Alphonse Daudet - Jack

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En décembre 1858, refusé par l'institution jésuite de Vaugirard, Jack, fils adultérin d'Ida de Barancy, une demi-mondaine, échoue dans le collège insalubre du mulâtre Moronval. Ida succombe au charme d'un des professeurs, le rimailleur d'Argenton, et quitte son riche amant pour son poète. Jack s'enfuit du collège et rejoint le couple après maintes tribulations. L'intelligence de l'enfant se développe au contact du docteur Rivals. Mais d'Argenton, qui ne l'aime pas, décrète qu'il sera ouvrier. Dans une île bretonne, Jack apprend son dur métier de fondeur chez les Roudic…
Roman noir, comme le Petit Chose, inspiré par une histoire authentique, Jack reprend la trame d'une enfance malheureuse, alors à la mode. La narration se centre sur le destin de Jack et en souligne l'implacable et fatal développement.

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Il relâcha dans des ports fleuris, horizonnés de forêts de palmiers, de bananiers au vert panache, de collines violettes, de cases blanches étayées de bambou; mais pour lui tout gardait la couleur de la houille. Après que, pieds nus sur les quais enflammés de soleil, empoissés de goudron fondu ou du suc noir des cannes à sucre, il avait vidé ses escarbilles, cassé du charbon, transbordé du charbon, il s’endormait épuisé le long des berges ou allait s’enfermer dans quelque bouge, des berges et des bouges semblables à ceux de Nantes, hideux témoins de sa première ivresse. Là, il trouvait d’autres chauffeurs, des Anglais, des Malais, des Nubiens, brutes féroces, machines à tisonner; et comme on n’avait rien à se dire, on buvait. D’abord, quand on est chauffeur, il faut boire. Ça fait vivre.

Et il buvait!

Dans cette nuit d’abîme, un seul point lumineux, sa mère. Elle restait au fond de sa vie lugubre comme une madone au fond d’une chapelle dont on aurait éteint tous les cierges. Maintenant qu’il se faisait homme, bien des côtés mystérieux de son martyre s’éclaircissaient pour lui. Son respect pour Charlotte s’était changé en pitié tendre; et il commençait à l’aimer comme on aime ceux pour qui l’on souffre ou pour qui l’on expie. Même dans ses plus grands désordres, il n’oubliait pas le but de son engagement, et un instinct machinal lui faisait conserver sa paye de matelot. Tout ce que l’ivresse lourde laissait de lucide en lui s’en allait à cette pensée qu’il travaillait pour sa mère.

En attendant, la distance grandissait entre eux et s’allongeait des lieues parcourues, surtout de l’oubli vague, de l’indifférence du temps qui prend les exilés et les malheureux. Les lettres de Jack devenaient de plus en plus rares, comme si chaque fois elles étaient jetées d’un peu plus loin. Celles de Charlotte, nombreuses et bavardes, l’attendaient aux étapes, mais lui parlaient de choses tellement étrangères à sa nouvelle situation, qu’il les lisait seulement pour en entendre la musique, écho lointain d’une tendresse toujours vivante. Des lettres d’Étiolles lui racontaient les épisodes ordinaires de la vie de d’Argenton. Plus tard, d’autres, datées de Paris, annoncèrent un changement dans leur existence, une nouvelle installation au quai des Augustins, tout près de l’Institut. «Nous sommes en plein centre intellectuel, disait Charlotte. M. d’Argenton, cédant aux sollicitations de ses amis, s’est décidé de rentrer dans Paris et à fonder une Revue philosophique et littéraire. Ce sera un moyen de faire connaître ses œuvres, si injustement ignorées, et de gagner aussi beaucoup d’argent. Mais quel mal il faut se donner! que de courses chez les auteurs, chez les éditeurs! Nous avons reçu un travail bien intéressant de M. Moronval. Je m’occupe aussi de l’aider, ce pauvre ami. J’achève en ce moment de recopier la Fille de Faust . Tu es bien heureux, mon enfant, de vivre loin de toutes ces agitations. M. d’Argenton en est malade… Tu dois être bien grand aujourd’hui, mon Jack! Envoie-moi ta photographie.» À quelque temps de là, en passant à la Havane, Jack trouva un volumineux paquet à son adresse: «Jack de Barancy, chauffeur à bord du Cydnus .» C’était le premier numéro de

LA REVUE DES RACES FUTURES

V teA. d’ARGENTON, Rédacteur en chef

Ce que nous sommes, ce que nous serons… La Rédaction.

La Fille de Faust. Prologue… V teA. d’Argenton.

De l’Éducation aux Colonies… Évariste Moronval.

L’Ouvrier de l’avenir… Labassindre.

Médication par les parfums… D rHirsch.

Question indiscrète au directeur de l’Opéra… L…

Le chauffeur feuilleta machinalement ce recueil d’inepties, souillé de ses mains, taché de noir à mesure qu’il lisait. Et tout à coup, en voyant les noms de tous ses bourreaux réunis là, épanouis sur cette couverture satinée et de couleur tendre, quelque chose de fier se réveilla en lui. Il eut une minute d’indignation et de rage, et du fond de son antre il leur criait en brandissant ses poings comme s’ils avaient pu le voir et l’entendre: «Ah! misérables, misérables, qu’est-ce que vous avez fait de moi?» Mais ce ne fut qu’un éclair. La chambre de chauffe et l’alcool eurent vite raison de ce mouvement de révolte, et l’atonie où le malheureux s’enfonçait chaque jour davantage l’eut bientôt recouvert de ses grises étendues qui font penser à du sable amoncelé sur des caravanes en déroute, enlisées grain à grain, et dont les voyageurs, les guides, les chevaux, restent ensevelis avec toutes les apparences de la vie.

Chose étrange, à mesure que son cerveau s’éteignait, que sa volonté perdait tous ses ressorts, son corps excité, soutenu, alimenté par un réconfort persistant, semblait devenir plus vigoureux. Sa démarche se maintenait aussi ferme, sa force au travail aussi égale dans l’ivresse que dans l’état normal, tellement il s’était habitué au poison, endurci à tous ses effets extérieurs; son masque même, pâle, convulsé, restait impénétrable, raidi par cet effort de l’homme qui fait marcher droit son ivresse, la condamne au silence. Exact à sa besogne, aguerri à ce qu’elle avait de terrible, il supportait avec la même indifférence les longues et uniformes journées de la traversée et les heures de tempête, ces batailles contre la mer, si lugubres dans la chambre de chauffe, les voies d’eau, les «coups de feu», le charbon enflammé roulant à travers la cale. Pour lui, ces terribles moments se confondaient avec les rêves ordinaires de ses nuits, visions de délire, cauchemars remuants et grouillants dont s’agite le sommeil des alcoolisés.

N’était-ce pas dans un de ces rêves, cette effroyable secousse qui ébranla tout le Cydnus , une nuit que le pauvre chauffeur dormait? Ce coup sec et direct aux flancs du steamer, ce fracas épouvantable suivi de craquements, de brisures, ce bruit d’eau intérieur, ces paquets de mer tombant en cataractes, s’écoulant en minces ruisseaux, ces pas précipités, ces sonneries électriques qui se répondaient, cet émoi, ces cris, et, par-dessus tout, l’arrêt sinistre de l’hélice laissant le navire abandonné aux secousses silencieuses du roulis, tout cela n’était-ce pas dans un rêve?… Ses camarades l’appellent, le secouent: «Jack!… Jack!…» Il s’élance, à demi nu. La chambre aux machines a déjà deux pieds d’eau. La boussole est cassée, les faneaux éteints, les cadrans renversés. On se parle, on se cherche dans la nuit, dans la boue: «Qu’est-ce qu’il y a? Qu’est-ce qu’il arrive?»

– C’est un américain qui s’est jeté sur nous… Nous coulons… Sauve qui peut!

Mais, en haut de l’échelle étroite vers laquelle chauffeurs et mécaniciens se précipitent, le Moco apparaît tout debout, le revolver au poing:

– Le premier qui sort d’ici, je lui casse la gueule. À la chauffe, tron de Diou! et chauffez ferme. La terre n’est pas loin. Nous pouvons encore arriver.

Chacun retourne à son poste et s’active avec la furie du désespoir. Dans la chambre de chauffe, c’est terrible. Les fourneaux, chargés à éclater, renvoient une fumée de charbon mouillé, aveuglante, jaune, puante, étouffante, qui asphyxie les travailleurs pendant que l’eau monte toujours malgré les pompes, glace tous leurs membres. Oh! qu’ils sont heureux ceux qui vont mourir là-haut, au grand air du pont. Ici, c’est la mort noire, entre deux grands murs de fonte; une mort qui ressemble à un suicide, tellement les forces paralysées sont obligées de s’abandonner devant elle.

C’est fini. Les pompes ne vont plus. Les fourneaux sont éteints. Les chauffeurs ont de l’eau jusqu’aux épaules, et cette fois c’est le Moco lui-même qui a crié d’une voix de tonnerre: «Sauve qui peut, mes petits!»

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