Simenon, Georges - La nuit du carrefour

Здесь есть возможность читать онлайн «Simenon, Georges - La nuit du carrefour» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Policier, Maigret, на русском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La nuit du carrefour: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La nuit du carrefour»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen.
On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif.
La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame...

La nuit du carrefour — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La nuit du carrefour», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle lui sourit avec une reconnaissance mêlée d’un petit reste d’angoisse.

En passant devant la villa en pierre meulière, Maigret regarda machinalement la fenêtre du premier étage, qui se découpait en jaune clair dans l’obscurité. Sur le store lumineux se dessinait la silhouette de M. Michonnet assis dans son fauteuil.

A l’auberge, le commissaire se contenta de donner quelques ordres à Lucas, sans les expliquer.

— Tu feras venir une demi-douzaine d’inspecteurs que tu posteras autour du carrefour. T’assurer d’heure en heure, en téléphonant à l’Escargot, puis au théâtre, puis à l’hôtel, que M. Oscar est toujours à Paris… Faire suivre tous ceux qui pourraient sortir d’une des trois maisons…

— Où serez-vous ?

— Chez les Andersen.

— Vous croyez que…

— Rien du tout, vieux ! A tout à l’heure ou à demain matin !

La nuit était tombée. Tout en regagnant la grand-route, le commissaire vérifia le chargeur de son revolver et s’assura qu’il y avait du tabac dans sa blague.

Derrière la fenêtre des Michonnet, on voyait toujours l’ombre du fauteuil et le profil à moustaches de l’agent d’assurances.

Else Andersen avait troqué sa robe de velours noir contre son peignoir du matin et Maigret la trouva allongée sur le divan, fumant une cigarette, plus calme qu’à leur dernière entrevue, mais le front plissé par la réflexion.

— Si vous saviez comme cela me fait du bien de vous savoir là, commissaire !… Il y a des gens qui inspirent confiance dès le premier coup d’œil… Ils sont rares !… Pour ma part, en tout cas, j’ai rencontré peu de personnes avec qui je me sois sentie en sympathie… Vous pouvez fumer…

— Vous avez dîné ?…

— Je n’ai pas faim… Je ne sais plus comment je vis… Depuis quatre jours, exactement depuis cette affreuse découverte du cadavre dans l’auto, je pense, je pense… J’essaie de me faire une opinion, de comprendre…

— Et vous en arrivez à la conclusion que c’est votre frère qui est coupable ?

— Non… Je ne veux pas accuser Carl… D’autant plus que, même s’il était coupable dans le sens strict du mot, il n’aurait pu qu’obéir à un mouvement de folie… Vous avez choisi le plus mauvais fauteuil… Au cas où vous voudriez vous étendre, il y a un lit de camp dans la chambre voisine…

Elle était calme et fébrile tout ensemble. Un calme extérieur, volontaire, péniblement acquis. Une fébrilité qui perçait malgré tout à certains moments.

— Il y a déjà eu un drame, jadis, dans cette maison, n’est-il pas vrai ?… Carl m’en a parlé évasivement… Il a eu peur de m’impressionner… Il me traite toujours en petite fille…

Elle se pencha, dans un mouvement souple de tout le corps, pour laisser tomber la cendre de sa cigarette dans le bol de porcelaine placé sur le guéridon. Le peignoir s’écarta, comme le matin. Un instant, un sein fut visible, petit et rond. Ce ne fut qu’un éclair. Et pourtant Maigret avait eu le temps de distinguer une cicatrice dont la vue lui fit froncer les sourcils.

— Vous avez été blessée, autrefois !…

— Que voulez-vous dire ?

Elle avait rougi. Elle ramenait instinctivement sur sa poitrine les pans du peignoir.

— Vous portez une cicatrice au sein droit…

Sa confusion fut extrême.

— Excusez-moi… dit-elle. Ici, j’ai l’habitude de vivre fort peu vêtue… Je ne croyais pas… Quant à cette cicatrice… Vous voyez ! encore un détail qui me revient soudain à l’esprit… Mais c’est certainement une coïncidence… Quand nous étions encore des enfants, Carl et moi, nous jouions dans le parc du château et je me souviens que Carl reçut, un jour, une carabine, pour la Saint-Nicolas… Il devait avoir quatorze ans… C’est ridicule, vous allez en juger… Les premiers temps, il tirait à la cible… Puis, le lendemain d’une soirée passée au cirque, il a voulu jouer à Guillaume Tell… Je tenais un carton dans chaque main… La première balle m’a frappée à la poitrine…

Maigret s’était levé. Il marchait vers le divan, le visage tellement impénétrable qu’elle le regarda s’approcher avec inquiétude, et que ses deux mains serrèrent le peignoir.

Mais ce n’est pas elle qu’il regardait. Il fixait le mur, au-dessus du meuble, à l’endroit où le paysage était pendu maintenant dans une position rigoureusement horizontale.

D’un geste lent, il fit basculer le cadre, et il découvrit ainsi une excavation dans le mur, pas grande, pas profonde, formée seulement par l’absence de deux briques.

Dans cette excavation, il y avait un revolver automatique chargé de ses six balles, une boîte de cartouches, une clé et un flacon de véronal.

Else l’avait suivi des yeux, mais c’est à peine si elle s’était troublée. Un rien de rougeur aux pommettes. Un peu plus d’éclat dans les prunelles.

— Je vous aurais sans doute montré cette cachette tout à l’heure, commissaire…

— Vraiment ?

Tout en parlant, il poussait le revolver dans sa poche, constatait que la moitié des pastilles de véronal manquaient dans le tube, se dirigeait vers la porte où il essayait, dans la serrure, la clé, qui s’adaptait parfaitement.

La jeune femme s’était levée. Elle ne se souciait plus de découvrir sa poitrine. Elle parlait, avec des gestes saccadés.

— Ce que vous venez de découvrir, c’est la confirmation de ce que je vous ai déjà dit… Mais vous devez me comprendre… Est-ce que je pouvais accuser mon frère ?… Si je vous avais avoué, dès votre première visite, que je le considère depuis longtemps comme fou, vous auriez trouvé mon attitude scandaleuse… Et pourtant, c’est la vérité…

Son accent, plus prononcé quand elle parlait avec véhémence, donnait de l’étrangeté à la moindre phrase.

— Ce revolver ?…

— Comment vous expliquer ?… Quand nous avons quitté le Danemark, nous étions ruinés… Mais mon frère était persuadé qu’avec sa culture il trouverait une situation brillante à Paris… Il n’a pas réussi… Son humeur n’en est devenue que plus inquiétante… Lorsqu’il a voulu nous enterrer ici, j’ai compris qu’il était sérieusement atteint… Surtout qu’il a prétendu m’enfermer chaque nuit dans ma chambre, sous prétexte que des ennemis pourraient nous attaquer !… Imaginez-vous ma situation, entre ces quatre murs, sans possibilité d’en sortir en cas d’incendie, par exemple, ou de toute autre catastrophe ?… Je ne pouvais pas dormir !… J’étais angoissée comme dans un souterrain…

» Un jour qu’il était à Paris, j’ai fait venir un serrurier, qui m’a fabriqué une clé de la chambre… Pour cela, comme il m’avait enfermée, j’ai dû passer par la fenêtre…

» C’était la liberté de mes mouvements assurée… Mais cela ne suffisait pas !… Carl avait des jours de demi-démence ; souvent il parlait de nous détruire tous les deux plutôt que de subir la déchéance absolue…

» J’ai acheté un revolver, à Arpajon, lors d’un autre voyage de mon frère à Paris… Et, comme je dormais mal, je me suis munie de véronal…

» Vous voyez que c’est simple !… Il est méfiant… Il n’y a rien de plus méfiant qu’un homme qui a l’esprit dérangé et qui reste néanmoins assez lucide pour s’en rendre compte… La nuit, j’ai aménagé cette cachette…

— C’est tout ?

Elle fut surprise par la brutalité de cette question.

— Vous ne me croyez pas ?

Il ne répondit pas, marcha vers la fenêtre, l’ouvrit, écarta les persiennes et fut baigné par l’air frais de la nuit.

La route, sous lui, était comme une coulée d’encre qui, au passage des voitures, avait des reflets lunaires. On apercevait les phares très loin, à dix kilomètres de distance peut-être. Puis c’était soudain une sorte de cyclone, une aspiration d’air, un vrombissement, un petit feu rouge qui s’éloignait.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La nuit du carrefour»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La nuit du carrefour» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Simenon, Georges - Les dossiers de l'Agence O
Simenon, Georges
Simenon, Georges - Maigret et son mort
Simenon, Georges
Simenon, Georges - Maigret
Simenon, Georges
Simenon, Georges - L'écluse n°1
Simenon, Georges
libcat.ru: книга без обложки
Simenon, Georges
libcat.ru: книга без обложки
Simenon, Georges
Simenon, Georges - La danseuse du Gai-Moulin
Simenon, Georges
Simenon, Georges - Le chien jaune
Simenon, Georges
libcat.ru: книга без обложки
Simenon, Georges
Simenon, Georges - Monsieur Gallet, décédé
Simenon, Georges
libcat.ru: книга без обложки
Simenon, Georges
Отзывы о книге «La nuit du carrefour»

Обсуждение, отзывы о книге «La nuit du carrefour» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x