Pierre Zaccone - Éric Le Mendiant

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En le voyant ainsi venir à elle, Marguerite poussa un cri de détresse, et croisa ses deux bras sur sa poitrine:

– Octave, cria-t-elle d’une voix désespérée, vous mentez à votre parole.

– Marguerite, essaya de répondre Octave, qui déjà, d’un geste puissant, saisissait ses deux mains effrayées.

– Oh! mon Dieu!… dit la jeune fille accablée.

– Marguerite! Marguerite!… tais-toi… poursuivit Octave, tais-toi, je t’aime… des préjugés de famille nous séparent aujourd’hui… mais tu peux être à moi!… devant Dieu, tu seras ma femme, ma Marguerite bien-aimée… Oh! je te le jure, enfant chère, mon plus saint désir, ma plus noble ambition est de consacrer ma vie à ton bonheur; et quoiqu’il arrive, mes jours sont désormais liés aux tiens… Marguerite.

– Laissez-moi! dit la fille de Tanneguy d’une voix mourante.

– Jamais!

– Octave! Octave! vous êtes mon plus implacable ennemi!…

Mais Octave n’écoutait plus rien, un instant encore, et Marguerite était perdue… Elle fit un effort désespéré; la honte et la pudeur lui donnèrent des forces surhumaines, et, dégageant ses mains de l’étreinte passionnée de son amant, elle courut effarée vers la fenêtre qu’elle se hâta d’ouvrir:

– Si vous faites un pas de plus, dit-elle en indiquant cette nouvelle issue qu’elle venait de se frayer, Octave, je me tue.

Mais Octave n’avait nulle envie de la suivre; déjà son sang s’était refroidi, et il avait honte du mouvement qui l’avait un moment emporté. D’ailleurs la porte venait de s’ouvrir, et la silhouette du père de Marguerite s’y dressait maintenant grave et sévère.

– Octave! dit le vieillard d’une voix lente et sombre, je vous ai estimé jusqu’aujourd’hui à l’égal d’un gentilhomme et d’un homme de cœur; mais l’action que vous venez de commettre est une lâcheté, et je vous méprise…

– Monsieur, balbutia Octave.

– Une lâcheté, répéta Tanneguy avec fermeté; une pauvre fille sans défense, une enfant, innocente et pure; ne pas se contenter de la séduction du regard et de la parole, pousser l’infamie jusqu’à la violence, ah! c’est trop, monsieur, et tout autre que moi, peut-être, vous eût fait payer cher une semblable conduite…

– Mais je l’aime! interrompit Octave; mon seul désir est de faire de Marguerite ma femme devant Dieu et devant les hommes!

Tanneguy haussa les épaules, et sourit:

– Que vous l’aimiez, monsieur, répondit-il, c’est possible: mais que vous ayez l’intention de l’épouser, c’est faux.

– Pourtant…

– C’est faux, vous dis-je, car vous savez bien, comme moi, que Mme la comtesse de Kerhor ne consentirait jamais à une pareille union. Et cependant, poursuivit Tanneguy, toujours avec la même gravité triste, il fut un temps où les Tanneguy eussent peut-être hésité, eux aussi, à contracter une alliance avec les Kerhor. Mes ancêtres m’ont légué à moi aussi, monsieur le comte, un blason que je n’étale pas aux yeux du monde, mais dont je suis fier, et je ne permettrai à personne, à personne, entendez-vous, de le souffleter impunément!

Et comme Octave demeurait interdit et muet, le vieux Breton continua:

– C’est le malheur des temps, monsieur le comte, dit-il, les jeunes gens d’aujourd’hui, qui, à l’âge de vingt ans ne croient plus à l’amour, à la fidélité, à la loyauté, à l’honneur, s’arrogent le droit de porter insolemment le trouble et la honte dans les familles… Que leur importe à eux la vieillesse du père ou la pureté candide de la fille; ils vont droit leur chemin, sans s’inquiéter de ce qu’ils laissent derrière. Mais il peut se trouver cependant, et j’en suis une preuve vivante, monsieur le comte, un homme, un vieillard, que de pareilles actions révoltent, qui a encore dans les veines un sang jeune et vigoureux, et qui, au besoin, ne l’oubliez pas, saurait venger par l’épée, et d’une main sûre, l’outrage fait à son honneur! Allez donc, monsieur le comte; demain, grâce à vous, ma fille et moi nous quitterons le pays… Et je vous le dis, avant de vous quitter, je vous le dis sans colère et sans forfanterie, je prie Dieu qu’il vous éloigne à tout jamais de ma demeure.

Octave avait tout écouté sans répondre.

Toutes ces insultes il les avait dévorées sans mot dire; c’était le père de Marguerite qui parlait, et il faisait sans hésiter le sacrifice de sa vanité à son amour.

Mais quand le vieux Tanneguy eut cessé de parler, il releva la tête et fit quelques pas vers lui:

– Monsieur, lui dit-il d’une voix ferme, les apparences accusent aujourd’hui la sincérité de mon amour, et ce n’est ici ni le lieu ni le moment de me disculper!… Pour Marguerite, pour moi, pour vous-même, je me tairai… Je n’ai qu’un mot à dire cependant, et ce mot renfermera toute l’explication de ma conduite: j’aime Marguerite, et je jure Dieu qu’elle sera ma femme.

Puis, se tournant alors vers la jeune femme qui se tenait plus morte que vive adossée à la fenêtre ouverte:

– Adieu, lui dit-il, mais cette fois la voix pleine de larmes et le cœur brisé, adieu, Marguerite. Oh! ne m’oubliez pas trop vite, et un jour vous saurez combien je vous aimais!

Et, sans attendre de réponse, il franchit le seuil de la porte, sans même oser regarder en arrière.

Cependant Marguerite était tombée à genoux, la tête dans ses mains.

Elle sanglotait.

Le lendemain, la ferme fut vendue à la hâte, et le père Tanneguy et sa fille quittèrent précipitamment le pays, sans que l’on pût dire quelle direction ils avaient prise.

V

Deux années s’étaient écoulées depuis les événements que nous avons racontés aux chapitres précédents. Si le lecteur veut bien nous suivre, nous allons le mener vers une partie de la Bretagne, en l’assurant d’avance qu’il n’aura rien perdu au change.

La Bretagne est assez riche pour fournir un cadre heureux à tout ce que la vie habituelle peut offrir de scènes saisissantes et dramatiques.

Il faisait nuit déjà depuis quelques heures; on était au mois de septembre; des nuages noirs et lourds couraient dans le ciel; le vent soufflait âpre et froid sur la côte.

Deux cavaliers venaient de sortir de Brest, et se laissant aller au pas tranquille de leur monture, ils avaient pris le chemin qui mène au Conquet, en côtoyant la rade.

L’un pouvait avoir vingt-huit ans, l’autre en avait à peine vingt-deux.

Le plus âgé était un grand gaillard aux allures vives et décidées, qui portait hardiment son chapeau de feutre sur l’oreille, et dont le visage rayonnait de gaieté et de bonne humeur.

Le plus jeune, au contraire, était petit, quoique bien pris dans sa taille; une extrême pâleur était répandue sur ses joues, et une certaine teinte de mélancolie attristait ses traits.

Ils cheminaient l’un à côté de l’autre sans échanger la moindre parole.

Du reste la route était déserte, quelques gouttes de pluie commençaient à tomber, et l’on entendait du sentier ce bruit tourmenté qui s’élève des flots que le flux et le reflux agitent incessamment.

La situation prêtait peu à la conversation.

L’aspect de la rade était sans charmes, et avec le vent et la pluie, cinq lieues à faire n’étaient certainement pas chose bien attrayante.

Toutefois, le plus âgé des deux voyageurs sembla penser autrement, car après quelques minutes de silence il se tourna brusquement vers son compagnon, et arrêta son cheval en poussant un éclat de rire qu’aucun écho ne lui renvoya.

– Ah çà! mon cher Octave, dit-il avec un accent de brusquerie de bon aloi, je ne vous trouve guère charmant cejourd’hui; et si j’avais prévu le cas où vous deviendriez aussi monotone, je me serais bien gardé de quitter notre chère capitale pour vous suivre dans ce pays qui, s’il ne manque pas de pittoresque, manque essentiellement de lune et de soleil.

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