Alphonse Daudet - Jack

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En décembre 1858, refusé par l'institution jésuite de Vaugirard, Jack, fils adultérin d'Ida de Barancy, une demi-mondaine, échoue dans le collège insalubre du mulâtre Moronval. Ida succombe au charme d'un des professeurs, le rimailleur d'Argenton, et quitte son riche amant pour son poète. Jack s'enfuit du collège et rejoint le couple après maintes tribulations. L'intelligence de l'enfant se développe au contact du docteur Rivals. Mais d'Argenton, qui ne l'aime pas, décrète qu'il sera ouvrier. Dans une île bretonne, Jack apprend son dur métier de fondeur chez les Roudic…
Roman noir, comme le Petit Chose, inspiré par une histoire authentique, Jack reprend la trame d'une enfance malheureuse, alors à la mode. La narration se centre sur le destin de Jack et en souligne l'implacable et fatal développement.

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C’est qu’il vient de loin, ce vent de tempête, et il vient vite, et il en a vu, des aventures! Sur ces grandes ailes d’oiseau fou qu’il heurte partout où il passe, toutes les rumeurs, tous les cris s’enlèvent et se transportent avec une égale rapidité. Tour à tour farceur ou terrible, dans la même minute il a déchiré la voile d’un bateau, éteint une bougie, soulevé une mantille, préparé les orages, activé l’incendie; c’est tout cela qu’il raconte et qui donne à sa voix tant d’intonations différentes, joyeuses ou lamentables.

Cette nuit, il est sinistre à entendre. Il passe en courant sur le balcon, ébranle les croisées, siffle sous les portes. Il veut entrer. Il a quelque chose de pressé à dire à cette mère; et tous les bruits qu’il apporte, qu’il jette contre la vitre en secouant ses ailes mouillées, résonnent comme un appel ou un avertissement. La voix des horloges, un sifflet lointain de chemin de fer, tout prend le même accent, plaintif, réitéré, obsessionnant. Ce que le vent veut lui dire, elle s’en doute bien. Il aura vu en pleine mer, car il est partout à la fois, un grand navire se débattre au milieu des flots, heurter ses flancs, perdre ses mâts, rouler dans l’abîme avec des bras tendus, des visages effarés et blêmes, des chevelures plaquées sur des regards fous, et des cris, des sanglots, des adieux, des malédictions jetées au seuil de la mort. Son hallucination est si forte qu’elle croit entendre parmi les rumeurs qui lui viennent du lointain naufrage une plainte vague à peine articulée:

– Maman!

C’est sans doute une illusion, une erreur de sa pensée inquiète.

– Maman!

Cette fois, la plainte est un peu plus forte… Mais non, c’est impossible. Les oreilles lui tintent, bien sûr… Ô Dieu, est-ce qu’elle va devenir folle?… Pour échapper à cette surprise de ses sens, Charlotte se lève, marche dans le salon… Pour le coup, quelqu’un a appelé. Cela vient de l’escalier. Elle court ouvrir la porte.

Le gaz est éteint, et la lampe qu’elle tient à la main dessine en ombre sur les marches les arabesques de la rampe… Rien, personne… Pourtant elle est sûre d’avoir entendu. Il faut voir encore. Elle se penche, en levant bien haut sa lumière. Alors, quelque chose de doux et d’étouffé, qui tient à la fois du rire et du sanglot, retentit dans l’escalier où une grande ombre monte, se traîne en s’appuyant au mur.

– Qui est là?… crie-t-elle toute tremblante, animée d’un espoir fou, et qui l’empêche d’avoir peur.

– C’est moi, maman…, Oh! je te vois bien… répond une voix enrouée et bien faible.

Elle descend vite quelques marches. C’est lui, c’est son Jack, ce grand ouvrier blessé qui s’appuie sur deux béquilles, si défaillant, si ému à l’idée de revoir sa mère qu’il a dû s’arrêter au milieu de l’escalier avec un appel de détresse. Voilà ce qu’elle a fait de son enfant.

Pas un mot, pas un cri, pas même une caresse! Ils sont là tous deux en face l’un de l’autre; et ils pleurent en se regardant.

Il y a des fatalités de ridicule qui s’attachent à certains êtres, rendent inutiles ou fausses toutes leurs manifestations. Il était dit que d’Argenton, roi des Ratés, raterait tous ses effets. Quand il rentra, ce soir-là, il avait résolu, après en avoir longuement conféré avec ses amis, d’annoncer la fatale nouvelle à Charlotte pour en finir tout de suite, et de soutenir ce premier assaut à l’aide de quelques phrases solennelles indiquées par la circonstance. Rien que la façon dont il tourna la clef dans la serrure annonçait la gravité de ce qu’il allait dire. Mais quelle ne fut pas sa surprise de trouver, à cette heure indue, le salon encore allumé, Charlotte debout, et, près du feu, les restes d’un de ces repas dévorés à la hâte comme les départs et les arrivées en improvisent devant leurs émotions.

Elle vint à lui, tout agitée:

– Chut! ne fais pas de bruit… Il est là… Il dort. Oh! que je suis heureuse!

– Qui? quoi?

– Mais Jack. Il a fait naufrage. Il est blessé. Son navire perdu. On l’a sauvé, lui, par miracle. Il arrive de Rio-Janeiro, où il a passé deux mois à l’hôpital.

D’Argenton eut un sourire vague qui pouvait, à la rigueur, passer pour une preuve de satisfaction. Il faut lui rendre cette justice qu’il prit la chose très paternellement et fut le premier à déclarer qu’on garderait Jack à la maison jusqu’à ce qu’il fût complètement rétabli. En conscience, il ne pouvait moins faire pour son principal, son unique actionnaire. Dix mille francs d’actions méritaient bien quelques égards.

La première émotion passée, les premiers jours écoulés, la vie habituelle du poète et de Charlotte reprit son cours, augmentée seulement de la présence de ce pauvre éclopé dont les deux jambes brûlées par l’explosion d’une chaudière avaient beaucoup de peine à se cicatriser. Vêtu de sa vareuse en laine bleue, la figure encore noire de son ancien métier, les traits grossis, déformés sous une couche de hâle où la petite moustache blonde ressortait avec une couleur d’épi brûlé, les yeux rouges et sans cils, le teint enflammé, les joues creuses, désœuvré, découragé, enveloppé de cette torpeur qui suit les grandes catastrophes, le filleul de lord Peambock, le Jack (par un K) d’Ida de Barancy se traînait de chaise en chaise pour, la plus grande irritation de d’Argenton et la plus grande honte de sa mère.

Quand celle-ci voyait entrer quelque inconnu dans la maison, quand elle saisissait un regard étonné, curieux, arrêté sur l’ouvrier sans ouvrage dont la tenue, la parole, contrastaient étrangement avec le luxe tranquille de cet intérieur, elle s’empressait de dire: «C’est mon fils… Je vous présente mon fils… Il a été bien malade,» comme ces mères d’enfants infirmes, qui se hâtent d’affirmer leur maternité de peur de surprendre un sourire ou une compassion trop marquée. Mais si elle souffrait de voir son Jack dans cet état, si elle rougissait de ses manières vulgarisées, presque grossières, de certaines façons qu’il avait de se tenir à table, où l’on sentait des habitudes de cabaret, des gloutonneries de mercenaire, elle souffrait encore plus du ton de mépris que les habitués de la maison affectaient en parlant de son enfant.

Jack avait retrouvé là toutes ses anciennes connaissances du gymnase, tous les ratés de «Parva domus,» avec quelques années de plus, des cheveux et des dents de moins, mais immobiles dans leurs situations sociales et piétinant sur place, comme de braves ratés qu’ils étaient. Tous les jours, on se réunissait dans les bureaux de la Revue pour discuter le numéro, et deux fois par semaine, il y avait un grand dîner au quatrième. D’Argenton, qui ne pouvait plus se passer d’avoir beaucoup de monde autour de lui, se déguisait cette faiblesse à ses propres yeux avec l’étonnante phraséologie dont il avait le secret:

– Il faut faire un groupe… Il faut se serrer, se sentir les coudes.

Et l’on se serrait, dam! On se serrait autour de lui à le presser, à l’étouffer. Dans tout le groupe, celui dont il sentait le mieux les coudes, des coudes pointus, osseux, insinuants, c’était Évariste Moronval, secrétaire de la rédaction à la Revue des races futures . Moronval avait eu le premier l’idée de la Revue, qui lui devait son titre palingénésique et humanitaire. Il corrigeait les épreuves, surveillait la mise en pages, lisait les articles, les romans, et enfin relevait, par des paroles enflammées, le courage chancelant du directeur devant le mauvais vouloir des abonnés et les frais incessants du magazine.

Pour ces services multipliés, le mulâtre avait un traitement fixe assez mince, mais qu’il arrondissait par toutes sortes de travaux supplémentaires payés à part, et des emprunts continuels. Depuis longtemps, le gymnase de l’avenue Montaigne avait fait faillite; mais son directeur n’avait pas renoncé entièrement à l’élève des petits «pays chauds,» et venait toujours à la Revue flanqué des deux derniers produits qui lui fussent restés de cette étrange culture. L’un était un petit prince japonais, jeune homme d’un âge indéfini, entre quinze ans et cinquante, et qui, n’ayant plus sa robe longue de mikado, paraissait tout petit, tout fluet, avec une toute petite canne, un tout petit chapeau, l’aspect d’une figurine de terre jaune tombée d’une étagère sur le trottoir parisien.

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