Жорж Санд - Consuelo

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longtemps épuisée, du lecteur, pour lui dire ce que nous pensons du génie

de Métastase. Peu lui importe. Nous allons donc lui répéter seulement ce

que Consuelo en disait tout bas à Joseph:

«Mon pauvre Beppo, tu ne saurais croire quelle peine j'ai à jouer ces rôles

qu'on dit si sublimes et si pathétiques. Il est vrai que les mots sont bien

arrangés, et qu'ils arrivent facilement sur la langue, quand on les chante;

mais quand on pense au personnage qui les dit, on ne sait où prendre, je ne

dis pas de l'émotion, mais du sérieux pour les prononcer. Quelle bizarre

convention est donc celle qu'on a faite, en arrangeant l'antiquité à la

mode de notre temps, pour mettre sur la scène des intrigues, des passions

et des moralités qui seraient bien placées peut-être dans des mémoires de

la margrave de Bareith, du baron de Trenck, ou de la princesse de Culmbach,

mais qui, de la part de Rhadamiste, de Bérénice, ou d'Arsinoé, sont des

contre-sens absurdes? Lorsque j'étais convalescente au château des Géants,

le comte Albert me faisait souvent la lecture pour m'endormir; mais moi,

je ne dormais pas, et j'écoutais de toutes mes oreilles. Il me lisait

des tragédies grecques de Sophocle, d'Eschyle ou d'Euripide, et il les

lisait en espagnol, lentement, mais nettement et sans hésitation, quoique

ce fût un texte grec qu'il avait sous les yeux. Il était si versé dans

les langues anciennes et nouvelles, qu'on eût dit qu'il lisait une

traduction admirablement écrite. Il s'attachait à la faire assez fidèle,

disait-il, pour que je pusse saisir, dans l'exactitude scrupuleuse de

son interprétation, le génie des Grecs dans toute sa simplicité. Quelle

grandeur, mon Dieu! quelles images! quelle poésie, et quelle sobriété!

Quels personnages de dix coudées, quels caractères purs et forts, quelles

énergiques situations, quelles douleurs profondes et vraies, quels

tableaux déchirants et terribles il faisait passer devant moi! faible

encore, et l'imagination toujours frappée des émotions violentes qui

avaient causé ma maladie, j'étais si bouleversée de ce que j'entendais,

que je m'imaginais, en l'écoutant, être tour à tour Antigone, Clytemnestre,

Médée, Electre, et jouer en personne ces drames sanglants et douloureux,

non sur un théâtre à la lueur des quinquets, mais dans des solitudes

affreuses, au seuil des grottes béantes, ou sous les colonnes des antiques

parvis, auprès des pâles foyers où l'on pleurait les morts en conspirant

contre les vivants. J'entendais ces choeurs lamentables des Troyennes et

des captives de Dardanie. Les Euménides dansaient autour de moi... sur

quels rhythmes bizarres et sur quelles infernales modulations! Je n'y

pense pas sans un souvenir de plaisir et de terreur qui me fait encore

frissonner. Jamais je n'aurai, sur le théâtre, dans la réalisation de

mes rêves, les mêmes émotions et la même puissance que je sentais gronder

alors dans mon coeur et dans mon cerveau. C'est là que je me suis sentie

tragédienne pour la première fois, et que j'ai conçu des types dont aucun

artiste ne m'avait fourni le modèle. C'est là que j'ai compris le drame,

l'effet tragique, la poésie du théâtre; et, à mesure qu'Albert lisait,

j'improvisais intérieurement un chant sur lequel je m'imaginais suivre et

dire moi-même tout ce que j'entendais. Je me surprenais quelquefois dans

l'attitude et avec la physionomie des personnages qu'il faisait parler,

et il lui arriva souvent de s'arrêter effrayé, croyant voir apparaître

Andromaque ou Ariane devant lui. Oh! va, j'en ai plus appris et plus

deviné en un mois avec ces lectures-là que je ne le ferai dans toute ma

vie, employée à répéter les drames de M. Métastase; et si les compositeurs

n'avaient mis dans la musique le sentiment et la vérité qui manquent à

l'action, je crois que je succomberais sous le dégoût que j'éprouve à faire

parler la grande-duchesse Zénobie avec la landgrave Églé, et à entendre

le feld-maréchal Rhadamiste se disputer avec le cornette de pandoures

Zopire. Oh! tout cela est faux, archi-faux, mon pauvre Beppo! faux comme

nos costumes, faux comme la perruque blonde de Caffariello Tiridate, comme

le déshabillé Pompadour de madame Holzbaüer en pastourelle d'Arménie,

comme les mollets de tricot rose du prince Démétrius, comme ces décors que

nous voyons là de près, et qui ressemblent à l'Asie comme l'abbé Métastase

ressemble au vieil Homère.

--Ce que tu me dis là, répondit Haydn, m'explique pourquoi, en sentant la

nécessité d'écrire des opéras pour le théâtre, si tant est que je puisse

arriver jusque-là, je me sens plus d'inspiration et d'espérance quand je

pense à composer des oratorios. Là où les puérils artifices de la scène ne

viennent pas donner un continuel démenti à la vérité du sentiment, dans ce

cadre symphonique où tout est musique, où l'âme parle à l'âme par l'oreille

et non par les yeux, il me semble que le compositeur peut développer toute

son inspiration, et entraîner l'imagination d'un auditoire dans des régions

vraiment élevées.»

En parlant ainsi; Joseph et Consuelo, en attendant que tout le monde fût

rassemblé pour la répétition, marchaient côte à côte le long d'une grande

toile de fond qui devait être ce soir-là le fleuve Araxe, et qui n'était,

dans le demi-jour du théâtre, qu'une énorme bande d'indigo étendue parmi

de grosses taches d'ocre, destinées à représenter les montagnes du Caucase.

On sait que ces toiles de fond, préparées pour la représentation, sont

placées les unes derrière les autres, de manière à être relevées sur un

cylindre au changement à vue. Dans l'intervalle qui les sépare les unes

des autres, les acteurs circulent durant la représentation; les comparses

s'endorment ou échangent des prises de tabac, assis ou couchés dans la

poussière, sous les gouttes d'huile qui tombent languissamment des

quinquets mal assurés. Dans la journée, les acteurs se promènent le long

de ces couloirs étroits et obscurs, en répétant leurs rôles, ou en

s'entretenant de leurs affaires; quelquefois en épiant les petites

confidences ou surprenant les profondes machinations d'autres promeneurs

causant tout près d'eux sans les voir, derrière un bras de mer ou une place

publique.

Heureusement, Métastase n'était point sur l'autre rive de l'Araxe,

tandis que l'inexpérimentée Consuelo épanchait ainsi son indignation

d'artiste avec Haydn. La répétition commença. C'était la seconde de

_Zénobie_, et elle alla si bien, que les musiciens de l'orchestre

applaudirent, selon l'usage, avec leurs archets sur le ventre de leurs

violons. La musique de Predieri était charmante, et le Porpora la dirigeait

avec plus d'enthousiasme qu'il n'avait pu le faire pour celle de Hasse.

Le rôle de Tiridate était un des triomphes de Caffariello, et il n'avait

garde de trouver mauvais qu'en l'équipant en farouche guerrier parthe,

on le fit roucouler en Céladon et parler en Clitandre. Consuelo, si

elle sentait son rôle faux et guindé dans la bouche d'une héroïne de

l'antiquité, trouvait au moins là un caractère de femme agréablement

indiqué. Il offrait même une sorte de rapprochement avec la situation

d'esprit où elle s'était trouvée entre Albert et Anzoleto; et oubliant

tout à fait la _couleur locale_, comme nous disons aujourd'hui, pour ne

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