Émile Zola - Paris

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– L'imbécile! il en sait encore moins qu'il n'en dit!

Mais, justement, un premier convive arrivait, un garçon de trente-quatre ans à peine, mis élégamment, joli homme brun, aux yeux rieurs, au nez fin, la barbe et les cheveux frisés, avec quelque chose d'étourdi, d'envolé dans l'allure, l'air d'un oiseau. Ce matin-là, par exception, il paraissait nerveux, inquiet, le sourire effaré.

– Ah! c'est vous, Dutheil, dit le baron en se levant. Vous avez lu?

Et il lui montra la Voix du Peuple , qu'il repliait, pour la remettre dans sa poche.

– Mais oui, j'ai lu. C'est insensé!.. Comment Sanier a-t-il pu avoir la liste des noms? Il y a donc eu quelque traître?

Le baron le regardait paisiblement, amusé de son angoisse secrète. Fils d'un notaire d'Angoulême, presque pauvre et très honnête, envoyé par cette ville à Paris comme député, fort jeune encore, grâce au bon renom de son père, il y faisait la fête, il avait repris sa vie de paresse et de plaisir d'autrefois, quand il y était étudiant; mais son aimable garçonnière de la rue de Surêne, ses succès de joli homme dans le tourbillon de femmes où il vivait, lui coûtaient gros; et, gaiement, sans le moindre sens moral, il avait glissé déjà à tous les compromis, à toutes les déchéances, en homme léger et supérieur, en charmant garçon inconscient qui ne donnait aucune importance à ces sortes de vétilles.

– Bah! dit enfin le baron, Sanier l'a-t-il seulement, la liste? J'en doute, car il n'y a pas eu de liste, Hunter n'a pas commis la bêtise d'en dresser une… Et puis, quoi? l'affaire est courante, il ne s'y est fait que ce qu'on a toujours fait dans les affaires semblables.

Anxieux pour la première fois de sa vie, Dutheil l'écoutait, avec le besoin d'être rassuré.

– N'est-ce pas? s'écria-t-il. C'est ce que je me suis dit, il n'y a pas dans tout cela un chat à fouetter.

Il tâchait de retrouver son rire, et il ne savait plus au juste comment il avait pu toucher une dizaine de mille francs dans l'aventure, à titre de vague prêt, ou sous le prétexte d'une publicité fictive, car Hunter s'était montré très adroit pour ménager la pudeur des consciences, même des moins virginales.

– Pas un chat à fouetter, répéta Duvillard que la tête de Dutheil amusait décidément; et, d'ailleurs, mon bon ami, c'est connu, les chats retombent toujours sur leurs pattes… Vous avez vu Silviane?

– Je sors de chez elle, je l'ai trouvée furieuse contre vous… Ce matin, elle a su que son affaire de la Comédie était dans l'eau.

Brusquement, un flot de colère empourpra la face du baron. Lui si calme, si goguenard devant la menace du scandale des Chemins de fer africains, perdait pied, le sang en tempête, dès qu'il s'agissait de cette fille, la passion dernière, impérieuse de ses soixante ans.

– Comment, dans l'eau! mais, avant-hier encore, aux Beaux-Arts, on m'avait donné une promesse presque formelle!

C'était un caprice têtu de cette Silviane d'Aulnay, qui n'avait eu jusque-là, au théâtre, que des succès de beauté, et qui s'obstinait à entrer à la Comédie-Française, pour y débuter dans le rôle de Pauline, de Polyeucte , un rôle qu'elle étudiait avec acharnement depuis des mois. Cela semblait fou, tout Paris en riait, car la demoiselle avait une renommée de perversion abominable, tous les vices, tous les goûts. Mais elle, superbement, s'affichait, exigeait le rôle, certaine de vaincre.

– C'est le ministre qui n'a pas voulu, expliqua Dutheil.

Le baron étranglait.

– Le ministre, le ministre! ah! ce que je vais le faire sauter, ce ministre-là!

Il dut se taire, la baronne Duvillard entrait dans le petit salon. A quarante-six ans, elle était fort belle encore. Très blonde, grande, un peu engraissée seulement, des épaules et des bras restés admirables, toute une peau de soie sans une tare, elle n'avait que le visage qui s'abîmât, une flétrissure légère, des rougeurs envahissantes; et c'était là son tourment, sa préoccupation de toutes les heures. Son origine juive se trahissait dans la face un peu longue, au charme étrange, aux yeux bleus d'une douceur voluptueuse. Indolente comme une esclave d'Orient, détestant se mouvoir, marcher, même parler, elle semblait faite pour le harem, en continuels soins de sa personne. Ce jour-là, elle était tout en blanc, une toilette de soie blanche, d'une délicieuse et éclatante simplicité.

L'air ravi, Dutheil la complimenta, lui baisa la main.

– Ah! madame, vous me remettez un peu de printemps dans l'âme. Paris est si noir, si boueux, ce matin!

Mais un second convive arrivait, un grand et bel homme de trente-cinq à trente-six ans, et le baron, que sa passion agitait, en profita pour s'échapper. Il emmena Dutheil dans son cabinet, qui était voisin, en disant:

– Venez donc, mon cher. J'ai encore un mot à vous dire sur l'affaire en question… Monsieur de Quinsac va tenir un instant compagnie à ma femme.

Et, dès qu'elle fut seule avec le nouveau venu, qui lui avait, lui aussi, baisé la main très respectueusement, elle le regarda en silence, longuement, tandis que ses beaux jeux tendres s'emplissaient de larmes. Dans le grand silence un peu gêné qui s'était fait, elle finit par dire très bas:

– Mon Gérard, que je suis heureuse de me trouver un moment seule avec vous! Voici plus d'un mois que vous ne m'avez donné ce bonheur.

La façon dont Henri Duvillard avait épousé la fille cadette de Justus Steinberger, le grand banquier juif, était toute une histoire restée légendaire. Comme les Rothschild, les Steinberger étaient au début plusieurs frères, quatre, Justus à Paris, les trois autres à Berlin, à Vienne, à Londres, ce qui donnait à leur secrète association un pouvoir formidable, une souveraineté internationale et toute-puissante sur les marchés financiers de l'Europe. Justus était cependant le moins riche des quatre, et il avait, dans le baron Grégoire, un redoutable adversaire, contre lequel il devait lutter, devant toutes les grandes proies. Et c'était à la suite d'une rencontre terrible entre eux, après l'âpre partage du butin, que l'idée profonde lui était venue de donner en mariage, comme épingles, Eve, sa fille cadette, au fils du baron, Henri. Jusque-là, celui-ci n'avait passé que pour un aimable garçon, homme de cheval, homme de club; et le calcul de Justus était sans doute, à la mort du redouté baron, condamné déjà, de mettre la main sur la banque rivale, s'il ne restait en face de lui qu'un gendre facile à vaincre. Justement, Henri s'était pris pour la beauté blonde d'Eve, alors éclatante, d'une violente passion. Il l'avait voulue, et le père, qui connaissait son fils, avait consenti, très amusé au fond de l'affaire exécrable que faisait Justus. Elle devint en effet désastreuse pour ce dernier, lorsque, chez Henri, succédant à son père, l'homme de proie apparut sous l'homme de plaisir, et qu'il se tailla sa grosse part, dans l'exploitation des appétits déchaînés de la démocratie bourgeoise, maîtresse enfin du pouvoir. Non seulement, Eve n'avait pas mangé Henri, devenu à son tour le banquier tout-puissant, le baron Duvillard, maître plus que jamais du marché; mais c'était le baron qui avait mangé Eve, qui l'avait dévorée en moins de quatre ans. Après lui avoir fait coup sur coup une fille et un garçon, il s'était brusquement éloigné d'elle, pendant sa dernière grossesse, comme s'il en avait eu le dégoût, dans l'ardeur qu'il avait mise à la posséder, telle qu'un fruit dont on est rassasié et qu'on rejette. D'abord, elle était restée surprise et désolée de l'aventure, en apprenant qu'il retournait à sa vie de garçon et qu'il aimait ailleurs. Puis, sans récriminations d'aucune sorte, sans colère, sans même trop chercher à le reconquérir, elle avait de son côté pris un amant. Elle ne pouvait vivre sans être aimée, elle n'était née sûrement que pour être belle, plaire, passer les jours dans des bras d'adoration et de caresse. L'amant qu'elle avait choisi, à vingt-cinq ans, elle le garda pendant plus de quinze ans, elle lui fut parfaitement fidèle, comme elle aurait été fidèle à son mari. Et, lorsqu'il mourut, ce fut pour elle une grande tristesse, un véritable veuvage. Et, six mois plus tard, ayant rencontré le comte Gérard de Quinsac, elle ne put résister de nouveau à son besoin de tendresse, elle se donna.

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