David D. Reitsam - La Querelle d'Homère dans la presse des Lumières

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La Querelle d'Homère dans la presse des Lumières: краткое содержание, описание и аннотация

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Comment traduire l'Iliade d'Homère ? Au début du XVIIIe siècle, cette question oppose Houdar de La Motte à Anne Dacier. Leur dispute divise la République des Lettres et la société mondaine. En étudiant les différentes dimensions de la Querelle d'Homère, telle qu'elle est présentée par le Nouveau Mercure galant, David D. Reitsam propose un kaléidoscope de la France sous l'Ancien Régime.

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La langue Françoise est aussi douce, aussi nombreuse, aussi harmonieuse, & même plus naturelle que la Grecque, elle n’en a ny le faste ny la secheresse. C’est la langue d’une Nation qui sҫait faire goûter ses manieres par les autres peuples, & ils voudroient tous parler François, s’ils avoient le choix d’une langue17.

Mais, le contributeur anonyme reprend ici quelques idées qui sont également développées par Pons, Jean-François de [M. P.]Pons. Comme celui-ci, il évoque les manières galantes de la haute société au service de laquelle le français a fait ses preuves, l’harmonie de cette même langue et sa capacité à divertir. Cette idée n’est pourtant pas nouvelle. Dans l’essai « Les ‘belles’ et les Belles Lettres », Myriam Dufour-Maître se réfère au Père Bouhours, DominiqueBouhours et l’abbé Morvan de Bellegrade, Morvan deBellegrade afin d’expliquer le lien qui existe entre la galanterie et les valeurs de la société mondaine : « [L]a langue française est une honnête femme, chaste et pure, mais sans affectation de pruderie, claire, douce et tempérée18. » Un peu plus loin, Dufour-Maître souligne le rôle positif que la langue de Molière joue aux yeux des contemporains de Louis XIVLouis XIV : « Et si la langue française est galante, c’est honnête galanterie19. »

En outre, l’auteur inconnu ajoute dans le Nouveau Mercure galant que tout le monde admire le français20. Il pousse donc plus loin la réflexion hypothétique développée par Pons, Jean-François de [M. P.]Pons qui soutient que Homère aurait adoré l’idiome français s’il avait été un sujet du roi-soleil : une simple supposition est ainsi transformée en affirmation incontestable et enthousiaste que l’on peut sans aucun doute qualifier de proto-nationaliste et prémonitoire – voir à cet égard le rayonnement du français dans l’Europe des Lumières21.

Si les contributions de Pons, Jean-François de [M. P.]Pons et de l’auteur inconnu se concentrent principalement sur les qualités des langues, ils vont encore plus loin. L’abbé Jean-François de Pons, Jean-François de [M. P.]Pons, par exemple, présente les livres de ses compatriotes de la manière suivante : « Nos bons ouvrages22. » De ce fait, il établit un lien entre les Français et les textes écrits en français. Force est de constater que Pons, Jean-François de [M. P.]Pons crée ici une sorte de patrimoine avant la lettre – rappelons-nous qu’il cite Corneille, PierreCorneille, Molière [Moliere]Molière, Racine, JeanRacine et d’autres écrivains – et qu’il lie ainsi incontestablement la langue française à la culture et à l’identité du royaume. Il ne développe cependant pas davantage cette ligne d’argumentation, mais dans d’autres textes, les contributeurs au Nouveau Mercure galant préfèrent explicitement une approche plus patriotique – pour utiliser ce terme anachronique23 – en faisant de la défense de l’idiome français celle de toute la culture française. Ainsi, l’aspiration hégémonique du royaume de Louis XIVLouis XIV se manifeste également dans les pages du périodique.

Dans le Nouveau Mercure galant d’avril 1715, Hardouin Le Fèvre de Fontenay publie par exemple une « Lettre curieuse & tres-amusante sur le même sujet [la Querelle d’Homère]24 ». Cet envoi au responsable de la revue ne forme cependant que le récit-cadre pour une discussion entre deux femmes épiées « hier aux Thuileries25 » par l’auteur de la lettre. Le sujet de leur débat constitue « le Livre de Madame D. 26 », c’est-à-dire probablement Des causes de la corruption du goût d’Anne Dacier. La « Brune » qui représente le parti des Modernes n’aborde que brièvement la question des langues : « La versification d’Homere dans une Langue qui luy est avantageuse, peut luy fournir des graces que nôtre prose n’a pas27. » Clairement, la Moderne n’hésite pas à déclarer la version de Dacier inférieure à l’original, tout en refusant d’en dire autant du poème de La Motte. Et, un peu plus loin, elle affirme qu’il faut soutenir l’œuvre d’un concitoyen : « Un Grec en loüant son Compatriote aura cru ne pouvoir élever trop haut une gloire à laquelle il étoit associé […] ; un sentiment si naturel est de tous les siècles, Madame28. » Au vu de ses prises de position précédentes et sa préférence pour « nos rimes29 », il est évident qu’elle pense à Houdar de La Motte et non pas à Anne Dacier – qui devient quasiment une étrangère aux yeux de la Moderne – lorsqu’elle évoque la solidarité avec un compatriote. La « Blonde » – l’incarnation des Anciens – n’arrive pas à ébranler cet argument et, dans la suite de la querelle, une idée similaire est exprimée par un autre Moderne : Hardouin Le Fèvre de Fontenay lui-même.

Dans la livraison de mai 1716, le responsable de la revue fait également preuve de ses convictions proto-nationalistes et condamne les productions culturelles venant d’Italie et d’Espagne qui sont inférieures aux productions françaises et qui corrompent le bon goût. Dans son prélude, il propose une petite histoire culturelle avant la lettre30. Il termine sur un éloge de son époque : « [L]a France, qui est sans contredit une Nation de l’Univers des mieux regies & des mieux civilisées31. » Pourtant, des « representations de farces, & de quantité de comedies modernes si triviales32 » persistent. D’après Le Fèvre de Fontenay, ces œuvres ne sont pas d’origine française, mais importées : « L’Espagne & l’Italie, me dira-t-on, sont les fécondes meres de ces bons mots que nous n’avons adoptez, que par la grande opinion que nous avions de la delicatesse de ces Nations33. » C’est donc uniquement à cause d’un respect douteux que les auteurs français se tournent vers d’autres pays et copient de mauvais textes. Implicitement, Le Fèvre de Fontenay conseille donc d’imiter seulement des modèles français.

Cet engouement des contributeurs du Nouveau Mercure galant pour le français et la culture du royaume de France n’est pourtant pas né avec la Querelle d’Homère dans le sens le plus étroit ; n’oublions pas les analyses de Larry F. Norman. Ainsi, déjà dans la livraison de novembre 1714, une certaine « Mademoiselle de **34 » se prononce de la même manière. Par conséquent, nous pouvons supposer qu’il s’agit d’une question plus importante qui, pourtant, se pose de nouveau à l’occasion de la deuxième phase de la Querelle des Anciens et des Modernes. Dans La République mondiale des Lettres , Pascale Casanova y voit même un trait caractéristique de l’époque moderne :

Et l’on peut raconter l’histoire de la littérature, mais aussi de la grammaire et de la rhétorique françaises pendant la seconde moitié du XVI esiècle et durant tout le XVII esiècle, comme la continuation de la même lutte pour le même enjeu, lutte à la fois tacite et omniprésente pour faire accéder la langue française d’abord à l’égalité, puis à la supériorité par rapport au latin35.

Un peu plus loin, Casanova souligne que cette mise en valeur de la langue française implique automatiquement la présence de la culture et que la défense du français est « un immense travail collectif d’accroissement de la ‘richesse’ linguistique et littéraire françaises36 ».

Étant donné le grand consensus qui existe par rapport à cette question dans la revue – il n’y a aucune contribution qui tente de défendre le grec ou le latin –, le débat paraît clos à l’époque qui nous intéresse et le Nouveau Mercure galant d’Hardouin Le Fèvre de Fontenay a moins l’air d’un « forum37 » rendant possible un débat, mais remplit bien son rôle de porte-parole du royaume de France dont il défend la langue et la littérature.

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