Puis, elle avait été refaire une tour dans sa nouvelle garde-robe. Elle ne pensait pas avoir le temps de tout regarder en une fois et avait prévu de prendre ce qui lui tomberait sous la main… sauf que la première tenue qu’elle attrapa, s’était révélée être une magnifique robe de soirée de chez Christian Siriano. Elle la remit donc en place. La deuxième chose qui lui tomba sous la main fut une longue robe sans manche couleur pêche clair, joliment cintrée à la taille, qui cascadait jusqu’à ses pieds. La doublure était si douce qu’elle en soupira d’aise en la faisant glisser sur son corps.
Elle laissa ses cheveux longs sécher naturellement et renonça à se maquiller ou à se parfumer. Elle prit plaisir à se sentir ainsi, naturelle et détendue et décida de ne pas non plus mettre de chaussures. Les hommes étaient pieds nus quand elle les avait vus et elle avait apprécié. C’était moins prétentieux.
S’approchant du bureau, elle se saisit de la pile de papiers imprimés qui l’attendait. Elle tira la chaise et s’assit, parcourant la première page du contrat.
Elle n’était pas sûre de savoir à quoi s’attendre. Lucas était un homme d’affaires, il aurait peut-être mis à plat les détails de ce qu’elle devrait lui faire : la fréquence des actes sexuels, l’obéissance absolue, l’obligation de se pomponner à toute heure.
Au lieu de cela, les termes étaient clairs et simples. Le contrat listait leur nom ainsi que leur lieu de résidence. Il stipulait qu’Aurélia s’engageait à offrir de la compagnie à Lucas pour une période d’un an et qu’en échange, il s’engageait à alléger ses ennuis judiciaires et lui fournirait une généreuse rétribution financière qui la laisserait avec au minimum 250 000 dollars à la fin de leur contrat. Aurélia dû regarder les chiffres plusieurs fois, avant de bien les intégrer. 250 000 dollars, c’était une belle somme.
Au bas de la page, deux lignes pour les signatures et la date. La première ligne était déjà ornée de la signature élégante de Lucas.
Fronçant les sourcils, Aurélia tourna la page. Elle était vierge.
« C’est tout ? » demanda-t-elle à haute voix.
Elle se saisit du joli stylo à plume disposé sur le bureau à son attention et soupira. À quoi ça lui servirait d’attendre, hein ?
Elle déboucha le stylo et signa le contrat. Un nœud d’anxiété commença se former dans son estomac, mais elle le repoussa. Reposant le stylo sans cérémonie, elle se recula du bureau et se leva. Il était temps d’aller voir Lucas et de lui fournir la compagnie qui lui vaudrait sa subsistance.
Aurélia se dirigea vers le rez-de-chaussée, tenant précautionneusement l’ourlet de sa robe tout en descendant les marches. Elle était légèrement trop longue et cette imperfection allégea le poids, sinon oppressant, de l’hospitalité de Lucas.
Une fois parvenue au bas des marches, elle intercepta une bribe de conversation.
« …sais même pas si elle est encore en vie à ce moment précis, était en train de dire Ben.
— Moi je pense qu’elle se porte très bien, au contraire, » dit Lucas en se retournant vers elle. Elle n’avait fait aucun bruit et pourtant, il avait senti sa présence.
L’homme qui lui avait été présenté sous le nom de Walker, semblait prêt à se reculer pour lui laisser la place d’approcher, mais elle lui fit un signe de la main.
« Je vais bien, pas besoin de bouger, dit-elle, s’approchant du canapé où les hommes étaient affalés.
— J’espère que tu as bien dormi ? s’enquit Lucas. Je vois que tu as trouvé les vêtements que j’ai mis à ta disposition. »
Aurélia rougit, passant ses mains sur l’avant de sa robe.
« Oui, merci.
— T’es vraiment très jolie, » s’exclama Ben, devenant lui aussi rouge tout d’un coup. Il se passa une main dans les cheveux, gêné.
« Merci, » répondit-elle, en le gratifiant d’un beau sourire. Ben était adorable, plus fin et moins coincé que les deux autres. Son jean délavé, son t-shirt orné d’un groupe de musique, ses cheveux brun sombre qui lui barraient le front et son sourire timide… oh oui, c’était un geek bien sexy celui-là.
« Jolie, » oui, lança Walker.
Il regarda ensuite Ben en fronçant sérieusement les sourcils. Walker était immense, le plus grand des trois. Des cheveux noisette, coupés court et des yeux marron foncé qui ne comportaient pourtant aucune trace de colère. Il se déplaçait avec une grande assurance et était extrêmement intimidant, mais Aurélia sentait également qu’il y avait quelque chose de profondément blessé en lui. Cet homme souffrait et aucun de ses deux amis ne semblaient s’en rendre compte.
« Les gars ? dit Lucas, pour recentrer leur attention.
— On mange ? demanda Walker sans cérémonie.
— Oh que oui, admit Aurélia. J’aurais bien dormi un jour de plus, mais je me suis réveillée affamée.
— Poulet grillé, asperges et courge butternut, » dit Walker. Il était manifestement du genre direct.
« Ça m’a l’air excellent, » répondit Aurélia.
Walker se dirigea vers leur magnifique cuisine et commença à lui préparer une assiette. Aurélia s’avança pour le suivre, mais Lucas secoua la tête.
« Joins-toi à nous, plutôt suggéra-t-il. Dis simplement à Ben ce que tu aimerais boire.
— Nous avons des jus de fruit frais, ton eau en bouteille préférée, de la bière, des sodas… proposa Ben.
— Je prendrais bien un jus. Vous avez du jus de pomme ? demanda-t-elle.
— Absolument et il est troooop bon en plus, » répondit Ben avec un enthousiasme sincère et communicatif. Aurélia lui sourit, incapable de s’en empêcher. Elle remarqua le regard que Lucas lança à son compagnon, mais ne s’en préoccupa pas.
Quelques minutes plus tard, elle était assise devant un plateau de nourriture, un grand verre de jus de pomme glacé et le trio d’hommes qui la dévorait des yeux alors qu’elle s’apprêtait à manger son repas. Elle les regarda en retour, se mordant la lèvre alors qu’elle jouait avec sa fourchette.
« Euh… dites, on ne pourrait pas allumer la télé, ou quelque chose d’autre ? » demanda-t-elle hésitante.
Ben se mit à rire et Lucas acquiesça. Ils trouvèrent la télécommande et bientôt, une rediffusion du Daily Show fut projetée sur l’immense écran de la tanière. Walker s’absorba dans l’émission télévisée et Lucas et Ben firent un effort pour détourner un peu leur attention d’elle pour lui permettre de se détendre un peu.
Aurélia mangea avec soulagement et trouva le repas excellent.
« C’est vous qui avez préparé tout ça ? demanda-t-elle. C’est délicieux.
— C’est Ben, dit Lucas en haussant les épaules, c’est un très bon cuisinier. »
Ben rougit à nouveau en inclinant la tête.
« J’aime manger et j’aime regarder les gens manger ce que j’ai préparé. Je trouve ça satisfaisant, dit-il.
— Et bien, c’était très bon, merci. J’aimerais pouvoir en manger plus, mais je risquerais d’exploser et d’abîmer cette si jolie robe, » taquina-t-elle.
Ben eut l’air enthousiasmé et Aurélia sourit pour elle-même, au moins en avait-elle gagné un à sa cause. Il débarrassa son plateau et posa le jus sur la table basse.
Alors que Ben était occupé et Walker absorbé par l’émission de télévision, elle pencha la tête pour regarder Lucas.
« Tu me fais visiter l’arrière de la maison ? » suggéra-t-elle en inclinant la tête vers les portes en verre.
Lucas lui sourit de toutes ses dents et se leva en lui offrant sa main. Quand elle posa sa main dans la sienne, une explosion de chaleur se répandit dans son corps, comme la première fois qu’ils s’étaient touchés.
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