Jean Teulé - Je, François Villon

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Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d’Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a étudié à l’université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les curés, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Il a commis tous les actes qu’un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l’histoire de son temps. Il a ouvert cette voie somptueuse qu’emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l’absolue liberté.
« Teulé réussit un portrait attachant, miraculeux même, puisque, à force de citer les poèmes du réprouvé, il délivre comme une urgence la prescription de le (re)lire. »
Philippe-Jean Cattinchi —

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Je m’adosse contre un mur et m’accroupis en mangeant avec les doigts la confiture de cerises tandis que j’entends mon tuteur demander :

— Et donc ?

— Eh bien, et donc !… Elle a été enterrée vivante dans la fosse aux chiens puisqu’elle a été condamnée « à souffrir mort et être enfouie toute vive devant le gibet de Montfaucon ! »

— Comment ça c’est passé ?

— Ah, maître Guillaume, vous avez de ces questions ! Comment ça c’est passé ?… Elle a chié sous elle, qu’est-ce que vous voulez ! Elle a hurlé, elle pleurait, criait le prénom de son fils. Vous n’avez jamais assisté à ça, chanoine ?

— Non.

— Ben, ce n’est pas beau à voir. D’abord, on lui donne « le dernier morceau du patient », lui expliquant que si elle mange avec appétit ce sera bon augure pour son âme… Quand même… fait le bedeau en tapotant des ongles le mur de pierre. Et alors après… dénudée, chevilles et poignets liés ensemble, on la balance dans une fosse de sept pieds de long qu’on remplit aussitôt de terre. Quand la fosse est pleine, la terre bouge encore un peu par endroits puis c’est terminé.

J’entre dans l’église, les bras le long du corps. Le chanoine, surpris, se retourne :

— François, tu n’aurais pas dû venir sans mot dire ou toussoter.

J’ai le bocal vide à la main et sans doute parce que j’ai mangé toute la confiture, je vomis sur mon beau pourpoint et mes chausses neuves.

9

Ditesmoi où en quel pays Est Flora la belle Romaine Archipiades et - фото 2

Dites-moi où, en quel pays
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, et Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;
Écho, parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine.
Mais où sont les neiges d’antan ?

Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour il eut cette peine.
Semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?

La reine blanche comme lys
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au pied plat, Bietrix, Aliz,
Haremburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu’Anglais brûlèrent à Rouen,
Où sont-elles, où, Vierge souveraine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?

Prince, ne chercherez de la semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Sans qu’à ce refrain, je vous ramène :
Mais où sont les neiges d’antan ?

Il m’aura fallu attendre presque huit années avant d’oser aller à Montfaucon. Pourtant des lieux patibulaires, j’en ai vu. Les jours de fêtes religieuses, toutes les rues de Paris sont rouges de sang.

Appliquant la rigueur civile du prévôt et celle des hauts justiciers ecclésiastiques, chaque quartier a sa potence, son bûcher ou son pilori. On y coupe des langues, des poings, des oreilles, des nez, la distribution des coups de fouet, les enfants fessés au sang, les sorcières brûlées, crucifiées, les yeux crevés des voleurs nocturnes, les nobles décapités qui gouttent pendus par les pieds et celui qui a trahi le roi, attaché à la queue d’un cheval lancé au galop à travers la ville. Son corps vite disloqué éclabousse de sang toutes les façades des échoppes. La tête me tourne. Les écorchés portés vifs dans un sac rempli d’épices, les écartelés aux membres exposés à quatre portes de Paris, buste pendu par les aisselles au Châtelet. Et moi qui n’avais encore jamais osé aller à Montfaucon…

Sur cette colline après les remparts, je surplombe la capitale et la rougeur du soleil couchant se fond dans le gris-bleu des brumes qu’elle teinte d’incendie et de sang. Je regarde les étoiles et les nœuds d’univers. Voilà, c’est le siècle d’enfer.

Derrière moi, le plus ancien et plus énorme gibet du royaume — un parallélépipède de maçonnerie, haut de quinze pieds, large de trente, long de quarante, avec une porte, un escalier et une cave à ciel ouvert au milieu. Autour de la plate-forme, seize hauts piliers en colonnade et liés entre eux, sur trois étages, par des poutres vermoulues où quatre-vingts pendus, au bout de leurs chaînes rouillées, menacent de tout faire écrouler. De longues échelles sont placées contre les poteaux pour y monter les condamnés.

En chemise, ils dansent un branle en l’air parmi des odeurs… La bise du soir froisse chaînes et corps décomposés, remue tout cela dans l’ombre. Les débris humains qui se détachent des chaînes tombent dans la cave où les magiciens viennent la nuit chercher des bouts de cadavre, émasculer les charognes.

Je suis assis sur les marches de ce monument devant la fosse aux chiens où l’on a enterré vivante ma mère. Depuis, il a beaucoup plu, neigé. L’eau a ruisselé de la colline, emportant des particules de celle qui ressemblait à Flora la belle Romaine.

Dîtes-moi où, en quel pays
Est…

À coups de pierre, je cloue le parchemin de ma ballade sur un des poteaux du gibet, redescends vers Paris avant qu’on en ferme les portes pour la nuit.

10

— Tu as bouffé ma mère en pâté ?

Je n’en reviens pas, suis abasourdi par ce que je viens d’apprendre, ne réussis à y croire :

— C’est une blague, Dogis ?

— Non, non, non, François ! Tu sais, je n’ai pas tellement le cœur à rire ce soir… me répond l’adolescent rouquin à la figure grêlée de taches de rousseur. Mais je crois bien que j’ai dû en bouffer de ta mère. Ça lui est arrivé quand son truc ?

— Deux jours après l’entrée de Charles VII dans Paris.

— Ah oui, alors c’est ça. Déjà à l’époque, Christophe, dès qu’il apprenait qu’une femme serait enterrée vivante, allait se servir à Montfaucon.

Au-dessus de la charcuterie de la rue de la Parcheminerie près de la rue de la Harpe, dans une maison à l’enseigne du Chariot , je suis sidéré :

— T’as bouffé ma mère en pâté…

— Arrête de répéter ça, François. Tu te fais du mal.

— Mais comment faisiez-vous ?

— Un peu de veau, un peu de porc, un peu de ta mère… Des clous de girofle, un rameau de romarin, quelques graines de paradis, du laurier, des oignons et du vin de Bagneux où on trempait les viandes douze heures en marinade…

— Non mais, pour déterrer les corps ?…

— Ah ! On attendait que les magiciens soient d’abord passés prendre les testicules et les langues des pendus. En montant, on leur disait « Salut ». Mon grand frère avait une pelle et comme la terre de la fosse aux chiens avait été remuée le matin même, ce n’était pas trop difficile d’atteindre le corps. Moi, je portais un brandon enflammé pour qu’il observe la bonne femme. Si c’était une jeune, ça allait, on la sortait du trou. Les vieilles, il remettait la terre dessus disant que : « Passé quarante ans, une femme est impossible à cuire ou alors il faut compter deux, trois, fagots de plus et ça lance dans des frais. » Elle avait quel âge ta mère quand ?…

— Vingt-six ans.

— Ah, vingt-six ans, on l’a ressortie du trou, c’est sûr… En ces temps de disette nationale, on n’allait pas gâcher. Mon frère a dû la porter sur une épaule pour descendre la colline de Montfaucon. Ensuite, on l’aura nettoyée en bas, au bord de la rivière. Moi, les femmes, pour les tremper, je les tenais par les pieds et mon frère les prenait par les aisselles. Mais au début, j’étais petit, hein… on a le même âge, Villon… alors si la fille avait la chair persillée, était grosse, les pieds glissaient d’entre mes mains et elle tombait dans l’eau, suivait le courant. Fallait aller la rechercher à la nage. Il y a des fois, qu’est-ce qu’on a ri avec Christophe !…

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