Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

Здесь есть возможность читать онлайн «Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le journal d’une femme de chambre»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

Le journal d’une femme de chambre — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le journal d’une femme de chambre», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Vous n’avez pas vu un livre dans la chambre?

– Quel livre, Madame?

– Un livre jaune…

– Un livre de messe, sans doute?

Elle regarda bien en face Madame, qui ne se déconcerta pas, et elle ajouta:

– Il me semble en effet que j’ai vu un livre jaune avec un fermoir doré sur la table, près du lit, dans la chambre de Madame…

– Eh bien?

– Eh bien, je ne sais pas ce que Madame en a fait…

– L’avez-vous pris?…

– Moi, Madame?…

Et avec une insolence magnifique:

– Ah! non… alors! cria-t-elle… Madame ne voudrait pas que je lise de pareils livres!

Cette Mathilde, elle était épatante!… Et Madame n’insista plus.

Et tous les jours, à la lingerie, Mathilde disait:

– Attention!… Nous allons dire la messe…

Elle tirait de sa poche le petit livre jaune et nous en faisait la lecture, malgré les protestations de la gouvernante anglaise qui bêlait: «Taisez-vous… vous êtes de malhonnêtes filles» et qui, durant des minutes, l’œil agrandi sous les lunettes, s’écrasait le nez contre les images qu’elle avait l’air de renifler… Ce qu’on s’est amusé avec ça!

Ah! cette gouvernante anglaise! Jamais je n’ai rencontré dans ma vie une telle pocharde, et si drôle. Elle avait l’ivresse tendre, amoureuse, passionnée, surtout avec les femmes. Les vices qu’elle cachait à jeun sous un masque d’austérité comique se révélaient alors en toute leur beauté grotesque. Mais ils étaient plus cérébraux qu’actifs, et je n’ai pas entendu dire qu’elle les eût jamais réalisés. Selon l’expression de Madame, Miss se contentait de se «réaliser» elle-même… Vraiment, elle eût manqué à la collection d’humanité loufoque et déréglée qui illustrait cette maison bien moderne…

Une nuit, j’étais de service, attendant Madame. Tout le monde dormait dans l’hôtel, et je restais, seule, à sommeiller pesamment dans la lingerie… Vers deux heures du matin, Madame rentra. Au coup de sonnette, je me levai et trouvai Madame dans sa chambre. Les yeux sur le tapis, et se dégantant, elle riait à se tordre:

– Voilà, une fois encore, Miss complètement ivre… me dit-elle…

Et elle me montra la gouvernante, vautrée, les bras allongés, une jambe en l’air, et qui, geignant, soupirant, bredouillait des paroles inintelligibles…

– Allons, fit Madame, relevez-la et allez la coucher…

Comme elle était fort lourde et molle, Madame voulut bien m’aider et c’est à grand’peine que nous parvînmes à la remettre debout.

Miss s’était accrochée des deux mains au manteau de Madame, et elle disait à Madame:

– Je ne veux pas te quitter… je ne veux plus jamais te quitter. Je t’aime bien… Tu es mon bébé. Tu es belle…

– Miss, répliquait Madame en riant, vous êtes une vieille pocharde… Allez vous coucher.

– Non, non… je veux coucher avec toi… tu es belle… je t’aime bien… Je veux t’embrasser.

Se retenant d’une main au manteau, de l’autre main elle cherchait à caresser les seins de Madame, et sa bouche, sa vieille bouche s’avançait en baisers humides et bruyants…

– Cochonne, cochonne… tu es une petite cochonne… Je veux t’embrasser… Pou!… pou!… pou!…

Je pus enfin dégager Madame des étreintes de Miss, que j’entraînai hors de la chambre… Et ce fut sur moi que se tourna sa tendresse passionnée. Bien que chancelant sur ses jambes, elle voulait m’enlacer la taille, et sa main s’égarait sur moi plus hardiment que sur Madame, et à des endroits de mon corps plus précis… Il n’y avait pas d’erreur.

– Finissez donc, vieille sale!…

– Non! non… toi aussi… tu es belle… je t’aime bien… viens avec moi… Pou!… pou!… pou!…

Je ne sais comment je me serais débarrassée d’elle si, dès qu’elle fut entrée dans sa chambre, les hoquets n’eussent noyé, dans un flot ignoble et fétide, ses ardeurs obstinées.

Ces scènes-là amusaient beaucoup Madame. Madame n’avait de réelle joie qu’au spectacle du vice, même le plus dégoûtant…

Un autre jour, je surpris Madame en train de raconter à une amie, dans son cabinet de toilette, les impressions d’une visite qu’elle avait faite, la veille, avec son mari, dans une maison spéciale où elle avait vu deux petits bossus faire l’amour…

– Il faut voir ça, ma chère… Rien n’est plus passionnant…

Ah! ceux qui ne perçoivent, des êtres humains, que l’apparence et que, seules, les formes extérieures éblouissent, ne peuvent pas se douter de ce que le beau monde, de ce que «la haute société» est sale et pourrie… On peut dire d’elle, sans la calomnier, qu’elle ne vit que pour la basse rigolade et pour l’ordure… J’ai traversé bien des milieux bourgeois et nobles, et il ne m’a été donné que très rarement de voir que l’amour s’y accompagnât d’un sentiment élevé, d’une tendresse profonde, d’un idéal de souffrance, de sacrifice ou de pitié, qui en font une chose grande et sainte.

Encore un mot sur Madame… Hormis les jours de réception et des dîners de gala, Madame et Coco recevaient très intimement un jeune ménage très chic, avec qui ils couraient les théâtres, les petits concerts, les cabinets de restaurant, et même, dit-on, de plus mauvais lieux: l’homme très joli, efféminé, le visage presque imberbe; la femme, une belle rousse, avec des yeux étrangement ardents, et une bouche comme je n’en ai jamais vu de plus sensuelle. On ne savait pas exactement ce que c’était que ces deux êtres-là… Quand ils dînaient, tous les quatre, il paraît que leur conversation prenait une allure si effrayante, si abominable que, bien des fois, le maître d’hôtel, qui n’était pas bégueule pourtant, eut l’envie de leur jeter les plats à la figure… Il ne doutait point du reste qu’il y eût, entre eux, des relations antinaturelles, et qu’ils fissent des fêtes pareilles à celles reproduites dans les petits livres jaunes de Madame. La chose est, sinon fréquente, du moins connue. Et les gens qui ne pratiquent point ce vice par passion, s’y adonnent par snobisme… C’est ultra-chic…

Qui donc aurait pu penser de telles horreurs de Madame, qui recevait des archevêques et des nonces du pape, et dont le Gaulois , chaque semaine, célébrait les vertus, l’élégance, la charité, les dîners smart et la fidélité aux pures traditions catholiques de la France?…

Tout de même, ils avaient beau avoir du vice, avoir tous les vices dans cette maison-là, on y était libre, heureuse, et Madame ne s’occupait jamais de la conduite du personnel…

Ce soir, nous sommes restés plus longtemps que de coutume à la cuisine. J’ai aidé Marianne à faire ses comptes… Elle ne parvenait pas à s’en tirer… J’ai constaté que, ainsi que toutes les personnes de confiance, elle grappille de-ci, vole de-là, autant qu’elle peut… Elle a même des roueries qui m’étonnent… mais il faut les mettre au point… Il lui arrive de ne pas se retrouver dans ses chiffres, ce qui la gêne beaucoup avec Madame, qui s’y retrouve, elle, et tout de suite… Joseph s’humanise un peu, avec moi. Maintenant, il daigne me parler, de temps à autre… Ainsi, ce soir il n’est pas allé comme d’ordinaire chez le sacristain, son intime ami… Et, pendant que Marianne et moi, nous travaillions, il a lu la Libre Parole … C’est son journal… Il n’admet pas qu’on puisse en lire un autre… J’ai remarqué que, tout en lisant, plusieurs fois, il m’a observée avec des expressions nouvelles dans les yeux…

La lecture terminée, Joseph a bien voulu m’exposer ses opinions politiques… Il est las de la République qui le ruine et qui le déshonore… Il veut un sabre…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le journal d’une femme de chambre»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le journal d’une femme de chambre» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le journal d’une femme de chambre»

Обсуждение, отзывы о книге «Le journal d’une femme de chambre» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x