Romain Rolland - Jean-Christophe Tome I

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Heureusement, grand-père vint le prendre à la sortie du concert, pour l’emmener à une sérénade qu’on donnait à Hassler. C’était la nuit, on avait allumé des torches. Tous les musiciens de l’orchestre étaient là. On ne s’entretenait que des œuvres merveilleuses que l’on venait d’entendre. On arriva devant le palais, et on se disposa sans bruit sous les fenêtres du maître. On affectait des airs mystérieux, bien que tout le monde fût au courant, et Hassler comme les autres, de ce qu’on allait faire. Dans le beau silence de la nuit, on commença de jouer des pages célèbres de Hassler. Il parut à la fenêtre avec le prince, et on hurla en leur honneur. Ils saluaient, tous les deux. Un domestique vint, de la part du prince, inviter les musiciens à entrer au palais. Ils traversèrent des salles dont les murs étaient badigeonnés de peintures, qui représentaient des hommes nus avec des casques: ils étaient de couleur rougeâtre, et faisaient des gestes de défi. Le ciel était couvert de gros nuages, pareils à des éponges. Il y avait aussi des hommes et des femmes en marbre, vêtus de pagnes en tôle. On marchait sur des tapis si doux qu’on n’entendait point ses pas; et on pénétra dans une salle, où il faisait clair comme en plein jour, et où des tables étaient chargées de boissons et de choses excellentes.

Le grand-duc était là; mais Christophe ne le vit pas: il n’avait d’yeux que pour Hassler. Hassler s’avança vers les musiciens, il les remercia; il cherchait ses mots, s’embarrassa dans une phrase, et s’en tira par une saillie burlesque qui fit rire tout le monde. On se mit à manger. Hassler prit à part quatre ou cinq artistes. Il distingua grand-père et lui dit quelques mots très flatteurs; il se rappelait que Jean-Michel avait été un des premiers à faire exécuter ses œuvres; et il dit qu’il avait souvent entendu parler de son mérite par un ami, qui avait été l’élève de grand-père. Grand-père se confondit en remerciements; il riposta par des louanges si énormes que, malgré son adoration pour Hassler, le petit en eut honte. Mais Hassler semblait les trouver très agréables et naturelles. Enfin grand-père, qui s’était perdu dans son amphigouri, tira Christophe par la main et le présenta à Hassler. Hassler sourit à Christophe, lui caressa négligemment la tête; et quand il sut que le petit aimait sa musique et qu’il ne dormait plus depuis plusieurs nuits, dans l’attente de le voir, il le prit dans ses bras et le questionna amicalement. Christophe, rouge de plaisir et muet de saisissement, n’osait pas le regarder. Hassler lui prit le menton, le força à lever le nez. Christophe se hasarda: les yeux de Hassler étaient bons et rieurs; il se mit à rire aussi. Puis il se sentit si heureux, si admirablement heureux dans les bras de son cher grand homme qu’il fondit en larmes. Hassler fut touché par cet amour naïf; il se fit plus affectueux encore, il embrassa le petit, et lui parla avec une tendresse maternelle. En même temps, il disait des mots drôles, et il le chatouillait pour le faire rire; et Christophe ne pouvait s’empêcher de rire au milieu de ses larmes. Bientôt il fut familiarisé tout à fait, il répondit à Hassler sans aucune gêne; et, de lui-même, il se mit à lui raconter à l’oreille tous ses petits projets, comme si Hassler et lui étaient de vieux amis: comment il voulait être musicien comme Hassler, faire de belles choses comme Hassler, devenir un grand homme. Lui, qui avait toujours honte, il parlait avec une entière confiance, il ne savait ce qu’il disait, il était dans une extase. Hassler riait de son babillage. Il dit:

– Quand tu seras grand, quand tu seras devenu un brave musicien, tu viendras me voir à Berlin. Je ferai quelque chose de toi.

Christophe était trop ravi pour répondre. Hassler le taquina.

– Tu ne veux pas?

Christophe hocha la tête avec énergie, cinq à six fois, pour affirmer que si.

– Alors, c’est convenu?

Christophe recommença sa mimique.

– Embrasse-moi, au moins!

Christophe jeta ses bras autour du cou de Hassler et le serra de toutes ses forces.

– Allons, diable, tu me mouilles! laisse-moi! veux-tu te moucher!

Hassler riait, et il moucha lui-même l’enfant honteux et heureux. Il le déposa à terre, puis le prit par la main, le mena à une table, bourra ses poches de gâteaux, et le laissa en lui disant:

– Au revoir! Souviens-toi de ce que tu m’as promis.

Christophe nageait dans le bonheur. Le reste du monde n’existait plus. Il suivait avec amour tous les jeux de physionomie et les gestes de Hassler. Un mot de lui le frappa. Hassler tenait un verre; il parlait, et son visage s’était subitement contracté; il disait:

– La joie de telles journées ne doit pas nous faire oublier nos ennemis. On ne doit jamais oublier ses ennemis. Il n’a pas dépendu d’eux que nous ne fussions écrasés. Il ne dépendra pas de nous qu’ils ne soient écrasés. C’est pourquoi mon toast sera qu’il y a des gens à la santé desquels… nous ne buvons pas!

Tout le monde avait applaudi et ri de ce toast original; Hassler avait ri avec les autres et repris son air de bonne humeur. Mais Christophe était gêné. Bien qu’il ne se permît pas de discuter les actes de son héros, il lui déplaisait que celui-ci eût pensé à des choses laides, quand il ne devait y avoir, ce soir-là, que des figures et des pensées lumineuses. Mais son impression était confuse; elle fut vite chassée par l’excès de sa joie et par le petit doigt de champagne qu’il but dans la coupe de grand-père.

Au retour, grand-père ne cessait de parler tout seul: les éloges qu’il avait reçus de Hassler le transportaient; il s’écriait que Hassler était un génie, comme on n’en voit qu’un par siècle. Christophe se taisait, renfermant dans son cœur son ivresse amoureuse: Il l’avait embrassé, Il l’avait tenu dans ses bras! Qu’ Il était bon! Qu’ Il était grand!

– Ah! pensait-il, dans son petit lit, en embrassant passionnément son oreiller, je voudrais mourir, mourir pour lui!

*

Le brillant météore, qui avait passé un soir dans le ciel de sa petite ville, eut une influence décisive sur l’esprit de Christophe. Pendant toute son enfance, ce fut le modèle vivant, sur lequel il eut les yeux fixés; et c’est à son exemple que le petit homme de six ans décida, lui aussi, qu’il écrirait de la musique. À vrai dire, il y avait longtemps déjà qu’il en faisait sans s’en douter; il n’avait pas attendu, pour composer, de savoir qu’il composait.

Tout est musique pour un cœur musicien. Tout ce qui vibre, et s’agite, et palpite, les jours d’été ensoleillés, les nuits où le vent siffle, la lumière qui coule, le scintillement des astres, les orages, les chants d’oiseaux, les bourdonnements d’insectes, les frémissements des arbres, les voix aimées ou détestées, les bruits familiers du foyer, de la porte qui grince, du sang qui gonfle les artères dans le silence de la nuit, – tout ce qui est, est musique: il ne s’agit que de l’entendre. Toute cette musique des êtres résonnait en Christophe. Tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il sentait, se muait en musique. Il était comme une ruche bourdonnante d’abeilles. Mais nul ne le remarquait. Lui, moins que personne.

Comme tous les enfants, il chantonnait sans cesse. À toute heure du jour, quelque chose qu’il fît: – qu’il se promenât dans la rue, en sautillant sur un pied; – ou que, vautré sur le plancher de grand-père, et la tête dans ses mains, il fût plongé dans les images d’un livre; – ou qu’assis sur sa petite chaise, dans le coin le plus obscur de la cuisine, il rêvassât sans penser, tandis que la nuit tombait; – toujours on entendait le murmure monotone de sa petite trompette, bouche close, et les joues gonflées, en s’ébrouant des lèvres. Cela durait des heures, sans qu’il s’en lassât. Sa mère n’y faisait pas attention; puis, brusquement, elle en criait d’impatience.

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