Romain Rolland - Jean-Christophe Tome I

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Quand il était las de cet état de demi-somnolence, il était pris d’un besoin de se remuer et de faire du bruit. Alors, il inventait des musiques, qu’il chantait à tue-tête. Il en avait fabriqué pour toutes les occasions de sa vie. Il en avait pour quand il barbotait dans sa cuvette, le matin, comme un petit canard. Il en avait pour quand il montait au tabouret de piano, devant l’instrument détesté, – et surtout quand il en descendait (celle-ci était bien plus brillante que l’autre). Il en avait pour quand maman apportait la soupe sur la table: – il la précédait alors, en sonnant des fanfares. – Il se jouait à lui-même des marches triomphales, pour se rendre solennellement de la salle à manger à sa chambre à coucher. Parfois, à cette occasion, il organisait des cortèges, avec ses deux petits frères: tous trois défilaient gravement, à la suite l’un de l’autre; et chacun avait sa marche. Mais Christophe se réservait, comme de juste, la plus belle. Chacune de ces musiques était affectée rigoureusement à une occasion spéciale; et Christophe n’aurait jamais eu l’idée de les confondre. Tout autre s’y serait trompé; mais il y distinguait des nuances d’une précision lumineuse.

Un jour que, chez grand-père, il tournait autour de la chambre, en tapant des talons, la tête en arrière et le ventre en avant, il tournait, tournait indéfiniment, à se rendre malade, en exécutant une de ses compositions, – le vieux, qui se faisait la barbe, s’arrêta de se raser, et, la figure toute barbouillée de savon, il le regarda et dit:

– Qu’est-ce que tu chantes donc, gamin?

Christophe répondit qu’il ne savait pas.

– Recommence! dit Jean-Michel.

Christophe essaya: il ne put jamais retrouver l’air. Fier de l’attention de grand-père, il voulut faire admirer sa belle voix, en chantant à sa façon un grand air d’opéra; mais ce n’était pas là ce que demandait le vieux. Jean-Michel se tut et parut ne plus s’occuper de lui. Mais il laissa la porte de sa chambre entr’ouverte, tandis que le petit s’amusait seul dans la pièce à côté.

Quelques jours après, dans un cercle de chaises disposées autour de lui, Christophe était en train de jouer une comédie musicale, qu’il s’était fabriquée avec les bribes de ses souvenirs de théâtre; très sérieux, il exécutait sur un air de menuet, comme il avait vu faire, des pas et des révérences qu’il adressait au portrait de Beethoven, suspendu au-dessus de la table. En se retournant pour une pirouette, il vit, par la porte entre-bâillée, la tête de grand-père, qui le regardait. Il pensa que le vieux se moquait de lui: il eut bien honte, il s’arrêta net; et courant à la fenêtre, il écrasa sa figure contre les carreaux, comme s’il était absorbé dans une contemplation du plus haut intérêt. Mais le vieux ne dit rien: il vint vers lui, il l’embrassa; et Christophe vit bien qu’il était content. Son petit amour-propre ne manqua pas de travailler sur ces données; il était assez fier pour juger qu’on l’avait apprécié; mais il ne savait pas au juste ce que grand-père avait le plus admiré en lui: si c’étaient ses talents d’auteur dramatique, de musicien, de chanteur, ou de danseur. Il penchait pour ces derniers; car il en faisait cas.

Une semaine plus tard, quand il avait tout oublié, grand-père lui dit d’un air mystérieux qu’il avait quelque chose à lui montrer. Il ouvrit son secrétaire, en tira un cahier de musique, le mit sur le pupitre du piano, et dit à l’enfant de jouer. Christophe, très intrigué, déchiffra tant bien que mal. Le cahier était écrit à la main, de la grosse écriture du vieux, qui s’était spécialement appliqué. Les en-têtes étaient ornés de boucles et de paraphes. – Après un moment, grand-père, qui était assis à côté de Christophe et lui tournait les pages, lui demanda quelle était cette musique. Christophe, trop absorbé par son jeu pour distinguer ce qu’il jouait, répondit qu’il n’en savait rien.

– Fais attention. Tu ne connais pas cela?

Oui, il croyait bien le reconnaître; mais il ne savait pas où il l’avait entendu… Grand-père riait:

– Cherche.

Christophe secouait la tête:

– Je ne sais pas.

À vrai dire, des lueurs lui traversaient l’esprit; il lui semblait que ces airs… Mais non! il n’osait pas… Il ne voulait pas reconnaître…

– Grand-père, je ne sais pas.

Il rougissait.

– Allons, petit sot, tu ne vois pas que ce sont tes airs?

Il en était sûr; mais de l’entendre dire lui fit un coup au cœur:

– Oh! Grand-père!…

Le vieux, rayonnant, lui expliqua le cahier:

– Voilà: Aria . C’est ce que tu chantais mardi, quand tu étais vautré par terre. – Marche . C’est ce que je t’ai demandé de recommencer, l’autre semaine, et que tu n’as jamais pu retrouver. – Menuet . C’est ce que tu dansais devant mon fauteuil… Regarde.

Sur la couverture était écrit, en gothique admirable:

Les Plaisirs du jeune âge: Aria, Minuetto, Walzer, et Marcia , op. I de Jean-Christophe Krafft.

Christophe fut ébloui. Voir son nom, ce beau titre, ce gros cahier, son œuvre!… Il continuait de balbutier:

– Oh! grand-père! grand-père!…

Le vieux l’attira à lui. Christophe se jeta sur ses genoux, et cacha sa tête dans la poitrine de Jean-Michel. Il rougissait de bonheur. Le vieux, encore plus heureux que lui, reprit d’un ton qu’il tâchait de rendre indifférent, – car il sentait qu’il allait s’émouvoir:

– Naturellement, j’ai ajouté l’accompagnement, et les harmonies dans le caractère du chant. Et puis… – (il toussa) – et puis, j’ai aussi ajouté un trio au menuet, parce que… parce que c’est l’habitude…; et puis… enfin, je crois qu’il ne fait pas mal.

Il le joua. – Christophe était très fier de collaborer avec grand-père:

– Mais alors, grand-père, il faut que tu mettes aussi ton nom.

– Cela n’en vaut pas la peine. Il est inutile que d’autres que toi le sachent. Seulement… – (ici, sa voix trembla) – seulement, plus tard, quand je n’y serai plus, cela te rappellera ton vieux grand-père, n’est-ce pas? Tu ne l’oublieras pas?

Le pauvre vieux ne disait pas tout: il n’avait pu résister au plaisir, bien innocent, d’introduire un de ses malheureux airs dans l’œuvre de son petit-fils, qu’il pressentait devoir lui survivre; mais son désir de participer à cette gloire imaginaire était bien humble et bien touchant, puisqu’il lui suffisait de transmettre, anonyme, une parcelle de sa pensée, afin de ne pas mourir tout entier. – Christophe, très touché, lui couvrait la figure de baisers. Le vieux, qui se laissait attendrir de plus en plus, lui embrassait les cheveux.

– N’est-ce pas, tu te souviendras? Plus tard, quand tu seras devenu un bon musicien, un grand artiste, qui fera honneur à sa famille, à son art, et à la patrie, quand tu seras célèbre, tu te souviendras que c’est ton vieux grand-père qui t’a le premier deviné, qui a prédit ce que tu serais?

Il avait les larmes aux yeux, de s’entendre parler. Il ne voulut pas laisser voir cette marque de faiblesse. Il eut une quinte de toux, prit un air bourru, et renvoya le petit, en serrant précieusement le manuscrit.

*

Christophe revint chez lui, étourdi de joie. Les pierres dansaient autour de lui. L’accueil qu’il reçut des siens le dégrisa un peu. Comme il se hâtait naturellement de leur raconter, tout glorieux, son exploit musical, ils jetèrent les hauts cris. Sa mère se moqua de lui. Melchior déclara que le vieux était fou et qu’il ferait beaucoup mieux de se soigner que de tourner la tête au petit; quant à Christophe, il lui ferait le plaisir de ne plus s’occuper de ces niaiseries, de se mettre illico à son piano, et de jouer des exercices pendant quatre heures. Qu’il tâche d’abord d’apprendre à jouer proprement: pour la composition, il avait le temps de s’en occuper plus tard, quand il n’aurait rien de mieux à faire.

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