André Gide - André Gide - Oeuvres majeures

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André Gide est un des plus grands auteurs français et lauréat du prix Nobel de littérature. Cette collection comporte:
Romans et Nouvelles:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève
Ouvres Poétiques et Lyriques:
Les Poésies d'André Walter
Les Nourritures terrestres
Les Nouvelles nourritures
Écrits de Voyage:
Amyntas
Voyage au Congo
Le Retour de Tchad
Retour de l'U. R. S. S.
Retouches â mon retour de l'U. R. S. S.
Essais Littéraires:
Prétextes; Réflexions sur quelques points de littérature et de morale
Nouveaux Prétextes
Le Journal des Faux-monnayeurs
Dostoïevski (Articles et Causeries)
Notes sur Chopin
Ouvres Autobiographiques:
Si le Grain ne Meurt
Journal 1939–1949

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II

Table des matières

Ce fut dans la rue S***, près de Passy, que nous nous installâmes. L’appartement que nous avait indiqué un des frères de Marceline, et que nous avions pu visiter lors de notre dernier passage à Paris, était beaucoup plus grand que celui que m’avait laissé mon père, et Marceline put s’inquiéter quelque peu, non point seulement du loyer plus élevé, mais aussi de toutes les dépenses auxquelles nous allions nous laisser entraîner. À toutes ses craintes j’opposais une factice horreur du provisoire ; je me forçais moi-même d’y croire et l’exagérais à dessein. Certainement les divers frais d’installation excéderaient nos revenus, cette année, mais notre fortune déjà belle devait s’accroître encore ; je comptais pour cela sur mon cours, sur la publication de mon livre et même, avec quelle folie ! sur les nouveaux rendements de mes fermes. Je ne m’arrêtai donc devant aucune dépense, me disant, à chacune, que je me liais d’autant plus et prétendant supprimer du même coup toute humeur vagabonde que je pouvais sentir, ou craindre de sentir en moi.

Les premiers jours, et du matin au soir, notre temps se passa en courses ; et bien que le frère de Marceline, très obligeamment, s’offrît pour nous en épargner plusieurs, Marceline ne tarda pas à se sentir très fatiguée. Puis, au lieu du repos qui lui eût été nécessaire, il lui fallut, aussitôt installée, recevoir visites sur visites ; l’éloignement où nous avions vécu jusqu’alors les faisait à présent affluer, et Marceline, déshabituée du monde, ni ne savait les abréger, ni n’osait condamner sa porte ; je la trouvais, le soir, exténuée ; et si je ne m’inquiétai pas d’une fatigue dont je savais la cause naturelle, du moins m’ingéniai-je à la diminuer, recevant souvent à sa place, ce qui ne m’amusait guère, et parfois rendant les visites, ce qui m’amusait moins encore.

Je n’ai jamais été brillant causeur ; la frivolité des salons, leur esprit, est chose à quoi je ne pouvais me plaire ; j’en avais pourtant bien fréquenté quelques-uns naguère — mais que ce temps était donc loin ! Que s’était-il passé depuis ? Je me sentais, auprès des autres, terne, triste, fâcheux, à la fois gênant et gêné... Par une singulière malchance, vous, que je considérais déjà comme mes seuls amis véritables, n’étiez pas à Paris et n’y deviez pas revenir de longtemps. Eussé-je pu mieux vous parler ? M’eussiez-vous peut-être compris mieux que je ne faisais moi-même ? Mais de tout ce qui grandissait en moi et que je vous dis aujourd’hui, que savais-je ? L’avenir m’apparaissait tout sûr, et jamais je ne m’en étais cru plus maître.

Et quand bien même j’eusse été plus perspicace, quel recours contre moi-même pouvais-je trouver en Hubert, Didier, Maurice, en tant d’autres, que vous connaissez et jugez comme moi. Je reconnus bien vite, hélas ! l’impossibilité de me faire entendre d’eux. Dès les premières causeries que nous eûmes, je me vis comme contraint par eux de jouer un faux personnage, de ressembler à celui qu’ils croyaient que j’étais resté, sous peine de paraître feindre ; et, pour plus de commodité, je feignis donc d’avoir les pensées et les goûts qu’on me prêtait. On ne peut à la fois être sincère et le paraître.

Je revis un peu plus volontiers les gens de ma partie, archéologues et philologues, mais ne trouvai à causer avec eux guère plus de plaisir et pas plus d’émotion qu’à feuilleter de bons dictionnaires d’histoire. Tout d’abord je pus espérer trouver une compréhension un peu plus directe de la vie chez quelques romanciers et chez quelques poètes ; mais s’ils l’avaient, cette compréhension, il faut avouer qu’ils ne la montraient guère ; il me parut que la plupart ne vivaient point, se contentaient de paraître vivre et, pour un peu, eussent considéré la vie comme un fâcheux empêchement d’écrire. Et je ne pouvais pas les en blâmer ; et je n’affirme pas que l’erreur ne vînt pas de moi... D’ailleurs qu’entendais-je par : vivre ? — C’est précisément ce que j’aurais voulu qu’on m’apprît. — Les uns et les autres causaient habilement des divers événements de la vie, jamais de ce qui les motive.

Quant aux quelques philosophes, dont le rôle eût été de me renseigner, je savais depuis longtemps ce qu’il fallait attendre d’eux ; mathématiciens ou néocriticistes, ils se tenaient aussi loin que possible de la troublante réalité et ne s’en occupaient pas plus que l’algébriste de l’existence des quantités qu’il mesure.

De retour près de Marceline, je ne lui cachai point l’ennui que ces fréquentations me causaient.

— Ils se ressemblent tous, lui disais-je. Chacun fait double emploi. Quand je parle à l’un d’eux, il me semble que je parle à plusieurs.

— Mais, mon ami, répondait Marceline, vous ne pouvez demander à chacun de différer de tous les autres.

— Plus ils se ressemblent entre eux et plus ils diffèrent de moi.

Et puis je reprenais plus tristement :

— Aucun n’a su être malade. Ils vivent, ont l’air de vivre et de ne pas savoir qu’ils vivent. D’ailleurs, moi-même, depuis que je suis auprès d’eux, je ne vis plus. Entre autres jours, aujourd’hui, qu’ai-je fait ? J’ai dû vous quitter dès 9 heures : à peine avant de partir ai-je eu le temps de lire un peu ; c’est le seul bon moment du jour. Votre frère m’attendait chez le notaire, et après le notaire il ne m’a pas lâché ; j’ai dû voir avec lui le tapissier ; il m’a gêné chez l’ébéniste et je ne l’ai laissé que chez Gaston ; j’ai déjeuné dans le quartier avec Philippe, puis j’ai retrouvé Louis qui m’attendait au café : entendu avec lui l’absurde cours de Théodore que j’ai complimenté à la sortie ; pour refuser son invitation du dimanche, j’ai dû l’accompagner chez Arthur ; avec Arthur, été voir une exposition d’aquarelles ; été déposer des cartes chez Albertine et chez Julie... Exténué, je rentre et vous trouve aussi fatiguée que moi-même, ayant vu Adeline, Marthe, Jeanne, Sophie... et quand le soir, maintenant, je repasse toutes ces occupations du jour, je sens ma journée si vaine et elle me paraît si vide, que je voudrais la ressaisir au vol, la recommencer heure après heure et que je suis triste à pleurer.

Pourtant je n’aurais pas su dire ni ce que j’entendais par vivre, ni si le goût que j’avais pris d’une vie plus spacieuse et aérée, moins contrainte et moins soucieuse d’autrui, n’était pas le secret très simple de ma gêne ; ce secret me semblait bien plus mystérieux : un secret de ressuscité, pensais-je ; car je restais un étranger parmi les autres, comme quelqu’un qui revient de chez les morts. Et d’abord je ne ressentis qu’un assez douloureux désarroi ; mais bientôt un sentiment très neuf se fit jour. Je n’avais éprouvé nul orgueil, je l’affirme, lors de la publication des travaux qui me valurent tant d’éloges. Était-ce de l’orgueil, à présent ? Peut-être ; mais du moins aucune nuance de vanité ne s’y mêlait.

C’était, pour la première fois, la conscience de ma valeur propre : ce qui me séparait, me distinguait des autres, importait ; ce que personne d’autre que moi ne disait ni ne pouvait dire, c’était ce que j’avais à dire.

Mon cours commença tôt après ; le sujet m’y portant, je gonflai ma première leçon de toute ma passion nouvelle. À propos de l’extrême civilisation latine, je peignais la culture artistique, montant à fleur de peuple, à la manière d’une sécrétion, qui d’abord indique pléthore, surabondance de santé, puis aussitôt se fige, se durcit, s’oppose à tout parfait contact de l’esprit avec la nature, cache sous l’apparence persistante de la vie la diminution de la vie, forme gaine où l’esprit gêné languit et bientôt s’étiole, puis meurt. Enfin, poussant à bout ma pensée, je disais la Culture, née de la vie, tuant la vie.

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