Romain Rolland - Jean-Christophe Tome I

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Un soir que Melchior dînait en ville, Gottfried, resté seul dans la salle du bas, tandis que Louisa couchait les deux petits, sortit, et alla s’asseoir à quelques pas de la maison, au bord du fleuve. Christophe l’y suivit par désœuvrement; et, comme d’habitude, il le persécuta de ses agaceries de jeune chien, jusqu’à ce qu’il fût essoufflé et se laissât rouler sur l’herbe à ses pieds. Couché sur le ventre, il s’enfonça le nez dans le gazon. Quand il eut repris haleine, il chercha quelque nouvelle sottise à dire, et, l’ayant trouvée, il la cria, en se tordant de rire, la figure toujours enfouie en terre. Rien ne lui répondit. Étonné de ce silence, il leva la tête, et s’apprêta à redire son bon mot. Son regard rencontra le visage de Gottfried, éclairé par les dernières lueurs du jour qui s’éteignait, dans des vapeurs dorées. Sa phrase lui resta dans la gorge. Gottfried souriait, les yeux à demi fermés, la bouche entr’ouverte; et sa figure souffreteuse était d’un sérieux indicible. Christophe, appuyé sur les coudes, se mit à l’observer. La nuit venait; la figure de Gottfried s’effaçait peu à peu. Le silence régnait. Christophe fut pris à son tour par les impressions mystérieuses qui se reflétaient sur le visage de Gottfried. La terre était dans l’ombre, et le ciel était clair: les étoiles naissaient. Les petites vagues du fleuve clapotaient sur la rive. L’enfant s’engourdissait; il mâchait, sans les voir, de petites tiges d’herbes. Un grillon criait près de lui. Il lui semblait qu’il allait s’endormir… Brusquement, dans l’obscurité, Gottfried chanta. Il chantait d’une voix faible, voilée, comme intérieure; on n’aurait pu l’entendre à vingt pas. Mais elle avait une sincérité émouvante; on eût dit qu’il pensait tout haut, et qu’au travers de cette musique, comme d’une eau transparente, on pût lire jusqu’au fond de son cœur. Jamais Christophe n’avait entendu chanter ainsi. Et jamais il n’avait entendu une pareille chanson. Lente, simple, enfantine, elle allait d’un pas grave, triste, un peu monotone, sans se presser jamais, – avec de longs silences, – puis se remettait en route, insoucieuse d’arriver, et se perdait dans la nuit. Elle semblait venir de très loin, et allait on ne sait où. Sa sérénité était pleine de trouble; et, sous sa paix apparente, dormait une angoisse séculaire. Christophe ne respirait plus, il n’osait faire un mouvement, il était tout froid d’émotion. Quand ce fut fini, il se traîna vers Gottfried, et, la gorge serrée:

– Oncle!… demanda-t-il.

Gottfried ne répondit pas.

– Oncle! répéta l’enfant, en posant ses mains et son menton sur les genoux de Gottfried.

La voix affectueuse de Gottfried dit:

– Mon petit…

– Qu’est-ce que c’est, oncle? Dis! Qu’est-ce que tu as chanté?

– Je ne sais pas.

– Dis ce que c’est!

– Je ne sais pas. C’est une chanson.

– C’est une chanson de toi?

– Non, pas de moi! quelle idée!… C’est une vieille chanson.

– Qui l’a faite?

– On ne sait pas…

– Quand?

– On ne sait pas…

– Quand tu étais petit?

– Avant que je fusse au monde, avant qu’y fût mon père, et le père de mon père, et le père du père de mon père… Cela a toujours été.

– Comme c’est étrange! Personne ne m’en a jamais parlé.

Il réfléchit un moment:

– Oncle, est-ce que tu en sais d’autres?

– Oui.

– Chante une autre, veux-tu?

– Pourquoi chanter une autre? Une suffit. On chante, quand on a besoin de chanter, quand il faut qu’on chante. Il ne faut pas chanter pour s’amuser.

– Mais pourtant, quand on fait de la musique?

– Ce n’est pas de la musique.

Le petit resta pensif. Il ne comprenait pas très bien. Cependant, il ne demanda pas d’explications: c’est vrai, ce n’était pas de la musique, de la musique comme les autres. Il reprit:

– Oncle, est-ce que toi, tu en as fait?

– Quoi donc?

– Des chansons!

– Des chansons? oh! comment est-ce que j’en ferais? Cela ne se fait pas.

L’enfant insistait avec sa logique habituelle:

– Mais, oncle, cela a été fait pourtant une fois…

Gottfried secouait la tête avec obstination:

– Cela a toujours été.

L’enfant revenait à la charge:

– Mais, oncle, est-ce qu’on ne peut pas en faire d’autres, de nouvelles?

– Pourquoi en faire? Il y en a pour tout. Il y en a pour quand tu es triste, et pour quand tu es gai; pour quand tu es fatigué, et que tu penses à la maison qui est loin; pour quand tu te méprises, parce que tu as été un vil pécheur, un ver de terre; pour quand tu as envie de pleurer, parce que les gens n’ont pas été bons avec toi; et pour quand tu as le cœur joyeux, parce qu’il fait beau et que tu vois le ciel de Dieu, qui, lui, est toujours bon, et qui a l’air de te rire… Il y en a pour tout, pour tout. Pourquoi est-ce que j’en ferais?

– Pour être un grand homme! dit le petit, tout plein des leçons de son grand-père et de ses rêves naïfs.

Gottfried eut un petit rire doux. Christophe, un peu vexé, demanda:

– Pourquoi ris-tu?

Gottfried dit:

– Oh! moi, je ne suis rien.

Et, caressant la tête de l’enfant, il demanda:

– Tu veux donc être un grand homme, toi?

– Oui, répondit fièrement Christophe.

Il croyait que Gottfried allait l’admirer. Mais Gottfried répondit:

– Pourquoi faire?

Christophe fut interloqué. Après avoir cherché, il dit:

– Pour faire de belles chansons!

Gottfried rit de nouveau, et dit:

– Tu veux faire des chansons, pour être un grand homme; et tu veux être un grand homme, pour faire des chansons. Tu es comme un chien qui tourne après sa queue.

Christophe fut très froissé. À tout autre moment, il n’eût pas supporté que son oncle, dont il avait l’habitude de se moquer, se moquât de lui à son tour. Et, en même temps, il n’eût jamais pensé que Gottfried pût être assez intelligent pour l’embarrasser par un raisonnement. Il chercha un argument, ou une impertinence à lui répondre, et ne trouva rien. Gottfried continuait.

– Quand tu serais grand, comme d’ici à Coblentz, jamais tu ne feras une seule chanson.

Christophe se révolta:

– Et si je veux en faire!…

– Plus tu veux, moins tu peux. Pour en faire, il faut être comme eux. Écoute…

La lune s’était levée, ronde et brillante, derrière les champs. Une brume d’argent flottait au ras de terre, et sur les eaux miroitantes. Les grenouilles causaient, et l’on entendait dans les prés la flûte mélodieuse des crapauds. Le trémolo aigu des grillons semblait répondre au tremblement des étoiles. Le vent froissait doucement les branches des aulnes. Des collines au-dessus du fleuve, descendait le chant fragile d’un rossignol.

– Qu’est-ce que tu as besoin de chanter? soupira Gottfried, après un long silence… (On ne savait pas s’il se parlait à lui-même, ou à Christophe)… Est-ce qu’ils ne chantent pas mieux que tout ce que tu pourras faire?

Christophe avait bien des fois entendu tous ces bruits de la nuit. Mais jamais il ne les avait entendus ainsi. C’est vrai: qu’est-ce qu’on avait besoin de chanter?… Il se sentait le cœur gonflé de tendresse et de chagrin. Il aurait voulu embrasser les prés, le fleuve, le ciel, les chères étoiles. Et il était pénétré d’amour pour l’oncle Gottfried, qui lui semblait maintenant le meilleur, le plus intelligent, le plus beau de tous. Il pensait combien il l’avait mal jugé; et il pensait que l’oncle était triste, parce que Christophe le jugeait mal. Il était plein de remords. Il éprouvait le besoin de lui crier: «Oncle, ne sois plus triste, je ne serai plus méchant! Pardonne-moi, je t’aime bien!» Mais il n’osait pas. – Et tout d’un coup, il se jeta dans les bras de Gottfried; mais sa phrase ne voulait pas sortir; il répétait seulement: «Je t’aime bien!» et il l’embrassait passionnément. Gottfried, surpris et ému, répétait: «Et quoi? Et quoi?» et il l’embrassait aussi. – Puis il se leva, lui prit la main, et dit: «Il faut rentrer.» Christophe revenait, triste que l’oncle n’eût pas compris. Mais, comme ils arrivaient à la maison, Gottfried lui dit: «D’autres soirs, si tu veux, nous irons encore entendre la musique du bon Dieu, et je te chanterai d’autres chansons.» Et quand Christophe l’embrassa, plein de reconnaissance, en lui disant bonsoir, il vit bien que l’oncle avait compris.

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