André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans
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Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève
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Le lendemain, à l’aube, nous partîmes.
VI
Table des matières
Je ne parlerai pas de chaque étape du voyage. Certaines n’ont laissé qu’un souvenir confus ; ma santé, tantôt meilleure et tantôt pire, chancelait encore au vent froid, s’inquiétait de l’ombre d’un nuage, et mon état nerveux amenait des troubles fréquents ; mais mes poumons du moins se guérissaient. Chaque rechute était moins longue et sérieuse ; son attaque était aussi vive, mais mon corps devenait contre elle mieux armé.
Nous avions, de Tunis, gagné Malte, puis Syracuse ; je rentrais sur la classique terre dont le langage et le passé m’étaient connus. Depuis le début de mon mal, j’avais vécu sans examen, sans loi, m’appliquant simplement à vivre, comme fait l’animal ou l’enfant. Moins absorbé par le mal à présent, ma vie redevenait certaine et consciente. Après cette longue agonie, j’avais cru renaître le même et rattacher bientôt mon présent au passé ; en pleine nouveauté d’une terre inconnue je pouvais ainsi m’abuser ; ici, plus ; tout m’y apprenait ce qui me surprenait encore : j’étais changé.
Quand, à Syracuse et plus loin, je voulus reprendre mes études, me replonger comme jadis dans l’examen minutieux du passé, je découvris que quelque chose en avait, pour moi, sinon supprimé, du moins modifié le goût ; c’était le sentiment du présent. L’histoire du passé prenait maintenant à mes yeux cette immobilité, cette fixité terrifiante des ombres nocturnes dans la petite cour de Biskra, l’immobilité de la mort. Avant je me plaisais à cette fixité même qui permettait la précision de mon esprit ; tous les faits de l’histoire m’apparaissaient comme les pièces d’un musée, ou mieux les plantes d’un herbier, dont la sécheresse définitive m’aidât à oublier qu’un jour, riches de sève, elles avaient vécu sous le soleil. À présent, si je pouvais me plaire encore dans l’histoire, c’était en l’imaginant au présent. Les grands faits politiques devaient donc m’émouvoir beaucoup moins que l’émotion renaissante en moi des poètes, ou de certains hommes d’action. À Syracuse je relus Théocrite, et songeai que ses bergers au beau nom étaient ceux mêmes que j’avais aimés à Biskra.
Mon érudition qui s’éveillait à chaque pas m’encombrait, empêchant ma joie. Je ne pouvais voir un théâtre grec, un temple, sans aussitôt le reconstruire abstraitement. À chaque fête antique, la ruine qui restait en son lieu me faisait me désoler qu’elle fût morte ; et j’avais horreur de la mort.
J’en vins à fuir les ruines ; à préférer aux plus beaux monuments du passé ces jardins bas qu’on appelle les Latomies, où les citrons ont l’acide douceur des oranges, et les rives de la Cyané qui, dans les papyrus, coule encore aussi bleue que le jour où ce fut pour pleurer Proserpine.
J’en vins à mépriser en moi cette science qui d’abord faisait mon orgueil ; ces études, qui d’abord étaient toute ma vie, ne me paraissaient plus avoir qu’un rapport tout accidentel et conventionnel avec moi. Je me découvrais autre et j’existais, ô joie ! en dehors d’elles. En tant que spécialiste, je m’apparus stupide. En tant qu’homme, me connaissais-je ? je naissais seulement à peine et ne pouvais déjà savoir qui je naissais. Voilà ce qu’il fallait apprendre.
Rien de plus tragique, pour qui crut mourir, qu’une lente convalescence. Après que l’aile de la mort a touché, ce qui paraissait important ne l’est plus ; d’autres choses le sont, qui ne paraissaient pas importantes, ou qu’on ne savait même pas exister. L’amas sur notre esprit de toutes connaissances acquises s’écaille comme un fard et, par places, laisse voir à nu la chair même, l’être authentique qui se cachait.
Ce fut dès lors celui que je prétendis découvrir : l’être authentique, le « vieil homme », celui dont ne voulait plus l’Évangile ; celui que tout, autour de moi, livres, maîtres, parents, et que moi-même avions tâché d’abord de supprimer. Et il m’apparaissait déjà, grâce aux surcharges, plus fruste et difficile à découvrir mais d’autant plus utile à découvrir et valeureux. Je méprisai dès lors cet être secondaire, appris, que l’instruction avait dessiné par-dessus. Il fallait secouer ces surcharges.
Et je me comparais aux palimpsestes ; je goûtais la joie du savant, qui, sous les écritures plus récentes, découvre, sur un même papier, un texte très ancien infiniment plus précieux. Quel était-il, ce texte occulté ? Pour le lire, ne fallait-il pas tout d’abord effacer les textes récents ?
Aussi bien n’étais-je plus l’être malingre et studieux à qui ma morale précédente, toute rigide et restrictive, convenait. Il y avait ici plus qu’une convalescence ; il y avait une augmentation, une recrudescence de vie, l’afflux d’un sang plus riche et plus chaud qui devait toucher mes pensées, les toucher une à une, pénétrer tout, émouvoir, colorer les plus lointaines, délicates et secrètes fibres de mon être. Car, robustesse ou faiblesse, on s’y fait ; l’être, selon les forces qu’il a, se compose ; mais, qu’elles augmentent, qu’elles permettent de pouvoir plus, et... Toutes ces pensées je ne les avais pas alors, et ma peinture ici me fausse. À vrai dire, je ne pensais point, ne m’examinais point ; une fatalité heureuse me guidait. Je craignais qu’un regard trop hâtif ne vînt à déranger le mystère de ma lente transformation. Il fallait laisser le temps, aux caractères effacés, de reparaître, ne pas chercher à les former. Laissant donc mon cerveau, non pas à l’abandon, mais en jachère, je me livrai voluptueusement à moi-même, aux choses, au tout, qui me parut divin. Nous avions quitté Syracuse et je courais sur la route escarpée qui joint Taormine à La Môle, criant, pour l’appeler en moi : Un nouvel être ! Un nouvel être !
Mon seul effort, effort constant alors, était donc de systématiquement honnir ou supprimer tout ce que je croyais ne devoir qu’à mon instruction passée et à ma première morale. Par dédain résolu pour ma science, par mépris pour mes goûts de savant, je refusai de voir Agrigente, et, quelques jours plus tard, sur la route qui mène à Naples, je ne m’arrêtai point près du beau temple de Pœstum où respire encore la Grèce, et où j’allai, deux ans plus tard, prier je ne sais plus quel dieu.
Que parlé-je d’unique effort ? Pouvais-je m’intéresser à moi, sinon comme à un être perfectible ? Cette perfection inconnue et que j’imaginais confusément, jamais ma volonté n’avait été plus exaltée que pour y tendre ; j’employais cette volonté tout entière à fortifier mon corps, à le bronzer. Près de Salerne, quittant la côte, nous avions gagné Ravello. Là, l’air plus vif, l’attrait des rocs pleins de retraits et de surprises, la profondeur inconnue des vallons, aidant à ma force, à ma joie, favorisèrent mon élan.
Plus rapproché du ciel qu’écarté du rivage, Ravello, sur une abrupte hauteur, fait face à la lointaine et plate rive de Pœstum. C’était, sous la domination normande, une cité presque importante ; ce n’est plus qu’un étroit village où nous étions, je crois, seuls étrangers. Une ancienne maison religieuse, à présent transformée en hôtel, nous hébergea ; sise à l’extrémité du roc, ses terrasses et son jardin semblaient surplomber dans l’azur. Après le mur chargé de pampres, on ne voyait d’abord rien que la mer ; il fallait s’approcher du mur pour pouvoir suivre le dévalement cultivé qui, par des escaliers plus que par des sentiers, joignait Ravello au rivage. Au-dessus de Ravello, la montagne continuait. Des oliviers, des caroubiers énormes ; à leur ombre des cyclamens ; plus haut, des châtaigniers en grand nombre, un air frais, des plantes du nord ; plus bas, des citronniers près de la mer. Ils sont rangés par petites cultures que motive la pente du sol ; ce sont jardins en escalier, presque pareils ; une étroite allée, au milieu, d’un bout à l’autre les traverse ; on y entre sans bruit, en voleur. On rêve, sous cette ombre verte ; le feuillage est épais, pesant ; pas un rayon franc ne pénètre ; comme des gouttes de cire épaisse, les citrons pendent, parfumés ; dans l’ombre ils sont blancs et verdâtres ; ils sont à portée de la main, de la soif ; ils sont doux, âcres ; ils rafraîchissent.
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