Pierre Zaccone - Éric Le Mendiant

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– Vous aimez donc, bien le soleil? repartit ironiquement son compagnon.

– Vrai Dieu, mon ami, s’écria le plus âgé d’un certain ton enthousiaste qui avait sa séduction, j’ai vécu dix ans de mes plus belles années dans un affreux taudis de l’une des plus horribles rues de Paris; l’escalier était étroit et sombre, la chambre ornée de ses quatre murs; je montais cent vingt-huit marches pour y atteindre, et jamais, durant les dix années de labeur opiniâtre et de luttes incessantes, je n’ai eu une heure de lassitude ou une seconde de découragement.

– Et pourquoi cela? objecta Octave.

– Ah dame! poursuivit son compagnon, c’est que ma chambre, ou ma mansarde si vous l’aimez mieux, avait deux grandes fenêtres ouvrant sur le ciel et recevait de première main les plus purs et les plus riants rayons du soleil. Le matin, à midi, le soir, du soleil! c’est-à-dire, mon cher ami, de la gaieté, de la confiance en Dieu, de l’indépendance, de l’amour, ces mille sentiments bénis qui font de la vie un éternel enchantement…

– Vous n’avez pas l’air médecin, Horace, objecta Octave.

– Pourquoi donc?

– À votre enthousiasme!…

– Ah çà! mon bon, moi j’avoue mon faible; j’aime la vie; je n’ai jamais, comme vous, nourri d’affreuses et froides pensées de suicide. Le hasard m’a ramassé un jour dans les rues de Paris, où je peignais des enseignes; j’avais quatorze ans, je ne connaissais ni mon père ni ma mère, mais j’étais intelligent, Dieu merci, et je portais dans mon cœur cette fleur d’éternelle jeunesse que rien au monde n’a pu encore flétrir… Ah! Octave, je voudrais bien vous donner quelquefois un peu de ma gaieté et de mon insouciance.

– Votre existence n’a pas été secouée par les mêmes douleurs, répondit Octave avec un sourire triste.

– La mort de votre mère!…

– Oui; et plus que cela peut-être, la perte d’un amour dont j’avais fait mon seul rêve.

– Vous m’avez compté cela… mais enfin on se console.

– Le croyez-vous?

– Je n’en sais rien… mais on se distrait, on travaille, on voyage…

– Et que faisons-nous donc?

– Pardieu! vous avez raison… nous voyageons, nous allons pour le moment… où diable m’avez-vous dit que nous allions?

– Au Conquet.

– Non, à l’abbaye de Saint-Matthieu, un monastère antique, planté audacieusement sur un promontoire battu par les flots, suspendu comme un vaisseau de pierre entre le ciel et l’eau… Ce doit être superbe!

– Et cependant vous maugréez.

– Aussi, avouez que je n’ai pas tout à fait tort; voilà bientôt huit jours que nous arpentons la Bretagne, un délicieux pays, ma foi, tantôt à pied, tantôt à cheval; et depuis huit jours nous n’avons pas couru le moindre danger et rencontré le moindre voleur.

– Vous vous croyez toujours en Italie?

– Le fait est qu’en Italie nous aurions eu le temps d’être dévalisés vingt fois.

– Grand merci.

– Bah! l’imprévu, cher ami, n’est-ce pas la vie? Je donnerais, moi, la moitié de mon existence pour ignorer ce que je ferai durant l’autre moitié.

Tout en devisant ainsi, les deux amis avaient laissé bien loin derrière eux la ville de Brest et les petites habitations qui s’échelonnent le long de la côte.

À mesure qu’ils avançaient, le chemin devenait plus difficile, plus montueux; les chevaux avaient bien de la peine à suivre le sentier, que les pluies récentes avaient détrempé. D’ailleurs la route avait cessé de côtoyer la rade, et maintenant ils s’enfonçaient à chaque pas davantage dans les terres.

Octave était retombé dans sa mélancolie ordinaire. Horace, désespérant de l’en arracher, se contentait de le suivre sans rien dire.

Le silence s’était donc rétabli, et un incident seul pouvait désormais le rompre.

Cependant Octave s’arrêta tout à coup et se tourna vers son compagnon avec une certaine vivacité qui ne lui était pas habituelle.

– On se distrait, on travaille, avez-vous dit, s’écria-t-il brusquement. Vous croyez donc, vous, Horace, que l’on puisse oublier…

– Je le crois, répondit Horace un peu surpris de cette boutade inattendue.

– Ah! c’est que vous n’avez jamais aimé!

– Jamais!

– Eh bien! moi, Horace, moi j’avais vingt ans alors, c’est-à-dire que je n’avais pas encore souffert: la vie ouvrait devant moi ses deux portes dorées, et mon cœur, que rien n’avait blasé, acceptait sans défiance les premières promesses de bonheur… Avoir vingt ans et se croire aimé d’une femme que l’on aime, Horace, le ciel n’a pas de plus douces ni de plus pures joies… Ce que j’avais fait de rêves insensés, Dieu seul le sait… et un seul jour, une heure a brisé tout cet avenir de bonheur. Voilà de ces malheurs que l’on ne peut oublier, mon ami!

– Pauvre Octave!

– Ah! vous qui êtes médecin, Horace, vous qui, grâce à un travail surhumain, êtes parvenu à conquérir à vingt-huit ans une des places les plus illustres parmi les célébrités européennes, dites-moi donc pourquoi l’on ne meurt pas de douleur, ou plutôt, ce que c’est que cette douleur qui vous tue peu à peu, lentement, longuement. Dites-moi ce que c’est que la vie, l’amour, ce que c’est que la mort.

– Ceci ne rentre pas clans la chirurgie, mon ami, objecta Horace.

– Ah! tenez, poursuivit Octave avec un geste de découragement, l’amour est un sentiment triste… J’ai songé bien souvent à me tuer, depuis que j’ai perdu Marguerite. Où est-elle?… qu’est-elle devenue?… est-elle morte, elle, morte de honte et de désespoir? dois-je la rencontrer un jour, ou faut-il que j’use ma vie, ainsi, heure par heure, dans cet isolement qui m’épuise, m’absorbe, et m’enlève à chaque instant un peu de ma force et de mon courage?…

Horace ne répondit pas… Depuis quelques minutes, un bruit de pas s’était fait entendre derrière eux, et cet incident mit fin momentanément à la conversation.

D’ailleurs ni Octave ni Horace n’étaient bien certains du chemin qu’ils suivaient en ce moment, et ils n’étaient pas fâchés l’un et l’autre d’avoir, à ce sujet, quelques renseignements positifs.

Horace arrêta son cheval.

Par imitation, Octave en fit autant.

Quelques secondes s’étaient à peine écoulées, qu’ils virent poindre, derrière eux, au bout du sentier, la silhouette d’un homme, qui portait le costume du pays.

Cet homme marchait d’un bon pas, et s’appuyait sur un bâton ferré.

La lune était cachée derrière les nuages noirs que le vent chassait de la côte; mais les pâles rayons qu’elle laissait glisser de temps à autre suffisaient à détailler les parties importantes de son costume.

Il portait le chapeau aux larges bords, l’habit de drap brun des hommes du canton de Saint-Thégonnec, et des guêtres de cuir qui lui montaient à mi-jambes. Cet homme paraissait être encore dans toute la force de l’âge.

Comme les deux cavaliers s’étaient arrêtés au milieu du sentier, il les eut bientôt rejoints, et passa près d’eux, sans ralentir le pas.

Seulement, et selon l’antique et solennelle coutume du pays breton, en passant près d’eux, il porta la main à son chapeau, et salua.

Les deux jeunes gens lui rendirent respectueusement, son salut, et Horace se mit aussitôt en devoir de l’interpeller.

– Pardon, monsieur, lui dit il, pardon de vous arrêter, mais mon ami et moi, nous nous sommes engagés dans ce sentier, un peu imprudemment, et nous ne savons vraiment pas s’il nous conduira où nous désirons aller.

– Et où désirez-vous aller?… demanda le Breton, en s’appuyant sur son peu-bas , au milieu du sentier.

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