Жорж Санд - Consuelo

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de lui; à fréquenter les artistes, à régner sur la mode, à faire parler

de son théâtre, de son luxe, de son amabilité, de sa magnificence. Il

avait, en un mot, la passion dominante des grands seigneurs de province,

l'ostentation. Posséder et diriger un théâtre était le meilleur moyen de

contenter et de divertir toute la ville. Plus heureux encore s'il eût pu

faire asseoir toute la République à sa table! Quand des étrangers

demandaient au professeur Porpora ce que c'était que le comte

Zustiniani, il avait coutume de répondre: C'est un homme qui aime à

régaler, et qui sert de la musique sur son théâtre comme des faisans sur

sa table.

Vers une heure du matin on se sépara.

«Anzolo, dit la Corilla, qui se trouvait seule avec lui dans une

embrasure du balcon, où demeures-tu?»

A cette question inattendue, Anzoleto se sentit rougir et pâlir presque

simultanément; car comment avouer à cette merveilleuse et opulente

beauté qu'il n'avait quasi ni feu ni lieu? Encore cette réponse eût-elle

été plus facile à faire que l'aveu de la misérable tanière où il se

retirait les nuits qu'il ne passait pas par goût ou par nécessité à la

belle étoile.

«Eh bien, qu'est-ce que ma question a de si extraordinaire? dit la

Corilla en riant de son trouble.

--Je me demandais, moi, répondit Anzoleto avec beaucoup de présence

d'esprit, quel palais de rois ou de fées pourrait être digne de

l'orgueilleux mortel qui y porterait le souvenir d'un regard d'amour de

la Corilla!

--Et que prétend dire par là ce flatteur? reprit-elle en lui lançant le

plus brûlant regard qu'elle put tirer de son arsenal de diableries.

--Que je n'ai pas ce bonheur, répondit le jeune homme; mais que si je

l'avais, j'aurais l'orgueil de ne vouloir demeurer qu'entre le ciel et

la mer, comme les étoiles.

--Ou comme les _cuccali?_ s'écria la cantatrice en éclatant de rire. On

sait que les goëlands sont des oiseaux d'une simplicité proverbiale, et

que leur maladresse équivaut, dans le langage de Venise, à notre

locution, _étourdi comme un hanneton._

--Raillez-moi, méprisez-moi, répondit Anzoleto; je crois que j'aime

encore mieux cela que de ne pas vous occuper du tout.

--Allons, puisque tu ne veux me répondre que par métaphores,

reprit-elle, je vais t'emmener dans ma gondole, sauf à t'éloigner de ta

demeure, au lieu de t'en rapprocher. Si je te joue ce mauvais tour,

c'est ta faute.

--Etait-ce là le motif de votre curiosité, signora? En ce cas ma réponse

est bien courte et bien claire: Je demeure sur les marches de votre

palais.

--Va donc m'attendre sur les marches de celui où nous sommes, dit la

Corilla en baissant la voix; car Zustiniani pourrait bien blâmer

l'indulgence avec laquelle j'écoute tes fadaises.»

Dans le premier élan de sa vanité, Anzoleto s'esquiva, et courut

voltiger de l'embarcadère du palais à la proue de la gondole de Corilla,

comptant les secondes aux battements rapides de son coeur enivré. Mais

avant qu'elle parût sur les marches du palais, bien des réflexions

passèrent par la cervelle active et ambitieuse du débutant. La Corilla

est toute-puissante, se dit-il, mais si, à force de lui plaire, j'allais

déplaire au comte? ou bien si j'allais par mon trop facile triomphe, lui

faire perdre la puissance qu'elle tient de lui, en le dégoûtant tout à

fait d'une maîtresse si volage?

Dans ces perplexités, Anzoleto mesura de l'oeil l'escalier qu'il pouvait

remonter encore, et il songeait à effectuer son évasion, lorsque les

flambeaux brillèrent sous le portique, et la belle Corilla, enveloppée

de son mantelet d'hermine, parut sur les premiers degrés, au milieu d'un

groupe de cavaliers jaloux de soutenir son coude arrondi dans le creux

de leur main, et de l'aider ainsi à descendre, comme c'est la coutume à

Venise.

«Eh bien, dit le gondolier de la prima-donna à Anzoleto éperdu, que

faites-vous là? Entrez dans la gondole bien vite, si vous en avez la

permission; ou bien suivez la rive et courez, car le seigneur comte est

avec la signora.»

Anzoleto se jeta au fond de la gondole sans savoir ce qu'il faisait. Il

avait la tête perdue. Mais à peine y fut-il, qu'il s'imagina la stupeur

et l'indignation qu'éprouverait le comte s'il entrait dans la gondole

avec sa maîtresse, en trouvant là son insolent protégé. Son angoisse fut

d'autant plus cruelle qu'elle se prolongea plus de cinq minutes. La

signera s'était arrêtée au beau milieu de l'escalier. Elle causait,

riait très-haut avec son cortège, et, discutant sur un trait, elle le

répétait à pleine voix de plusieurs manières différentes. Sa voix claire

et vibrante allait se perdre sur les palais et sur les coupoles du

canal, comme le chant du coq réveillé avant l'aube se perd dans le

silence des campagnes.

Anzoleto, n'y pouvant plus tenir, résolut de s'élancer dans l'eau par

l'ouverture de la gondole qui ne faisait pas face à l'escalier. Déjà il

avait fait glisser la glace dans son panneau de velours noir, et déjà il

avait passé une jambe dehors, lorsque le second rameur de la prima-donna,

celui qui occupait à la poupe, se penchant vers lui sur le flanc de la

cabanette, lui dit à voix basse:

«Puisqu'on chante, cela veut dire que vous devez vous tenir coi, et

attendre sans crainte.»

Je ne connaissais pas les usages, pensa Anzoleto, et il attendit, mais

non sans un reste de frayeur douloureuse. La Corilla se donna le plaisir

d'amener le comte jusqu'à la proue de sa gondole, et de s'y tenir debout

en lui adressant les compliments de _felicissima notte_, jusqu'à ce

qu'elle eût quitté la rive: puis elle vint s'asseoir auprès de son

nouvel amant avec autant de naturel et de tranquillité que si elle n'eût

pas risqué la vie de celui-ci et sa propre fortune à ce jeu impertinent.

«Vous voyez bien la Corilla? disait pendant ce temps Zustiniani au comte

Barberigo; eh bien, je parierai ma tête qu'elle n'est pas seule dans sa

gondole.

--Et comment pouvez-vous avoir une pareille idée? reprit Barberigo.

--Parce qu'elle m'a fait mille instances pour que je la reconduisisse à

son palais.

--Et vous n'êtes pas plus jaloux que cela?

--Il y a longtemps que je suis guéri de cette faiblesse. Je donnerais

beaucoup pour que notre première cantatrice s'éprît sérieusement de

quelqu'un qui lui fit préférer le séjour de Venise aux rêves de voyage

dont elle me menace. Je puis très-bien me consoler de ses infidélités;

mais je ne pourrais remplacer ni sa voix, ni son talent, ni la fureur du

public qu'elle captive à San-Samuel.

--Je comprends; mais qui donc peut être ce soir l'amant heureux de cette

folle princesse?»

Le comte et son ami passèrent en revue tous ceux que la Corilla avait pu

remarquer et encourager dans la soirée. Anzoleto fut absolument le seul

dont ils ne s'avisèrent pas.

V.

Cependant un violent combat s'élevait dans l'âme de cet heureux amant

que l'onde et la nuit emportaient dans leurs ombres tranquilles, éperdu

et palpitant auprès de la plus célèbre beauté de Venise. D'une part,

Anzoleto sentait fermenter en lui l'ardeur d'un désir que la joie de

l'orgueil satisfait rendait plus puissant encore; mais d'un autre côté,

la crainte de déplaire bientôt, d'être raillé, éconduit et

traîtreusement accusé auprès du comte, venait refroidir ses transports.

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