Simenon, Georges - Maigret et son mort

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C’était amusant, après la nuit qu’il venait de passer, de marcher dans l’herbe mouillée de rosée, de sentir l’odeur de la terre, celle des bûches qui flambaient dans la cheminée, de voir la bonne, pas encore coiffée, aller et venir dans la cuisine.

— Vous avez du café ?

— Dans quelques minutes. À vrai dire, ce n’est pas ouvert.

— Votre pensionnaire descend d’habitude de bonne heure ?

— Il y a un bon moment que je l’entends aller et venir dans sa chambre. Écoutez.

Ils entendaient en effet des pas au-dessus du plafond aux grosses poutres apparentes.

— C’est son café que je suis en train de faire. Vous êtes un de ses amis ?

— Vous mettrez le couvert pour deux.

— Sûrement. Le contraire m’étonnerait.

Et il le fut, en effet. Cela se passa fort simplement. Quand il se présenta, en donnant son titre, elle eut un petit peu peur, mais il lui dit gentiment :

— Vous permettez que je casse la croûte avec vous ?

Il y avait deux couverts de grosse faïence sur la nappe à carreaux rouges, devant la fenêtre. Le café fumait dans les bols. Le beurre avait un goût de noisette.

Elle louchait, bien sûr, elle louchait même terriblement. Elle le savait et, quand on fixait les yeux sur elle, elle se troublait, avait honte, expliquait :

— À dix-sept ans, ma mère m’a fait opérer, car mon œil gauche regardait en dedans. Après l’opération, il regardait en dehors. Le chirurgien a proposé de recommencer gratuitement, mais j’ai refusé.

Eh bien ! après quelques minutes, on le remarquait à peine. On comprenait même qu’il fût possible de la trouver presque jolie.

— Pauvre Albert ! Si vous l’aviez connu ! Un homme si gai, si bon, toujours anxieux de faire plaisir à tout le monde.

— C’était votre cousin, n’est-ce pas ?

— Un petit cousin assez éloigné.

Son accent aussi avait son charme. Ce qu’on sentait surtout chez elle, c’était un immense besoin de tendresse. Non pas de tendresse qu’elle réclamait pour elle, mais de tendresse qu’elle avait besoin de répandre.

— J’avais presque trente ans quand je suis devenue orpheline. J’étais une vieille fille. Mes parents avaient un peu de bien, et je n’avais jamais travaillé. Je suis venue à Paris, parce que je m’ennuyais toute seule dans notre grande maison. Je connaissais à peine Albert. J’en avais surtout entendu parler. Je suis allée le voir.

Mais oui. Il comprenait. Albert était seul, lui aussi. Elle avait dû l’entourer de petits soins auxquels il n’était pas habitué.

— Si vous saviez comme je l’ai aimé ! Je ne lui demandais pas qu’il m’aime, vous comprenez ? Je sais bien que cela aurait été impossible. Mais il me l’a fait croire. Et je faisais semblant de le croire, pour qu’il soit content. Nous étions heureux, monsieur le commissaire. Je suis sûre qu’il était heureux. Il n’avait pas de raison de ne pas l’être, n’est-ce pas ? Et nous venions justement de fêter l’anniversaire de notre mariage. Je ne sais pas ce qui s’est passé aux courses. Il me laissait dans la tribune pendant qu’il allait au guichet. Une fois, il est revenu préoccupé et, dès ce moment-là, il a commencé à regarder autour de lui comme s’il cherchait toujours quelqu’un. Il a voulu que nous rentrions en taxi et il se retournait sans cesse. Devant la maison, il a dit au chauffeur : « Continuez ! » Je ne comprends pas pourquoi. Il s’est fait conduire place de la Bastille. Il est descendu après m’avoir recommandé : « Rentre toute seule. Je serai là dans une heure ou deux. » C’est parce qu’on le suivait. Le soir, il n’est pas rentré. Il m’a téléphoné qu’il serait là le lendemain matin. Puis, le lendemain, il m’a appelée deux fois...

— Le mercredi ?

— Oui. La seconde fois, c’était pour me dire de ne pas l’attendre, d’aller au cinéma. Comme je ne voulais pas, il a insisté. Il s’est presque fâché. J’y suis allée. Vous les avez arrêtés ?

— Sauf un, qui ne tardera pas à se faire prendre. Tout seul, je ne crois pas qu’il soit dangereux, surtout que nous connaissons son identité et que nous possédons son signalement.

Maigret ne savait pas si bien dire. À la même heure, un inspecteur des mœurs mettait la main sur Serge Madok dans une maison de tolérance du boulevard de La Chapelle – une immonde maison à gros numéro fréquentée surtout par des Arabes – où il se terrait depuis la veille au soir et qu’il refusait obstinément de quitter.

Celui-là ne fit pas de résistance. Il était complètement abruti, ivre mort, et on dut le porter devant le car de la police.

— Qu’est-ce que vous allez faire maintenant ? questionnait doucement Maigret en bourrant sa pipe.

— Je ne sais pas. Je retournerai sans doute dans mon pays. Je ne peux pas tenir le restaurant toute seule. Et je n’ai plus personne.

Elle répéta ce dernier mot et elle regardait autour d’elle, comme si elle cherchait quelqu’un sur qui reporter sa tendresse.

— Je ne sais pas comment je vais faire pour vivre.

— Supposez que vous adoptiez un enfant ?

Elle leva la tête, incrédule d’abord, puis elle sourit :

— Vous croyez que je pourrais... qu’on me confierait... que... ?

Et l’idée prenait si vite corps dans son esprit, dans son cœur, que Maigret en était effrayé. S’il n’avait pas parlé tout à fait en l’air, il n’avait voulu que tâter le terrain. C’était une pensée qu’il avait eue dans le taxi, en venant, une de ces pensées baroques, audacieuses, qu’on caresse dans un demi-sommeil, ou dans un état de grande fatigue, et dont, le lendemain, on comprend la folie.

— Nous en reparlerons. Car je vous verrai encore, si vous le permettez... J’ai d’ailleurs des comptes à vous rendre, car nous nous sommes permis d’ouvrir votre restaurant.

— Vous connaissez un enfant que...

— Mon Dieu, madame, il y en a un qui, dans quelques semaines ou dans quelques mois, pourrait ne plus avoir de mère.

Elle rougit violemment, et il avait rougi aussi ; il s’en voulait maintenant d’avoir stupidement soulevé cette question.

— Un bébé, n’est-ce pas ? balbutia-t-elle.

— Un tout petit bébé, oui.

— Il n’en peut rien, lui.

— Il n’en peut rien.

— Et il ne sera pas nécessairement comme...

— Excusez-moi, madame. Il est temps que je rentre à Paris.

— Je vais y penser.

— N’y pensez pas trop. Je m’en veux maintenant de vous en avoir parlé.

— Non, vous avez bien fait. Est-ce que je pourrais le voir ? Dites, est-ce qu’on me le permettrait ?

— Permettez-moi encore une question. Albert m’a dit au téléphone que vous me connaissiez. Je ne me souviens pas vous avoir jamais vue.

— Mais moi, je vous ai vu, il y a longtemps, alors que j’avais à peine vingt ans. Ma mère vivait encore, et nous passions des vacances a Dieppe...

— L’Hôtel Beauséjour !... s’exclama-t-il.

Il y était resté quinze jours avec M meMaigret.

— Tous les pensionnaires parlaient de vous, vous regardaient à la dérobée.

Il était tout drôle, dans le taxi qui le ramenait à Paris, à travers la campagne inondée d’un clair soleil. Il commençait à y avoir des bourgeons sur les haies.

« Ce ne serait pas désagréable de prendre des vacances » , pensa-t-il, peut-être à cause des images de Dieppe qu’on venait d’évoquer.

Il savait qu’il n’en ferait rien, mais cela lui arrivait périodiquement. C’était comme un rhume dont il se débarrassait à coups de travail.

La banlieue... Le pont de Joinville...

— Passez par le quai de Charenton.

Le bistrot était ouvert. Chevrier avait l’air embarrassé.

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