Rainer Rilke - Les Cahiers De Malte Laurids Brigge
Здесь есть возможность читать онлайн «Rainer Rilke - Les Cahiers De Malte Laurids Brigge» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les Cahiers De Malte Laurids Brigge
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les Cahiers De Malte Laurids Brigge: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Les Cahiers De Malte Laurids Brigge — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
À de tels instants il se dressait. Il regardait autour de lui comme avant une décision. Il était tout près de comprendre la contre-partie de cette action-ci: la grande passion angoissée et profane dans laquelle il jouait. Mais tout à coup c’était passé. Tous se mouvaient de façon désordonnée. Des torches ouvertes s’avançaient sur lui, et elles jetaient en haut de la voûte des ombres informes. Des hommes qu’il ne connaissait pas, le tiraillaient. Il voulait jouer: mais de sa bouche rien ne sortait, ses mouvements ne formaient pas de gestes. Les gens se serraient si singulièrement autour de lui qu’il lui semblait qu’il devait porter la croix. Et il voulut attendre qu’ils l’apportassent. Mais ils étaient plus forts, et ils le poussèrent lentement dehors.
*
Dehors beaucoup de choses se sont transformées. Je ne sais pas comment. Mais en dedans, et devant toi, mon Dieu, en dedans, devant toi, spectateur, ne sommes-nous pas sans action? Nous sentons bien que nous ne savons pas le rôle, nous cherchons un miroir, nous voudrions nous défarder, renoncer à toute feinte et être véritables. Mais quelque part est encore sur nous un morceau de travestissement, que nous oublions. Une trace d’exagération demeure dans nos sourcils, nous ne remarquons pas que les commissures de nos lèvres sont repliées. Et nous allons et venons ainsi, railleurs et moitié de nous-mêmes, ni réels, ni acteurs.
*
C’était au théâtre d’Orange. Sans bien lever les yeux, prenant seulement conscience de brisure rustique qui forme à présent sa façade, j’étais entré par la petite porte vitrée du gardien. Je me trouvais entre les corps de colonnes couchées et de petits althéas, mais ils ne me cachèrent que pendant un instant la coquille ouverte des gradins, qui était là, coupée par les ombres de l’après-midi, comme un énorme cadran solaire concave. J’avançais rapidement dans leur direction. Je sentais en montant entre les rangs des sièges combien je diminuais dans cet entourage. En haut, un peu plus haut, il y avait quelques visiteurs, mal répartis et curieux avec négligence. Leurs vêtements étaient désagréablement visibles, mais leurs proportions ne valaient pas qu’on s’y arrêtât. Un instant ils me regardèrent et s’étonnèrent de ma petitesse. Ce qui fit que je me retournai.
Oh, je n’étais nullement préparé. On jouait. Un drame immense, un drame surhumain se déroulait: le drame de ce puissant décor dont la structure verticale apparaissait, tripartite, résonnant de grandeur, presque écrasante, et soudain mesurée dans l’excès même de sa mesure. Je cédai à l’assaut d’un bonheur violent. Ce qui se dressait là, plein d’une ordonnance d’ombres, qui rappelait une figure, avec l’obscurité concentrée dans la bouche de son milieu, limité en haut par la coiffure aux boucles semblables de la corniche: c’était le puissant masque antique qui cache tout et derrière lequel l’univers se condense en un visage. Ici, dans ce grand hémicycle de sièges, régnait une vie d’expectative, vide et aspirante; tout le devenir était au delà: Dieux et Destin. Et d’au delà venait (lorsqu’on regardait très haut), légèrement par-dessus l’arête du mur: l’éternel cortège des cieux.
Cette heure, je le comprends à présent, m’excluait pour toujours de nos théâtres. Qu’y faire? Que faire devant une scène sur laquelle ce mur (l’iconostase des églises russes), a été abattu, parce que l’on n’a plus la force de presser à travers sa dureté l’action semblable à un gaz, qui s’échappe en gouttes d’huile, pleines et lourdes. À présent les pièces tombent par grosses miettes à travers la passoire trouée des scènes, et s’amoncellent et sont balayées lorsqu’on en a assez. C’est cette même réalité à demi crue qui traîne dans les rues et dans les maisons, sauf qu’il en est là-bas davantage qu’on n’en peut ici faire entrer dans un seul soir.
[8][Soyons donc sincères, nous n’avons pas plus de théâtre que nous n’avons un Dieu: il y faudrait d’abord une communion. Chacun a ses idées et ses craintes particulières, et n’en laisse voir qu’autant qu’il lui est utile et qu’il lui plaît. Nous ne cessons de délayer notre faculté de comprendre, pour qu’elle suffise à nos besoins, au lieu d’appeler de nos cris le mur de notre misère commune, derrière lequel l’inconcevable aurait le temps de s’accumuler et de se tendre.]
*
Si nous avions un théâtre, serais-tu là, ô tragique, toujours de nouveau aussi mince, aussi nue, sans aucun subterfuge, devant ceux qui contentent sur ta douleur étalée, leur curiosité pressée? Tu prévoyais déjà, ô toi si émouvante, la réalité de tes souffrances, à Vérone, alors que, presque une enfant, jouant du théâtre, tu tenais devant toi des roses, comme un masque qui te faisait une face et qui, en t’exagérant, devait te dissimuler.
Il est vrai que tu étais une enfant d’acteur, et lorsque les tiens jouaient, ils voulaient être vus. Mais toi, tu dégénéras. Pour toi cette profession devait devenir ce qu’avait été pour Mariana Alcoforado, sans qu’elle s’en doutât, le voile de religieuse: un travestissement, épais et assez durable pour qu’il fût permis d’être derrière lui malheureuse sans restriction, avec la même instante ferveur qui fait bienheureux les bienheureux invisibles. Dans toutes les villes où tu vins, ils décrivirent tes gestes; mais ils ne comprenaient pas comment, perdant de jour en jour l’espoir, tu levais toujours un poème devant toi pour qu’il te cachât. Tu tenais tes cheveux, tes mains, ou un autre objet épais, devant les endroits translucides; tu ternissais de ton haleine ceux qui étaient transparents; tu te faisais petite, tu te cachais comme les enfants se cachent, et alors tu avais ce bref cri de bonheur, et tout au plus un ange aurait pu te chercher. Mais lorsque tu levais prudemment les yeux, il n’y avait pas de doute qu’ils t’eussent vue tout le temps, dans cet espace laid, creux, aux yeux innombrables: toi, toi, toi, et rien que toi.
Et tu avais envie d’étendre vers eux ton bras plié, avec ce signe du doigt qui conjure le mauvais œil. Tu avais envie de leur arracher ton visage dont ils se nourrissaient. Tu avais envie d’être toi-même. Ceux qui te donnaient la réplique sentaient tomber leur courage; comme si on les avait enfermés avec une panthère, ils rampaient le long des coulisses et ne disaient que ce qu’il fallait pour ne pas t’irriter. Mais toi, tu les tirais en avant, tu les posais là, et tu agissais avec eux comme avec des êtres réels. Et ces portes flasques, ces rideaux trompeurs, ces objets sans revers te poussaient à la réplique. Tu sentais comme ton cœur se haussait indéfiniment, jusqu’à une réalité immense, et, effrayée, tu essayais encore une fois de détacher de toi leurs regards, comme les longs fils de la Vierge.
Mais alors ils éclataient déjà en applaudissements, par crainte du pire: comme pour détourner d’eux, au dernier moment, ce qui aurait dû les contraindre à changer leur vie.
*
Ceux qui sont aimés mènent une vie difficile et pleine de dangers. Ah, que ne se surmontent-ils pas pour aimer à leur tour? Autour de celles qui aiment il n’est que sécurité. Plus personne ne les soupçonne et elles-mêmes ne sont plus capables de se trahir. En elles le secret est devenu intangible. Elles le clament tout entier comme des rossignols, il ne se divise pas. Leur plainte ne vise qu’un seul; mais la nature entière y joint sa voix; c’est la plainte sur un être éternel. Elles se jettent à la poursuite de celui qu’elles ont perdu, mais dès les premiers pas, elles l’ont dépassé, et il n’y a plus devant elles que Dieu. Leur légende est celle de Byblis qui poursuit Caunos jusqu’en Lycie. La poussée de son cœur lui fit parcourir des pays innombrables sur les traces de celui qu’elle aimait, et finalement elle fut à bout de forces. Mais si forte était la mobilité de son être que lorsqu’elle s’abandonna, par delà sa mort elle reparut en source, rapide, en source rapide.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.