Эжен Сю - Mathilde

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– Et vous vous vengez de M. de Lancry, madame! – dis-je avec amertume.

– Je me venge, Mathilde? – reprit doucement la duchesse. – Faut-il donc être absolument conduite par un tel motif pour vous prendre en affectueuse pitié? Le cœur ne se brisera-t-il pas de douleur en vous voyant, pauvre petite, si jeune, si intéressante, abandonnée, perdue au milieu de ces méchants égoïstes, devenir à la fin victime de la haine de votre tante et de la cupidité de M. de Lancry?

– C'est trop, madame! – m'écriai-je dans un accès d'orgueil révolté; – suis-je donc après tout si mal ou si peu douée, que M. de Lancry, en recherchant ma main, n'ait en vue que ma fortune? Parce qu'il vous a trompée, odieusement trompée, je le veux, est-ce une raison pour qu'il n'apprécie pas un cœur qui se donne à lui avec ivresse? Et qui vous dit, madame, que vous l'ayez aimé comme il méritait d'être aimé? Et qui vous dit que toutes les femmes qu'il a aussi indignement trompées l'aient aimé autant que moi? Et qui vous dit, madame, que ce n'est pas parce que son âme est généreuse et grande qu'il sait mesurer toute la distance qui existe entre une liaison coupable et un amour sacré aux yeux de Dieu et des hommes? Et de quel droit lui reprochez-vous une lâcheté… vous qui avez commis une grande faute? Et de quel droit venez-vous comparer votre amour au mien?

– O mon Dieu, mon Dieu! entendre cela, – dit madame de Richeville en cachant sa figure dans ses mains avec une expression de douleur et d'humilité qui m'eût frappée si je m'étais sentie moins indignée; mais, hélas! je ne pus modérer mon langage et je regrette aujourd'hui sa cruauté. Entraînée par le désir de venger Gontran des calomnies dont je le croyais l'objet, je continuai:

– Vous dites qu'il n'a plus de fortune! qu'il l'a dissipée… Tant mieux, madame, je suis doublement heureuse de pouvoir lui offrir la mienne. Il a, dites-vous, cherché des ressources dans le jeu!.. Désormais riche, il n'aura pas à recourir à ce moyen… Vous croyez qu'il me trompe, madame; rassurez-vous… rassurez-vous; l'envie, la jalousie, prennent souvent leurs méchantes espérances pour de la prévision… Le véritable amour est plus heureux; fort de son dévouement, de sa générosité, il prévoit sûrement la récompense qu'il mérite et qu'il obtient.

Madame de Richeville redressa son beau visage, qu'à ma grande surprise je vis baigné de larmes et douloureusement contracté.

Je vous l'avoue, mon ami, malgré mon indignation, je ne pus m'empêcher d'être bien émue en voyant cette femme, ordinairement si fière et si hautaine, écouter mes reproches avec tant de résignation.

Elle prit ma main, que je n'eus pas le courage de retirer, et elle me dit avec un accent de tristesse profonde:

– C'en est fait, Mathilde, il n'y a plus d'espoir… vous êtes victime d'un sophisme qui m'a perdue… qui a perdu bien des femmes… Moi aussi, lorsque j'ai aimé M. de Lancry, je me suis dit: Ne suis-je pas plus belle, plus séduisante que mes rivales?.. Elles n'ont pu fixer ce cœur inconstant, dompter ce cœur altier et dédaigneux qui se joue des sentiments les plus dévoués… moi j'y réussirai. Hélas! Mathilde, je vous ai dit ma honte et mon outrage. Maintenant, ne croyez pas que je veuille un instant me comparer à vous, que je pense l'emporter sur le charme de votre personne, sur ce rare assemblage de qualités aimables qui vous distinguent. C'est ce charme, ce sont ces qualités que j'avais presque devinées, qui m'ont encore rendue plus jalouse de servir la protégée de M. de Mortagne… Sans mesurer la portée de vos paroles, pauvre enfant, tout à l'heure vous m'avez fait bien cruellement ressentir la différence qui existait entre l'amour que j'avais pu offrir à M. de Lancry et celui que vous lui donnez… Vous avez raison, Mathilde… si M. de Lancry pouvait être touché de tout ce qu'il y a d'adorablement bon et de dévoué dans votre amour pour lui, vous pourriez espérer le bonheur que vous rêvez. Mais, croyez-moi, – ajouta la duchesse en baissant la voix et en arrêtant sur moi un regard baigné de larmes qui m'alla au cœur, – croyez-moi, quelque coupable que soit un amour… quelle que soit la femme qui aime et qui se dévoue sincèrement… jamais un homme d'un cœur élevé, d'un caractère généreux, ne répondra par l'insulte et par la cruauté à des preuves d'attachement profond… Une telle conduite annonce toujours un méchant naturel… Pourtant, Mathilde, peut-être avez-vous raison à votre insu et au mien… Peut-être êtes-vous destinée à changer complétement le caractère de M. de Lancry… Certes, si la beauté, la grâce, les perfections les plus aimables peuvent opérer ce prodige… vous y parviendrez… Mais, hélas! croyez-moi, si j'avais eu la moindre espérance de cette conversion, je me serais fait un crime de venir ébranler votre croyance, votre foi dans cet amour… Enfin… l'avenir décidera… Adieu, Mathilde… adieu… un jour peut-être vous me connaîtrez mieux… un jour peut-être, pauvre enfant, vous me direz avec amertume: – Que ne vous ai-je écoutée!.. – Mais, grand Dieu! j'aimerais mieux rester à vos yeux ce que je vous parais sans doute, une femme méchante et perfide, que de voir mes prévisions justifiées par vos malheurs. Adieu… encore adieu une dernière fois… Vous ne voulez pas attendre l'arrivée de M. de Mortagne?

– Madame, – répondis-je, touchée des larmes de madame de Richeville, – je vous en supplie, cessons cet entretien. Quelques paroles que je regrette, oh! que je regrette profondément, me sont échappées. Que du moins elles vous prouvent que la chaleur avec laquelle j'ai défendu M. de Lancry part d'un cœur qui lui appartient à jamais.

– Un dernier mot, et je vous quitte, – me dit madame de Richeville; – ce que je vais vous dire n'altérera en rien votre résolution; mais je ne dois pas vous cacher ce qui tenait aux projets de M. de Mortagne à votre égard. Avant son départ pour l'Italie, songeant à votre avenir, il m'avait, ainsi que je vous l'ai dit, parlé d'un mariage entre vous et le fils d'un de ses meilleurs amis, M. Abel de Rochegune, qui avait alors vingt ans et dont la fortune devait être considérable. Ce jeune homme paraissait à M. de Mortagne un parti digne de vous. Aujourd'hui M. de Rochegune, par la mort de son père, un des plus nobles caractères de ce temps, se trouve maître de grands biens. Il arrive d'un voyage, chacun s'accorde à vanter son esprit et ses qualités: sans être belle, sa physionomie a infiniment de charme… Il vous a vue à l'Opéra, il était dans une loge le soir où vous êtes venue à ce théâtre pour la première fois; il a été frappé de votre beauté, et sans l'affectation avec laquelle mademoiselle de Maran a proclamé d'avance votre mariage avec M. de Lancry, M. de Rochegune eût demandé la grâce de vous être présenté. Si M. de Mortagne eût été ici, il vous eût amené son protégé. Encore une fois, je vous dis cela, Mathilde, pour vous prouver que votre résolution de ne pas attendre pour vous marier l'arrivée de votre seul ami, pourra lui être d'autant plus pénible, qu'il avait des vues auxquelles votre bonheur lui semblait attaché.

– M. de Mortagne, dont je n'oublierai jamais les bontés, madame, serait ici, que je lui répondrais… que j'ai fait un choix honorable, qu'aucune considération ne m'empêchera de m'unir à M. de Lancry… – répondis-je avec cette inflexible opiniâtreté de volonté qui caractérise l'amour profond, aveugle, encore exalté par la contradiction.

– Adieu donc, Mathilde! – dit madame de Richeville d'un ton pénétré, – donnez-moi l'assurance que vous croyez au moins au désintéressement de ma démarche, cela me consolera du chagrin de n'avoir pu gagner votre confiance… Dites, dites que vous ne conserverez pas de moi un mauvais souvenir.

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