Alphonse Daudet - Jack

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En décembre 1858, refusé par l'institution jésuite de Vaugirard, Jack, fils adultérin d'Ida de Barancy, une demi-mondaine, échoue dans le collège insalubre du mulâtre Moronval. Ida succombe au charme d'un des professeurs, le rimailleur d'Argenton, et quitte son riche amant pour son poète. Jack s'enfuit du collège et rejoint le couple après maintes tribulations. L'intelligence de l'enfant se développe au contact du docteur Rivals. Mais d'Argenton, qui ne l'aime pas, décrète qu'il sera ouvrier. Dans une île bretonne, Jack apprend son dur métier de fondeur chez les Roudic…
Roman noir, comme le Petit Chose, inspiré par une histoire authentique, Jack reprend la trame d'une enfance malheureuse, alors à la mode. La narration se centre sur le destin de Jack et en souligne l'implacable et fatal développement.

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IX LE RETOUR

Sur le quai des Augustins, quai étroit, paisible, bordé d’un côté par des boutiques de libraires, de l’autre par les étalages des bouquinistes, dans une de ces anciennes maisons du siècle dernier fermée de lourdes portes cintrées, la Revue des Races futures se trouvait installée.

Ce n’était pas au hasard qu’on avait choisi pour elle ce quartier retiré. À Paris, les journaux et publications se fondent d’ordinaire dans l’arrondissement qui leur convient le mieux. Au centre, près des grands boulevards, les magazines, les feuilles mondaines, étalent leurs couvertures nuancées comme des étoffes nouvelles. Au quartier Latin, des petits journaux éphémères alternent avec des refrains à images et les devantures savantes des librairies médicales. Mais les revues compactes, sérieuses, qui ont une visée, un but, choisissent des rues tranquilles, claustrales, où le mouvement du Paris qui passe ne dérange pas trop leurs pénibles élucubrations.

La Revue des Races futures , revue indépendante et humanitaire, était admirablement à sa place sur ce quai où flotte une poussière de vieux bouquins, «dans le voisinage de l’Institut,» comme disait Charlotte. La maison, elle aussi, avec ses vieux balcons noircis, son fronton vermiculé, son large escalier à rampe ouvragée, suffisamment moisie et triste, répondait bien à l’esprit de la Revue. Ce qui y répondait moins, par exemple, c’étaient la physionomie et la tenue des rédacteurs.

Depuis environ six mois que les Races futures étaient fondées, le concierge terrifié avait laissé franchir le seuil de son immeuble à tout ce que la basse littérature renferme de plus crasseux, de plus bizarre, de plus lamentable. «Il nous vient jusqu’à des nègres, jusqu’à des Chinois,» racontait à ses collègues du quai des Augustins le malheureux cerbère; et je pense que par là il faisait allusion à Moronval, un des assidus de la Revue, toujours escorté de quelque petit «pays chaud.» Mais Moronval n’était pas le seul à hanter la maison vénérable devenue le rendez-vous des ratés de Paris et de la province, de tous ces tristes qui circulent dans la vie avec des manuscrits trop gros pour leurs redingotes étriquées.

Un raté fondant une revue, et une revue avec de l’argent, des actions, pensez quelle aubaine! Il est vrai de dire que les actionnaires manquaient. Jusqu’à présent il ne s’en était trouvé que deux, d’Argenton, naturellement, et puis… notre ami Jack. Ne riez pas! Jack était actionnaire de la Revue des Races futures . Il figurait pour dix mille francs sur les livres, les dix mille francs de «Bon ami.» Charlotte avait bien eu quelques scrupules à employer ainsi cette somme qu’elle devait remettre à l’enfant à sa majorité; mais elle s’était rendue aux raisonnements de d’Argenton:

– Voyons!… Comprends donc un peu… C’est un placement magnifique… Les chiffres sont des chiffres. Regarde à quel taux sont arrivées les actions de la Revue des Deux-Mondes. Y a-t-il un placement comparable à celui-là? Je ne dis pas que nous réaliserons tout de suite de pareils bénéfices. Mais n’en eût-on que le quart, cela vaut encore mieux que la rente ou les chemins de fer. Vois si j’ai hésité à déplacer mon argent pour le mettre dans cette affaire.»

Étant donné la lésinerie bien connue du poète, cet argument était sans réplique.

Depuis six mois, d’Argenton avait sacrifié plus de trente mille francs pour l’installation des bureaux, le loyer, la rédaction, sans parler des avances déjà faites sur des travaux à livrer. À l’heure qu’il est, il ne restait plus rien de la première mise de fonds; et il allait être obligé, comme il disait, de faire un nouvel appel à ses actionnaires; car il avait inventé ce prétexte des actionnaires pour se mettre à l’abri des emprunteurs.

Le fait est que jusque-là, en face de l’absence totale de recettes, les dépenses étaient très lourdes. Outre les bureaux de la Revue, le poète avait loué, au quatrième de la maison, un grand et bel appartement à balcon, ayant tout cet horizon merveilleux, la Cité, la Seine, Notre-Dame, des dômes, des flèches, et les voitures qui filent sur les ponts, et les bateaux qui passent sous les arches. Là, au moins, il se sentait respirer et vivre. Ce n’était plus comme dans le coin perdu des Aulnettes, où, l’été, un bourdon qui traversait le cabinet du poète tous les jours à trois heures, était attendu comme l’événement de la journée. Impossible de travailler dans une pareille léthargie! Et dire qu’il avait eu le courage de s’enfermer là six ans! Aussi, qu’était-il arrivé? Il avait mis six ans à faire la Fille de Faust , tandis que, depuis son arrivée à Paris, grâce au milieu intellectuel, il avait commencé je ne sais combien d’études, d’articles de fonds, de nouvelles.

Charlotte, elle aussi, partageait l’activité fiévreuse de son artiste. Toujours jeune, toujours fraîche, elle surveillait le ménage et la cuisine, ce qui n’était pas une mince affaire avec l’énorme quantité de dîneurs réunis sans cesse autour de la table. Puis il l’associait à ses travaux.

Pour faciliter ses digestions, il avait pris l’habitude de dicter au lieu d’écrire, et comme Charlotte avait une belle écriture anglaise, c’est elle qui lui servait de secrétaire. Tous les soirs, quand ils dînaient seuls, il dictait pendant une heure en se promenant de long en large. Dans la vieille maison endormie, on entendait résonner ses pas, sa voix solennelle, et une autre voix douce, aimable, admirable, qui semblait donner les répons à ce pontife officiant.

– Voilà notre auteur qui compose, disait le concierge avec respect.

Le soir où nous retrouvons le ménage d’Argenton, il est ainsi installé dans un charmant petit salon parfumé de thé vert et de cigarettes espagnoles. Charlotte est en train de préparer sa table pour écrire, d’aligner un encrier perfectionné, un porte-plume en ivoire, de la poudre d’or, de beaux cahiers de papier blanc à grandes marges pour les corrections. Précaution bien inutile, le poète ne faisant jamais de corrections; ça vient comme ça vient, d’un bloc, et l’on n’y retouche plus. Mais le cahier est plus joli avec des marges, et, quand il s’agit de son poète, Charlotte met toute sa coquetterie enjeu.

Justement, ce soir-là, d’Argenton est bien en veine, il se sent d’haleine à dicter toute la nuit et veut en profiter pour écrire une nouvelle sentimentale destinée à amorcer l’abonné à l’époque du renouvellement. Il tortille sa moustache éclaircie de quelques poils blancs et dresse son grand front encore agrandi parce qu’il se déplume. Il attend l’inspiration. Par un contraste assez fréquent en ménage, Charlotte n’est pas aussi bien disposée. On dirait qu’il y a un nuage sur ses yeux brillants. Elle est pâle, distraite, mais toujours docile, car malgré sa fatigue évidente, elle commence à tremper sa plume dans l’encrier, délicatement, le petit doigt en l’air, comme une chatte qui a peur de se salir les pattes.

– Voyons, Lolotte! y es-tu? Nous en sommes au chapitre premier… As-tu écrit chapitre premier?

– Chapitre premier… dit Charlotte d’une voix triste.

Le poète la regarde, agacé; puis commence, avec un parti pris évident de ne pas la questionner, de ne point s’informer de son chagrin:

«Dans un vallon perdu des Pyrénées, de ces Pyrénées si fécondes en légendes… de ces Pyrénées si fécondes en légendes…»

Ce retour de phrase l’enchante. Il le répète plusieurs fois avec des modulations de vanité; puis, enfin, se tournant vers Charlotte:

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