Simenon, Georges - Le port des brumes

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !
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Grand-Louis se versait une nouvelle rasade. Lannec baissait la tête avec embarras.

— Tiens ! tiens ! C’est toi le propriétaire du bateau, à cette heure, Grand-Louis ?

Pas de réponse. Dans son coin, le Célestin mordait un grand coup à sa chique de tabac.

— Écoutez, mes enfants ! On ne va pas perdre de temps pour si peu. Je ne suis pas beaucoup plus bête que vous, hein ? Encore que je n’y connaisse pas grand-chose à la vie de la mer ! Grand-Louis est sans le sou. Un bateau comme celui-ci vaut au moins cent cinquante mille francs…

— Je ne l’aurais pas donné à ce prix-là ! riposta Lannec.

— Mettons deux cent mille… Donc, Grand-Louis a acheté le Saint-Michel pour le compte de quelqu’un ! Mettons pour le compte de Jean Martineau. Pour une raison ou pour une autre, celui-ci n’a pas envie qu’on sache qu’il est propriétaire de la goélette… À votre santé !…

Célestin haussait les épaules, comme si toute cette histoire-là l’eût dégoûté profondément.

— Est-ce que Martineau était à Fécamp le 11 septembre, quand la vente a eu lieu ?

Les autres se renfrognaient. Louis prit la chique restée sur la table et y mordit à son tour, tandis que Célestin étoilait le plancher de la cabine de longs jets de salive.

Il y eut une panne à la conversation, parce que la mèche de la lampe charbonnait, faute de pétrole. Il fallut aller en chercher un bidon sur le pont. Lannec en revint détrempé. On resta l’espace d’une minute dans l’obscurité et, après, on se retrouva chacun à la même place.

— Martineau y était ! J’en suis sûr ! Le bateau a été acheté au nom de Grand-Louis, et Lannec est resté à bord, peut-être définitivement, peut-être seulement pour un temps…

— Pour un temps…

— Bon ! C’est bien ce que je pensais ! Le temps de faire servir le Saint-Michel à une drôle d’expédition…

Lannec se leva, crispé, déchira sa cigarette du bout des dents.

— Vous êtes venus à Ouistreham. La nuit du 16, la goélette mouillait dans l’avant-port, prête à appareiller. Où était Martineau ?

Le capitaine se rassit, découragé, mais bien décidé à garder le silence.

— Le 16 au matin, le Saint-Michel prend la mer. Qui est à bord ? Est-ce que Martineau y est toujours ? Est-ce que Joris s’y trouve ?

Maigret n’avait l’air ni d’un juge ni même d’un policier. Sa voix était toujours cordiale, ses yeux malicieux. Il paraissait se livrer avec des copains à un jeu de devinettes.

— Vous allez en Angleterre. Puis vous mettez le cap sur la Hollande. Est-ce là que Martineau et Joris vous quittent ? Car ils vont plus loin. J’ai de bonnes raisons de croire qu’ils remontent en Norvège…

Grognement de Grand-Louis.

— Qu’est-ce que tu dis ?

— Que vous n’arriverez à rien.

— Est-ce que le capitaine Joris était déjà blessé quand il est monté à bord ? A-t-il été blessé en cours de route, ou seulement en Scandinavie ?

Il n’attendait plus de réponse.

— Tous les trois, vous continuez le cabotage comme par le passé. Mais vous ne vous éloignez pas trop du Nord. Vous attendez une lettre ou un télégramme vous donnant un rendez-vous. La semaine dernière, vous êtes à Fécamp, le port où une première fois Martineau vous a rencontrés. Grand-Louis apprend que le capitaine Joris a été retrouvé à Paris dans un drôle d’état et qu’on va le ramener à Ouistreham. Il y vient par le train. Il n’y a personne dans la maison. Il laisse un billet à sa sœur. Il retourne à Fécamp.

Maigret soupira, prit un temps pour allumer sa pipe.

— Et voilà ! Nous arrivons à la fin. Martineau est là. Vous revenez avec lui. Vous le lâchez à l’entrée du port, ce qui prouve qu’il ne tient pas à être vu. Rendez-vous entre lui et Grand-Louis à bord de la drague… À votre santé !

Il se servit lui-même, vida son verre sous les regards mornes des trois hommes.

— En somme, pour tout comprendre, il ne resterait qu’à savoir ce que Grand-Louis est allé faire chez le maire pendant que Martineau filait vers Paris. Une drôle de mission : flanquer des raclées à un homme qui a plutôt la réputation de ne pas se commettre avec n’importe qui.

Malgré lui, Grand-Louis eut un sourire bienheureux au souvenir des séances de coups de poing.

— Voilà, mes amis ! Maintenant, mettez-vous bien dans la tête que tout finira par s’expliquer. Vous ne croyez pas qu’il vaut mieux que ce soit tout de suite ?

Et Maigret frappa sa pipe contre son talon pour la vider, en alluma une autre. Célestin s’était bel et bien endormi. Il ronflait, la bouche ouverte. Grand-Louis, la tête de travers, regardait le plancher sale. Lannec essayait en vain de lui demander conseil du regard.

Enfin le capitaine grommela :

— On n’a rien à dire.

Il y eut du bruit sur le pont. Quelque chose comme la chute d’un objet assez lourd. Maigret tressaillit. Grand-Louis passa la tête par l’écoutille, de sorte qu’on ne vit plus que ses jambes le long de l’échelle.

S’il eût disparu, le commissaire l’eût sans doute suivi. On n’entendait plus rien que le crépitement de la pluie et le grincement des poulies.

Cela dura-t-il une demi-minute ? Pas plus. Grand-Louis redescendit, les cheveux collés au front par l’eau qui lui ruisselait le long des joues. Il ne donna pas d’explication de lui-même.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Un palan.

— C’est-à-dire ?

— Une poulie qui a heurté le bastingage.

Le capitaine rechargea le poêle. Croyait-il ce que Louis venait de dire ? En tout cas, l’autre ne répondait pas à ses regards interrogateurs. Il secouait Célestin.

— Va-t’en capeler l’écoute d’artimon…

Le matelot se frottait les yeux, ne comprenait pas. Il fallut lui répéter deux fois la même chose. Alors il endossa son huilé, mit son suroît sur la tête, monta l’échelle, tout roide de sommeil et de bien-être, furieux de plonger dans la pluie et le froid.

Il portait des sabots qu’on entendit aller et venir sur le pont, au-dessus des têtes. Grand-Louis se versait à boire pour la sixième fois au moins, mais on ne voyait chez lui aucune trace d’ivresse.

— Qu’est-ce que tu en penses, Grand-Louis ?

— De quoi ?

— Imbécile ! As-tu réfléchi à ta situation ? Est-ce que tu ne comprends pas que c’est toi qui vas trinquer ? Les antécédents d’abord. Un homme qui revient du bagne ! Puis ce bateau dont tu deviens propriétaire alors que tu étais sans le sou ! Joris qui ne voulait plus te voir chez lui parce que tu l’avais tapé trop souvent ! Le Saint-Michel à Ouistreham le soir de l’enlèvement ? Toi ici le jour de l’empoisonnement du capitaine… Et ta sœur qui hérite de trois cent mille francs !…

Est-ce que Grand-Louis pensait encore à quelque chose ? Son regard était aussi neutre que possible ! Des yeux de porcelaine, qui fixaient un point indéterminé de la cloison.

— Qu’est-ce qu’il fait là-haut ? s’inquiéta Lannec en regardant l’écoutille restée entrouverte et l’eau qui s’infiltrait dans la cabine, formant une mare sur le plancher.

Maigret n’avait pas bu beaucoup. Assez pour lui mettre le sang à la tête, surtout dans cette atmosphère poisseuse. Assez aussi pour donner un léger tour de rêverie à ses pensées.

Maintenant qu’il connaissait les trois hommes, il imaginait assez bien leur vie dans cet univers qu’était le Saint-Michel.

L’un dans sa couchette, tout habillé la plupart du temps. Toujours une bouteille et des verres sales sur la table. Un homme sur le pont et les allées et venues de ses sabots ou de ses bottes… Puis ce bruit sourd, régulier de la mer… Le compas et sa petite lumière. L’autre fanal, se balançant au haut du mât de misaine…

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