Michel Zévaco - Les Pardaillan – Livre I

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Les Pardaillan – Livre I: краткое содержание, описание и аннотация

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En 1553, Jeanne, fille du seigneur de Piennes, épouse secrètement François, le fils aîné du connétable de Montmorency. La guerre qui s'achève contre Charles Quint sépare le jeune couple. Jeanne se retrouvant seule, met au monde une petite fille Loïse. Mais Henri, frère de François, est amoureux lui aussi de Jeanne et dévoré par la jalousie. Lors du retour de François, Henri fait enlever la petite Loïse par le vieux chevalier Honoré de Pardaillan et oblige Jeanne à s'accuser d'adultère devant son époux qui la quitte effondré…
Zévaco, auteur anarchiste et populaire, nous propose, avec ce cycle de dix romans, dans un style alerte, vif et piquant, une histoire pleine d'action et de rebondissements qui ne pourra que plaire, par exemple, aux amoureux de Dumas. Comme dans le cycle des Valois – La Reine Margot, La Dame de Monsoreau et Les Quarante-cinq – la trame historique, très bien mêlée à la fiction, nous fait vivre avec les grands personnages que sont Catherine de Médicis, Charles IX, Henri III, Henri de Guise, etc.

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C’est là que nous la retrouvons avec son confident, son ancien amant, son véritable ami, l’astrologue Ruggieri.

Catherine avait pleine confiance dans la science de Ruggieri. Et Ruggieri lui-même n’était pas un charlatan. Il considérait l’astrologie comme la seule science qui valût d’être étudiée.

Ceci n’est pas une contradiction. Catherine, qui ne croyait pas en Dieu, était assez imaginative et artiste pour croire en une science qui devait lui apparaître comme une fée séduisante. Cette audacieuse scrutatrice de consciences, cette poète effrénée devait souhaiter l’absolu. Et l’astrologie qui permet de lire dans l’avenir, c’est l’absolu. Nous estimons, d’après le geste général de Catherine, que, si elle eût cru en Dieu et en Satan, ses préférences eussent été à Satan, parce qu’elle l’eût trouvé plus intéressant dans sa révolte, plus beau dans son attitude, plus poétique, plus semblable à elle-même.

Au moment où nous pénétrons dans le cabinet de la reine, Ruggieri prenait congé d’elle.

– Ainsi, disait l’astrologue, c’est la paix?

– Oui, René, la paix… la paix qui est parfois une arme plus redoutable que la guerre.

– Et vous pensez que Jeanne d’Albret viendra à Paris?

– Elle viendra, René.

– Coligny?

– Il viendra. Condé, Henri de Béarn viendront… Songe donc à ce que je t’ai recommandé.

– Répandre le bruit que la reine de Navarre est malade?

– C’est cela, mon bon René, dit Catherine avec un sourire, et je puis t’assurer qu’elle est bien malade. Mais ce n’est pas tout… Tu oublies le principal.

– Répandre le bruit que Jeanne d’Albret a un autre enfant qu’Henri! fit Ruggieri en pâlissant.

– Oui, un enfant qui est même plus âgé qu’Henri de Béarn… et qui aurait bien des droits… si Henri venait à disparaître… tu le connais! ajouta-t-elle en fixant un regard dominateur sur l’astrologue.

Celui-ci courba la tête et murmura dans un soupir:

– Mon fils!…

Puis se redressant:

– Une calomnie, Catherine!

– Oui, une calomnie, René!…

– Personne ne voudra croire, fit-il en hochant la tête.

Catherine haussa les épaules et dit:

– Autrefois, René, j’ai connu un habile homme qui a fait une courte apparition à la cour de François I er. C’était un des esprits les plus fermes et les plus lucides que j’aie connus. Il avait le génie des vastes entreprises qui survivent à leur créateur et portent son empreinte jusque dans les siècles futurs. Il ne rêvait pas seulement de dominer le monde, de son vivant, comme un vulgaire roi, mais de le dominer encore après sa mort par la force des enseignements légués à ses disciples. Il s’appelait Loyola.

La reine se tut un instant, rêveuse, songeant peut-être qu’elle était elle-même une digne disciple de son grand homme.

– M. de Loyola, reprit-elle, me vit abandonnée de tous. Je ne sais s’il eut pitié de moi, ou plutôt s’il comprit que mon esprit était un terrain favorable pour la bonne semence. Mais il me parla fortement, secoua mon désespoir, et avant de quitter la cour de François I erme fit cadeau d’une arme précieuse pour l’attaque et la défense.

– Cette arme? interrogea Ruggieri.

– C’est le mensonge.

– Le mensonge!…

– L’arme des forts, l’arme de ceux qui ont regardé la vie face à face et ont dit à la vie: Tu n’es que néant! L’arme de ceux qui ont sondé leur conscience, et ont dit à leur conscience: Tu n’es qu’imagination. Le vulgaire, le troupeau que nous gouvernons doit avoir la haine du mensonge. Car s’il comprenait la force du mensonge, il en userait contre nous et nous serions perdus. Mais nous, René, nous pouvons et nous devons mentir, puisque le mensonge est le fond même de tout gouvernement solide.

– Arme, soit! fit l’astrologue. Mais arme redoutable pour celui qui s’en sert, prenez-y garde, ma reine!

– C’est justement ce que je fis observer à M. de Loyola. Et ce grand homme me répondit: «Arme redoutable entre des mains maladroites. Et j’appelle maladroites les mains qui n’osent pas frapper à fond. Si vous rencontrez un dogue enragé et que le couteau tremble dans votre main, le dogue sera blessé; mais avant de mourir, il aura eu le temps de vous mordre et vous serez empoisonné; au contraire, si vous frappez un bon coup jusqu’au cœur de l’animal, vous êtes sauvé.»

Catherine de Médicis eut un pâle sourire, à cette idée de l’ennemi bien frappé, bien terrassé du premier coup.

Elle poursuivit:

– Monsieur de Loyola, ayant ainsi parlé, m’exposa alors ses idées sur le mensonge:

«Si vous mentez timidement, le monde aura horreur ou fera semblant d’avoir horreur de vous. Si vous mentez avec énergie, si vous affirmez le mensonge avec toute la force nécessaire, si vous le répétez sans relâche à coups redoublés, le monde verra que vous dites une vérité; et s’il voit que vous mentez, il fera semblant de croire à votre mensonge, et c’est tout ce qu’il faut. C’est une faiblesse que de s’inquiéter de la vraisemblance du mensonge. Il n’y a pas de mensonge invraisemblable; il n’y a que l’énergie ou la timidité du menteur. Le mensonge est vraisemblable en raison de l’énergie de celui qui ment. Supposez, par exemple, que je dise ou fasse dire que Mme d’Étampes a essayé d’empoisonner François I er. Songez, d’abord, à l’énorme quantité d’imbéciles qui vont dire: Il n’y a pas de fumée sans feu; ajoutez à cette multitude la foule des ennemis particuliers de Mme d’Étampes, qui vont s’en aller répétant: Je n’y crois pas, pour ma part, mais on affirme que Mme d’Étampes a voulu empoisonner le roi François. Ajoutez à ces deux multitudes la foule des gens qui souhaitent un scandale, soit pour leur profit, soit simplement par amour du scandale. Et voilà déjà Mme d’Étampes enveloppée dans un réseau serré d’affirmations. Alors, il arrive deux choses: ou bien elle dédaigne de répondre au mensonge, ou bien elle veut se défendre. Si elle ne répond pas, le mensonge suit son chemin. Vous le répétez ou le faites répéter jusqu’à ce que les multitudes dont je vous parlais s’écrient, avec la vigueur des indignations fausses: Elle ne dit rien, donc elle est coupable!… Si elle veut se défendre, donnez un détail, nouveau mensonge qui abrite le premier. Dites, par exemple, que le poison était une poudre verte. Mme d’Étampes vous met au défi de prouver qu’elle ait jamais eu de la poudre verte chez elle. Dès lors, elle est perdue. Elle ne discute plus sur le mensonge principal, mais sur le mensonge accessoire. Les courtisans, les bourgeois, le peuple parient pour ou contre la poudre verte. Et, par suite d’un phénomène tout naturel, au bout de quelque temps, on se dispute pour savoir si l’empoisonneuse avait de la poudre verte ou bleue, mais la question même de l’empoisonnement n’est plus mise en doute par personne…»

Catherine de Médicis garda un instant le silence, toute souriante.

Puis elle ajouta:

– Voilà ce que me dit M. de Loyola qui était un bien grand philosophe. J’ai retenu ses paroles.

– Et, demanda René, vous en avez fait l’application?

– Souvent, répondit simplement Catherine.

– Savez-vous que c’est effrayant, ma reine? Et que si quelqu’un usait d’une pareille arme…

– Ce quelqu’un serait maître du monde. À défaut de quelqu’un, un groupe d’hommes bien disciplinés peut gouverner par ce moyen. C’est ce qu’a voulu M. de Loyola. Croyez-moi, un jour viendra où les partis politiques comprendront la force énorme du mensonge et l’emploieront hardiment. J’appelle partis politiques les groupes d’hommes marqués pour la domination, ceux qui comprennent que la foule immense et stupide doit tout entière travailler au bonheur de quelques-uns. Songe à la somme fabuleuse de mensonges accumulés dans les siècles pour que les peuples en arrivent à avoir dans le sang le besoin du roi, du maître, du gouverneur, quel qu’il soit! Et cesse dès lors de te méfier du mensonge. Proclame avec moi que le mensonge est sacré, qu’il est notre commencement et notre fin, que nous lui devons tout ce qu’envie l’humanité entière! Ah! René, mentons, mentons avec force, mentons avec courage, mentons avec frénésie, et nous demeurons les maîtres!…

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