Quelques années plus tard, un gros bonhomme dans un anorak tout rouge avec des extrémités de laine blanche, tout droit venu de la Laponie, passait par Gilead avec son traîneau de cerfs. Comme chaque année, il voulait apporter des tonnes de jouets, la nuit du 24 au 25 Décembre 2020, surtout que la planète en avait plus besoin que n’importe quelle autre année contemporaine : un terrible virus faisait des ravages partout sur Terre. Il avait des tonnes de Barbie et Ken avec leurs décapotables roses, des GI Joe, des Lego et Playmobil, ainsi que des canards de bains avec extrémité pour ces dames et des godemichets doubles pour les couples gays passifs, entre autres. Ce retour en arrière perturba Santa Claus. Il avait dû dépasser la limite des quatre-vingt-huit miles à l’heure du convecteur temporel et en consultant son iPhone, le voilà arrivé à l’an 0 après Jésus Christ, celui-là même n’ayant que quatre ans. Le premier enfant qu’il vit, c’était Jésus en chair et os. Tout d’abord, il ne le reconnut pas en raison de son apparence de moucheton laid, mais la Vierge et le charpentier, à côté, ne laissaient pas de place au doute. Simplement, il ne l’imaginait pas aussi repoussant. Santa Claus savait toutefois que l’imagerie biblique était sujette à des siècles d’appréciation subjective des événements, en commençant par les potes alcooliques de Jésus qui donnèrent leurs premières versions altérées des faits. Cette erreur chronologique devait signifier quelque chose, sûrement le sauvetage de cette infâme année 2020. Se retrouvant à cet endroit précis, le 25 décembre de l’année 0, il laissa tout à Jésus, oubliant que les canards vibrateurs faisaient partie des étrennes, ainsi que les godes pour double pénétration anale. Marie le remercia de cette grande générosité et pensa qu’il devait être plein aux as, vu son énorme bidon, tout en étant un vieillard. Toutes ses possessions venues d’une autre contrée lointaine… “Ouah !” Elle examina plus particulièrement un des canards. Elle l’actionna et le fit vibrer. Soudainement, une connexion se créa en elle et elle s’enfonça la pointe du canard. Cela lui provoqua un plaisir énorme et indicible, et elle se mit à penser à Dolce. “Oh mon doux Dolce ! C’est dommage que je ne sois pas aussi pute que la Marie Madeleine !” Puis, lui vint le traumatisme du maladroit et monstrueux pénis de Quijote. Elle ressortit de sa chambre ébouillantée et épouvantée et cria : “Le Père Noël est une ordure ! Ces jouets sont là pour corrompre notre jeunesse ! D’après le troisième commandement, Santa Claus doit mourir !” Il voulut s’expliquer mais le décalage des époques aggrava le tout. Il désira s’échapper, reprendre ses rênes et faire marche avant, en 2020. Or, les villageois de Gilead l’arrêtèrent. Santa Claus fut exécuté et embroché comme une grosse truie avec un citron dans la bouche, ainsi que les rênes qui étaient si appétissants, lors d’un barbecue avec un feu allumé par les briquets, précédemment envoyés par Dieu. Et voilà comment Noël s’arrêta pour toujours en l’An 2020, même si cette année marqua un autre tournant dans le monde. Ceci était une toute autre histoire…
Revenons-en à nos zigotos de l’An 4 ou 0, selon le référentiel de temps pris en compte ! Au vu des multiples événements bizarres associés à Jésus, il fut très vite montré comme un enfant prodige, alors qu’il n’avait rien de tel. “Qu’est-ce qu’il est moche ce mioche, mais qu’est-ce qu’il a le cul bordé de nouilles !” s’esclaffait Dieu depuis la mousse party de nuages qu’il avait organisée avec d’autres déités mondaines.
Après une enfance chancelante mais finalement fabuleuse, Jésus prit une allure bien plus rassurée dans son adolescence. Il avait toujours une tignasse de rocker. Ce qui se raffermit en lui, fut son enveloppe. Il devint très athlétique et abandonna ponctuellement son teint de faux alcoolique. Sans nul doute ses meilleures années correspondaient au solstice de sa vie. Il avait tout un tas de camarades comme lui, des vrais baroudeurs : Marc, Jean, Luc, Matthieu et Pierre, entre autres. Toutes les filles néanmoins, n’avaient d’yeux que pour Jésus, avec son allure de “Conan le Barbare” des temps anciens. Sa réputation en fut rehaussée quand il accomplit des soi-disant miracles avec l’aide de ses collègues fripouilles. Quel était le but recherché ? Pouvoir se faire les nanas qu’ils voulaient, pardi !
Tout d’abord, ce fut l’illusion de marcher sur l’eau. Comment le faire, si le principe d’Archimède allait à leur encontre. “Tout corps plongé dans un liquide reçoit une poussée verticale, dirigée de bas en haut, égale au poids du volume d’eau déplacé”… Faisant fi de l’énoncé d’Archimède, ils donnèrent leur crédibilité à la troisième loi de Newton. “Lorsqu’un corps exerce une force sur un autre, le second exerce toujours sur le premier une force d’intensité égale, selon la même direction, mais de sens opposé.” Les fourbes placèrent de grandes pierres dans l’eau, quasiment jusqu’à la surface. Cela changeait complètement la donne. Jésus demanda à Ellesse des sabots non dérapant dans le but de réaliser cette performance et ils attendraient simplement le mauvais temps pour ajouter à l’illusion d’optique. Ce fut le cas, le “boys band” appela tous les villageois de Gilead, un jour où il se mit à pleuvoir des cordes. Jésus faillit tomber. Toutefois, il marchait sous un torrent de pluie sur le ruisseau, littéralement ! Les foules l’acclamaient. Les filles lui jetaient leur cache-sexe pour l’appâter et se mettaient à danser, comme si elles avaient pris de l’ecstasy à un festival pluvieux de Solidays. Opération réussie, partouze garantie ! Et Jésus n’avait pas encore 18 ans : l’infraction du troisième commandement n’était pas problématique, au vu de l’étrangeté des faits exécutés.
Trente-quatre autres épisodes de la sorte vinrent compléter cette supercherie durant seize, peut-être dix-sept ans de plus. Cela laissait le temps à Jésus pour bien planifier les événements miraculeux, enfin miraculeux, seulement dans l’illusion d’optique opérée. Le plus important selon Jésus, c’était celui de la transformation de l’eau en vin. Il mit des grappes de raisin dans un tonneau, muni d’un tube acheminant l’eau depuis le récipient cylindrique et bombé. Il se faisait un plaisir d’exploser les raisins avec l’eau dans le tonneau, en face de la foule. Le fluide des grappes giclait sur lui, comme une promesse de ses futures giboulées sur les seins de ces dames, attentives devant la matérialisation de ce nouvel exploit. Mais là, les regards étaient plutôt de défiance, puisque les péquenauds de Gilead ne voyaient pas dans la cuve opaque, où était évacué le breuvage fruité. Jésus avait déjà répété la performance et il savait qu’il lui fallait du temps pour faire fermenter le liquide. Au bout d’une dizaine de jours, Jésus et ses “Backstreet Boys” invitèrent tout Gilead à festoyer. Oui, l’eau s’était convertie en vin et les filles encore une fois sous l’ivresse du liquide et de l’exploit, se déshabillaient désinhibées. Quelle récompense de Dieu !
Il y eut un autre épisode similaire, où il semblait que Satan s’était invité aussi. Jésus voulait inviter tous ses douze potes dans le but de les gratifier de leur complicité. C’était lui, le premier bénéficiant des miracles et il se sentait redevable envers les “Backstreet Boys”. Bon, bien sûr, son souci de protagonisme le fit se placer au milieu. L’objectif était de les remercier, mais il ne fallait pas pousser Mémé dans les orties quand même ! Il commanda des viandes fraîches de McDonalds et ils se donnèrent à cœur joie, sur les chairs des dépouilles, tels des cannibales. Plus que de la nourriture, ils consommèrent de l’alcool à n’en plus finir. Et ce qui arriva les dérouta tellement qu’ils se jurèrent que personne n’en saurait exactement les détails. “Ce qui se passe à la Cène, reste à la Cène” proclama Jésus, en mettant une pièce de monnaie d’or dans son fion puis la léchant avec sa langue, au summum de la nuit de luxure, qu’ils s’étaient donné entre machos. Complètement bourrés ou plutôt, déjà avec une gueule de bois incommensurable, Marc, Jean, Luc et Matthieu eurent l’idée de laisser des écrits de tout ce qu’ils avaient accompli, une sorte de testament pour l’humanité qui les garantirait du moins, pendant leur existence, des parties de sexe, jusqu’à même bien entrés dans l’âge délicat des vieillards.
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