Émile Zola - Paris

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Céline s'offrit, et madame Théodore l'envoya chercher un pain et un litre de vin, avec l'argent de l'abbé Rose. Puis, en attendant, elle dit à Pierre comment Laveuve avait dû entrer à l'Asile des Invalides du travail, une bonne œuvre dont les dames patronnesses étaient présidées par la baronne Duvillard; mais l'enquête réglementaire avait abouti sans doute à un tel rapport, que l'affaire en était restée, là.

– La baronne Duvillard, je la connais, je vais aller la voir aujourd'hui! s'écria Pierre, dont le cœur saignait. Il est impossible qu'on laisse plus longtemps un homme dans une situation pareille.

Et, comme Céline revenait avec le pain et le litre, ils installèrent à eux trois Laveuve, le remontèrent sur son tas de loques, le firent boire et manger, puis laissèrent près de lui le reste du vin et du pain, un grand pain de quatre livres, en lui recommandant d'attendre pour le finir, s'il ne voulait pas étouffer.

– Monsieur l'abbé devrait me donner son adresse, dans le cas où j'aurais quelque chose à lui faire savoir, dit madame Théodore, lorsqu'elle se retrouva devant sa porte.

Pierre n'avait pas de carte de visite, et tous trois rentrèrent, dans la chambre. Mais Salvat n'y était plus seul. Debout, il causait bas, très vite, de très près, bouche à bouche, avec un jeune homme d'une vingtaine d'années. Celui-ci, fluet, brun, les cheveux taillés en brosse et la barbe naissante, avait des yeux clairs, un nez droit, des lèvres minces, dans une face pâle de vive intelligence, semée de quelques taches de rousseur. Sous sa jaquette usée, il grelottait, le front dur et têtu.

– C'est monsieur l'abbé qui veut me laisser son adresse, pour l'affaire du Philosophe, expliqua madame Théodore doucement, contrariée de trouver là du monde.

Les deux hommes avaient regardé le prêtre, puis s'étaient regardés, l'air terrible. Brusquement, ils ne dirent plus un mot, dans le froid de glace qui tombait du plafond.

Salvat, avec de nouvelles et grandes précautions, alla prendre son sac à outils, contre le mur.

– Alors, tu descends, tu vas encore chercher du travail?

Il ne répondit pas, il n'eut qu'un geste de colère, comme pour dire qu'il ne voulait plus du travail, puisque le travail, depuis si longtemps, n'avait plus voulu de lui.

– Tout de même, tâche de rapporter quelque chose, car tu sais qu'il n'y a rien… A quelle heure rentreras-lu?

D'un nouveau geste, il sembla répondre qu'il rentrerait quand il pourrait, jamais peut-être. Et, des larmes, malgré son effort d'héroïsme, étant montées à ses vagues yeux bleus, où brûlait une flamme, il saisit sa fille Céline, l'embrassa violemment, éperdument, puis s'en alla, son sac sous le bras, suivi de son jeune compagnon.

– Céline, reprit madame Théodore, donne ton crayon à monsieur l'abbé, et tenez! monsieur, mettez-vous là, vous serez mieux pour écrire.

Puis, lorsque Pierre se fut installé devant la table, sur la chaise que Salvat avait occupée:

– Il n'est pas méchant, continua-t-elle pour excuser son homme de n'être guère poli, mais il a eu trop d'embêtements dans l'existence, ça l'a rendu un peu braque. C'est comme ce jeune homme que vous venez de voir, monsieur Victor Mathis, en voilà encore un qui n'est pas heureux, un jeune homme très bien élevé, très instruit, et dont la mère, une veuve, a juste de quoi manger du pain. Alors, on comprend, n'est-ce pas? que ça leur tourne sur la tête et qu'ils parlent de faire sauter tout le monde. Moi, ce ne sont pas mes idées, mais je leur pardonne, oh! bien volontiers.

Troublé, intéressé par tout ce qu'il sentait d'inconnu et d'effrayant autour de lui, Pierre ne se hâta pas d'écrire l'adresse, écoutant, poussant aux confidences.

– Si vous saviez, monsieur l'abbé, ce pauvre Salvat! un enfant abandonné, sans père ni mère, qui a couru les chemins, qui a dû faire d'abord tous les métiers pour vivre. Puis, il est devenu mécanicien, et un très bon ouvrier, je vous assure, très adroit, très travailleur. Mais il avait déjà ses idées, il se querellait, voulait embaucher les camarades, si bien qu'il ne pouvait rester nulle part. Enfin, à trente ans, il a fait la bêtise de partir pour l'Amérique avec un inventeur, qui l'a exploité là-bas, à ce point qu'au bout de six ans il est revenu malade et sans un sou… Il faut vous dire qu'il avait épousé ma sœur cadette, Léonie, et qu'elle était morte, avant son départ pour l'Amérique, en lui laissant la petite Céline âgée d'un an. Moi, j'étais alors avec mon mari Théodore Labitte, un maçon; et ce n'est pas pour me vanter, mais j'avais beau me tuer les yeux à la couture, il me battait à me laisser morte sur le carreau. Il a fini par me planter là, en filant avec une jeunesse de vingt ans, ce qui m'a causé plus de plaisir que de peine… Et, naturellement, quand Salvat, à son retour d'Amérique, m'a retrouvée seule, avec sa petite Céline, qu'il m'avait confiée à son départ et qui m'appelait maman, nous nous sommes mis ensemble par la force des choses. Nous ne sommes pas mariés, mais, n'est-ce pas? monsieur l'abbé, c'est tout comme.

Elle avait pourtant éprouvé une gêne, et elle reprit, pour montrer qu'elle n'était point sans parents convenables:

– Moi, je n'ai pas eu de chance, mais j'ai une autre sœur, Hortense, qui a épousé un employé, monsieur Chrétiennot, et qui habite un joli appartement du boulevard Rochechouart. Nous étions trois, d'un second lit, Hortense, la plus jeune, Léonie qui est morte, et moi, l'aînée, qui m'appelle Pauline… Et j'ai encore, du premier lit, un frère, Eugène Toussaint, plus âgé que moi de dix ans, mécanicien lui aussi, qui travaille depuis la guerre dans la même maison, l'usine Grandidier, à cent pas d'ici, rue Marcadet. Le malheur est qu'il a eu une attaque dernièrement… Moi, j'ai perdu les yeux, je me les suis brûlés à travailler pendant des dix heures par jour à la couture. Maintenant, je ne puis seulement faire un raccommodage sans que des larmes m'aveuglent. J'ai cherché des ménages, et je n'en trouve plus, la mauvaise chance s'acharne contre nous. Alors, voilà, nous manquons de tout, une misère noire, souvent des deux et trois jours sans manger, une vie de chien qui se nourrit au hasard de ce qu'il rencontre; et, avec ça, ces deux derniers mois de gros froids qui nous ont gelés, à croire des fois, le matin, que nous ne nous réveillerions plus… Que voulez-vous? moi, je n'ai jamais été heureuse, battue d'abord, à présent finie, balayée dans un coin, vivant je ne sais même pas pourquoi.

Sa voix s'était mise à trembler, ses yeux rouges se mouillaient, et Pierre la sentit ainsi pleurante dans l'existence, brave femme sans volonté, comme effacée déjà de la vie, en ménage sans amour, au hasard des événements.

– Oh! je ne me plains pas de Salvat, dit-elle encore. C'est un brave homme, il ne rêve que le bonheur de tous; et il ne boit pas, il travaille quand il peut… Seulement, il est certain que, s'il s'occupait moins de politique, il travaillerait davantage. On ne peut discuter avec les camarades, aller dans les réunions, et être à l'atelier. Il est fautif en cela, c'est évident… Ça n'empêche qu'il a raison de se plaindre, on ne s'imagine pas un pareil acharnement du malheur, tout s'est abattu sur lui, tout l'a écrasé. Un saint lui-même en deviendrait fou, et l'on comprend qu'un pauvre, qu'un malchanceux finisse par en être enragé… Depuis deux mois, il n'a rencontré qu'un bon cœur, un savant, installé là-haut, sur la butte, monsieur Guillaume Froment, qui lui a donné quelque travail, de quoi avoir parfois de la soupe.

Très surpris d'entendre le nom de son frère, Pierre voulut poser certaines questions; puis, un sentiment singulier, un malaise de discrétion et de peur, le fit se taire. Il regarda Céline, qui avait écouté, debout devant lui, muette, de son air grave et chétif. Et madame Théodore, en le voyant sourire à l'enfant, eut une dernière réflexion.

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