Émile Zola - Paris
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– Mon bon Gérard, reprit-elle, de son air de maternité amoureuse, en voyant le jeune homme embarrassé, avez-vous donc été souffrant, me cachez-vous quelque contrariété?
Elle avait dix ans de plus que lui; et, cette fois, c'était en désespérée qu'elle s'attachait à ce dernier amour, adorant ce beau garçon de tout son être révolté de vieillir, prête à lutter pour le garder quand même.
– Non, je ne vous cache rien, je vous assure, répondit le comte. Ma mère m'a beaucoup retenu, ces jours-ci.
Elle continuait à le regarder avec une passion inquiète, le trouvant de si grande et de si noble mine, la face régulière, les moustaches et les cheveux bruns, toujours très soignés. Il appartenait à une des plus vieilles familles de France, il habitait avec sa mère, veuve, ruinée par un mari d'esprit aventureux, et qui gardait son rang, un rez-de-chaussée de la rue Saint-Dominique, où elle vivait d'une quinzaine de mille francs au plus. Lui, n'avait jamais rien fait, s'était contenté de son année de service obligatoire, renonçant aux armes, ainsi qu'il renonçait à la carrière diplomatique, la seule qui lui fût dignement ouverte. Il passait ses jours dans cette oisiveté si occupée des jeunes hommes qui mènent l'existence de Paris. Et sa mère elle-même, d'une sévérité hautaine, semblait l'en excuser, comme si elle eût jugé que, sous une république, un homme de son sang devait, par protestation, se tenir à l'écart. Mais sans doute elle avait des raisons d'indulgence plus intimes, plus angoissantes. A sept ans, elle avait failli le perdre d'une fièvre cérébrale. A dix-huit, il s'était plaint du cœur, et les médecins recommandaient de le ménager en toutes choses. Derrière la noble façade de la race, cette grande taille, cette mine fière, elle savait donc quel était le mensonge. Il n'était que cendre, toujours menacé de la maladie et de l'écroulement. Au fond de sa virilité apparente, il n'y avait qu'un abandon de fille, un être faible et bon, capable de toutes les déchéances. C'était, pendant une visite faite avec sa mère, très pieuse, à l'Asile des Invalides du travail, qu'il avait rencontré Eve pour la première fois. Elle l'avait pris en se donnant, il continuait à fréquenter chez elle, parce qu'il la trouvait désirable encore et qu'il ne savait comment la quitter; et sa mère fermait les yeux sur cette liaison coupable, dans un monde qu'elle méprisait, comme elle les avait fermés déjà sur tant d'autres sottises, qu'elle lui pardonnait ainsi qu'à un enfant malade. Puis, Eve avait fait sa conquête par un acte qui venait de stupéfier le monde. Brusquement, on avait appris que monseigneur Martha l'avait convertie au catholicisme. Ce qu'elle n'avait pas accordé au mari légitime, elle venait de le faire, afin de s'assurer à jamais l'amour d'un amant. Et tout Paris était encore ému de la magnificence déployée, à la Madeleine, pour le baptême de cette Juive de quarante-cinq ans, dont la beauté et les larmes avaient bouleversé les cœurs.
Gérard restait flatté de cette grande tendresse touchante. Mais la lassitude venait, il avait tenté de rompre, en esquivant les rendez-vous; et il comprenait bien ce qu'elle lui demandait, de ses yeux suppliants.
– Je vous assure, répéta-t-il faiblissant déjà, ma mère ne m'a pas laissé un jour. Naturellement, j'aurais été si heureux…
Sans une parole, elle continuait de l'implorer, et des larmes parurent au bord de ses paupières. Depuis un grand mois, il ne l'avait plus reçue dans la petite chambre où ils se rencontraient, rue Matignon, au fond d'une cour. Et, bon et faible comme elle, désespéré de cette minute de solitude où on les avait laissés, il céda, incapable de se refuser davantage.
– Eh bien! cet après-midi, si vous voulez. A quatre heures, comme d'habitude.
Il avait baissé la voix, mais un léger bruit lui fit tourner la tête, avec le tressaillement d'un homme pris en faute. C'était Camille, la fille de la baronne, qui entrait. Elle n'avait rien entendu, mais au sourire des deux amants, au frémissement même de l'air, elle venait de tout comprendre: un rendez-vous encore, là-bas, dans la rue qu'elle soupçonnait, et pour le jour même. Il y eut une gêne, un échange d'inquiets et mauvais regards.
Camille, à vingt-trois ans, était une petite personne très brune, à demi contrefaite, l'épaule gauche plus haute que la droite. Elle n'avait rien de son père, ni de sa mère: un de ces accidents imprévus, dans l'hérédité d'une famille, qui fait qu'on se demande d'où ils peuvent venir. Sa seule fierté était ses beaux yeux noirs et sa chevelure noire admirable, qui, dans sa petite taille, disait-elle, aurait suffi à la vêtir. Mais le nez était long, la face déviée à gauche, avec des traits heurtés et un menton pointu. La bouche fine, spirituelle, méchante, disait la rancune amassée, la colère perverse, qu'il y avait au fond de cette laide, enragée de l'être. Sûrement, la créature qu'elle exécrait le plus au monde était sa mère, cette amoureuse si peu mère, qui ne l'avait jamais aimée, ne s'était jamais occupée d'elle, après l'avoir dès le berceau abandonnée aux soins de servantes. De sorte qu'une véritable haine avait grandi entre ces deux femmes, muette et froide chez l'une, active et passionnée chez l'autre. La fille haïssait la mère parce qu'elle la trouvait belle et qu'elle l'accusait de ne pas l'avoir faite à son image, belle de cette beauté dont elle l'écrasait. Sa souffrance de chaque jour était de ne pas être désirée, de sentir tous les désirs aller encore à sa mère. Comme elle était d'une méchanceté amusante, on l'écoutait, on riait; seulement, les regards de tous les hommes, même des plus jeunes, surtout des plus jeunes, retournaient ensuite à cette mère triomphante qui ne voulait pas vieillir. Et c'était alors qu'elle avait décidé, dans sa volonté féroce, de lui prendre son dernier amant, de se faire épouser par ce Gérard, dont la perte la tuerait sans doute. Grâce à ses cinq millions de dot, elle ne manquait pas d'épouseurs; mais, peu flattée, elle avait coutume de dire, avec son rire mauvais: «Pardi! pour cinq millions, ils iraient en choisir une à la Salpêtrière.» Puis, elle s'était mise elle-même à aimer Gérard, qui se montrait gentil à l'égard de cette demi-infirme, par bonté d'âme. Il souffrait de la voir délaissée, il s'abandonnait peu à peu à la tendresse reconnaissante qu'elle lui témoignait, heureux, lui, bel homme, d'être le dieu, d'avoir cette esclave; et, dans sa tentative de rupture avec la mère, devenue lourde à ses bras, il entrait certainement la pensée de se laisser épouser par la fille, ce qui était en somme une fin très douce, bien qu'il ne l'avouât pas encore, honteux, gêné par son nom illustre, par toutes les complications, toutes les larmes qu'il prévoyait.
Le silence continua. Camille, de son regard aigu, meurtrier comme un couteau, avait dit à sa mère qu'elle savait; puis, elle s'était plainte à Gérard, d'un autre regard douloureux. Et celui-ci, pour rétablir l'équilibre entre les deux femmes, ne trouva qu'un compliment.
– Bonjour, Camille… Ah! cette robe havane! C'est étonnant comme les couleurs un peu sombres vous habillent!
Camille jeta un coup d'œil sur la robe blanche de sa mère, puis regarda sa robe foncée, qui laissait voir à peine son cou et ses poignets.
– Oui, répondit-elle en riant, je ne suis passable que lorsque je ne m'habille pas en jeune fille.
Eve, mal à l'aise, soucieuse de sentir grandir une rivalité, à laquelle elle ne voulait pas croire encore, changea la conversation.
– Est-ce que ton frère n'est pas là?
– Mais si, nous sommes descendus ensemble.
Hyacinthe, qui entrait, serra la main de Gérard, d'un air de lassitude. Il avait vingt ans, il tenait de sa mère ses pâles cheveux blonds, sa face allongée d'orientale langueur, et de son père, ses yeux gris, sa bouche épaisse d'appétits sans scrupules. Ecolier exécrable, il avait décidé de ne rien faire, dans un mépris égal de toutes les professions; et, gâté par son père, il s'intéressait à la poésie et à la musique, il vivait au milieu d'un monde extraordinaire d'artistes, de filles, de fous et de bandits, fanfaron lui-même de vices et de crimes, affectant l'horreur de la femme, professant les pires idées philosophiques et sociales, allant toujours aux plus extrêmes, tour à tour collectiviste, individualiste, anarchiste, pessimiste, symboliste, même sodomiste, sans cesser d'être catholique, par suprême bon ton. Au fond, il était simplement vide et un peu sot. En quatre générations, le sang vigoureux et affamé des Duvillard, après les trois belles bêtes de proie qu'il avait produites, tombait tout d'un coup, comme épuisé par l'assouvissement, à cet androgyne avorté, incapable même des grands attentats et des grandes débauches.
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