Émile Zola - Paris
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Camille, qui était trop intelligente pour ne pas sentir ce néant chez son frère, le plaisantait; et elle reprit, en le regardant, pincé dans la longue redingote à plis, une résurrection romantique qu'il exagérait:
– Maman te demande, Hyacinthe… Viens donc lui montrer ta jupe. C'est toi qui serais joli en fille.
Mais il s'esquiva, sans répondre. Il avait une peur sourde de sa sœur, son aînée, bien qu'ils vécussent dans une intimité de confidences perverses, se disant tout, essayant en vain de s'étonner l'un l'autre. Et il donna un regard de dédain à la corbeille merveilleuse d'orchidées, de mode usée, devenue bourgeoise. Il avait traversé les lis, il en était à la renoncule, la fleur de sang.
Les deux derniers convives attendus arrivèrent presque ensemble. Ce fut d'abord le juge d'instruction Amadieu, un intime de la maison, un petit homme de quarante-cinq ans, qu'une récente affaire anarchiste venait de mettre en évidence. Il avait une face plate et régulière de magistrat, à gros favoris blonds, qu'il tâchait de rendre aiguë, en se servant d'un monocle, derrière lequel son œil pétillait. D'ailleurs, très mondain, il était de la nouvelle école, psychologue distingué, auteur d'un livre en réponse aux abus de la physiologie criminaliste, d'une ambition tenace, amoureux de publicité, guettant toujours l'occasion des affaires retentissantes qui donnent la gloire. Enfin, parut le général de Bozonnet, l'oncle maternel de Gérard, un vieillard grand et sec, au nez en bec d'aigle, que ses rhumatismes avaient forcé récemment à prendre sa retraite. Fait colonel après la guerre, en récompense de sa belle conduite à Saint-Privat, il avait gardé à Napoléon III la foi jurée, malgré ses attaches profondément monarchistes. On lui passait, dans son monde, cette sorte de bonapartisme militaire, pour l'amertume qu'il mettait à accuser la république d'avoir tué l'armée. Et, brave homme, adorant sa sœur, madame de Quinsac, il semblait surtout obéir à un désir secret de celle-ci, en acceptant les invitations de la baronne, comme pour rendre plus naturelle et plus excusable la continuelle présence chez elle de Gérard.
Mais le baron et Dutheil revenaient du cabinet, en riant très haut, d'un rire exagéré, sans doute afin de faire croire à la parfaite liberté de leur esprit. Et l'on passa dans la salle à manger, où brûlait un grand feu, dont les flammes joyeuses luisaient telles qu'un rayon de printemps, au milieu des fins meubles anglais d'acajou clair, chargés d'argenterie et de cristaux. La pièce, d'un vert mousse tendre, avait un charme discret sous le jour pâle, et la table, au centre, avec la richesse de son couvert et la blancheur de son linge, orné d'un point de Venise, semblait avoir miraculeusement fleuri, toute une floraison de grosses roses thé, d'admirables fleurs pour la saison, et d'un parfum délicieux.
La baronne fit asseoir le général à sa droite, Amadieu à sa gauche. Le baron prit à sa droite Dutheil, à sa gauche Gérard. Puis, les enfants se placèrent aux deux bouts, Camille entre Gérard et le général, Hyacinthe entre Dutheil et Amadieu. Et, tout de suite, dès les œufs brouillés aux truffes, la conversation s'engagea, familière et gaie, cette conversation des déjeuners de Paris, où défilent les événements grands et petits de la veille et de la matinée, les vérités ainsi que les mensonges de tous les mondes, le scandale financier, l'aventure politique, le roman paru, la pièce jouée, les histoires qui ne peuvent se dire qu'à l'oreille, et qu'on raconte tout haut. Et, sous la légèreté de l'esprit qui se dépense, sous les rires qui sonnent souvent faux, chacun garde sa tourmente, sa débâcle intérieure, une détresse parfois qui va jusqu'à l'agonie.
Bravement, avec sa tranquille impudence habituelle, le baron parla le premier de l'article de la Voix du Peuple .
– Dites donc, vous avez lu l'article de Sanier, ce matin. C'est un de ses bons, il a de la verve, mais quel fou dangereux!
Cela mit tout le monde à l'aise, car cet article aurait sûrement pesé sur le déjeuner, si personne n'en avait soufflé mot.
– Encore le Panama qui recommence! cria Dutheil. Ah! non, nous en avons assez!
– L'affaire des Chemins de fer africains, reprit le baron, mais elle est claire comme de l'eau de roche! Tous ceux que Sanier menace peuvent dormir bien tranquilles… Non, voyez-vous, c'est un coup pour jeter Barroux à bas de son ministère. Il y aura pour sur tantôt une demande d'interpellation, vous allez voir le beau tapage.
– Cette presse de diffamation et de scandale, dit posément Amadieu, est un dissolvant qui achèvera la France. Il faudrait des lois.
Le général eut un geste de colère.
– Des lois, à quoi bon? puisqu'on n'a pas le courage de les appliquer!
Il y eut un silence. D'un pas discret, le maître d'hôtel présentait des rougets grillés. Le service silencieux, dans la douceur tiède et embaumée de la pièce, ne laissait pas même entendre un bruit de vaisselle. Et, sans qu'on sût comment, la conversation avait brusquement changé, une voix demanda:
– Alors, la reprise de la pièce est reculée?
– Oui, dit Gérard, j'ai su ce matin que Polyeucte ne passerait pas avant avril, au plus tôt.
Camille, muette jusque-là, occupée du jeune homme, s'efforçant de le reconquérir, regarda sa mère et son père de ses yeux luisants. Il s'agissait de la reprise où Silviane s'entêtait à débuter. Mais le baron et la baronne gardèrent une sérénité parfaite, n'ayant plus depuis longtemps rien à ignorer l'un de l'autre. Eve était si heureuse du rendez-vous obtenu pour l'après-midi! Elle songeait uniquement à ce bonheur, l'imagination déjà là-bas, dans le nid d'amour, tandis qu'elle souriait d'une façon inconsciente à ses convives. Et le baron était bien trop occupé de la nouvelle démarche qu'il comptait faire en tempête aux Beaux-Arts, pour emporter de haute lutte l'engagement. Il se contenta de dire:
– Comment voulez-vous qu'ils remontent les pièces, à la Comédie? Ils n'ont plus de femmes.
– Oh! reprit simplement la baronne, hier, dans cette pièce du Vaudeville, Delphine Vignot avait une robe exquise, et il n'y a qu'elle pour savoir se coiffer.
Alors, Dutheil raconta, en gazant un peu, à cause de Camille, l'aventure de Delphine et d'un sénateur bien connu. Puis, ce fut un autre scandale, la mort d'une amie de la maison, opérée trop brutalement par un chirurgien, affaire qui avait failli échouer entre les mains d'Amadieu; et le général en profita, sans transition d'ailleurs, pour placer son amertume, sa sortie accoutumée contre l'organisation imbécile de l'armée actuelle. Le vieux bordeaux luisait comme un sang vermeil dans le fin cristal des verres, un filet de chevreuil aux truffes venait de mêler son fumet un peu âpre au parfum mourant des roses, lorsque des asperges apparurent, une primeur, si rare autrefois, et qui n'étonnait même plus.
– Maintenant, dit le baron avec un geste désenchanté, il y en a tout l'hiver.
– Alors, demandait au même moment Gérard, c'est cette après-midi, la matinée de la princesse de Harth?
Camille vivement intervint.
– Oui, cet après-midi. Irez-vous?
– Non, je ne pense pas, je ne pourrai pas, répondit le jeune homme gêné.
– Ah! cette petite princesse, s'écria Dutheil, elle est décidément toquée. Vous n'ignorez pas qu'elle se dit veuve. La vérité serait que son mari, un vrai prince, allié à une famille royale, et beau comme le jour, voyagerait par le monde en compagnie d'une cantatrice. Elle, avec sa tête de gamin vicieux, a préféré venir régner à Paris, dans cet hôtel de l'avenue Kléber, qui est bien l'arche la plus extraordinaire, où le cosmopolitisme pullule en pleine extravagance.
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