, renverse des objets, tâche d’attirer, d’une façon stupide, mon attention… C’est à se tordre… Je fais semblant de ne rien entendre, de ne rien comprendre à ses singeries puériles, et je m’en vais, silencieuse, hautaine, sans plus le regarder que s’il n’était pas là…

Hier soir, cependant, nous avons échangé les courtes paroles que voici:

– Célestine!…

– Monsieur désire quelque chose?…

– Célestine!… Vous êtes méchante avec moi… Pourquoi êtes-vous méchante avec moi?

– Mais, Monsieur sait bien que je suis une roulure…

– Voyons…

– Une sale fille…

– Voyons… voyons…

– Que j’ai de mauvaises maladies…

– Mais, nom d’un chien, Célestine!… Voyons, Célestine… Écoutez-moi…

– Merde!…

Ma foi, oui!… j’ai lâché cela, carrément… J’en ai assez… Ça ne m’amuse plus de lui mettre, par mes coquetteries, la tête et le cœur à l’envers…

Rien ne m’amuse ici… Et le pire, c’est que rien, non plus, ne m’y embête… Est-ce l’air de ce sale pays, le silence de la campagne, la nourriture trop lourde et grossière?… Une torpeur m’envahit, qui n’est pas d’ailleurs sans charme… En tout cas, elle émousse ma sensibilité, engourdit mes rêves, m’aide à mieux endurer les insolences et les criailleries de Madame… Grâce à elle aussi, j’éprouve un certain contentement à bavarder, le soir, des heures, avec Marianne et Joseph, cet étrange Joseph qui, décidément, ne sort plus et semble prendre plaisir à rester avec nous… L’idée que Joseph est, peut-être, amoureux de moi, eh bien cela me flatte… Mon Dieu, oui… j’en suis là… Et puis, je lis, je lis… des romans, des romans et encore des romans… J’ai relu du Paul Bourget… Ses livres ne me passionnent plus comme autrefois, même ils m’assomment, et je juge qu’ils sont faux et en toc… Ils sont conçus dans cet état d’âme que je connais bien pour l’avoir éprouvé quand, éblouie, fascinée, je pris contact avec la richesse et avec le luxe… J’en suis revenue, aujourd’hui… et ils ne m’épatent plus… Ils épatent toujours Paul Bourget… Ah! je ne serais plus assez niaise pour lui demander des explications psychologiques, car, mieux que lui, je sais ce qu’il y a derrière une portière de salon et sous une robe de dentelles…

Ce à quoi je ne puis m’habituer, c’est de ne point recevoir de lettres de Paris. Tous les matins, lorsque vient le facteur, j’ai au cœur, comme un petit déchirement, à me savoir si abandonnée de tout le monde; et c’est par là que je mesure le mieux l’étendue de ma solitude… En vain, j’ai écrit à mes anciennes camarades, à monsieur Jean surtout, des lettres pressantes et désolées; en vain, je les ai suppliés de s’occuper de moi, de m’arracher de mon enfer, de me trouver, à Paris, une place quelconque, si humble soit-elle… Aucun, aucune ne me répond… Je n’aurais jamais cru à tant d’indifférence, à tant d’ingratitude…

Et cela me force à me raccrocher plus fortement à ce qui me reste: le souvenir et le passé. Souvenirs où, malgré tout, la joie domine la souffrance… passé qui me redonne l’espoir que tout n’est pas fini de moi, et qu’il n’est point vrai qu’une chute accidentelle soit la dégringolade irrémédiable… C’est pourquoi, seule dans ma chambre, tandis que, de l’autre côté de la cloison, les ronflements de Marianne me représentent les écœurements du présent, je tâche à couvrir ce bruit ridicule du bruit de mes bonheurs anciens, et je ressasse passionnément ce passé, afin de reconstituer avec ses morceaux épars l’illusion d’un avenir, encore.

Justement, aujourd’hui, 6 octobre, voici une date pleine de souvenirs… Depuis cinq années que s’est accompli le drame que je veux conter, tous les détails en sont demeurés vivaces en moi. Il y a un mort dans ce drame, un pauvre petit mort, doux et joli, et que j’ai tué pour lui avoir donné trop de caresses et trop de joies, pour lui avoir donné trop de vie… Et, depuis cinq années qu’il est mort – mort de moi – ce sera la première fois que, le 6 octobre, je n’irai point porter sur sa tombe les fleurs coutumières… Mais ces fleurs, que je n’irai point porter sur sa tombe, j’en ferai un bouquet plus durable et qui ornera, et qui parfumera sa mémoire chérie mieux que les fleurs de cimetière, le coin de terre où il dort… Car les fleurs dont sera composé le bouquet que je lui ferai, j’irai les cueillir, une à une, dans le jardin de mon cœur… dans le jardin de mon cœur où ne poussent pas que les fleurs mortelles de la débauche, où éclosent aussi les grands lys blancs de l’amour…

C’était un samedi, je me souviens… Au bureau de placement de la rue du Colisée où, depuis huit jours, je venais régulièrement, chaque matinée, chercher une place, on me présenta à une vieille dame en deuil. Jamais, jusqu’ici, je n’avais rencontré visage plus avenant, regards plus doux, manières plus simples, jamais je n’avais entendu plus entraînantes paroles… Elle m’accueillit avec une grande politesse qui me fit chaud au cœur.

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