Jean Teulé - Je, François Villon

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean Teulé - Je, François Villon» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2007, ISBN: 2007, Издательство: Éditions Pocket, Жанр: Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Je, François Villon: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Je, François Villon»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d’Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a étudié à l’université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les curés, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Il a commis tous les actes qu’un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l’histoire de son temps. Il a ouvert cette voie somptueuse qu’emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l’absolue liberté.
« Teulé réussit un portrait attachant, miraculeux même, puisque, à force de citer les poèmes du réprouvé, il délivre comme une urgence la prescription de le (re)lire. »
Philippe-Jean Cattinchi —

Je, François Villon — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Je, François Villon», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Moi ? C’est la géométrie, maître Guillaume. D’apprendre toute la nuit à la chandelle chez un ami, on pâlit et les yeux rougissent…

— C’est ça, prends-moi pour un imbécile ! souffle le chanoine en poussant dans ma direction, sur la table, un bocal d’oignons confits dans l’huile de noix tandis, qu’à la cheminée, je me sers une demi-louche de potage aux amandes.

— C’est tout ce que tu vas manger ? Mais c’est une ration d’enfant de chœur, s’inquiète mon tuteur. Tu es en pleine croissance. Il te faut, le matin, déjeuner davantage pour bien travailler à l’école… L’école ! répète-t-il, les bras au ciel. Tiens parlons-en encore de celle-là ! J’ai croisé le doyen du collège qui s’est une nouvelle fois plaint de toi. Tu n’y fiches jamais rien. Pourra-t-on un jour savoir pourquoi ?

— Il ne fait pas si bon s’y user la robe…, dis-je en soufflant sur mon demi-bol de potage.

— Non mais, vous entendez ça, Trassecaille ? Non mais, vous entendez ce que me répond l’insolent ? Puis, blême de colère, il s’assoit dans son fauteuil au haut dossier sculpté près de la cheminée. Sais-tu combien d’écus me coûte ta pédagogie dans le meilleur collège de Paris ? Tout le loyer annuel de l’étal du boucher accolé à l’église y passe pour un garnement dont on me dit aussi qu’il a commis, hier, cent excès au marché aux pourceaux…

— Moi ? C’est foleur d’écouter ces paroles !

— Ah, j’en ai honte et désespoir ! se lamente le chanoine en tapotant, de ses ongles d’index, les accoudoirs patinés. Cela n’est pas possible, scélérat ! Ah, mais comment te sauver ? Vas-tu finir, comme tant d’autres, clerc sans emploi qui rejoint une bande d’Écorcheurs ? Faudra-t-il, qu’un jour, je te voie pendu au gibet de Saint-Benoît ? Je meurs si cela arrive !

Le bedeau se signe à la hâte. Moi, je ricane. Le chanoine, blanc comme un linge, me menace : « En tout cas, écoute-moi, écoute bien ce que je vais te dire, François. Ce soir et dorénavant tous les soirs, je te veux ici à cinq heures, tu m’as bien entendu ? Je n’ai pas dit à la brune à sept heures au moment du couvre-feu. J’ai dit, dès la sortie de l’école, à cinq heures ! Est-ce clair ?

— Mais oui, maître Guillaume !

J’arrive derrière lui et lâche un gros baiser sonore sur le sommet de son crâne tonsuré qu’une bande circulaire de cheveux coiffe en auréole :

— Oooh, mon plus que père ! Mon plus doux que mère…

Et je pars. J’entends Gilles s’esclaffer et le chanoine lui demander : « Pourquoi riez-vous, Trassecaille ? »

— Vous êtes tout rouge…

13

Je descends la rue Saint-Jacques vers la Seine. L’accent bourguignon de mon tuteur me hèle :

— François, l’école, c’est dans l’autre sens !

Ah !… Je pivote sur mes talons, ma robe s’envole et je remonte la rue en direction des remparts. Sur le pas de sa porte, près du bedeau, le chanoine lève la tête vers le cliquetis de deux chaînes qui pendent.

— Où est passée notre enseigne ? Est-ce vous, Trassecaille, qui l’avez décrochée pour la nettoyer ?

— Non.

La rue est émaillée d’échoppes où travaillent des artisans du cuir, des fileuses, des fabricants de clous, des drapiers… En face, le pont-levis de la porte Saint-Jacques est baissé. Des charrettes y sont contrôlées par des gardes. Derrière, c’est la campagne attractive. J’irais bien me promener vers les vignes de Bagneux. Je continue tout droit lorsqu’on m’attrape par une oreille que l’on tire fort à me décoller du sol. C’est Martin Polonus, l’opulent doyen du collège de Navarre. Il est vêtu d’une robe brune à capuchon fourré de menu vair et porte quelque chose enveloppé sous un bras. Il m’entraîne jusqu’à l’école. Aïe ! Aïe ! Aïe !

Nous grimpons un vaste escalier de pierre et au premier étage entrons dans un réfectoire ressemblant à une salle de château fort où l’on s’enrhume.

— Veuillez excuser mon retard, lance le doyen aux élèves, mais j’ai trouvé un écolier qui a failli l’être bien plus que moi. On ne l’a pas vu depuis deux jours et — est-ce le manque d’habitude ? — il a failli louper l’école malgré l’enseigne jaune et bleue aux couleurs du ruban de sa faluche. Il partait dans la campagne… Peut-être avait-il mieux à y faire ?…

Dans la salle incommode où l’enseignement se distribue à la cantonade, un tronc d’arbre crépite dans la cheminée. Les élèves riches sont assis près du feu sur des bancs. Les pauvres se les gèlent par terre au fond du réfectoire. Moi qui suis d’une classe intermédiaire, je m’assois au milieu sur une botte de paille.

Martin Polonus va à sa haute table écritoire. Quelques piles de livres manuscrits sont posées au sol sur les dalles de pierre. Le professeur désenveloppe ce qu’il portait sous le bras et raconte :

— Je reviens de la rue de la Parcheminerie où j’étais allé déposer un manuscrit chez un relieur. En sortant, j’ai voulu m’acheter un morceau de pâté dans la charcuterie d’en face tenue par un rouquin de votre âge qui écrivait sur sa vitrine : « Changement de propriétaire ». Et là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que ce jeune charcutier, en guise de cadeau de bienvenue à ses nouveaux clients, enveloppait les tranches de sa première terrine — un produit entièrement maison a-t-il insisté ! — dans des feuilles de parchemin sur lesquelles sont écrits les vers d’une balade signée… François Villon.

Tout le monde en est très étonné. Et moi aussi !

« Je vais vous en faire la lecture car c’est assez édifiant… Ah, vous verrez, nous sommes loin des rassurantes pastorales du pâtre Franc Gontier que j’aime tant vous faire étudier. Bergers et bergères faisant contenance de manger noix et cerises… Monsieur François Villon n’a pas écrit cela car il n’est pas l’évêque Philippe de Vitry. Dans son texte mécréant, plane une angoisse alors que la poésie se doit d’être légère et joyeuse », dit le doyen. Et dès lors, il se met à baver ma ballade. Il crache sur ma rose. Il bégaie et prolonge chaque syllabe avec un ricanement de haine concentrée : « Dites-moi où-hou-hou… » Il imite le loup. Il dit cela d’un ton… en fronçant avec un frisson son abdomen proéminent, avec un ton si affreux… Les élèves des premiers rangs, enfoncés dans leur ventre, tournent vers moi leur haleine épaisse et chaude comme celle des vaches. Certains ricanent, d’autres s’étonnent. Quelques-uns s’intéressent. Il y en a un, nommé Tabarie, qui, pouce en l’air, me fait un clin d’œil.

Et tandis que Polonus déroule mon texte pour me faire sombrer sous l’insulte universelle, je repense à Robin Dogis, à ce qu’il a fait de son frère bouilli, à la fille avenante à gros tétins de La Mule qui, pendant l’exécution, nous servit des hypocras…

J’attends que l’autre ait fini. J’étends mes bras, je soupire, j’étends mes jambes… Je sens des choses dans ma tête, oh ! des choses… Des effluves mystérieux secouent mon âme et ma jeune chair.

Martin Polonus a des petites lèvres serrées en cul de poule et tendues en avant comme s’il lançait continuellement des petits baisers à tout un chacun : « Hou, hou ! où sont… » Il s’interrompt et s’adresse à moi : « N’avez-vous jamais entendu parler du Paradis, de l’Enfer, ni même des limbes, monsieur Villon ? Mais où pensiez-vous donc que les morts pouvaient aller ? » dit-il, tenant aussi son pâté. De la lame d’un couteau, il s’en sert un morceau qu’il renifle. Il a l’air de trouver que le pâté pue : « Une odeur de… »

Moi, j’ai les jambes écartées. Il se trouble : « Je constate là-dedans, fait-il en exhibant sa charcuterie puis, se reprenant, tendant ma ballade… dans cette confession impie, un abandon dangereux. » Il se tait, déguste la terrine, fait frissonner de haut en bas son abdomen puis, solennel : « Dites-moi… Jeune homme, avez-vous la foi ? » Je fais l’offusqué :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Je, François Villon»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Je, François Villon» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


François Villon - Poésies diverses
François Villon
libcat.ru: книга без обложки
François Villon
libcat.ru: книга без обложки
François Villon
François Villon - Ballades en jargon
François Villon
Jean-François Kpaï - Le Pflegehelfer
Jean-François Kpaï
Constantin-François Volney - Leçons d'histoire
Constantin-François Volney
Constantin-François Volney - Voyage en Égypte et en Syrie - Tome 2
Constantin-François Volney
Constantin-François Volney - Voyage en Égypte et en Syrie - Tome 1
Constantin-François Volney
Отзывы о книге «Je, François Villon»

Обсуждение, отзывы о книге «Je, François Villon» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x